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Les volcans du Canada Types de volcans
Table des matières de cette page :
Les volcans et les cheminées volcaniques se présentent
sous de nombreuses formes. Une cheminée volcanique
est le trou par lequel le magma émerge à
la surface. Les cheminées identifient le lieu de
naissance du volcan et sont plus souvent grossièrement
circulaires. Cependant, certaines sont de grandes failles
dans le sol, appelées 'fissures'. Les volcans portent
des noms particuliers qui dépendent de leur forme
(ou morphologie). Les stratovolcans et les volcans boucliers
sont les plus grands mais présentent plusieurs
formes particulières à cause de différences
dans la composition chimique du magma éruptif.
Ils peuvent faire éruption de nombreuses fois au
cours de milliers ou de centaines de milliers d'années;
les cônes de scories, les cônes de lapilli
et les maars, de plus petits volcans aux morphologies
différentes, ont habituellement une vie plus courte,
ne faisant éruption qu'une fois.
Figure 15. Un stratovolcan typiqueLe Mont Baker est un stratovolcan typique, avec des flancs abrupts et un sommet pointu.
(Photo C.J. Hickson (Commission géologique du Canada))
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Les volcans de forme classique, comme le Mont Fuji au Japon,
avec son sommet pointu et ses flancs concaves et pentus,
sont l'image qui nous vient à l'esprit
quand nous pensons aux stratovolcans. Les stratovolcans
sont formés d'éjecta de laves visqueuses
et à coulée lente (généralement
de l'andésite et de la dacite) et sont fréquents
dans les zones de subduction. À cause de leur viscosité,
les laves ne coulent pas vite et, en général,
seulement jusqu'à quelques kilomètres
de la cheminée. Des éruptions explosives
sont souvent associées à ces volcans. On
ne trouve pas au Canada de stratovolcans comme le Mont
Fuji. Plusiers volcans Canadiens ont commencé comme
des stratovolcans du type du Mont Fuji, mais l'érosion
par l'eau et la glace des glaciations ont détruit
la forme originale de leur cône, laissant des pics
irréguliers et déchiquetés. Plusieurs
des volcans les plus actifs en Alaska et de ceux de la
Chaîne des Cascades au sud de la frontière
canado-américaine (comme le Mont Baker, Figure 15)
sont des stratovolcans 'classiques'.
Figure 16. Volcans boucliersLa chaîne Ilgachuz dans l'ouest de la Colombie-Britannique est un volcan bouclier vieux de plusieurs millions d'années.
(Photo C.J. Hickson (Commission géologique du Canada))
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Les volcans boucliers n'ont pas une apparence aussi saisissante
que les stratovolcans, mais ils sont souvent plus grands.
Les îles hawaiiennes sont une série de grands
volcans boucliers à pente douce. Ils possèdent
de larges sommets et généralement des flancs
concaves. La base du Mauna Loa, un volcan bouclier de
l'île d'Hawaii fait plus de 80 km de diamètre.
Les volcans boucliers sont formés par des éruptions
répétées de laves basaltiques, habituellement
pauvres en SiO2, par une cheminée commune. Ces
laves fluides peuvent couler sur des dizaines voire des
centaines de kilomètres. Au Canada, le Mont Edziza,
au centre de la Colombie-Britannique, est un exemple de
volcan bouclier dont la base est composée de plusieurs
grands volcans boucliers basaltiques qui se superposent;
la chaîne de llgachuz en est un autre, également
au centre de la Colombie-Britannique (Figure 16),
qui a éjecté des sortes particulières
de magmas à faible viscosité pour former
un volcan bouclier dont la lave la plus récente
a coulé il y a plusieurs millions d'années.
Les caldeiras se forment lors de l'éruption simultanée
de gros volumes de magma. Le grand trou laissé
par l'éjection du magma s'effondre, formant
une dépression ovale à la surface du globe
(Figure 17, Figure 18). Ces trous apparaissent, grossièrement semblables
au cratère de l'impact d'un météorite.
Les éruptions de caldeiras sont les plus grandes
et les plus mortelles des éruptions volcaniques.
Heureusement, elles sont aussi très rares. Seulement
une ou deux ont lieu par centaine de milliers d'années.
Une des régions les plus actives pour ce genre
d'éruption est l'ouest des États-Unis.
Le Parc Yellowstone fait partie d'une caldeira de
45 km de diamètre qui s'est formée il
y a 600 000 ans. Il doit bien exister quelques caldeiras
enfouies sous les calottes glaciaires de volcans au Canada,
y compris en Colombie-Britannique, au Mont Silverthrone
au sud-ouest et au Mont Edziza dans le nord de la partie
centrale.
Figure 17. CaldeiraLa Figure circulaire, au centre de la photographie, est la caldeira sommitale du volcan Mauna Loa à Hawaii. Les caldeiras des volcans (basaltiques) de type hawaiien sont le produit d'éruptions de lave sur les flancs du volcan, qui vident la chambre magmatique et font s'affaisser le sommet.
(Photographie courtoisie du Dr Peterson)
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Figure 18. La caldeira de Las Canadas , Tenerife, îles Canaries.Au loin, on voit le mur de 350 m de hauteur et de 16 km de diamètre de la caldeira, façonné par d'énormes éruptions d'environ 100 km cube de magma, il y a entre 170 mille ans et 1,3 million d'années. Des caldeiras comme celle-ci sont si grandes qu'on ne peut les identifier que de l'espace. Les éruptions entraînent une évacuation rapide de la chambre magmatique et l'effondrement du sommet en surplomb du volcan. De telles super-éruptions ont des conséquences climatiques globales. Il y a eu peu de tels événements durant les temps géologiques récents au Canada, mais il y en a eu en Californie (Long Valley) et en Orégon (Lac Crater).
(Photo M. Stasiuk (Commission géologique du Canada))
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Les autres types de volcans sont généralement
plus petits, mais ils imitent leurs grands cousins par
leur forme sinon par leur taille. Les cônes de scories
se forment autour de la cheminée, là où
le magma atteint la surface; le plan en est généralement
rond à ovale avec un cratère ou une dépression
au sommet (Figure 19).
Ils sont faits de scories qui sont des fragments de magma
solidifié vacuolaire, de la taille de cendre à
celle de bombes. En général, on appelle
scories les petits fragments vacuolaires de la taille
d'un poing (Figure 11).
Quand le magma atteint la surface, le gaz en suspension
à l'intérieur est libéré
rapidement de la même manière que les bulles
d'un breuvage gazéifié s'échappent
au moment où on ouvre la bouteille. Les cônes
de scories sont nombreux dans l'Ouest canadien (ex.
Wells Gray et le Mont Edziza) et sont facilement accessibles
dans certaines régions comme Atlin et Nazko, en
Colombie-Britannique.
Figure 19. Cône de scoriesLe cône Eve est un jeune cône de scories, bien conservé, au Mont Edziza, Colombie-Britannique.
(Photo C.J. Hickson (Commission géologique du Canada))
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Figure 20. Une cheminée éruptiveUne cheminée éruptive basaltique au Mont Etna. Quand la lave atteint la surface, le gaz contenu à l'intérieur explose pour former une fontaine de lave, semblable à un geyser. Des morceaux de lave sont éjectés, refroidissent dans l'air et tombent autour de la cheminée pour former un cône de morceaux de lave, ou cône de scories. Une partie de la lave n'est pas fragmentée et s'écoule de la cheminée, à gauche, en coulée de lave.
(Photo de S.Sparks (Université de Bristol))
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Maars, diatrèmes et diamants |
Les maars sont des volcans formés par l'interaction
violente de magma en fusion au contact d'eau souterraine.
La conversion instantanée de l'eau souterraine
liquide en vapeur entraîne une violente explosion
qui forme un cratère entaillé dans le sol,
semblable à celui de l'impact d'un météorite.
On ne connaît qu'un volcan de type maar au Canada
dans le parc provincial de Wells Gray, dans le centre-est
de la Colombie-Britannique. Un autre type de volcan, unique
par sa composition rocheuse relativement rare, est le
diatrème. Un diatrème est une pipe complexe
et chaotique d'un type spécial de magma à
très faible viscosité (comme la kimberlite),
rempli de fragments rocheux. L'éruption force
la colonne de magma et de fragments de roches a monté
des profondeurs de la croûte terrestre jusqu'à
la surface. Des diatrèmes ou pipes de kimberlite
ont été trouvés partout à
travers le monde et au Canada, et tout récemment
dans les Territoires du Nord-Ouest. Leur importance sur
le plan économique vient du fait que les kimberlites
sont la source principale de diamants de joaillerie. Les
pipes de kimberlite trouvées dans les Territoires
du Nord-Ouest et en Alberta feront bientôt du Canada
un des producteurs mondiaux importants de diamants de
joaillerie.
Un type particulier de volcan apparaît quand une éruption
volcanique a lieu sous un glacier. Cela arrive couramment
de nos jours en Islande et en Antarctique. Ces deux régions
possèdent de grands glaciers (ou calottes glaciaires)
et des volcans actifs. Cependant, aussi récemment
qu'il y a 10 000 ans, la plus grande partie de l'Ouest
canadien était recouverte d'épaisses
couches de glace. En réalité, de très
grandes parties du Canada ont été recouvertes,
à de nombreuses reprises, par une épaisse
calotte glaciaire durant les derniers millions d'années.
En conséquence, l'Ouest canadien possède
aussi, en abondance, des volcans dont les formes inhabituelles
de sommet tabulaire (Figure 21)
ou conique (Figure 22)
sont le résultat direct d'éruptions
infraglaciaires.
Figure 21. TuyaL'arête Hyalo, dans le parc provincial Wells Gray est un tuya, un volcan infraglaciaire typique au sommet tabulaire et aux flancs abrupts.
(Photo C.J. Hickson (Commission géologique du Canada))
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Figure 22. Tertre infraglaciaireLe tuya des 3 Caribou, dans le centre nord de la Colombie-Britannique, est un tertre infraglaciaire.
(Photo C.J. Hickson (Commission géologique du Canada))
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Les éruptions sous la glace |
Un professeur de l'université de la Colombie-Britannique
à Vancouver, le Dr W. H. Matthews, fut une des
premières personnes dans le monde à décrire
en détail ces types uniques de volcans, alors qu'il
faisait des relevés cartographiques dans le nord
de la Colombie-Britannique dans les années 40.
Sa recherche l'entraîna à identifier
une séquence d'interactions entre la croissance
d'un volcan infraglaciaire et la glace qui le recouvre;
c'est cette séquence qui produirait les formes
caractéristiques des volcans infraglaciaires. Son
hypothèse était la suivante : quand un volcan
entre en éruption sous un glacier, la chaleur émise
commence immédiatement à faire fondre la
glace qui le recouvre (Figure 23, phase1).
Figure 23. Phases de la formation des volcans infraglaciairesLes éruptions initiales produisent des laves en coussins et de la hyaloclastite à mesure que la calotte de glace fond (phase 1). Si l'éruption s'arrête avant que le volcan n'atteigne un niveau plus élevé que l'eau environnante, il se forme un tertre infraglaciaire (phase 2b). Si l'éruption continue, une coulée de lave à l'air libre peut façonner un chapeau plat sur le volcan, lui donnant la forme classique d'un tuya (phase 3b).
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L'eau de fonte refroidit rapidement la lave et produit des formes
appelées 'coussins'; les agrégats de coussins
forment des 'laves en coussins' (Figure 24, Figure 25).
À certains endroits, les coussins se brisent et
roulent en bas de la pente du volcan submergé,
formant d'autres types de dépôts volcaniques
qu'on apelle 'brèche en coussins' (Figure 26),
'tuf brèchique' et 'hyaloclastite' (Figure 27).
On peut voir ces laves en coussins et ces autres types
de dépôts volcaniques subaquatiques (formés
sous l'eau) se former de nos jours à Hawaii,
là où les coulées de lave plongent
dans les eaux bleues cristallines du Pacifique.
Figure 24. Coussin de lave uniqueCoupe d'un coussin de lave unique, dans une gangue de hyaloclastite jaunâtre. Les coussins sont des morceaux de lave solide en forme de coussin, avec un bord vitrifié et des joints radiaux, dus au refroidissement.
(Photo C.J. Hickson (Commission géologique du Canada))
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Figure 25. Piles de lave en coussinsDes piles de lave en coussins se forment souvent là où de grandes coulées de lave pénètrent dans un lac ou un océan.
(Photo C.J. Hickson (Commission géologique du Canada))
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Figure 26. Brèche en coussinsOn trouve souvent des fragments de lave en coussins avec de la hyaloclastite.Quand on les trouve ensemble, on appelle cela de la 'brèche en coussins'.
(Photo C.J. Hickson (Commission géologique du Canada))
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Figure 27. HyaloclastiteLa hyaloclastite est une brèche riche en verre qui se forme quand les volcans entrent en éruption sous l'eau ousous la glace. La plupart des fragments sont de la taille de lapilli ou de cendre.
(Photo C.J. Hickson (Commission géologique du Canada))
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Les formes de volcan infraglaciaire |
Si le volcan n'émettait pas suffisamment de chaleur
pour faire fondre la calotte de glace qui le recouvre,
le seul témoin qui resterait du volcan, une fois
la glace disparue, serait un monticule infraglaciaire
(ex. Figure 22, Figure 23, phase 2b). Cependant, si le volcan émettait assez
de chaleur pour percer la calotte glaciaire, des coulées
de lave aérienne (formées à l'air
libre), à l'aspect plus normal, pourraient
couler au-dessus des laves en coussins et les recouvrir.
Une fois que les glaciers se seraient retirés ou
auraient fondus, les volcans aux flancs pentus et, en
certains endroits, au sommet plat, réapparaîtraient
avec leur forme caractéristique, résultat
de leur enfermement dans le glacier (Figure 23, phase 3b).
Le Dr Mathews appelle tuyas ces volcans infraglaciaires
au sommet plat, d'après Tuya Butte, dans le
nord de la Colombie-Britannique; c'est là qu'il
a commencé à étudier ces formes volcaniques
caractéristiques. En Islande on appelle de semblables
montagnes, 'montagnes tabulaires' à cause de leur
sommet plat.
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