Bulletin : Aînés au Canada Conseil consultatif national sur le troisième âge 2001

Dans quelles conditions vivent les aînés?

• Aperçu
• Les conditions des aînés
• Forces
• Faiblesses
• Priorités d'action

Aperçu

Des milieux sûrs, positifs et favorables contribuent avantageusement au maintien d'une bonne santé, à l'autonomie et à la participation sociale des aînés. Pour se faire une idée de la qualité des conditions de vie des aînés, les mesures suivantes ont été examinées : les modes de vie des aînés, le mode d'occupation (logement) et l'abordabilité, l'accès aux transports, la crainte de crimes et d'être victimes d'actes criminels. Des logements mal conçus peuvent constituer des obstacles pour les aînés qui éprouvent des problèmes de mobilité et lets coûts de logment élevés peuvent limiter les dépenses pour d'autres éléments essentiels à la qualité de vie. Le manque d'accès à un véhicule privé ou au transport public entraîne une dépendance face à autrui pour le transport et restreint les activités sociales et récréatives à l'extérieur de la maison. La possession d'un véhicule ou d'un permis de conduire est particulièrement importante pour les aînés vivant dans de petites villes ou des régions rurales où le transport public et adapté aux besions spéciaux des aînés est limité, voire inexistant. Les aînés qui vivent seuls ou qui ne se sentent pas en sécurité dans leur voisinage risquent d'être isolés de la communauté. Les actes criminels peuvent menacer le bien-être matériel des aînés et ébranler leur confiance en soi et leur sentiment de sécurité.

À propos de l'information

• Les renseignements sur l'accès au transport public et son utlisation se limitent à l'Enquête nationale sur le Vieillissement et l'autonomie de 1991. Cette enquête n'a pas encore été reprise mais le CCNTA croit savoir que Statistique Canada prévoit en réaliser une autre.

• Il n'y a pas de renseignements sur la disponibilité d'options nouvelles de logement telles que des logements adaptés qui répondent aux besoins de personnes souffrant d'incapacités, ou des logements avec services de soutien.

Bilan

• La majorité des aînés canadiens semblent vivre dans des milieux sûrs et sécuritaires. Bon nombre d'entre eux possèdent leur propre maison et ont un accès facile au transport privé. Toutefois, il reste beaucoup d'aînés qui risquent l'isolement ou d'être confrontés à des logements inadéquats ou inabordables - ceux qui vivent seuls dans des logements loués ou qui n'ont pas accès au transport.

Cote : C

Dans quelles conditions vivent les aînés?

Forces

• La plupart des aînés sont propriétaires et n'ont plus d'hypothèque; ils disposent donc d'un revenu disponsible plus gros que ceux qui doivent payer une hypothèque. En 1997, 68 % des ménages ayant à leur tête une personne de plus de 65 ans étaient propriétaires de leur maison (ce qui représente une augmentation par rapport aux 64 % de 1988) et 59 % de ces propriétaires n'avaient plus d'hypothèque à payer.⁵⁷

• En 1991, la majorité des aînés estimaient qu'ils avaient accès au transport en commun quand ils en avaient besoin.⁵⁸

• La majeure partie des familles dirigées par des aînés possèdent leur propre véhicule, comme bon nombre d'aînés qui sont seuls. En 1997, 90 % des familes dirigées par des aînés possédaient au moins un véhicule, à peu près la même proportion que chez les familles dirigées par une personne de moins de 65 ans. Ce chiffre représente une augmentation de 1 % par rapport à 1995. Pour la même année, environ 51 % des personnes âgées seules de moins de 65 ans, ce qui correspond à une diminution de 1 % par rapport à 1995 pour ces deux groupes d'âge.^59,60

• Les aînés constituent le group d'âge qui est le moins susceptible d'être victime de crimes violents. En 1999, 3,3 % des hommes âgés de plus de 65 ans et 2,9 % des femmes âgées de plus de 65 ans ont été victimes de crimes violents, alors que l'étaient 16,8 % des jeunes hommes et 13,9 % des jeunes filles.⁶¹

• Bien qu'en général les aînés aient beaucoup plus peur de marcher seuls dans leur voisinage lorsqu'il fait noir que les groups d'âge plus jeunes, les aînés qui s'adonnet à cette activité se sentent tout aussi en sécurité que leurs homologues plus jeunes.⁶²

Faiblesses

• Un nombre important et croissant d'aînés vivent seuls et n'ont pas le soutien qu'apporte un ménage partagé : cette situation touche plus particulièrement les femmes aînées (Graphique 4.1). En 1996, 29 % des aînés vivaient seuls par rapport à 27 % en 1981 et à 21 % en 1971. En 1996, les aînés représentaient 36 % de toutes les personnes vivant seules et ce, même s'ils comptaient pour seulement 12 % de la population totale.⁶³

• La proportion du revenu consacrée au logement a augmenté tant pour les aînés propriétaires (avec et sans hypothèque) que pour les locataires. Alors que le coût de logement a augmenté légèrement entre 1991 et 1996, le revenu moyen des ménages a diminué (Graphique 4.2).

• Les aînés propriétaires qui font des versements hypothécaires tendent à consacrer un pourcentage considérable de leur revenu au remboursement de leur hypothéque, ce qui les rend plus vulnérables advenant des dépenses imprévues. Parmi les 10 % d'aînés propriétaires qui ont une hypothéque, 19,4 % des personnes âgées de 65 à 75 ans s'acquittent de paiements qui correspondent à 50 % et plus de leur revenu, tandis que pour les personnes de plus de 75 ans, ce chiffre grimpe à 26,2 %.⁶⁴

Graphique 4.1
Plus de femmes et d'aînés âgés vivent seuls

Source : Lindsay, Colin. Quelques statistiques sur les aînés canadiens. Nº 8. Ottawa : Division du vieillissement et des aînés, Santé Canada, 2000.

Graphique 4.2
Les coûts de logement ont augmenté alors que les revenus ont diminué
Source : Statistique Canada. Le Quotidien, 9 juin 1998. Nº de cat. 11-001F.

• Un grand nombre d'aînés vivent dans des logements locatifs, tout particulièrement les personnes âgées seules. La location peut rendre vulnérables les aînés qui ont un faible ou modeste revenu si les coûts du loyer augmentent au-delá de leurs moyens et si le logement locatif abordable n'est pas disponible. En 1995, 51 % des personnes seules âgées de 65 ans et plus étaient locataires, par rapport à 17 % des familles dirigées par des aînés.⁶⁵ En 1997, ces pourcentages avaient diminué de seulement 1 %.⁶⁶

• Lorsqu'une personne doit consacrer plus de 30 % de son revenu à un logement adéquat, abordable et convenable, cette personne est considérée comme ayant « des besoins impérieux de logement ». Un nombre considérable d'aînés ont des besoins impérieux de logement, tout particulièrement ceux qui habitent des logements locatifs. Parmi les locataires, les aînés ayant des besoins impérieux de logement semblent sutout vivre seuls (Graphique 4.3). En 1996, 38 % des aînés locataires avaient des besoins impérieux de logement par rapport aux 9 % d'aînés qui possédaient leur propre maison.⁶⁷ Parmi les locataires, 36 % des adultes de 65 à 74 ans et 41 % de ceux de plus de 75 ans consacraient, en 1996, 30 % et plus de leur revenu à la location de leur logement.⁶⁸

• Les femmes aînées vivant en région rurale ont moins tendance à conduire une automobile que leurs homologues masculins. En 1996, 77 % des maris âgés vivant dans une région rurale conduisaient, comparativement à 36 % des épouses âgées.⁶⁹

• Les femmes aînées de 75 ans et plus sont plus susceptibles de toucher un faible revenu et ont moins de chances de posséder une auto; pourtant, en 1991, 11 % de ces femmes qui souhaitaient utiliser le transport en commun étaient incapables de le faire.⁷⁰

Graphique 4.3
Un nombre plus élevé d'aînés locataires et vivant seuls ont des besoins impérieux de logement
Source : Tabulations spéciales de la Société canadienne d'hypothèques et de logement à partir des données du Recensement de 1996.

• Les aînés sont des cibles de choix pour les crimes de nature frauduleuse, tels que les faux investissements, les concours fictifs et les fausses compagnes de financement. Les personnes de plus de 60 ans comptaient pour les trois quarts des personnes fraudées pour plus de 5 000 $ en 1997, et la majeure partie celles-ci ont été victimes de ces crimes plus d'une fois.⁷¹

Priorités d'action

• Les priorités nécessitant un suivi immédiat comprennent l'accroissement de la disponibilité de logements locatifs abordables et la réductions des taux de victimisation liée aux crimes économiques.

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