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Les volcans du Canada Risques associés aux volcans
Table des matières de cette page :
Figure 31. Hazards associated with volcanic eruptionsSchematic figure illustrating hazards associated with different types of volcanic eruptions. Most commonly, not all hazards shown will accompany a single eruption from a volcano, although a single eruption can produce more than one type of hazard at the same time. The rock classification at the bottom emphasizes that magmas with greater amounts of SiO2 (weight per cent) are more likely to produce large, explosive eruptions (modified from Myers et al., 1998).
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Les volcans en éruption peuvent générer
beaucoup de risques primaires comprenant des coulées
de lave, des coulées pyroclastiques, des nuées
ardentes, des bombes volcaniques, des nuages de cendre,
des glissements de terrain, des coulées de débris
et des nuages de gaz empoisonnés (Figure 31).
Le type d'une éruption et le type de risques
dépendent largement de la taille de l'éruption,
de la composition du magma éruptif et de l'environnement
dans lequel a lieu cette éruption.
Figure 32. Volcanoes in proximity with air routesDiagram showing major air routes over western Canada. The volcanoes marked with stars are described in more detail in the Catalogue of Canadian Volcanoes
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Par exemple, une petite éruption aérienne
basaltique dans une région éloignée
de la Colombie-Britannique (ex. près du Mont
Edziza, au nord-ouest de la Colombie-Britannique, Figure 32)
constituerait un risque minimal comparé à
une grosse éruption explosive dacitique au Mont
Meager dans le sud-ouest de la Colombie-Britannique.
Cependant, même dans des régions éloignées
comme le Mont Edziza, une éruption peut avoir
un impact considérable si elle a lieu sous un
sommet recouvert d'un glacier. La fonte rapide
de la glace et de la neige peut entraîner des
coulées de débris (lahars) ou des inondations.
Ces inondations, porteuses de grandes quantités
d'eau et de débris peuvent détruire
les passes à saumon dans les rivières
environnantes et menacer les villages le long de ces
rivières.
Pour quantifier la magnitude d'une éruption volcanique,
on assigne à l'éruption un chiffre
de 0 à 8 sur une échelle linéaire;
cette échelle, appelée indice d'explosivité
volcanique (IEV), tient compte du volume de matériel
éruptif, de la hauteur du nuage de l'éruption,
de la durée de la phase éruptive principale
et d'autres paramètres. Par exemple, le 18
mai 1980, l'éruption du Mont St-Hélène
a détruit 632 km2 de terres, éjecté
1,4 km3 de magma et produit une colonne éruptive
qui s'est élevée à 24 km. On
lui a assigné un IEV de 5. Par ailleurs, on aurait
assigné à la dernière grosse éruption
de la caldeira Yellowstone, qui a eu lieu il y a 600 000
ans et a éjecté plus de 1000 km3 de magma,
un IEV de 7. Cependant, les IEV de la grande majorité
des éruptions volcaniques varient entre 0 et 2.
On peut aussi associer aux volcans plusieurs risques secondaires.
Les risques secondaires ne sont pas associés à
l'éruption elle-même, mais sont plutôt
les conséquences sur l'environnement créés
par le volcan. Ils comprennent des coulées de boue,
des coulées de débris, des glissements de
terrain, la contamination des eaux souterraines et de
surface (Figure 31).
Tous ces risques peuvent perdurer des décades après
l'éruption et même longtemps après
que le volcan soit considéré comme éteint.
Les stratovolcans sont particulièrement susceptibles
aux coulées de débris parce que leurs pentes
sont généralement très abruptes et
parce qu'ils sont situés dans des régions
accidentées. La chaleur, au plus profond du magma
en refroidissement, entraîne une altération
hydrothermale des roches qui le recouvrent. Dans ce processus,
l'eau chaude attaque les roches volcaniques et les
transforme en argile. La présence d'argile
affaiblit les roches et augmente le risque de glissements
de terrain.
Figure 33. Coulée de lave basaltiqueUne petite coulée de lave basaltique au Mont Etna, montrant une fine croûte fracturée. La température de la lave incandescente atteignait presque les 1 000° C.
(Photo de S. Sparks (Université de Bristol))
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Figure 34. Croûte de lave 'pahoehoe'Une croûte de lave cordée (pahoehoe) conservée sur une coulée de basalte solidifiée sur le Mont Etna. Quand une croûte continuel, homogène et flexible se forme sur une lave, le déplacement de la lave sous la croûte la froisse en plis, comme un tapis qui se fripe.
(Photo M. Stasiuk (Commission géologique du Canada))
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Les coulées de lave accompagnent souvent les éruptions
volcaniques, surtout les éruptions basaltiques.
Bien qu'elles puissent détruire tout objet
immobile sur leur chemin, y compris les maisons, les routes
et les observatoires de volcans, elles font partie des
processus les moins dangereux associés à
une éruption volcanique. Les coulées se
déplacent lentement, entre quelques kilomètres
à l'heure et une fraction de kilomètre
à l'heure; les gens et les animaux peuvent
normalement s'écarter de leur chemin. Les
coulées de lave engendrent cependant beaucoup de
risques secondaires. Elles peuvent être à
l'origine d'incendies de forêts et détruiront
généralement toute structure sur leur passage.
L'éruption d'une coulée de lave
peut aussi être accompagnée de l'expulsion
de gaz empoisonnés comme durant celle du Laki en
Islande en 1783. Une coulée de lave peut faire
barrage aux rivières, changer leur cours, tuer
les poissons résidents et même agir comme
barrière à la montaison des poissons. C'est
arrivé le long de la rivière Nass dans le
nord de la Colombie-Britannique pendant l'éruption
du cône de Tseax. La possibilité d'une
éruption de lave sur ou sous un glacier est une
inquiétude particulière dans l'Ouest
canadien. Un tel événement pourrait causer
la fonte de la glace à grande échelle et
engendrer une inondation catastrophique; on donne à
de telles inondations leur nom islandais 'jökulhaups'.
Figure 35. Tube de laveUn "puits de lumière" dans le toit d'un tube de lave sur le Mont Etna. Une fois qu'une croûte assez épaisse s'est formée au dessus d'une lave, elle ne peut plus être déformée par la coulée de lave; celle-ci coule séparément dans un tunnel fait de sa propre croûte qu'on appelle un tube de lave. À certains endroits, la croûte est assez faible pour que des morceaux s'y effondrent, formant des fenêtres dans la lave incandescente; ce sont de bons emplacements pour prendre des mesures, comme le font içi les volcanologues.
(Photo S. Sparks (Université de Bristol))
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Les coulées pyroclastiques |
Figure 36. Mont St-HélèneUne coulée pyroclastique (la partie plus pâle à la base d'une colonne de cendre) formée par l'effondrement d'une partie de la colonne d'éruption explosive au Mont St-Hélène, en 1980. Les coulées qui se forment ainsi sont parmi les plus dangereuses parce qu'elles ont une très grande force d'impulsion et se déplacent par conséquent très vite.
(Photo D. Swanson (Commission géologique des États-Unis))
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Figure 41. Dépôt pyroclastiqueDépôt d'une coulée pyroclastique à Montserrat en 1996. Une fois qu'une coulée pyroclastique a perdu son impulsion, le matériau qui la compose se dépose sur le sol pour former un dépôt ondulé de cendre et des blocs.
(Photo M. Stasiuk (Commission géologique du Canada))
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Les coulées pyroclastiques sont des avalanches denses
de gaz chauds, de cendres chaudes et de blocs qui roulent
le long des pentes d'un volcan durant une éruption
(Figure 31).
Elles sont le plus souvent associées à des
éruptions explosives et se forment lorsque la colonne
de cendres, qui s'élève du volcan,
s'effondre. Elles se forment également quand
une éruption moins forte s'écoule par
le bord d'un cratère ou d'une caldeira,
ou quand une coulée ou un dôme de lave, sur
une pente abrupte, se désintègre. Les coulées
pyroclastiques provenant de l'effondrement d'une
colonne peuvent atteindre une vitesse considérable
et voyager sur de grandes distances. On a enregistré
des vitesses entre 50 et 150 km/h et les distances de
trente km ne sont pas inhabituelles. Bien qu'extrêmement
rares, les plus grosses éruptions ont engendré
des coulées pyroclastiques qui se sont rendues
jusqu'à 100 km du volcan. Toutes les coulées
pyroclastiques sont extrêmement destructrices, détruisant
les bâtiments, les arbres ou tout autre objet sur
leur passage par choc, enfouissement ou incendie. Des
gens pris dans une coulée pyroclastique ont peu
de chances de survie. Les dépôts pyroclastiques
sont peu nombreux dans les volcans canadiens en dormance,
mais on en a trouvé au Mont Meager, au Mont Hoodoo
et au Mont Edziza (Figure 32; voir le
Catalogue des volcans canadiens).
Figures 37-40. Coulée pyroclastiqueSérie de photos montrant le déplacement d'une petite coulée pyroclastique s'écoulant des bords du dôme en expansion (dans le nuage) à Montserrat en 1997. Les photos ont été prises à quelques secondes d'écart seulement. La coulée ressemble à une fumée grise collée au sol, mais est composée d'un mélange de gaz, de cendre et de blocs denses de lave brûlante. Le voile du nuage cendreux masque l'intérieur dense; il se dissocie parfois de la partie dense pour former un courant, moins dense et plus mobile, qu'on nomme nuée ardente.
(Photos M. Stasiuk (Commission géologique du Canada))
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Les nuées ardentes sont des nuages denses de gaz chauds
et de débris rocheux, qui sont générés
par l'interaction du magma et de l'eau. Elles
sont plus violentes et se déplacent plus vite que
les coulées pyroclastiques; des vagues ont été
enregistrées à plus de 360 km/h. Elles sont
extrêmement destructrices à cause de leur
haute densité et de leurs vitesses élevées.
Les gens et les structures situés sur leur passage
ont peu de chances de survie. White Horse Bluffs, en Colombie-Britannique,
s'est formé à partir de dépôts
successifs de nuées ardentes; mais en général,
ces dépôts se conservent difficilement et
le peu de vestiges qui subsiste s'érode facilement.
Figure 42. Nuée ardenteUne nuée ardente à la surface de la mer à Montserrat en 1996. La nuée a commencé quand une coulée pyroclastique dense s'est échappée du dôme de lave en expansion; elle a coulé le long du flanc du volcan jusqu'à la mer. La partie la plus dense de la coulée s'est arrêtée à la plage, mais le nuage, plus léger que l'eau mais plus dense que l'air, s'est dissocié et a continué au-dessus de l'eau, sur environ 100 m.
(Photo M. Stasiuk (Commission géologique du Canada))
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Figure 43. Destruction par une nuée ardenteLes vestiges de la maison Tar River Estate, à courte distance et en contrebas du dôme de lave en expansion, à Montserrat en 1997. La maison a été ravagée par une nuée ardente dont la puissance était semblable au souffle d'un ouragan, mais à des températures entre 200 et 600° C. La nuée a laissé debout les murs de béton et les plus gros arbres, mais elle a soufflé et brûlé les plus petits morceaux de bois et les feuilles. Malgré sa puissance destructrice, la nuée n'a laissé que quelques millimètres d'épaisseur de dépôt.
(Photo M. Stasiuk (Commission géologique du Canada))
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Téphra et projections balistiques |
Figure 44. Le Mont St-Hélène en 1980Colonne d'éruption explosive du Mont St-Hélène en 1980, peu après le glissement de terrain initial et le souffle latéral. La colonne contient de la cendre, de la ponce et de lourds blocs de lave, mais elle peut s'élever à des dizaines de kilomètres de hauteur.
(Photo D. Swanson (Commission géologique des États-Unis))
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Le téphra est de la roche volcanique pulvérisée
et accompagne presque toutes les éruptions volcaniques
explosives. Durant les éruptions explosives très
violentes, le téphra est transporté dans
la haute atmosphère et le téphra le plus
fin (la cendre) peut être entraîné
par les courants aériens sur des centaines voire
des milliers de kilomètres. Les projectiles balistiques
(c.-à-d. les blocs et les bombes volcaniques)
sont les plus gros blocs du magma désintégré
et pulvérisé qui sont le plus souvent
éjectés à de courtes distances
de la cheminée (Figure 31),
mais il arrive qu'ils soient projetés à
plusieurs kilomètres. Dans les éruptions
moins violentes,la plupart du téphra retombe
dans un rayon de quelques kilomètres de la cheminée
et les projectiles balistiques qui l'accompagnent
à des distances relativement plus courtes.
Figure 45. Mont PinatuboImage satellite, en contre-plongée, du sommet de la colonne d'éruption explosive du Mont Pinatubo (Philippines) en 1991; on la voit perçant brutalement les nuages d'un typhon. À mesure que la colonne de cendre s'élève, elle se met éventuellement à flotter et se déploie pour former un nuage en forme de champignon qui déplace latéralement la cendre loin du volcan.
(Photo W. Duffield (Commission Géologique des États-Unis))
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À cause d'une dispersion souvent étendue, les
cendres volcaniques peuvent représenter un risque
important pour la santé et créer des problèmes
économiques dans une grande région. La cendre
peut polluer les réserves d'eau et interrompre
les transports; des accumulations de cendre lourde peuvent
entraîner l'effondrement de bâtiments
et d'autres structures. La cendre inhalée
peut aggraver des conditions respiratoires comme l'asthme
et la bronchite. Les particules grossières peuvent
se loger dans le nez (causant une irritation) et les yeux
(abrasion de la cornée). Une exposition à
long terme à la cendre volcanique peut entraîner
la silicose. Cependant, la cendre est rarement une cause
directe de décès, à moins que sa
retombée soit si forte qu'elle soit la cause
de suffocation.
La cendre peut endommager de l'équipement mécanique
et électrique. Elle est abrasive et, à de
grandes distances du volcan, si fine qu'elle peut
faire son chemin dans les engrenages et autres parties
mobiles d'équipement et de machinerie entraînant
des dommages et des pannes mécaniques. Les équipements
informatiques sont particulièrement sensibles à
ce type de dommage. L'acheminement d'électricité
peut être interrompu parce que les transformateurs
sont mauvais conducteurs de chaleur; ils peuvent surchauffer
et exploser s'ils sont couverts que par des millimètres
de cendre.
Figure 46. Le nuage en forme de champignonLe bord d'attaque du nuage en forme de champignon d'une éruption explosive du Mont St-Hélène en 1980. La cendre est transportée latéralement loin du volcan à des centaines de kilomètres, à l'altitude de vol des avions à réaction commerciaux, créant un risque considérable pour le trafic aérien.
(Photo D. Swanson (Commission géologique des États-Unis).)
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La cendre peut affecter un avion volant à haute altitude.
L'impact dommageable de la cendre sur les moteurs
à réaction à haute performance a
fait les manchettes pour la première fois en 1982,
lorsqu'un Boeing 747, en vol au-dessus de l'Indonésie,
a été pris dans les cendres du volcan Gallunggung.
Bien que l'avion ait été sévèrement
endommagé et que les quatre moteurs se soient arrêtés,
il a été capable de faire un atterrissage
de fortune à Djakarta. Depuis, le nombre d'incidents
impliquant la cendre volcanique et des avions n'a
cessé de croître et on a étudié
plus soigneusement les effets dommageables de la cendre.
La cendre aspirée par les moteurs à réaction
abrase les parties extérieures du moteur et peut
entrer en fusion aux températures élevées
du moteur. L'abrasion endommage sérieusement
les pales des réacteurs et la cendre en fusion
perturbe le mélange d'air et de combustible
dans la chambre de combustion, entraînant l'arrêt
du moteur. La cendre abrase aussi l'extérieur
de l'avion, givrant les vitres de la cabine de pilotage
et les lumières pour l'atterrissage. La cendre
absorbée peut endommager gravement le système
de navigation et le système hydraulique. La menace
de cendre en suspension sur les routes aériennes
canadiennes constitue, à court terme, l'impact
le plus important pour le public canadien (Figure 32).
La cendre a aussi des effets dévastateurs sur les
poissons dont elle abrase les ouïes. Des études
menées sur la truite arc-en-ciel de mer et le saumon,
dans les cours d'eau à l'ouest du Mont
St-Hélène, ont démontré que
les populations de poissons ont énormément
souffert après l'éruption de 1980.
Il y avait également beaucoup d'effets secondaires
mortels comme la disparition de frayères et de
la végétation riveraine. D'épaisses
accumulations de cendre et des coulées de boue
peuvent tuer la couverture végétale riveraine
(les arbres et les arbustes qui poussent normalement le
long des cours d'eau) qui gardent les eaux fraîches
et les rendent habitables pour les poissons.
D'épaisses accumulations de cendre peuvent avoir un effet significatif
sur la foresterie et l'agriculture. La cendre peut
arracher les feuilles des arbres et enterrer les petits
plants. Il est difficile de prendre soin des arbres et
des récoltes couverts de cendre à cause
des problèmes éventuels causés par
la cendre aux équipements et aux véhicules
de récolte et de culture. Le vent et l'équipement
mobile redistribue également la cendre, prolongeant
le problème. Cependant, l'impact à
long terme de la cendre peut être bénéfique;
la cendre enrichit le sol et, comme le téphra de
l'éruption du Mont St-Hélène
en 1980, peut agir comme paillis, retenant l'humidité
et renforçant la croissance.
Effondrement d'édifice ou de secteur, glissements de terrain et avalanches de débris |
Ce risque, connu sous plus d'un nom, implique l'effondrement
d'une partie du volcan. Si l'effondrement
est associé à une éruption, il
peut en résulter une éruption plus importante
et éventuellement plus explosive que celle à
laquelle on aurait pu s'attendre. Ce fut le cas,
le 18 mai 1980, de l'éruption du Mont St-Hélène
où la dépressurisation catastrophique
du volcan, engendrée par un énorme glissement
de terrain, a entraîné une éruption
d'un caractère très différent
de ce qui avait été prévu. Quand
le magma est poussé dans le volcan, de la chambre
magmatique inférieure par le conduit magmatique,
le volcan gonfle comme lorsqu'on gonfle un ballon
(Figure 31).
Pendant le gonflement, les flancs du volcan deviennent très
abrupts et instables. Durant cette phase, le tremblement
de la terre associé à la poussée
dans la cheminée et à la montée
du magma peut déclencher un effondrement. L'effondrement
d'une grande partie de l'édifice s'appelle
un 'effondrement de secteur'.
Les glissements de terrain et les avalanches de débris
prenant naissance sur les volcans sont un risque secondaire
important qui n'est pas directement lié aux
éruptions volcaniques. Quand un glissement de terrain
se déplace le long d'une pente, les gros blocs
se fractionnent dans des fragments de plus en plus petits;
quand ils sont mélangés à de l'eau
de fonte de neige ou de glace, ils peuvent transformer
le glissement de terrain en avalanche de débris
et l'entraîner plus loin qu'une avalanche de
roches de même taille. Les pentes d'un volcan,
rendues plus abruptes par les explosions ou plus tard
par l'érosion, sont souvent affaiblies par
l'altération hydrothermale: cela les rend
susceptibles d'instabilités longtemps après
que le volcan est entré en dormance.
'Lahar' est un terme indonésien qui désigne une
coulée de débris. Ces boues liquides d'eau
et de particules rocheuses se comportent comme du béton
liquide et sont associées aux éruptions
volcaniques. Elles sont composées de particules
de différentes tailles, variant entre des particules
farineuses jusqu'à des blocs gros comme
des maisons. Les lahars sont très destructeurs;
cependant, ils sont maîtrisés par la topographie
et suivent habituellement les lits des rivières
où ils sont enfermés dans les fonds de
vallées. Ils sont plus courants et plus importants
quand il s'agit éruptions explosives de
volcans à calotte neigeuse. Les coulées
pyroclastiques peuvent entraîner la fonte instantanée
de la glace et de l'eau générant
des lahars de grande envergure.
Les coulées de débris peuvent être un
risque volcanique secondaire important. Elles peuvent
avoir lieu des jours, des semaines, ou des années
après l'éruption. Les éruptions
explosives et, à un moindre degré, les éruptions
effusives peuvent dénuder des zones autour d'un
volcan et déranger le système hydrographique;
ce qui, à long terme, peut entraîner des
problèmes d'inondation autour du volcan. De
plus, il arrive que de grandes surfaces autour du volcan
soient recouvertes de téphra meuble et inconsistant
qui peut être facilement déplacé et
lessivé par une forte pluie en formant des coulées
de boue et de débris.
Les volcans produisent des gaz en grandes quantités;
surtout de l'eau (H2O), mais aussi des quantités
importantes de dioxyde de carbone (CO2), de sulfure d'hydrogène
(H2S), de dioxyde de soufre (SO2) et d'acide hydrofluorique
(HF) ainsi que quelques composés de chlore (Cl)
et d'azote (N). Chacun de ces gaz a engendré
des pertes de vie et des dommages. Le dioxyde de soufre
émis par le Laki en Islande en 1873 endommagea
les récoltes et tua du bétail et des gens.
Les survivants endurèrent une famine qui entraîna
également la mort de beaucoup d'entre eux.
Le dioxyde de soufre est aussi la cause d'autres
problèmes. L'exposition à ce gaz peut
entraîner des cas plus nombreux d'asthme aigu
et de bronchite. Quand le SO2 réagit avec l'eau
dans l'atmosphère, il en résulte de
l'acide sulfurique et des pluies acides. À
Hawaii, l'acidité accrue de l'eau récoltée
dans les citernes a dissous des métaux lourds dans
l'eau potable. Les effets à long terme de
ce problème sur la santé ne sont pas encore
totalement connus. En Islande, le fluor a tué et
défiguré du bétail après les
éruptions de l'Hekla en 1845 et en 1970. Quand
le gaz carbonique, plus lourd que l'air, est émis
par un volcan, il se concentre dans les zones basses;
les concentrations peuvent être suffisamment élevées
pour être mortelles. Les seuls accidents mortels
connus dans le cas d'un volcan canadien sont ceux
dus aux gaz empoisonnés durant l'éruption
du cône de Tseax.
La contamination de l'eau souterraine et de surface
est un risque secondaire dû aux volcans. Les roches
des volcans, à cause de leur composition et de
leurs attributs physiques, sont beaucoup plus susceptibles
à l'altération que de nombreux autres
types de roches. L'altération entraîne
un accroissement de particules dans les cours d'eau
qui drainent les édifices et d'importantes
concentrations d'éléments sont aisément
lessivées par l'infiltration des eaux souterraines.
Les sources thermales sont souvent associées aux
volcans. L'eau de certaines de ces sources est acide.
Les eaux acides chaudes augmentent le lessivage de la
roche et vont souvent transporter des métaux dissous.
C'est la raison pour laquelle les cours d'eau
qui arrosent les zones volcaniques ont une composition
chimique d'éléments traces significativement
différente de celle des cours d'eau arrosant
d'autres régions, dont les types de roches
sont chimiquement plus stables.
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