Phytoremédiation
Qu'est-ce que la phytoremédiation?
La phytoremédiation consiste à utiliser la capacité naturelle des plantes à contenir, dégrader ou éliminer les produits chimiques toxiques et les polluants du sol ou de l´eau. On s´en sert pour éliminer les métaux, les pesticides, les solvants, les explosifs, le pétrole brut et les contaminants (les lixiviats) qui risquent de s'échapper des sites de décharge. Le terme phytoremédiation est composé de deux mots : phyto, qui signifie plante, et remédiation, qui signifie remise en état.
Les scientifiques étudient les différentes possibilités de la phytoremédiation en utilisant des plantes telles que le tournesol, l'ambroisie, le chou et géranium, ainsi que d'autres espèces moins connues. En raison des limites de la phytoremédiation (voir ci-dessous), les plantes sont souvent utilisées parallèlement avec d'autres technologies traditionnelles pour nettoyer les sites contaminés.
Avantages et inconvénients de la phytoremédiation
Avantages
Inconvénients
Il existe cinq principaux types de phytoremédiation, classés selon le genre de matériau visé métaux ou produits chimiques organiques.
Pour la contamination par les métaux:
La phytoremédiation profite de la faculté naturelle des plantes d'absorber, d'accumuler ou de métaboliser les polluants du sol ou des autres milieux dans lesquels ils se développent. Les interactions entre ces plantes et les micro-organismes qui vivent dans le sol peuvent également contribuer à la phytoremédiation.
Dans leurs fonctions normales de croissance et de développement, les plantes absorbent et métabolisent naturellement certains métaux et produits chimiques organiques. Certains métaux, y compris le zinc, le cuivre et le fer, sont essentiels à la croissance des plantes. Certaines plantes, qualifiées d´hyperaccumulatrices, absorbent plus de métaux que d'autres, y compris des métaux qui ne semblent pas nécessaires aux fonctions végétales.
Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter la section qui traite des différents types de phytoremédiation.
Récolte et destruction des plantes
Lorsque les plantes ont absorbé et accumulé les polluants, elles peuvent être récoltées et détruites.
Si les polluants chimiques organiques sont décomposés en molécules d'eau et de dioxyde de carbone, aucune méthode spéciale d'élimination des plantes n'est nécessaire.
L'incinération contrôlée est la méthode la plus courante pour éliminer les plantes qui ont absorbé de grandes quantités de polluants. Ce procédé produit des cendres qu´on peut enfouir dans des décharges appropriées. Si les plantes ont absorbé des métaux, l'incinération contrôlée produit des cendres ayant une forte teneur en métaux. Les chercheurs travaillent sur des méthodes permettant de récupérer les métaux d´origine de ces cendres.
Comme la phytoremédiation est une technologie relativement nouvelle, de nombreuses méthodes d'élimination et de récupération du métal sont à l'étude, notamment le séchage solaire, le compostage et la lixiviation.
On pense que plusieurs gènes différents sont impliqués dans l'absorption de métaux par les plantes. Ces gènes contrôlent la solubilité des métaux dans le sol qui entoure les racines, ainsi que les protéines responsables du transport des métaux dans les cellules des racines et jusqu'aux pousses de la plante.
Une meilleure connaissance des gènes, des mécanismes moléculaires et des rôles que les micro-organismes jouent dans la phytoremédiation permettra aux scientifiques de mieux utiliser les plantes pour nettoyer les sites pollués.
Domaines actuels de recherche en phytoremédiation
Les chercheurs examinent les mécanismes précis du transport des métaux dans les plantes et tentent de trouver les raisons qui expliquent que certaines plantes absorbent et tolèrent de grandes quantités de métaux toxiques alors que d'autres en sont incapables. Ils clonent certains gènes connus et modifient génétiquement certaines plantes pour les rendre tolérantes aux métaux toxiques. Dans certains cas, on modifie génétiquement des plantes avec des gènes bactériens. Par exemple, des chercheurs de l'Université de la Géorgie ont génétiquement modifié des peupliers jaunes avec le gène d'une bactérie qui résiste au mercure. En laboratoire, les arbres poussent dans des sols à forte concentration de mercure. Les chercheurs poursuivent ces études en serre.
Les scientifiques étudient également la biodiversité de sites pollués par les métaux dans tout le Canada. Ce travail servira à déterminer si on peut établir des banques de semences de ces espèces indigènes et si on peut les cultiver avec succès en serre. Par la suite, on pourrait dresser un inventaire des végétaux susceptibles d´être plantés dans d'autres sites pollués par les métaux.
L'utilisation de la phytoremédiation et de ses technologies est envisagée par plusieurs industries, y compris celles de l'exploitation minière et pétrolière.
En 1997, les ouvriers de la Saskatchewan Federal Co-operatives Limited ont planté 203 peupliers dans une parcelle près de Kelvington, sur le terrain d'une station d'essence abandonnée dont le sous-sol était pollué par des produits pétroliers. Pour cette expérience, ils ont choisi des peupliers baumiers en raison de leur résistance, de leur vitesse de croissance et de leur disponibilité en Saskatchewan. Un peuplier adulte peut consommer jusqu'à 120 litres d'eau par jour.
Leur expérience a démontré que les arbres pouvaient survivre dans des zones à forte contamination pétrolière. Ils comptent mesurer la quantité de produits pétroliers qui reste dans le sol et prévoient obtenir des résultats dans 10 ans.
Développement durable et phytoremédiation
Pour qu'une technologie soit viable, elle doit être économique et compatible avec l'environnement. La phytoremédiation utilise les capacités et les systèmes des plantes pour nettoyer les sols et les eaux. C'est une technique beaucoup plus économique que les méthodes conventionnelles de restauration des sols contaminés, qui nécessitent le creusage de la zone contaminée, le transport de la terre vers un autre site pour le traitement chimique et l´incinération ou l´enfouissement. La phytoremédiation nécessite beaucoup moins de travail et ne perturbe aucunement l'environnement naturel du site contaminé. La phytoremédiation est un processus lent, mais c'est une excellente utilisation des ressources naturelles existantes.
(En anglais seulement)
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