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Visages de personnes d'âges divers, qui proviennent de différentes cultures
Titre de la section : Immigration francophone

Histoire

Titre de la section : Profil national

L'Acadie

La première colonie française en sol d’Amérique s’est établie en 1604 à Port-Royal, sur le littoral de la Baie de Fundy en Nouvelle-Écosse. Celle-ci comprend, d’après le recensement de 1671, 320 personnes. En 1714, la population acadienne est évaluée à 2 500 et en 1755, à 16 000 personnes. Victimes de la Déportation de 1755, les Acadiennes et Acadiens se dispersent et s’installent un peu partout sur le continent, en particulier dans les colonies anglaises de la côte Est américaine, au Nouveau-Brunswick, à l’Île-du-Prince-Édouard et au Québec.

On évalue à environ 8 400 le nombre d’Acadiennes et Acadiens dans les provinces atlantiques au tournant du XIXe siècle. Ils forment de nombreuses communautés éparpillées le long de la côte où ils vivent plus ou moins en marge de la société dominante. S’il ne fait aucun doute que cet isolement les empêche de profiter pleinement d’une économie de marché en plein essor, il permet en revanche à la culture acadienne de se développer. Une élite acadienne se forme avec l’aide du clergé qui contribue à la création de collèges, de couvents, d’hôpitaux et d’institutions de charité.

C’est sur ce fond de scène qu’émerge un certain nationalisme acadien dans les dernières décennies du XIXe siècle. Celui-ci sera particulièrement actif au Nouveau-Brunswick, foyer principal des Acadiennes et Acadiens des provinces atlantiques où ils constituent déjà, en 1911, 28 % de la population. D’abord culturelles, leurs revendications deviennent bientôt économiques, les élites acadiennes voulant trouver des solutions aux problèmes de pauvreté, d’inégalité sociale et de retard dans la scolarisation des francophones.

En 2004, le peuple acadien invite donc les francophones de partout à célébrer avec eux les 400 ans d’une histoire riche et tumultueuse.

L'Ontario français

Des Français s’établissent en Ontario, notamment dans la région de Détroit et sur les bords de la baie Georgienne dès le début du XVIIIe siècle. La colonisation franco-ontarienne ne prend toutefois son véritable essor qu’après 1850 grâce à l’invasion progressive de l’Ontario par les Canadiens français de la vallée du Saint-Laurent. Ils occupent la vallée de l’Outaouais jusqu’à Ottawa, la péninsule du sud-ouest de la province, la région de Midland et Penetanguishene, la région du lac Nipissing puis, au début du XXe siècle, les régions plus au nord où ils constituent aujourd’hui une proportion importante de la population. Ces francophones, organisés autour des paroisses, développent une économie essentiellement rurale. S’ils s’intègrent au capitalisme naissant dans certaines régions, notamment dans l’industrie du bois, ils restent peu nombreux dans les postes de direction.

C’est principalement autour de la famille et de l’Église que la communauté franco-ontarienne s’organise. Les paroisses de langue française se multiplient, de nombreuses écoles sont créées, une vie culturelle voit le jour, d’abord à Ottawa puis ailleurs dans la province. Ces acquis seront bientôt remis en question par la majorité britannique et protestante qui voit dans l’affirmation des francophones une menace, exacerbée par une immigration européenne croissante. En 1912, l’interdiction d’enseigner le français vient couronner une série de mesures contraignantes envers le français comme langue d’enseignement. La communauté réagit avec vigueur. Des institutrices organisent des classes clandestines chez elles, sans rémunération. Des dizaines de procès sont ouverts. Ce n’est qu’en 1927 que les écoles bilingues reprendront leurs activités.

La lutte pour les écoles françaises a servi de toile de fond à l’affirmation de la communauté franco-ontarienne. C’est autour de cette lutte que s’est mis en place un réseau associatif dense et solide auquel on doit les différentes victoires qui jalonnent l’histoire récente de l’Ontario français, jusqu’à la mise sur pied de 12 conseils scolaires de langue française le 1er janvier 1998, pour desservir les 100 000 élèves francophones de la province.

Plus récemment, la communauté franco-ontarienne s’est ralliée à la cause de l’hôpital francophone Montfort d’Ottawa, menacé de fermeture par le gouvernement ontarien au mois d’août 1997. Cette lutte politique et judiciaire s’est finalement terminée au début de l’année 2001, le gouvernement annonçant qu’il accepte le jugement de la Cour d’appel de l’Ontario donnant raison à la communauté.

La francophonie de l'Ouest

Mus par la volonté d’explorer le continent et attirés par la traite des fourrures, les Français se font nombreux dans les Prairies dès le XVIIe siècle. La véritable colonisation ne débute toutefois qu’avec l’arrivée du clergé à partir des années 1820. Des enclaves francophones sont ainsi fondées dans ce qui allait devenir le Manitoba, la Saskatchewan et l’Alberta sous l’impulsion de l’abbé Provencher et de l’abbé Dumoulin, puis des Oblats et des Sœurs grises vers le milieu du siècle. Parallèlement, en Colombie-Britannique, les Canadiens français qui, en 1838, constituent environ 60 % de la population d’origine européenne, jouent un rôle important dans la colonisation de cette province, rôle qui s’accroît avec l’arrivée des missionnaires en 1840. De nombreuses colonies verront ainsi le jour parmi lesquelles la colonie de la Rivière-Rouge qui devient rapidement le principal foyer de vie française à l’ouest de l’Ontario. La première école y est créée en 1819 ainsi qu’un nombre suffisant d’institutions pour permettre à la communauté francophone de grandir.

C’est par l’entremise de peuplements métis francophones, situés tout au long des rivières Assiniboine et Rouge au Manitoba, que les premiers jalons d’une présence française se mettent en place dans les prairies canadiennes durant la première moitié du XIXe siècle. Cette présence francophone s’est affirmée au milieu du siècle par sa résistance au monopole de la Compagnie de la Baie d’Hudson puis au gouvernement canadien lors de la création du Manitoba, en juillet 1870, et plus tard en 1885. Le rôle important qu’a joué jusqu’alors la nation métisse dans la francophonie de l’Ouest s’estompe peu à peu après ces événements et la répression qui les accompagne.

C’est donc à l’immigration francophone du Québec qu’on associe surtout les communautés francophones de l’Ouest. Celle-ci remonte au mouvement de migration agricole vers les Prairies qui s’amorce au milieu du XIXe siècle pour s’accélérer au cours des années 1880-1890 et culminer durant les 15 premières années du XXe siècle. Le clergé a joué un rôle central dans ce mouvement, la colonisation étant souvent le résultat de l’initiative des missionnaires catholiques. Puisque l’objectif était d’assurer une présence francophone dans tout l’Ouest canadien, plusieurs foyers de peuplement se sont développés. Il en est résulté un grand éparpillement des communautés francophones, surtout en Saskatchewan, mais aussi en Alberta, où l’on retrouvait plusieurs groupements de paroisses canadiennes-françaises. Quant aux régions montagneuses de la Colombie-Britannique et du Yukon, qui offraient des conditions peu propices à l’agriculture, c’est plutôt le potentiel forestier et minier qui y a attiré des colons à la fin du XIXe siècle et au début du XX e siècle.

La volonté de cette francophonie de l’Ouest de s’affirmer a pris différentes formes. C’est dans le dossier des langues officielles et celui des écoles que les luttes ont été partout les plus farouches. Les francophones de l’Ouest ont aussi été actifs dans le dossier de la radio française. À la fin des années 1950, ils avaient déjà mis sur pied quatre stations radiophoniques privées, entièrement financées par leurs communautés.

La francophonie du Nord

La Compagnie de la Baie d’Hudson a été un élément dominant de la vie dans le Nord avant la confédération. Plusieurs francophones ont participé activement à l’exploration du territoire puis à l’établissement des routes de la lucrative traite des fourrures. La découverte de gisements d’or attire aussi, à partir de 1870, des milliers de prospecteurs, parmi lesquels on compte de nombreux Canadiens français.

En 1869, la Compagnie de la Baie d’Hudson cède ses territoires au nouveau gouvernement. Une portion importante du Québec et de l’Ontario et toute la région ouest du pays font alors partie de ce qu’on nomme désormais les Territoires du Nord-Ouest. Ceux-là seront peu à peu amputés par la création puis l’expansion de nouvelles provinces, la formation du territoire du Yukon en 1898, puis par la formation du Nunavut en 1999.

La volonté du Canada de s’étendre vers l’ouest est venue changer le paysage sociopolitique de la région, où dominent désormais l’esprit anglo-saxon et la culture britannique. Les Territoires du Nord-Ouest adoptent en 1892 une loi faisant de l’anglais la seule langue officielle. En 1901, ils rendent l’enseignement en anglais obligatoire. Il faudra attendre jusqu’en 1984 pour que l’Assemblée législative des Territoires du Nord-Ouest rétablisse le français comme l’une des langues officielles du territoire.

Au Yukon, c’est en 1984 que les premiers programmes d’enseignement en français sont dispensés. La communauté franco-yukonnaise obtient la gestion scolaire en 1990 en même temps qu’elle se dote d’une école homogène de langue française.

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