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![]() JusteRecherche no. 11
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Tableau 1a Médiane des comparutions où l’on a inscrit un plaidoyer |
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Lieu où se trouve le tribunal | ||||||||
SJ | H | B | SH | SC | R | E | K | |
Accusé qui se représente lui-même | 1 | 2 | 1 | 1 | 7 | 2 | 2 | 2 |
Avocat de service | 4 | 3 | 1 | -- | 2 | 6 | 2 | 2 |
Avocat du secteur privé ou avocat-conseil à l’interne | 3 | 5/3 | 3 | 3 | 7 | 6/16 | 4 | 4 |
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Tableau 1b Comparutions dans le cadre desquelles 75 % des accusés plaident coupable |
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Lieu où se trouve le tribunal | ||||||||
SJ | H | B | SH | SC | R | E | K | |
Accusé qui se représente lui-même | 3 | 3 | 2 | 1 | 13 | 5 | 3 | 3 |
Avocat de service | 6 | 4 | 1 | -- | 4 | 9 | 2 | 3 |
Avocat du secteur privé ou avocat-conseil à l’interne | 6 | 7/5 | 4 | 6 | 10 | 9 | 5 | 7 |
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Si l’on étudie les données qui figurent au tableau 1a et au tableau 1b, on remarque que, dans quatre villes, les accusés qui se représentent eux-mêmes plaident coupable plus tôt que ceux qui sont représentés par un avocat : soit à St. John’s, Halifax, Regina et Sherbrooke. Tous les accusés plaident coupable à peu près au même moment à Bathurst, à Edmonton et à Kelowna. Ce n’est qu’au tribunal de Scarborough que les accusés qui se représentent eux-mêmes plaident coupable plus tard que les accusés qui sont représentés par un avocat.
Les accusés qui se représentent eux-mêmes ne sont pas un lourd fardeau pour les tribunaux en ce qui concerne le moment où le plaidoyer est inscrit. Il se peut que, dans le cas de ces accusés, les juges soient tenus de passer du temps à les aider. On ne trouve dans cette recherche aucune donnée à ce sujet. Il reste cependant que les données sur le nombre et la durée des comparutions pourraient nous indiquer s’ils représentent un fardeau.
Si les accusés qui se représentent eux-mêmes sont un lourd fardeau pour les tribunaux, il se peut que les comparutions durent plus longtemps. Au tableau 2a et au tableau 2b, on trouve la durée médiane des comparutions en minutes et la durée des comparutions en minutes pour 75 % des cas.
Tableau 2a Durée médiane des comparution en minutes |
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Lieu où se trouve le tribunal | ||||||||
SJ | H | B | SH | SC | R | E | K | |
Accusé qui se représente lui-même | 2/4 | 2 | 4 | 1 | 2 | 2 | 1 | 1 |
Avocat de service | 4 | 6 | 1 | -- | 2 | 2 | 1 | 3 |
Avocat du secteur privé ou avocat-conseil à l’interne | 3 | 2 | 3 | 5 | 2 | 2 | 1 | 2 |
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Tableau 2b Durée des comparutions en minutes pour 75 % des cas |
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Lieu où se trouve le tribunal | ||||||||
SJ | H | B | SH | SC | R | E | K | |
Accusé qui se représente lui-même | 4/8 | 3 | 7 | 2 | 2 | 2 | 1 | 4 |
Avocat de service | 12 | 7 | 2 | -- | 4 | 6 | 3 | 6 |
Avocat du secteur privé ou avocat-conseil à l’interne | 10/7 | 3 | 6 | 10 | 4 | 6 | 2 | 5 |
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Le seul tribunal où la comparution des accusés qui se représentent eux-mêmes est plus longue que celle des accusés représentés d’une façon quelconque est celui de Bathurst. C’est le cas pour les mesures médianes et les mesures relatives aux percentiles. Il est donc clair que les accusés qui se représentent eux-mêmes ne prennent pas plus de temps devant le tribunal.
Si les accusés qui se représentent eux-mêmes sont un lourd fardeau pour les tribunaux pénaux, on devrait remarquer une différence dans le nombre de comparutions par affaire, comparativement à ce qui se passe lorsque les accusés sont représentés par un avocat. Au tableau 3a et au tableau 3b, on trouve le nombre médian de comparutions par affaire et le nombre de comparutions pour la tranche de 75 % des cas qui requièrent moins de temps devant les tribunaux.
Tableau 3a Nombre médian de comparutions par affaire tranchée |
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Lieu où se trouve le tribunal | ||||||||
SJ | H | B | SH | SC | R | E | K | |
Accusé qui se représente lui-même | 2 | 2 | 2 | 1 | 6 | 2 | 2 | 4 |
Avocat de service | 5 | 3 | 1 | -- | 3 | 5 | 2 | 3 |
Avocat du secteur privé ou avocat-conseil à l’interne | 5 | 5/4 | 4 | 4 | 7 | 5 | 4 | 7 |
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Tableau 3b Nombre de comparutions pour 75 % des affaires tranchées |
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Lieu où se trouve le tribunal | ||||||||
SJ | H | B | SH | SC | R | E | K | |
Accusé qui se représente lui-même | 3 | 4 | 3 | 1 | 11 | 5 | 3 | 9 |
Avocat de service | 8 | 5 | 2 | -- | 5 | 9 | 2 | 6 |
Avocat du secteur privé ou avocat-conseil à l’interne | 7 | 8/7 | 5 | 7 | 10 | 9 | 6 | 16 |
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Il y a trois tribunaux où le nombre de comparutions relatif à la médiane et au 75 e percentile est plus élevé dans le cas des accusés qui se représentent eux-mêmes, par rapport à ceux qui sont représentés par un avocat de service. Il s’agit des tribunaux de Bathurst, Scarborough et Kelowna pour ce qui est du nombre médian de comparutions et de ceux de Bathurst, Edmonton et Kelowna en ce qui concerne le nombre de comparutions relatif aux affaires tranchées jusqu’au 75 e percentile. Il y a également trois tribunaux, soit ceux de St. John’s, de Halifax et de Regina, où le nombre de comparutions dans le cas des accusés qui se représentent eux-mêmes est inférieur, par rapport aux accusés représentés par un avocat de service. À Edmonton, le nombre de comparutions est égal dans les deux cas. Si l’on applique la mesure relative au percentile, on constate que le nombre de comparutions pour 75 % des affaires est inférieur à St. John’s, Halifax et Regina. Par contre, le nombre de comparutions pour la tranche de 75 % des cas qui requièrent moins de temps devant les tribunaux est supérieur à Bathurst, Scarborough, Edmonton et Kelowna.
Dans l’ensemble de ces tribunaux, à l’exception d’un seul, le nombre de comparutions dans le cas des accusés qui se représentent eux-mêmes est inférieur, par rapport à ce qu’on constate dans le cas des accusés représentés par des avocats de l’aide juridique et des avocats du secteur privé. L’exception se trouve à Scarborough où, selon l’indicateur relatif au percentile, on constate que le nombre de comparutions dans le cas des accusés qui se représentent eux-mêmes est supérieur, par rapport aux accusés représentés par un avocat de service et d’autres avocat.
Si l’on compare le nombre de comparutions relatif aux affaires tranchées dans le cas des accusés qui se représentent eux-mêmes et dans celui des accusés représentés par un avocat, rien ne permet de soutenir que les accusés qui se représentent eux-mêmes représentent un lourd fardeau pour les tribunaux.
Si les accusés qui se représentent eux-mêmes sont un fardeau pour les tribunaux pénaux, il se peut que davantage de temps s’écoule jusqu’à ce que la décision les concernant soit rendue, par rapport à ce qui se passe dans le cas des accusés représentés par un avocat. Au tableau 4a et au tableau 4b, on trouve des données relatives au laps de temps médian écoulé et au laps de temps écoulé pour le 75 e percentile des affaires tranchées.
Tableau 4a Laps de temps médian écoulé pour des affaires tranchées, en semaines |
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Lieu où se trouve le tribunal | ||||||||
SJ | H | B | SH | SC | R | E | K | |
Accusé qui se représente lui-même | 1 | 14 | 7 | 13 | 24 | 4 | 8 | 1 |
Avocat de service | 21 | 5 | 2 | -- | 5 | 15 | 2 | -- |
Avocat du secteur privé ou avocat-conseil à l’interne | 18 | 29/25 | 13 | 19 | 24 | 15/25 | 13 | 4 |
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Tableau 4b Laps de temps écoulé pour 75 % des affaires tranchées, en semaines |
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Lieu où se trouve le tribunal | ||||||||
SJ | H | B | SH | SC | R | E | K | |
Accusé qui se représente lui-même | 8 | 29 | 12 | 23 | 39 | 24 | 18 | 7 |
Avocat de service | 43 | 21 | 9 | -- | 14 | 40 | 12 | 3 |
Avocat du secteur privé ou avocat-conseil à l’interne | 41 | 54/47 | 18 | 37 | 42 | 46 | 21 | 11 |
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La preuve fondée sur le laps de temps écoulé jusqu’à ce que la décision soit rendue est mixte pour ce qui est de déterminer si les accusés qui se représentent eux-mêmes sont un lourd fardeau pour le tribunal. À Halifax, Bathurst, Scarborough et Edmonton, le laps de temps médian écoulé jusqu’à ce que la décision soit rendue est supérieur dans le cas des accusés qui se représentent eux-mêmes, par rapport à ce qui se passe dans le cas des accusés représentés par un avocat de service. Par contre, à St. John’s et Regina, ce laps de temps est inférieur. On ne dispose d’aucune donnée dans le cas de deux tribunaux. Le laps de temps médian écoulé jusqu’à ce que la décision soit rendue est inférieur dans le cas des accusés qui se représentent eux-mêmes, par rapport à ce qu’on constate dans celui des accusés représentés par des avocats autres que des avocats de service : cela est vrai pour l’ensemble des tribunaux, à l’exception de celui de Scarborough, où 24 semaines s’écoulent dans les deux cas.
Si l’on compare le cas des accusés qui se représentent eux-mêmes à celui des accusés représentés par un avocat de service de l’aide juridique, le laps de temps écoulé jusqu’à ce que la décision soit rendue pour ce qui est de 75 % des affaires tranchées est supérieur pour le premier groupe à cinq tribunaux, soit ceux de Halifax, de Bathurst, de Scarborough, d’Edmonton et de Kelowna. Il est inférieur aux tribunaux de St. John’s et de Regina. Si l’on compare le cas des accusés qui se représentent eux-mêmes à celui des accusés représentés par un avocat autre qu’un avocat de service de l’aide juridique, le laps de temps écoulé est inférieur pour l’ensemble des tribunaux. Toutefois, ce laps de temps est à peu près le même à Scarborough et à Edmonton.
Lorsqu’un avocat de service se charge d’une affaire jusqu’à ce que la décision soit rendue, il a tendance à vouloir régler l’affaire rapidement. Il règle l'affaire plus rapidement que les accusés qui se représentent eux-mêmes, mais pas aussi vite que les accusés représentés par d’autres avocats. Il est probable que la complexité de l’affaire explique en partie le modèle que l’on observe à partir de ces données.
Il se peut que les avocats de service soient fortement motivés à passer à d’autres dossiers, bien que les avocats-conseils à l’interne et les avocats du secteur privé dont le nom est inscrit sur la liste relative aux avocats de service ont vraisemblablement des raisons différentes de vouloir un règlement rapide. Les avocats-conseils à l’interne, qui peuvent être affectés pendant plus longtemps aux tâches d’un avocat de service, souhaitent peut-être que l’instance soit réglée rapidement parce qu’ils ont un horaire chargé, la cour de première comparution, les séances en vue du règlement de l’instance, les séances préliminaires et les séances de libération sous caution ayant lieu chaque jour. Les avocats du secteur privé qui agissent en tant qu’avocat de service aux termes d’une liste de services ne font peut-être ce travail que pendant une semaine et ils souhaiteraient probablement régler l'affaire rapidement pendant leur affectation.
Les données tirées de l’étude sur les accusés adultes qui comparaissent devant les cours pénales provinciales du Canada ne soutiennent pas la déclaration selon laquelle les accusés qui se représentent eux-mêmes sont un fardeau pour les tribunaux parce qu’ils retardent le déroulement du processus judiciaire et minent l’efficacité de la cour. À la lumière de presque toutes les données, on peut conclure qu’il faut rejeter cette hypothèse. Les données sur le laps de temps écoulé jusqu’à ce que la décision soit rendue démontrent que ce laps de temps a tendance à être plus long dans le cas des accusés qui se représentent eux-mêmes, par rapport à celui des accusés représentés par un avocat de service. Cependant, cet état de choses pourrait être expliqué par le fait que les affaires traitées par les avocats de service sont moins complexes, puisqu’on observe la situation contraire dans le cas des accusés qui sont représentés par tous les autres avocats, ceux-ci s’occupant vraisemblablement de dossiers plus complexes que ceux qui sont confiés aux avocats de service.
Bien que les données n’indiquent pas que le tribunal doit supporter un fardeau plus lourd dans le cas des accusés qui se représentent eux-mêmes, le fait que ces accusés ont tendance à inscrire plus tôt un plaidoyer de culpabilité, qu’ils font l’objet de moins de comparutions, que chaque comparution dure moins longtemps et, par rapport au cas des accusés représentés par un avocat de service, qu’il faut attendre plus longtemps avant que l'affaire soit réglée, permet de croire que le fardeau incombe aux accusés. Même aux étapes qui précèdent l’instruction, les tribunaux pénaux fonctionnent selon un mode contradictoire, en fonction d’une série de règles complexes et dans un environnement structuré. Les rôles d’audience sont chargés et les tribunaux travaillent très rapidement, les comparutions ne durant que quelques minutes. Bien que les accusés qui se représentent eux-mêmes aient le choix de procéder sans être représentés par un avocat, la preuve qualitative que nous fournissent les entrevues menées avec les avocats nous porte à conclure qu’ils agissent ainsi pour des motifs inappropriés. Ainsi, ils se représentent eux-mêmes parce qu’ils estiment qu’ils ne peuvent attendre qu’un avocat plaide leur cause (Hann et al., 2003a). De plus, il n’y a pas seulement le fait qu’ils choisissent peut-être de se représenter eux-mêmes pour des motifs inconsidérés, mais aussi que les conséquences qui découlent de ce choix sont regrettables, comme dans le cas de l’accusé qui accepte des conditions de mise en liberté irréalisables (Hann et al., 2003a).
Il se peut que les juges passent plus de temps à conseiller les accusés qui se représentent eux-mêmes mais, comme nous l’avons indiqué ci-dessus, les données sur les tribunaux ne portaient pas sur cet aspect de la question. Cependant, si l’on s’appuie sur la preuve quantitative, le manque de représentation juridique devant les cours pénales ne semble pas imposer un fardeau aux tribunaux. Au contraire, ce fardeau semblerait être beaucoup plus lourd pour les accusés; il ressort de cette étude que le besoin d’offrir une représentation juridique devant les cours pénales n’en est que plus marqué.
Hann, R., Nuffield, J., Meredith, C. et Svoboda, M. (2003). Étude nationale sur les adultes non représentés accusés devant les cours criminelles provinciales : Partie I – Vue d’ensemble. Ottawa (Ontario) : Division de la recherche et de la statistique, ministère de la Justice du Canada.
Hann, R., Nuffield, J., Meredith, C. et Svoboda, M. (2003). Étude nationale sur les adultes non représentés accusés devant les cours criminelles provinciales : Partie II – Rapport des études sur le terrain. Ottawa (Ontario) : Division de la recherche et de la statistique, ministère de la Justice du Canada.
[1] Pour de plus amples renseignements sur les échantillons, voir Hann et al. (2003a) et Hann et al. (2003b).
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Mise à jour : 2005-10-22 | ![]() |
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