Le secouage
Les concepteurs de batteuses ont ensuite
cherché à améliorer le mécanisme qui permettait
de séparer les balles et les grains de la paille. Au milieu des
années 1860, un grand nombre de fabricants canadiens, dont la société
P.T. Legaré (710572), offraient des versions modifiées du
« vibro-séparateur » dont le brevet était
détenu par une compagnie américaine, la Nichols and Shepard
Company de Battle Creek, au Michigan. Dans ce séparateur, le convoyeur
avait été remplacé par une série de secoueurs
de paille ou râteliers reliés à un dispositif concentrique
qui leur imprimait un mouvement longitudinal de va-et-vient. Au sortir
du cylindre, les tiges battues étaient saisies par des rangées
de doigts de bois ou de métal; à chaque mouvement, les grains
étaient secoués et séparés du reste, et la
paille était transportée vers larrière de la
machine. Les fabricants insistaient sur le fait que le mouvement vibratoire
permettait dextraire une plus grande quantité de grains que
le convoyeur. Les grains partiellement nettoyés tombaient dans
le fond de la machine, où un autre convoyeur les ramenait à
lavant des secoueurs de paille pour un deuxième nettoyage.
Ils passaient ensuite entre des cribles placés juste au-dessus
dun bac, dans la partie inférieure de la machine, où
une goulotte latérale pouvait être ouverte pour les acheminer
vers un dispositif de mesure, puis dans des sacs.
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Vibro-séparateur P.T. Legaré (710572) |
Ce système de secoueurs montés
au-dessus dun crible perforé est rapidement devenu la norme en
matière de vannage mécanique. Une fois passé les
secoueurs, la paille tombait sur le sol à larrière de la
machine, où les ouvriers la récupéraient et lempilaient
en meules. Ce nouveau type de batteuse dotée de secoueurs différait
non seulement par son fonctionnement, mais aussi par son aspect : la petite
boîte sur patins avait été remplacée par une
longue boîte rectangulaire sur roues.
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