![Gestion des pêches - Région du Pacifique](/web/20061031210817im_/http://www.pac.dfo-mpo.gc.ca/ops/fm/shellfish/Biotoxins/graysalm2_f.jpg)
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Biotoxines des coquillages
Propriétés des biotoxines présentes dans les
mollusques (coquillages) selon les espèces et les saisons
Manger des mollusques contaminés peut causer
la mort : renseignez-vous sur les
zones
coquillières fermées pour cause de phycotoxine paralysante
(marée rouge).
Modification du système de notification public pour la phycotoxine paralysante (marée rouge - PSP) des mollusques bivalves
*Septembre 2006*
En Colombie-Britannique, l'Agence canadienne d'inspection des
aliments (ACIA) est l'organisme chargé d'analyser des échantillons
de coquillages pour vérifier s'ils sont porteurs de la phycotoxine
paralysante ou de la phycotoxine amnestique (acide domoïque).
Le seuil de toxicité pour la phycotoxine paralysante est de
80 microgrammes par 100 g de chair, et pour la phycotoxine
amnestique, 20 ppm d'acide domoïque.
Les
moules étant un organisme témoin du programme de surveillance
des biotoxines marines pour la région du Pacifique, on place
des gros spécimens dans des sacs en filet de plastique qu'on
distribue dans des zones coquillières (avec divers autres échantillons
commerciaux de diverses espèces). Après une semaine ou deux,
on retire les témoins et on les envoie au laboratoire de l'ACIA.
Les diverses espèces de mollusques diffèrent entre elles par
leur tendance à accumuler ou à éliminer les biotoxines marines
qui pénètrent dans leurs tissus. Les moules se nourrissent de
tous les types de phytoplancton et sont donc beaucoup plus susceptibles
d'ingérer des biotoxines que les autres types de coquillages.
Ainsi, les niveaux de biotoxines observés dans les moules sont
souvent dix fois plus élevés que ceux des huîtres ou des palourdes
japonaises ou encore des palourdes du Pacifique. C'est pourquoi
l'ACIA peut parfois recommander au MPO de restreindre les activités
de récolte (voire de les interdire complètement), alors que
les autres espèces autres que les moules, comme les palourdes,
les huîtres et les pétoncles, peuvent être consommées sans danger.
Les moules tendent également à éliminer les biotoxines plus
rapidement que les autres espèces. C'est pourquoi, bien que
les restrictions de récolte soient basées sur l'analyse des
moules témoins, on procède à des tests portant sur des échantillons
d'autres espèces locales avant de lever toute interdiction.
Certaines espèces de bivalves peuvent causer d'autres problèmes.
Ainsi, les palourdes jaunes sont capables de conserver dans
leur organisme de très hautes concentrations de saxitoxine pendant
plus d'un an. C'est pourquoi le MPO, à la recommandation de
l'ACIA, a décrété une interdiction générale de récolte pour
cette espèce. Si l'on prévoit autoriser la récolte des palourdes
jaunes, on procède à des échantillonnages préalables pour s'assurer
que les niveaux de toxine sont acceptables. On comprendra donc
l'importance de l'information et de la sensibilisation du public
aux dangers que posent les biotoxines des mollusques. Il y a
déjà eu plusieurs cas de personnes qui ont consommé des palourdes
qu'elles avaient récoltées et qui ont dû être hospitalisées
pour cause de contamination par la phycotoxine. Trop souvent,
les amateurs de pêche aux coquillages ne prennent pas le temps
de vérifier auprès des autorités locales de Pêches et Océans,
du site web du MPO ou de la ligne d'information prévue à cette
fin (24 heures sur 24), si le secteur et le moment où ils prévoient
pêcher sont autorisés à la récolte des coquillages.
L'ACIA est également préoccupée par les risques posés par les
pétoncles et les panopes. Ces espèces sont généralement trouvées
dans les zones infratidales, bien en deçà de la zone intertidale,
et peuvent donc accumuler des biotoxines à des degrés différents
de ceux contenus dans les bivalves intertidaux habitant les
zones voisines. La raison en est que les courants les exposent
à diverses quantités (plus grandes ou moins grandes) de phytoplancton
toxique lors d'un épisode de marée rouge ou à un plus grand
nombre de kystes dormants de dinoflagellés toxiques (Alexandrium
catanella). Ces derniers font partie du cycle vital des
algues et gisent au fond de la couche de sédiments. Les courants
forts ou les tempêtes peuvent entraîner leur remise en suspension
et faciliter ainsi leur ingestion par les organismes filtreurs
comme les pétoncles et les panopes.
Chez les pétoncles, les biotoxines peuvent s'accumuler et atteindre
des niveaux relativement élevés, l'organisme les retenant relativement
longtemps de sorte que l'espèce est encore toxique même après
que les huîtres et les palourdes jaunes aient été déclarées
propres à la consommation. Les toxines sont particulièrement
concentrées dans le manteau, les viscères, les oeufs, etc. où
l'on a détecté des niveaux bien supérieurs à 1 000 microgrammes/100
g de chair. Dans la plupart des espèces, le muscle adducteur
accumule rarement des niveaux de toxines susceptibles d'être
pathogènes. Il existe toutefois une exception - l'hinnite géant
(ou « pétoncle des roches ») - chez lequel on a trouvé
des taux élevés de biotoxines dans le muscle adducteur. Néanmoins,
ces taux demeurent beaucoup plus bas que dans les autres parties
de l'animal. Avec les espèces de plus petite taille, comme les
pétoncles roses et les pétoncles épineux, le problème ne se
pose pas et l'on vend l'animal entier sans enlever le muscle
adducteur.
Chez les panopes, la toxine n'est presque jamais observée dans
le siphon et dans la partie charnue. Elle se trouve plutôt dans
les viscères, partie qui est consommée chez certaines populations.
Ces gros coquillages infratidaux sont également susceptibles
d'être contaminés par les toxines pendant la période hivernale,
alors que les tempêtes peuvent induire la mise en suspension
des kystes dormants des dinoflagellés.
Note supplémentaire :
Les crabes et les mollusques prédateurs (p. ex. les natices)
peuvent se nourrir de bivalves qui sont toxiques et peuvent
ainsi devenir contaminés même s'il ne sont pas des animaux filtreurs.
Dans le cas des crabes, les toxines se concentrent dans l'hépatopancréas
(dans les viscères, sous la carapace), d'où les contrôles sanitaires
dont cet organe fait l'objet (ACIA). Bien que le seuil d'intervention
puisse parfois être dépassé et qu'il ait fallu dans certains
cas prendre des mesures limitant la récolte, aucun cas de contamination
n'a été signalé à la suite de l'ingestion de fruits de mer n'appartenant
pas à la famille des bivalves. De même, on n'a jamais signalé
de cas de contamination par la phycotoxine dû à l'ingestion
de fruits de mer de quelque espèce que ce soit pêchés dans les
eaux de la Colombie-Britannique. À noter toutefois que l'ACIA
a déjà trouvé des niveaux d'acide domoïque dépassant le seuil
de toxicité et a ordonné la fermeture des zones contaminées.
Conclusions
-
Selon les espèces, les bivalves accumulent et éliminent
les biotoxines à des vitesses et à des niveaux différents.
-
Les niveaux de contamination par les biotoxines peuvent
être très différents selon qu'on se trouve en eaux intertidales
ou infratidales.
-
Certaines espèces de bivalves accumulent les biotoxines
dans un organe particulier, ce qui rend certaines parties
de leur organisme plus toxiques que d'autres.
-
La rétention prolongée et la remise en suspension des kystes
dormants peuvent induire une contamination des coquillages
présents dans les eaux de la Colombie-Britannique à n'importe
quelle période de l'année. Cela dit, la prolifération des
algues toxiques survient généralement au cours des périodes
de réchauffement des eaux.
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Certains mollusques non bivalves et certains crustacés
peuvent accumuler des biotoxines très dangereuses pour la
santé.
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