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Créer un cadre de sagesse communautaire : examen des services aux victimes dans les territoires du Nunavut, du Nord-Ouest et du Yukon

  1. 1.0 Introduction
    1. 1.1 Objet de la recherche
    2. 1.2 Méthodologie de l’étude

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1.0 INTRODUCTION

1.1 Objet de la recherche

Entre 2001 et 2002, le Centre de la politique concernant les victimes et la Division de la recherche et de la statistique du ministère de la Justice Canada ont entrepris une étude sur la situation, les ressources et les besoins des victimes de crime dans les trois territoires et la collecte de statistiques à cet égard. Ils ont amorcé le projet en se concentrant sur le Nunavut. L'étude visait à recueillir les renseignements nécessaires pour aider à l'établissement d'une politique et de programmes efficaces et appropriés en matière de services aux victimes dans ce nouveau territoire. En particulier, l'étude visait :

  • à procéder à un recensement complet des services offerts actuellement aux victimes de crime au Nunavut[1];
  • à déterminer les pratiques exemplaires dans le domaine de la prestation de services aux victimes dans d'autres collectivités autochtones éloignées non situées dans le Nord;
  • à faire connaître les méthodes actuelles officieuses et traditionnelles (à la fois officielles et officieuses) de traitement des victimes;
  • à déterminer les lacunes des services et les défis à relever et à formuler des recommandations concernant les services qu'il convient d'offrir aux victimes et la prestation des services[2]

Après la fin de l'étude au Nunavut, une étude semblable a été effectuée dans les Territoires du Nord-Ouest et au Yukon. L'étude sur les trois territoires s'est terminée en octobre 2002[3].

Les objectifs de l'étude dans les Territoires du Nord-Ouest et au Yukon étaient les mêmes, sauf dans le cas des pratiques exemplaires en matière de services aux victimes dans les autres collectivités autochtones éloignées. Nous avons déterminé que les pratiques exemplaires relevées au Nunavut s'appliquent également aux deux autres territoires.

La caractéristique déterminante de la victimisation dans les trois territoires du Nord canadien est sa nature endémique. La présente étude donne une description détaillée de cette situation. Cependant, en général, on peut dire que les trois territoires affichent des taux très élevés dans les domaines suivants : suicide, violence conjugale, agressions sexuelles, violence envers les enfants, maladies transmises sexuellement, grossesses d'adolescentes, toxicomanie et autres problèmes révélateurs d'une population traumatisée. Ce problème est exacerbé par l'éloignement et l'isolement de la plupart des collectivités du Nord. Étant donné le fait que le réseau routier est réduit à sa plus simple expression, les longues distances à parcourir, le climat inhospitalier et les budgets limités[4], la prestation des services est difficile et irrégulière.

Malgré ces difficultés et les nombreux autres écueils dont il est fait état dans chaque chapitre de l'étude, les fournisseurs de services de toutes les collectivités font de leur mieux pour répondre aux besoins des victimes de leur ville. Il vaut la peine de le souligner, car la grande majorité des fournisseurs de services dans les petites collectivités éloignées (fournisseurs de soins bénévoles, personnel infirmier, enseignants, GRC) n'ont pas le mandat d'offrir des services spécialisés aux victimes de violence, et encore moins les ressources et les fonds nécessaires pour le faire. Dans le cadre d'une consultation étendue, nous avons recueilli leurs points de vue et leurs recommandations au sujet de cette situation, qui ont servi de base à la présente étude.

Dans le Nord, la responsabilité de l'élaboration des programmes et des politiques recoupe les compétences et les mandats de tous les ordres de gouvernement. Par ailleurs, les travaux de recherche et les consultations ont permis d'établir clairement qu'il n'existe pas de « solution miracle » dans les territoires du Nord, compte tenu de la situation économique et géographique. Il faut donc adopter une approche holistique de l'étude du contexte de la victimisation et des services aux victimes dans les trois territoires et tenir compte de la gamme étendue des influences, des défis importants auxquels font face les victimes et les fournisseurs de services dans le Nord et des diverses sortes de ressources dont dispose chaque collectivité.

Le présent projet de recherche vise donc à susciter un vaste débat sur le contexte de la victimisation dans le Nord et les services offerts aux victimes. L'étude a pour but d'informer de nombreux publics et elle constitue une occasion de faire le point. Elle aidera les membres de la collectivité, les fournisseurs de services aux victimes, les fournisseurs de services à la personne, les décideurs, les gestionnaires de programme ainsi que ceux qui œuvrent dans le système de justice pénale à déterminer les ressources disponibles, les principaux défis à relever et les pratiques exemplaires mentionnées par les répondants clés dans le Nord.

Nous espérons que l'étude suscitera davantage le dialogue chez les intervenants, qu'elle favorisera une meilleure compréhension du contexte et de la complexité de la victimisation et des services aux victimes dans les trois territoires et qu'elle incitera les personnes touchées dans le Nord à commencer à examiner de meilleures façons de comprendre et de satisfaire les besoins des victimes de crime et des collectivités dans lesquelles elles vivent dans le Nord.

1.2          Méthodologie de l'étude

La victimisation généralisée est une réalité du Nord, mais la situation particulière des victimes de violence dans chaque territoire varie tout comme les ressources et les services servant à leur venir en aide. Pour cette raison, le recensement des services et la méthodologie de l'étude ont été adaptés pour chaque territoire. La méthode générale utilisée dans les trois territoires est décrite ci-dessous. Les ajustements méthodologiques apportés pour tenir compte de la réalité de chaque territoire sont décrits dans le chapitre consacré à ce territoire.

Comme l'un des principaux objectifs de l'étude consistait à déterminer la situation, les besoins et les ressources des victimes de violence dans les trois territoires, nous avons procédé à une série d'entrevues dans tout le Nord du Canada. Nous avons pris contact avec les fournisseurs de services des 75 collectivités des trois territoires sur place, par téléphone, par télécopieur ou par courrier électronique. Ce sondage panterritorial a permis de tenir 308 entrevues. En outre, 43 entrevues ont eu lieu avec des fournisseurs de services aux victimes dans d'autres collectivités autochtones éloignées au Canada et en Alaska, et 12 victimes de crime ont été interrogées. Au total, 363 répondants ont été interrogés[5]. Dans chaque territoire, nous avons recensé les principaux fournisseurs de services et nous leur avons demandé de participer à des entrevues en profondeur et au processus de recherche. Ils ont examiné les ébauches des constatations de l'étude, contribué dans une large mesure à l'analyse des pratiques exemplaires en matière de services aux victimes et formulé des recommandations détaillées sur la prestation de services aux victimes dans le Nord du Canada. Les noms de ces principaux fournisseurs de services figurent à l'annexe A. L'annexe B comprend tous les services communautaires territoriaux examinés. Des victimes de crime ont également été interrogées.  Leurs histoires n'apparaissent pas dans cette publication afin d'en respecter la confidentialité.  Cependant, leurs expériences sont tout à fait conformes à l'expérience des victimes dans le Nord. [6].

Un questionnaire type, qui figure à l'annexe C, a été utilisé pour toutes les entrevues. Les répondants pouvaient décrire la situation en matière de victimisation dans leur collectivité, donner un aperçu de leur service particulier et formuler des recommandations en vue d'améliorer la prestation de services aux victimes dans leur collectivité et territoire. Ils ont également fait état de leurs connaissances au sujet des méthodes traditionnelles et officieuses utilisées afin d'aider et de traiter les victimes de violence.

Comme il y a très peu de services offerts aux victimes au Nunavut et dans les Territoires du Nord-Ouest, il a été décidé de contacter tous les services qui offrent n'importe quel genre de programme de services à la personne[7]. Le territoire du Yukon offre des programmes plus complets de services aux victimes; par conséquent, seuls les fournisseurs de services aux victimes de crime y ont été interrogés.

Afin de recenser les pratiques exemplaires en matière de prestation de services aux victimes dans les autres collectivités autochtones éloignées situées ailleurs que dans le Nord, nous avons procédé à une série d'entrevues avec des fournisseurs de services en Alaska, en Colombie-Britannique, en Alberta, en Saskatchewan, au Manitoba, au Québec, au Labrador et à Terre-Neuve. Les noms et lieux de ces programmes ainsi que les noms des personnes interrogées figurent à l'annexe A.

Le processus de recherche comportait également l'examen dans chaque territoire des statistiques courantes sur la santé et la criminalité, des comptes rendus de recherches sur les victimes, les caractéristiques démographiques, les conditions sociales, les considérations historiques et la situation politique et culturelle des Inuits et des Premières nations. Ces documents sont cités dans la bibliographie.

Voici la structure du chapitre sur le Nunavut :

  • Considérations sur la prestation de services aux victimes au Nunavut
  • Services aux victimes traditionnels et officieux en place au Nunavut
  • Services officiels offerts dans les collectivités du Nunavut
  • Examen des programmes dans d'autres collectivités autochtones éloignées (hors Nunavut)
  • Recommandations sur les services aux victimes au Nunavut
  • Résumé des besoins et recommandations

La structure du chapitre sur les Territoires du Nord-Ouest est semblable :

  • Considérations sur la prestation de services aux victimes dans les Territoires du Nord-Ouest. 
  • Services offerts dans les collectivités des Territoires du Nord-Ouest
  • Recommandations sur les services aux victimes dans les Territoires du Nord-Ouest
  • Résumé des besoins et recommandations

Le chapitre sur le Yukon est semblable :

  • Considérations sur la prestation de services aux victimes dans le territoire du Yukon
  • Normes sociales et culturelles : contexte
  • Services offerts dans les collectivités du Yukon
  • Recommandations sur les services aux victimes au Yukon
  • Résumé des besoins et recommandations

Fondée sur un modèle de rétablissement après un traumatisme, la conclusion fait ressortir la nécessité de comprendre les divers modes de rétablissement chez les individus et les collectivités après un traumatisme personnel ou collectif. La section de la conclusion résume également les principales recommandations formulées par les répondants concernant les genres de soutien, les programmes, les fonds, les  lois et les ressources nécessaires pour maîtriser le phénomène de la victimisation endémique avec lequel les membres des collectivités du Nord sont aux prises.


[1]  Les fournisseurs de services interrogés figurent à l'annexe B. Une description complète de tous les services figure dans le document d'accompagnement de la présente étude par mary Beth Levan, Victim Services in the Territories: A Compilation of Contacts and Resources, Mary Beth Levan, Ottawa, Centre de la politique concernant les victimes et Division de la recherche et de la statistique, ministère de la Justice Canada, 2002.

[2] Les questionnaires utilisés dans les Territoires du Nord-Ouest et au Yukon demandaient également aux répondants de décrire les domaines où ils remportaient un certain succès en matière de prestation de services aux victimes.

[3] Les fournisseurs de services interrogés dans les Territoires du Nord-Ouest et au Yukon figurent à l'annexe B. La description complète de tous les services offerts dans ces deux territoires figure également dans le document d'accompagnement dont il est fait état à la note en bas de page 2 ci-dessus.

[4] Les paiements de transfert du gouvernement fédéral au gouvernement territorial sont établis en fonction du nombre d'habitants, et les trois territoires comptent une population relativement peu nombreuse comparativement aux autres régions du Canada.

[5] Ce chiffre ne tient pas compte du fait que la plupart des fournisseurs de services de chaque territoire ont été interrogés plus d'une fois.

[6] Voir Untold Stories of Battered Women, Part 2, Conseil sur la condition de la femme des Territoires du Nord-Ouest, 2002.

[7] En raison des taux très élevés de victimisation au Nunavut et dans les Territoires du Nord-Ouest, les réactions traumatiques au sein des populations sont presque universelles et sont devenues, à certains égards, des normes sociales. Pour cette raison, les fournisseurs de services dans tous les domaines de la prestation de services à la personne dans ces deux territoires offrent des services aux victimes, et ils ont donc été interrogés.

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