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L'état de l'éfficacité énergétique au Canada, Rapport 2006 de l'Office de l'efficacité énergétique

Transports

Tendances du marché

En 2003, environ 28 p. 100 de la consommation d'énergie secondaire et approximativement 34 p. 100 des émissions connexes de gaz à effet de serre (GES) au Canada étaient attribuables au secteur des transports.

Entre 1990 et 2003, les améliorations de l'efficacité énergétique apportées dans le transport des marchandises et des voyageurs a limité à 26 p. 100 la croissance de la consommation d'énergie dans ce secteur. Sans ces améliorations, la consommation d'énergie du secteur aurait augmenté de 41 p. 100 au cours de la période. Signalons que les camions légers et lourds, avec une croissance combinée de 404,2 petajoules, représentaient à eux seuls 84 p. 100 de l'ensemble de la croissance de la consommation d'énergie du secteur pour cette période.

Les émissions de GES provenant du secteur des transports ont augmenté de 25 p. 100 entre 1990 et 2003, suivant ainsi la hausse en matière de consommation d'énergie et la déclaration du secteur sur les combustibles fossiles.

Le secteur des transports comprend trois sous-secteurs : le transport des voyageurs, le transport des marchandises et le transport hors route. Il existe trois modes de transport des voyageurs (routier, ferroviaire et aérien) et quatre modes de transport des marchandises (routier, ferroviaire, aérien et maritime). Le transport routier consomme le plus d'énergie, soit plus de 79 p. 100 de l'énergie totale servant aux transports. De ce pourcentage, plus de 59 p. 100 de la consommation est attribuable au transport des voyageurs, et le reste, au transport des marchandises.

La figure 16 illustre une amélioration de l'intensité énergétique dans le secteur du camionnage en dépit d'une hausse de l'activité moyenne entre 1990 et 2003. L'adoption de meilleures pratiques d'exploitation des parcs, découlant d'une concurrence accrue dans le secteur des transports et de la venue sur le marché des moteurs électroniques, a permis d'améliorer considérablement le rendement du carburant des camions de poids moyen et lourd.

Promotion de l'efficacité énergétique

Au nombre des occasions à saisir pour améliorer l'efficacité énergétique du transport routier, mentionnons la construction de véhicules plus éconergétiques, les mesures visant à inciter les propriétaires de véhicules privés et commerciaux à acheter de tels véhicules, ainsi que la promotion d'habitudes de conduite et d'entretien plus éconergétiques. De plus, il est possible d'opter pour des modes plus éconergétiques pour le transport des voyageurs et des marchandises, comme l'optimisation des parcours, le transport actif et les changements de mode de transports.

Dans le but de réduire la consommation de carburant du transport routier, l'Office de l'efficacité énergétique (OEE) a adopté les stratégies suivantes :

• améliorer le rendement énergétique des véhicules offerts sur le marché et achetés par les consommateurs et les propriétaires de parcs de véhicules;
  
  
• promouvoir des améliorations quant aux habitudes de conduite, à l'entretien des véhicules et à la gestion des parcs de véhicules.

L'OEE encourage également la mise au point et l'utilisation de carburants de remplacement, cherchant ainsi à réduire les émissions de GES dans le secteur des transports en optant pour des sources d'énergie comme le gaz naturel, l'éthanol, le biodiesel et les piles à combustible.

Quelques indicateurs de progrès dans le secteur des transports

• L'Initiative sur l'efficacité du carburant des véhicules automobiles vise à améliorer l'économie de carburant des véhicules légers neufs vendus au Canada. L'indice utilisé pour mesurer les progrès annuels est la consommation de carburant du véhicule neuf, exprimée en litres par 100 kilomètres (L/100 km). Au Canada, chaque constructeur adopte volontairement un système de normes de consommation de carburant, appelé la consommation moyenne de carburant de l'entreprise (CMCE). Ces normes – 8,6 L/100 km pour les automobiles et 11,4 L/100 km pour les camions légers – correspondent aux normes réglementaires en vigueur aux États-Unis. En 2004, la consommation de carburant des automobiles s'établissait en moyenne à 7,6 L/100 km, soit 12 p. 100 de moins que celle retenue en vertu des normes, tandis que celle des camions légers était de 10,7 L/100 km, soit 6 p. 100 de moins que celle établie selon les normes (voir figure 17).

• Le 5 avril 2005, le gouvernement du Canada et l'industrie canadienne de l'automobile ont signé une entente historique sur la prise de mesures à l'égard des changements climatiques. En vertu d'un protocole d'entente, les constructeurs d'automobiles ont accepté volontairement de réduire les émissions des véhicules neufs vendus au Canada, en vue de réduire de 5,3 mégatonnes les émissions de GES annuelles des véhicules, et ce, d'ici 2010.
  
  
• Alors que le rendement du carburant est demeuré relativement inchangé entre 1990 et 2003, les progrès technologiques ont modifié considérablement les nouveaux modèles de véhicules. Au cours de la période à l'étude, les constructeurs ont accru considérablement la puissance et le poids des véhicules moyens vendus au Canada, en partie à cause d'une plus grande demande pour les camions légers que pour les véhicules automobiles. Ils ont continué à améliorer le rendement du carburant de leurs véhicules, mais les améliorations ont été compensées partiellement par les augmentations de la puissance et de la taille des véhicules (voir figure 18). Bien que la part de marché des véhicules automobiles et des camions légers neufs vendus au Canada se soit stabilisée à près de 62 p. 100 et 38 p. 100 respectivement, la tendance de l'accroissement de la puissance moyenne continue.

• Pour les véhicules personnels, les initiatives touchant le secteur des transports visent à fournir de l'information aux automobilistes et à les sensibiliser afin de les inciter à tenir compte de l'efficacité énergétique dans leurs décisions d'achat ainsi que dans leurs habitudes de conduite et d'entretien des véhicules. Les figures 19 et 20 illustrent le degré de sensibilisation des Canadiens aux activités entreprises dans le cadre des initiatives sur le transport.

• Au cours de l'exercice 2004-2005, l'initiative d'éducation des conducteurs « Le bon $ens au volant – Une nouvelle perspective » a été lancée (visitez son site Web à l'adresse vehicules.gc.ca). Dans le cadre de l'initiative contre la marche au ralenti, une campagne a été menée dans le district régional du Grand Vancouver et des partenariats ont été conclus avec le Clean Air Partnership, qui représente la région du Grand Toronto, et la municipalité régionale de Halifax (visitez le site Web à l'adresse marcheauralenti.gc.ca). Dans le cadre de la campagne Gardez vos pneus en forme, menée en partenariat avec l'Association canadienne de l'industrie du caoutchouc, une semaine nationale Gardez vos pneus en forme et des campagnes régionales en Colombie-Britannique et au Québec ont été lancées (visitez le site Web à l'adresse www.pneusenforme.ca).
  
  
• Pour les parcs de véhicules, le Programme des transports vise à améliorer le rendement du carburant et à accroître l'utilisation de carburants de remplacement dans les parcs de véhicules commerciaux et fédéraux. Dans le cadre de l'initiative Rabais d'encouragement à l'efficacité énergétique dans le secteur du transport commercial, des incitatifs de plus de 2,8 millions de dollars ont été octroyés, au cours de l'exercice financier 2004-2005, à des acheteurs de technologies homologuées de réduction de la marche au ralenti. Par ailleurs, dans le cadre de l'initiative Conducteur averti, plus de 200 000 conducteurs commerciaux, tant des conducteurs débutants que chevronnés, ont suivi une formation. Au cours de la même période, la campagne annuelle Zone de tranquillité sans marche au ralenti a été menée à plus de 80 relais routiers du Canada.

Programme des transports de l'OEE

Le volet du Programme des transports de l'OEE portant sur l'efficacité des véhicules vise à améliorer de 25 p. 100, d'ici 2010, le rendement énergétique des véhicules légers neufs vendus au Canada. L'initiative a pour objectif de favoriser une participation volontaire des intervenants en vue d'améliorer considérablement le rendement énergétique des véhicules neufs par le truchement d'une entente conclue avec l'industrie de l'automobile, signée le 5 avril 2005, qui cible une réduction annuelle des émissions de gaz à effet de serre (GES) de 5,3 mégatonnes d'ici 2010. L'initiative comprend également des activités de sensibilisation des consommateurs et l'évaluation des véhicules à technologies de pointe afin de faciliter leur entrée sur le marché et leur utilisation au Canada.

Pour obtenir de plus amples renseignements, consultez le site Web à l'adresse oee.rncan.gc.ca/transports/carburants/carburantvehicules.cfm.

Dans le cadre de l'Initiative pour les véhicules personnels, des ressources, de l'information, des outils et des messages ont été élaborés afin de lancer des campagnes, en association avec les partenaires de l'Initiative, dans le but d'inciter les citoyens à adopter des habitudes de conduite et d'entretien éconergétiques de leurs véhicules. Des campagnes nationales et des initiatives d'éducation ont été élaborées pour sensibiliser davantage les automobilistes à l'incidence de leur décision d'achat d'un véhicule et de leurs habitudes de conduite et d'entretien sur leur consommation et leurs coûts de carburant ainsi que sur l'environnement. Par ailleurs, dans le cadre d'une entente reposant sur une participation volontaire, les constructeurs apposent une étiquette ÉnerGuide sur les automobiles, fourgonnettes ou camions légers neufs vendus au Canada. L'étiquette indique la cote de consommation de carburant du véhicule et une estimation du coût annuel en carburant, pour aider le consommateur à choisir le véhicule le plus éconergétique qui répond à ses besoins courants.

Pour obtenir de plus amples renseignements, consultez le site Web à l'adresse vehicules.gc.ca.

Les activités de l'OEE pour les parcs de véhicules consistent à offrir, aux gestionnaires de parcs du secteur privé, de l'information, des ateliers, des démonstrations techniques et des programmes de formation sur les pratiques éconergétiques propres à ce secteur d'activité.

Pour obtenir de plus amples renseignements, consultez le site Web à l'adresse ecoflotte.rncan.gc.ca.

Dans le domaine des carburants de remplacement, l'OEE met tout en oeuvre pour encourager la mise au point et l'utilisation au Canada de carburants de remplacement et de carburants de l'avenir. Il diffuse de l'information sur les carburants classiques et de remplacement dans divers rapports et brochures et à l'occasion d'activités publiques. Il échange de l'information avec des organismes des secteurs public et privé sur les répercussions économiques, les émissions de GES et des aspects techniques généraux. L'OEE forme des partenariats avec des associations industrielles, des instituts de recherche et d'autres organismes des secteurs des transports, de l'industrie et de l'énergie pour ainsi suivre de près et promouvoir les nouvelles percées dans le domaine des carburants de remplacement, en vue, notamment d'améliorer davantage leur rendement environnemental et économique. Le propane, le gaz naturel, les alcools, l'électricité et l'hydrogène sont au nombre des carburants de remplacement, alors que l'essence et le diesel font partie des carburants classiques.

Pour obtenir de plus amples renseignements, consultez le site Web à l'adresse oee.rncan.gc.ca/lescarburants.

Mesures pour les carburants de remplacement

• Programme d'expansion du marché de l'éthanol : Administré conjointement avec Agriculture et Agroalimentaire Canada, ce programme vise à accroître la production et l'utilisation du carburant à l'éthanol au Canada en octroyant une aide financière pour la construction ou l'agrandissement d'usines d'éthanol. Au cours du premier volet du programme, qui a pris fin en décembre 2003, 17 demandes ont été reçues. Un montant de 72 millions de dollars a été octroyé en 2004 à six usines d'éthanol, qui représentent une capacité de production totale annuelle de 660 millions de litres d'éthanol (la production actuelle est de 200 millions de litres par an). Quatre de ces usines étaient en construction à l'été 2005. Le deuxième volet du programme a été lancé en décembre 2004.
  
  
• Programme des carburants de l'avenir : Cette initiative vise à accroître l'approvisionnement et l'utilisation de l'éthanol-carburant produit à partir de la biomasse, tels les fibres végétales, le maïs, le blé et d'autres grains. Elle inclut trois activités principales : travail d'analyse, sensibilisation de la population et élaboration de politiques. En 2004, une étude d'envergure sur le biocarburant, incluant deux ateliers nationaux, a été menée sur l'analyse économique, financière et sociale de l'éthanol et du biodiesel et sur l'évaluation des options en matière de politiques gouvernementales. Un sondage national sur l'éthanol a pris fin en mars 2004, et les résultats ont indiqué que 85 p. 100 des Canadiens sont en faveur d'une utilisation accrue des mélanges essence-éthanol au Canada (Ipsos-Reid).
  
  
• Alliance canadienne sur les piles à combustible dans les transports (ACPCT) : Ce partenariat entre les secteurs privé et public est administré conjointement par l'OEE de Ressources naturelles Canada (RNCan) et le Centre de la technologie de l'énergie de CANMET (CTEC). L'Alliance vise à favoriser les progrès dans les technologies des piles à hydrogène et à combustible par le truchement de projets pilotes.
  
  
• Initiative du biodiesel : Cette initiative de 11,9 millions de dollars est menée par le CTEC et reçoit l'appui de l'OEE. Elle vise à appuyer l'objectif proposé du gouvernement du Canada pour la production annuelle de 500 millions de litres de biodiesel d'ici 2010. Un registre sur la qualité des biocarburants a été établi avec l'Alberta Research Council en vue d'établir un protocole pour l'industrie et des normes pour l'analyse des carburants.