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Impacts et adaptation liés aux changement climatique : perspective canadienne
Adaptation

Foresterie Table des matières Adaptation Impacts sur les ressources halieutiques et les pêches Travaux antérieurs Introduction Références Conclusion Lacunes sur le plan des connaissances et besoins en matière de recherche

"La gestion durable des pêches exigera une information scientifique exacte et à jour sur les conditions environnementales qui influent sur les stocks de poisson. Elle réclamera également une certaine souplesse institutionnelle pour prendre des décisions rapides à la lumière de cette information."(90)

Si l'on sait généralement peu de choses sur la capacité d'adaptation de l'industrie canadienne des pêches au changement climatique,(2) on reconnaît de plus en plus la nécessité de prévoir les changements potentiels et de s'y préparer, et on se rend compte aussi que les décisions prises aujourd'hui influeront sur les vulnérabilités futures. Une foule de solutions d'adaptation différentes s'offrent au secteur des pêches, la plupart modelées sur des mesures qui ont été prises par le passé en réponse à des stress non climatiques.(13)

De nombreux intervenants du secteur des pêches semblent se préoccuper du changement climatique, mais, dans l'ensemble, ils demeurent optimistes quant à leur capacité d'adaptation.(51, 91) Cette confiance, cependant, implique que les changements s'opèrent de façon graduelle et prévisible, ce qui ne sera pas nécessairement le cas. Un défi de taille pour les organismes de réglementation, les pêcheurs et les autres intervenants sera de rajuster leurs politiques et leurs façons de faire de manière judicieuse et le plus tôt possible, afin de s'adapter aux modifications de la répartition et de l'abondance relative des diverses espèces de poisson sous l'effet du changement climatique.

Les données nous indiquent que les écosystèmes marins sont relativement tolérants aux changements qui surviennent dans leur environnement,(8) et que les poissons d'eau douce modifieront leur habitat et leur aire de répartition en fonction des variations du régime des températures.(70) Il y a lieu de craindre, toutefois, que la capacité d'adaptation des systèmes naturels ne puisse suivre le rythme du changement climatique.(63) En outre, la capacité d'adaptation peut différer considérablement d'une espèce à l'autre.

Par exemple, les espèces mobiles, comme les poissons, les étrilles et les crevettes, devraient être en mesure de migrer rapidement vers un habitat qui leur est plus propice par suite d'une élévation des températures; par contre, les espèces moins mobiles, comme les palourdes et les huîtres, auront besoin de plus de temps.(8) Les caractéristiques du cycle de vie pourraient également affecter la tolérance des différentes espèces de poisson. Ainsi, les espèces à grande longévité ont plus de chances de survivre à des conditions moins favorables à la reproduction,(92) tandis que les espèces qui se reproduisent plus rapidement et qui parviennent à maturité plus tôt sont plus susceptibles de se remettre d'une longue période de déclin de la population.(93)

Mesures pour faciliter l'adaptation

Les gestionnaires des pêches et d'autres intervenants peuvent contribuer à améliorer la capacité d'adaptation des poissons proprement dits et celle du secteur des pêches, en adoucissant les stress non climatiques qui s'exercent sur les populations de poisson, comme la pollution, les captures et la dégradation de l'habitat.(94) Il est également important de maintenir la diversité génétique et la diversité des âges au sein des sous-populations. Les mesures de ce type sont dites « sans regret », dans la mesure où elles seront avantageuses avec ou sans changement climatique.

Il est particulièrement important de déterminer à quels endroits les changements se produisent, afin de rajuster les lignes directrices qui limitent les prises des diverses espèces de poisson dans la perspective d'une récolte durable. L'observation des changements d'origine climatique aidera les gestionnaires des pêches et les gouvernements à déterminer quelles espèces pourraient réclamer une protection accrue, et lesquelles se prêtent à l'exploitation. Par exemple, au fur et à mesure de l'élévation des températures de l'eau dans certains lacs de l'Ontario, les poissons d'eau chaude pourraient se prêter mieux à la pêche à la ligne que les poissons d'eau froide (voir l'encadré 5). Pour améliorer et protéger l'habitat du poisson le long des côtes marines, on pourrait notamment désigner certaines régions comme des zones de protection marine.(95) Pour une plus grande efficacité, de telles zones devraient être désignées en tenant compte des changements climatiques anticipés.

ENCADRÉ 5: Adaptation de la pêche récréative au changement climatique(96)

La pêche récréative est une activité populaire qui attire les touristes et qui constitue une importante source de revenus dans plusieurs régions du Canada. Une élévation des températures de l'eau pourrait avoir un impact négatif sur certaines populations d'espèces sportives et modifier considérablement les rendements soutenus (voir la figure ci-dessous).

Shuter et al.(96), qui se sont penchés sur la question en Ontario, suggèrent que les gestionnaires des pêches considèrent des solutions de compromis entre les pêches en eau froide, en eau modérée et en eau chaude. Par exemple, dans les régions où l'on s'attend à un déclin de certaines espèces d'eau froide, comme la truite mouchetée, les gestionnaires des activités de pêche récréative pourraient se tourner vers des espèces d'eau chaude, comme la perche, qui, croit-on, seraient avantagées par un réchauffement du climat. Cette mesure d'adaptation pourrait augmenter la tolérance de l'industrie de la pêche récréative et atténuer les pertes pouvant résulter du changement climatique.

Variations relatives du rendement soutenu maximal du doré jaune en Ontario dans l'hypothèse d'un doublement de la concentration de CO2. À noter la réduction du rendement soutenu maximal dans le sud de la province, et l'augmentation dans le centre et le nord.
Variations relatives du rendement soutenu maximal du doré jaune en Ontario dans l'hypothèse d'un doublement de la concentration de CO2. À noter la réduction du rendement soutenu maximal dans le sud de la province, et l'augmentation dans le centre et le nord.

Les régimes de réglementation peuvent également avoir une grande influence sur la capacité des pêcheurs de s'adapter au changement climatique. Actuellement, les permis commerciaux autorisent les pêcheurs à capturer des espèces précises à des endroits précis. Or, pour capturer une espèce différente ou pêcher à un endroit différent, il leur faudrait obtenir une autorisation et peut-être même se faire remettre un nouveau permis. Il pourrait donc être nécessaire de réévaluer les régimes de réglementation actuels dans le contexte du changement climatique et de les modifier en conséquence.

De nombreuses collectivités de petite taille sont lourdement tributaires des pêches et, à ce titre, elles pourraient fortement ressentir l'impact du changement climatique sur les récoltes durables. Une approche de la gestion des pêches axée sur la conservation (p. ex., références 50 et 97) prend en compte les facteurs biologiques et environnementaux, de même que les valeurs socio-économiques,(97) et tente de faire participer activement les pêcheurs et autres groupes concernés. Pêches et Océans Canada élabore actuellement, à la faveur de la Révision de la politique sur les pêches de l'Atlantique, une politique cadre qui s'appuie sur ces principes.

Aquaculture

L'industrie de l'aquaculture a généralement confiance dans sa capacité de s'adapter au changement climatique. Elle estime qu'elle pourrait bénéficier d'un allongement des saisons de croissance et d'une extension des aires de récolte.(98) Parmi les stratégies proposées pour s'adapter au changement climatique, mentionnons l'instauration de systèmes aquacoles fermés et l'utilisation des navires-citernes excédentaires pour élever les poissons dans un environnement isolé à atmosphère contrôlée.(98)

Certains facteurs environnementaux et sociaux, toutefois, pourraient limiter la capacité de l'industrie aquacole de s'adapter rapidement au changement climatique (p. ex., références 18 et 99). L'aquaculture est réglementée de façon stricte, de sorte qu'il n'est pas simple ni efficace de déménager des installations existantes vers un autre lieu d'exploitation ou de changer de type de poisson d'élevage. Il est donc nécessaire de mettre l'accent sur la prévision et la planification des solutions d'adaptation au changement climatique. L'intérêt manifesté par les intervenants de l'industrie de l'aquaculture de la côte du Pacifique pour la sélection et l'approbation préalable de nouveaux sites d'exploitation en fonction de divers scénarios de changement climatique(98) témoigne d'un tel besoin.

Recherche et communication

Pour accroître la capacité d'adaptation du secteur des pêches, il faut augmenter la participation des intervenants au processus décisionnel, améliorer la qualité de l'information offerte au public, créer des bases de données faciles d'accès et multiplier les liens de communication entre l'industrie, le secteur public, les chercheurs, les collectivités côtières et la population.(2) L'Internet est considéré comme un outil approprié pour la diffusion de l'information,(60) mais des méthodes plus traditionnelles, comme des ateliers et des assemblées municipales, pourraient également convenir.

Une meilleure communication contribuera également à faciliter et à rendre plus efficace la collaboration entre les scientifiques, le secteur public, les utilisateurs traditionnels des ressources et la population.(60) Les projets de recherche en collaboration peuvent se pencher sur des questions régionales (voir l'encadré 6) ou aborder des sujets qui préoccupent l'ensemble des Canadiens ou la communauté internationale.(100) Pour que ces projets soient fructueux et que leurs résultats aient une influence sur les orientations et les décisions, la participation des intervenants est nécessaire d'un bout à l'autre du processus de recherche. Une des tâches des chercheurs et des décideurs est de s'assurer que les résultats des recherches sont vraiment intégrés dans le processus décisionnel (p. ex., référence 101).

ENCADRÉ 6: Faciliter la collaboration dans la région du Bouclier boréal(102)

Des recherches en milieu aquatique se font depuis plusieurs décennies dans l'écozone du Bouclier boréal. En fait, plusieurs sites de cette région ont déjà été ou sont actuellement le théâtre de recherches de classe mondiale. Il existe donc une profusion de données, d'informations et de connaissances que l'on peut mettre à profit dans la recherche sur le changement climatique. La communication et la collaboration entre les centres de recherche constituent sans doute le meilleur moyen de le faire. Arnott et al.(102) ont donc organisé un atelier grâce auquel ils ont établi un cadre pour coordonner les études sur les impacts du changement climatique et contribué à resserrer les liens entre les chercheurs. Depuis cet atelier, il s'est formé un réseau et un institut de coordination et plusieurs projets ont été lancés en collaboration.

Photo : Gracieuseté de la banque de photos de Ressources naturelles Canada.
Photo : Gracieuseté de la banque de photos de Ressources naturelles Canada.

La modélisation des écosystèmes marins est encore un domaine de recherche relativement nouveau, et les études futures sur le sujet pourraient apporter une large contribution à l'élaboration des stratégies d'adaptation les plus judicieuses. Des moyens ont été recommandés pour améliorer les études de modélisation, notamment des recherches visant à mieux définir les liens entre les espèces et l'environnement, et l'amélioration de la collaboration interdisciplinaire.(15) Il est également important d'intégrer les connaissances locales des pêcheurs et des gestionnaires des pêches.(14)

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2006-10-18Avis importants