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Impacts et adaptation liés aux changement climatique : perspective canadienne
Impacts sur les activités de transport

Les transports Table des matières Introduction Références Conclusion Travaux antérieurs Impacts sur l?infrastructure de transport Impacts sur les activités de transport Lacunes sur le plan des connaissances et besoins en matière de recherche Adaptation

Le changement climatique pourrait également influer sur la mobilité, l'efficacité, la santé et la sécurité ainsi que la demande des services de transport.

Mobilité et efficacité des services

Dans tous les modes de transport, la météo provoque de temps à autre des interruptions de service. Par exemple, selon des études faites aux États-Unis, le quart des retards dans le transport de surface(53) et un pourcentage encore plus important des retards dans le transport aérien sont attribuables à des causes météorologiques. Il est pratiquement impossible de prévoir avec la moindre certitude le nombre d'annulations de voyages, de détournements ou de retards qui se produiraient dans un contexte de changement climatique, et d'en déterminer les coûts sociaux. La plupart des observateurs estiment néanmoins qu'une diminution du nombre de tempêtes hivernales serait à l'avantage des entreprises de transport et du public.

Par contre, on s'attend à ce que le changement climatique ait un effet négatif sur l'efficacité de certaines opérations de transport de marchandises, à cause de la diminution de la charge marchande. Le cas le plus préoccupant à cet égard est celui du transport maritime dans le réseau des Grands Lacs et de la Voie maritime du Saint-Laurent. Presque tous les scénarios de changement climatique prévoient une réduction des niveaux d'eau dans les Grands Lacs et une baisse des débits des voies interlacustres, principalement à cause d'une augmentation de l'évaporation consécutive à une hausse des températures (voir les références 54 et 55; voir aussi le chapitre intitulé « Les ressources en eau »). Plusieurs études portant sur les conséquences d'un abaissement des niveaux d'eau pour le transport maritime dans les Grands Lacs(56, 57, 58) débouchent sur des conclusions analogues : les coûts du transport maritime des principaux produits (minerai de fer, grain, charbon et calcaire) vont probablement augmenter du fait qu'il faudra faire un plus grand nombre de voyages pour acheminer la même quantité de marchandises. En fait, au cours des dernières années, il est arrivé fréquemment que des laquiers soient obligés de se délester en raison du faible niveau d'eau. Par exemple, les volumes transportés sur la Voie maritime du Saint-Laurent ont été beaucoup moins élevés qu'au cours des cinq années précédentes, en partie à cause de la faiblesse des niveaux d'eau.(59) Si la perspective d'un allongement de la saison de navigation sans glace est généralement favorable aux transporteurs maritimes des Grands Lacs, elle ne compensera probablement pas les pertes associées à la baisse des niveaux d'eau.

Le changement climatique risque d'entraîner une réduction des charges payantes dans les autres modes de transport également, mais l'impact sera sans doute relativement léger. Une élévation des températures et, en particulier, une augmentation du nombre de journées très chaudes pourraient réduire la capacité d'emport des aéronefs, étant donné que l'air froid (plus dense) améliore la sustentation. La chaleur est également un facteur à considérer dans le transport ferroviaire, car les exploitants sont parfois forcés d'émettre des avis de ralentissement à cause du danger de ploiement dû à la chaleur.(60) En outre, des hivers plus doux ou des printemps plus humides pourraient nécessiter une réduction des charges transportées sur les chemins forestiers privés et sur les voies publiques.

Les experts considèrent également les effets d'un réchauffement sur la consommation de carburant des véhicules,(61) qui, pensent-ils, devrait augmenter légèrement autant dans le transport de surface que dans le transport aérien.(22) Dans le cas des automobiles et des camions, on s'attend à ce qu'un usage accru des climatiseurs entraîne une augmentation de la consommation de carburant que la baisse d'utilisation des pneus d'hiver et des dégivreurs ne parviendra pas à compenser. Dans le cas des avions, on croit que le réchauffement des températures entraînera une baisse du rendement des moteurs.

Santé et sécurité

La météo provoque chaque année un grand nombre d'accidents au Canada, dont une dizaine de déraillements et d'incidents aériens, plus d'une centaine d'accidents maritimes et des dizaines de milliers de collisions sur les routes.(2, 62, 63) D'aucuns prévoient qu'un adoucissement des hivers pourrait diminuer le nombre d'incidents causés par les conditions du temps, surtout sur les routes, car il est bien connu que la fréquence des collisions augmente pendant et après des chutes de neige. Or, un grand nombre de collisions attribuables à la neige sont en fait de simples accrochages. Quand il est question de santé et de sécurité des personnes, on se préoccupe surtout des incidents entraînant des blessures, qui se produisent plus souvent par temps plus chaud (voir l'encadré 2).

ENCADRÉ 2: Conditions atmosphériques et accidents de la circulation(64)

Ouimet et al.(64) ont étudié l'incidence de la corrélation entre des variables météorologiques, comme la température et les précipitations, et les accidents de la circulation dans la grande agglomération de Montréal entre 1995 et 1998.

Ils ont constaté que la fréquence des accidents est maximale durant les mois d'été (juin, juillet et août), les accidents graves et mortels étant alors presque deux fois plus nombreux que durant l'hiver et au début du printemps. Les taux d'accidents s'accroissent avec l'élévation des températures estivales. Certaines explications ont été proposées, notamment les variations saisonnières du volume de trafic, ainsi qu'éventuellement l'effet de la chaleur et la consommation d'alcool sur le comportement humain.

En hiver, les conditions météorologiques difficiles augmentent les risques d'accrochages dans la région à l'étude. L'incidence des tempêtes hivernales, des chutes de neige et du temps froid sur les accidents est particulièrement prononcée sur les routes où la vitesse permise est élevée de même que sur les voies de circulation en milieu urbain.

Photo : Gracieuseté de la base de données photographique de Ressources naturelles Canada.
Photo : Gracieuseté de la base de données photographique de Ressources naturelles Canada.

Des recherches récentes effectuées dans plusieurs villes canadiennes indiquent que les risques de blessures associés à des accidents de la circulation s'accroissent d'environ 45 p. 100 au cours des épisodes de précipitations par rapport aux conditions saisonnières normales, mais que les augmentations sont du même ordre de grandeur pour les chutes de neige et pour la pluie.(63) En conséquence, tout changement dans lequel une diminution des chutes de neige s'accompagnerait d'une augmentation des précipitations liquides, comme le prévoient la plupart des scénarios de changement climatique,(15) aura vraisemblablement un impact minime sur les accidents. Toutefois, le risque de blessures pourrait augmenter dans les secteurs où les précipitations gagneront en intensité.

Dans le domaine du transport maritime, les variations de l'état des glaces, des niveaux d'eau et de la fréquence des phénomènes météorologiques violents risquent d'influer sur la demande de services d'intervention d'urgence. Par exemple, un accroissement du trafic dans l'Arctique à la faveur de la contraction de la couverture glacielle augmenterait probablement la fréquence des accidents.(49) Dans le même ordre d'idées, un abaissement des niveaux d'eau dans le réseau des Grands Lacs et de la Voie maritime du Saint-Laurent pourrait accroître le risque d'échouement, alors que des niveaux marins plus élevés et des conditions atmosphériques plus rigoureuses risqueraient de rendre les conditions de transport maritime plus dangereuses.

Les transformations qui s'opéreront dans l'industrie du transport sous l'effet du changement climatique pourraient avoir une incidence indirecte sur la santé humaine. Par exemple, les perturbations des services de transport seraient susceptibles de réduire l'accès aux soins de santé d'urgence, quoique l'on possède peu d'information à ce sujet. Dans le chapitre intitulé « La santé et le bien-être humains », il est question des polluants atmosphériques, notamment des émissions d'échappement des véhicules, et de leurs relations avec la qualité de l'air.

Demande de services de transport

La demande de services de transport est dictée d'abord et avant tout par des considérations d'ordre économique et social. Étant donné que le changement climatique aura probablement des répercussions économiques à l'échelle locale et régionale, il influera indirectement sur la demande de services de transport. Il n'est pas possible d'estimer avec quelque certitude les conséquences du changement climatique sous ce rapport, mais nous supposons intuitivement que les attributs spatiaux et temporels de la demande de services de transport pourraient se modifier dans le cas de certaines marchandises, en particulier celles qui sont sensibles aux conditions atmosphériques. Par exemple, si la distribution spatiale de la production agricole venait à changer en raison d'un allongement de la campagne agricole ou pour toute autre raison apparentée au climat (voir le chapitre intitulé « L'agriculture »), il est permis de penser que certains services verraient le jour alors que d'autres diminueraient. En outre, on peut raisonnablement supposer que le changement climatique aura des effets sur le tourisme, la croissance régionale, la production d'énergie et même l'immigration, lesquels se répercuteront sur la demande et la répartition géographique des déplacements dans les divers modes de transport. En plus des variations de la demande suscitées par des facteurs climatiques, il est important de tenir compte des tendances et des prévisions des services de transport,(4) en se demandant si les perturbations et les coûts attribuables aux conditions météorologiques vont s'amplifier ou, au contraire, s'atténuer. La plupart des scénarios établis pour l'Amérique du Nord prévoient que la mobilité va augmenter au cours des prochaines décennies, en valeur absolue et par habitant, et que la croissance sera plus rapide dans les secteurs du transport routier et du transport aérien.(4) Ces deux modes de transport sont actuellement sensibles au climat à plusieurs égards, et ils le demeureront vraisemblablement. Ces sensibilités doivent être convenablement prises en compte dans les études sur les impacts du changement climatique et l'adaptation, ainsi que dans les décisions prises au sein de l'industrie du transport.

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2006-10-06Avis importants