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Divulgation proactive Version imprimable ![]() ![]() | ![]() | ![]() Impacts et adaptation liés aux changement climatique : perspective canadienne La santé et le bien-être humains
Les Canadiens accordent une grande importance à la santé et aux services de santé. Le bien-être physique, mental et social est un indicateur clé de la qualité de vie : chaque année, plus de 100 milliards de dollars sont consacrés aux services de santé. Si la santé est influencée par un grand nombre de facteurs économiques et sociaux, les conditions climatiques variables du pays jouent également un rôle à ce chapitre. Il se dégage des tendances saisonnières dans les taux de maladies et de décès, et les événements climatiques extrêmes et les catastrophes climatiques ont des effets aigus et chroniques sur la santé. Les effets du changement climatique sur la santé et le secteur des soins de santé au Canada seront directs (p. ex., l'augmentation des taux de morbidité et de mortalité liées à la température) et indirects (p. ex., les maladies à transmission vectorielle). Il en découlera certains avantages pour la santé humaine, ainsi que de nombreux défis (voir le tableau 2). On pense qu'en raison du changement climatique, il sera plus difficile de conserver notre santé et notre bien-être. On se préoccupe particulièrement des effets qu'il aura sur les groupes les plus vulnérables de la population, notamment les aînés, les jeunes, les handicapés et les pauvres. On s'attend à ce que le réchauffement des températures augmente la fréquence des maladies liées à la chaleur (p. ex., l'épuisement par la chaleur et les coups de chaleur) et exacerbent les troubles des systèmes circulatoire, respiratoire et nerveux. La multiplication des vagues de chaleur, particulièrement dans les régions urbaines, pourrait accroître considérablement le nombre de décès. En outre, des températures nocturnes plus chaudes pendant les vagues de chaleur pourraient nuire à la santé humaine, puisque les températures nocturnes plus fraîches apportent habituellement un soulagement essentiel pendant les canicules. Par ailleurs, le fait qu'il y ait moins de journées extrêmement froides pendant l'hiver pourrait être avantageux, puisque la mortalité attribuable au froid diminuerait, particulièrement chez les sans-abri. Les personnes atteintes d'un trouble respiratoire tel que l'asthme seront touchées par la modification des taux de pollution moyens et maximaux. En outre, l'élévation des températures pourrait aussi accroître les concentrations d'ozone troposphérique et les épisodes de smog. Le plus grand nombre de particules aéroportées, résultant de l'augmentation de la fréquence et de l'intensité des feux de forêt, viendrait aggraver la pollution atmosphérique. Il a été démontré que les particules aéroportées causent des problèmes au nez, à la gorge, au système respiratoire et aux yeux. On se préoccupe aussi des conséquences que pourraient avoir les températures plus élevées et les chutes de pluie plus fortes sur les maladies d'origine hydrique. Les fortes chutes de pluie et les inondations connexes peuvent évacuer les bactéries, les eaux usées, les engrais et d'autres déchets organiques vers les voies d'eau et les aquifères. Un grand nombre des flambées de maladies d'origine hydrique survenues en Amérique du Nord, notamment celle de la bactérie E. coli qui s'est produite en 2000 à Walkerton, en Ontario, ont été précédées de fortes précipitations. L'élévation des températures est propice à la multiplication des bactéries et à la croissance d'organismes toxiques, notamment ceux qui sont responsables des marées rouges (prolifération d'algues toxiques). Tableau 2 : Impacts éventuels du changement et de la variabilité climatiques sur la santé
En outre, le réchauffement climatique pourrait amener des conditions plus favorables à l'apparition et à la prolifération de maladies à transmission vectorielle, puisqu'il poussera certaines espèces de moustiques, de tiques et de mouches à migrer vers le nord et qu'il accélérera le développement de pathogènes. La malaria, le virus du Nil occidental, la maladie de Lyme et l'encéphalite équine de l'Est et de l'Ouest sont au nombre des maladies qui pourraient soulever de l'inquiétude. Les maladies transmises par les moustiques (p. ex., le virus du Nil occidental et la malaria) pourraient se multiplier en raison de l'augmentation des aires de reproduction résultant de la multiplication des inondations. Les collectivités nordiques devront affronter d'autres problèmes liés à la santé en raison des effets du changement climatique sur la répartition et les caractéristiques du pergélisol, de la couverture de glace de mer et du manteau nival. De fait, de nombreuses preuves indiquent que les régions nordiques subissent déjà les effets du changement climatique. Au nombre des conséquences préoccupantes qui en découlent, mentionnons la sécurité du transport, la capacité de pratiquer les activités de chasse traditionnelles, l'accès à l'eau potable et la contamination du poisson.
![]() De nouvelles questions se posent lorsqu'il s'agit de l'incidence du changement climatique sur la santé - par exemple, les effets possibles sur les allergènes et le comportement humain. L'élévation des températures, la concentration plus élevée de CO2 dans l'atmosphère et la prolongation des saisons de croissance favoriseront la croissance des plantes et la production de pollen. La multiplication des catastrophes naturelles et des événements climatiques extrêmes pourrait affecter le comportement humain, causant des stress psychologiques tels que l'anxiété et la dépression. Bien que les Canadiens soient déjà habitués à un climat variable, le changement climatique exercera de nouvelles pressions sur le secteur de la santé, qui nécessitera des mesures d'adaptation supplémentaires. Afin de maximiser l'efficacité de ces mesures, il faut intégrer la question du changement climatique aux cadres actuels axés sur la santé de la population. Il est également important de coordonner les efforts déployés par différents groupes afin d'élaborer une approche concertée à l'égard du changement climatique et de la santé. Enfin, il faut accroître les activités de surveillance et de sensibilisation. Les mesures d'adaptation suivantes peuvent réduire considérablement les effets du changement climatique sur la santé : la création de vaccins pour les nouvelles maladies, l'élaboration de programmes d'éducation publique visant à réduire l'exposition aux maladies et la transmission des maladies, ainsi que l'amélioration des plans de gestion des catastrophes afin de mieux se préparer aux situations d'urgence. La mise en place de systèmes de préalerte en cas de chaleur ou de froid extrême est une stratégie d'adaptation efficace qui a été récemment lancée à Toronto, en Ontario. Si l'on réduit l'effet d'îlot thermique dans les régions urbaines, on réduira aussi les futurs effets du changement climatique.
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