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![La qualité de l'environnement dans les villes canadiennes : le rôle du governement fédéral [version Adobe PDF - 3.2 MB]](/web/20061209044446im_/http://www.nrtee-trnee.ca/Publications/HTML/Complete-Documents/SOD_Urban_F/Graphics/Urban_SOD_Banner_f.gif)
Chapitre
1 - Introduction
Le recensement de 2001 a
révélé que 80 % des Canadiens vivaient
dans les centres urbains. La population du Canada est non seulement
plus urbaine, mais aussi plus métropolitaine. En effet,
la population et l’activité économique se
concentrent toujours davantage dans les régions métropolitaines
les plus importantes. |
Entre 1996 et 2001, la presque totalité de
la croissance démographique du pays était concentrée
dans les 4 plus grandes régions urbaines. Ainsi, la région
élargie du Golden Horseshoe, Montréal et
la région avoisinante, la région du Lower Mainland
en Colombie-Britannique et le corridor Calgary-Edmonton, ont augmenté
de 7,6 % et abritent maintenant plus de la moitié de la population
canadienne. En comparaison, le reste du pays n’a quasiment
connu aucune croissance (0,5 %).3
La prédominance grandissante des régions urbaines
les plus importantes est un phénomène commun à
tous les pays qui possèdent des économies évoluées
fondées sur l’économie du savoir.
Ce rapport de la série « l’État
du débat » traite de l’importance grandissante
des villes et des enjeux environnementaux auxquels ont à
faire face de manière croissante les régions urbaines.
La
viabilité écologique urbaine et la qualité
de l’environnement urbain
Déterminer ce qu’il faut entendre
par « ville écologiquement viable » ou «
viabilité écologique urbaine » n’est pas
tâche facile. La viabilité écologique renvoie
en général à la notion de préservation
ou d’amélioration de l’environnement actuel pour
les générations futures. Elle vise aussi à
faire une place égale aux enjeux économiques, sociaux
et environnementaux.
Dans le cadre de ses travaux sur la viabilité
écologique urbaine, la TRNEE définit cette notion
de la manière suivante :
« Le bien-être amélioré
des villes ou des régions urbaines, y compris les composantes
économiques, écologiques et sociales intégrées
qui maintiendront la qualité de vie des générations
futures. »
Ce rapport porte sur une sous-catégorie de
la viabilité écologique urbaine : la qualité
de l’environnement. Il est évident que les composantes
écologiques de la viabilité urbaine touchent un nombre
croissant de Canadiens, qui ne cessent de s’installer dans
les villes. Les enjeux liés à la qualité de
l’environnement urbain sont de plus en plus interdépendants;
les conséquences sur l’environnement du transport urbain,
par exemple, sont intimement liées à la structure
et au modèle d’utilisation du sol des villes. En tant
que tels, ces enjeux sont très complexes et ne peuvent pas
être résolus uniquement par la technologie.
Les
villes et l’environnement
La manière dont les villes sont organisées
a un impact sur la qualité de l’environnement tant
à l’intérieur qu’à l’extérieur
de leurs limites. Les endroits où les gens vivent et travaillent,
les moyens qu’ils empruntent pour s’y rendre, le type
d’emploi qu’ils exercent, le genre d’infrastructure
municipale, la manière dont les villes grandissent et évoluent,
ainsi que la gestion des services municipaux, exercent une grande
influence. Même si les villes présentent, par habitant,
des compétences sur le plan écologique, et n’ont
qu’un impact réduit sur l’environnement—p.
ex. en raison de l’existence de transports en commun ou de
la possibilité de se rendre à son travail en marchant
ou en raison d’un tissu urbain plus serré et écoénergitique—
dans l’ensemble, leur impact sur l’environnement demeure
néanmoins important.
Améliorer la qualité de l’environnement
dans les villes canadiennes contribuera non seulement à enrichir
la qualité de vie et à améliorer la santé
de la vaste majorité des résidents, mais contribuera
aussi grandement à résoudre les problèmes mondiaux
liés à l’environnement, comme le changement
climatique. Le transport urbain et les bâtiments résidentiels
commerciaux et industriels, « qui sont pour la plupart situés
dans les villes » influencent de façon importante la
consommation d’énergie et les émissions de gaz
à effet de serres (GES). La part des transports dans ce dernier
cas est particulièrement disproportionnée, notamment
parce qu’ils font beaucoup plus appel aux combustibles fossiles.
La consommation en énergie des transports et des bâtiments
est intimement liée à la structure et au modèle
d’aménagement des villes. En effet, la forme urbaine,
le transport urbain et la consommation en énergie des bâtiments
situés en zone urbaine se situent au cœur de la question
de la qualité de l’environnement. C’est pour
cette raison que les recommandations de ce rapport traitent plus
particulièrement de ces sujets.
En améliorant la qualité de l’environnement
urbain, on peut aider grandement le Canada à respecter l’engagement
qu’il a pris en vertu du Protocole de Kyoto : soit réduire
de 240 mégatonnes (MT) ses émissions de GES d’ici
à 2012. Dans le Plan du Canada sur les changements climatiques,4
le gouvernement fédéral a relevé les mesures
suivantes liées au transport urbain et à la consommation
en énergie des bâtiments :
- recours accru au transport en commun, approches
de remplacement pour le transport des personnes et planification
urbaine durable (réduction d’émissions de
GES estimée à 7 MT);
- démonstration de stratégies, de
technologies et de plans intégrés pour réduire
les émissions des transports en milieu urbain (0,8 MT);
- amélioration de l’efficacité
énergétique des immeubles existants (1,2 MT);
- évaluations de l’efficacité
énergétique pour les propriétaires de maisons
(0,7 MT);
- amélioration de l’efficacité
énergétique des immeubles fédéraux
(0,2 MT);
- cible d’efficacité énergétique
R-2000 pour toutes les maisons neuves d’ici à 2010
(0,7 MT).
De plus, en améliorant la qualité de
l’environnement, on atténue la pollution de l’air
à laquelle est attribuée divers problèmes de
santé comme l’asthme et les maladies respiratoires.
Ces maladies entraînent des coûts directs sur le système
de soins de santé ainsi que des coûts plus généraux
en termes de journées de travail perdues et de réduction
de productivité.5
La
qualité de l’environnement urbain et l’économie
On commence tout juste à reconnaître
et à comprendre les liens plus grands qui existent entre
la qualité de l’environnement urbain et l’économie.
Cependant, les relations qui existent entre la qualité de
l’environnement urbain et la santé de l’économie
du savoir ont été, semble-t-il, établis.
L’éminent économiste Richard Florida
a souligné le rôle important joué par la qualité
de l’environnement urbain pour attirer et retenir des talents
générateurs de richesse dans des économies
de type économies du savoir.6
Les travaux qu’il a réalisés tentent de définir
les caractéristiques particulières d’une ville
qui serait attrayante pour cette main-d’œuvre. Celles-ci
comprennent la qualité de l’environnement; les agréments
de l’environnement naturel; les installations récréatives;
les agréments liés au style de vie; l’existence
d’une région évolutive et orientée vers
la jeunesse; ainsi que la diversité culturelle.
Les travailleurs qualifiés recherchent des
communautés orientées vers un développement
durable, et en particulier, des transports en commun commodes; des
pistes cyclables pour le trajet domicile-travail; un environnement
propre et sain; ainsi qu’une volonté manifeste de préserver
les ressources naturelles pour leur propre agrément ou pour
les loisirs.
La qualité de l’environnement est aussi
liée à l’innovation et au commerce. Les écotechnologies
ainsi que les procédés et approches écologiques
qui sont développés au Canada peuvent être exportés
vers d’autres marchés. Parallèlement, les niveaux
croissants de congestion dans de nombreuses villes canadiennes sont
susceptibles d’entraîner des frais pour les entreprises
et de gêner le commerce, en particulier dans la région
du Grand Toronto et dans celle de Vancouver, où les embouteillages
peuvent ralentir la circulation sur les principales routes commerciales
internationales.
En outre, l’incertitude grandissante en matière
d’environnement, comme les menaces liées au changement
climatique, la recrudescence de phénomènes météorologiques
extrêmes, les catastrophes écologiques ou les déversements
accidentels sont susceptibles de décourager, à long
terme, l’investissement de capitaux.
L’orientation
urbaine du Canada
Il est ironique de constater qu’au moment
même où l’on reconnaît le rôle important
joué par les villes écologiquement viables dans la
performance économique et la création de richesse,
leur capacité à améliorer la qualité
de l’environnement urbain est systématiquement compromise.
Les provinces se sont déchargées sur
les administrations municipales de leurs responsabilités
en matière de transports en commun urbains, de logement et
de bien-être social, sans mettre à leur disposition
les nouveaux outils fiscaux qui leur permettraient de gérer
de manière efficace ces problèmes. Les villes sont
encore très dépendantes de l’assiette de l’impôt
foncier. C’est pourquoi elles ont été incapables
de relever les nouveaux enjeux fiscaux et de maintenir les niveaux
d’investissement et de réinvestissement nécessaires
au maintien de la qualité de l’environnement urbain.
Par exemple, depuis 1992, on estime que les recettes fédérales
tirées de la Ville de Toronto ont augmenté de 54 %
et les recettes provinciales, de 40 %. Au cours de la même
période, les recettes obtenues par les municipalités
ont seulement augmenté de 19 %.7
Dans le rapport intitulé Alerte : les
villes canadiennes sont-elles en mesure de concurrencer? 8
(commandé par la Table ronde), la Fédération
canadienne des municipalités (FCM) souligne les contraintes
financières auxquelles ont à faire face les villes
canadiennes, lesquelles, en définitive, sont susceptibles
de saper à la fois la qualité de l’environnement
et la croissance économique nationale.
Jusqu’à aujourd’hui, les réponses
à ces enjeux ont été parcellaires et donc inefficaces.
Outre les pressions exercées par les municipalités
pour obtenir des changements sur le plan constitutionnel (en réclamant
notamment davantage de pouvoirs en matière législative
ou fiscale), celles-ci ont eu tendance à approcher les gouvernements
fédéral et provinciaux « le chapeau bas »,
et seulement au cas par cas. Les gouvernements provinciaux et fédéral
ont répondu en proposant des solutions uniques qui ne permettent
pas d’aborder les problèmes plus fondamentaux ni de
reconnaître la nécessité de se doter d’une
approche stratégique d’ensemble aux questions urbaines
canadiennes.
Le
gouvernement fédéral et les villes
Les enjeux liés à la qualité
de l’environnement urbain transcendent normalement le territoire
des municipalités. Par conséquent, ils touchent tous
les Canadiens et pas seulement les 80 % d’entre eux qui vivent
dans les villes. Le gouvernement fédéral devrait-il
assumer davantage de responsabilités en matière de
qualité de l’environnement? Le gouvernement fédéral
en tant que plus important locateur et employeur du pays exerce
déjà une influence substantielle sur la viabilité
écologique urbaine. La qualité de l’environnement
dans les villes canadiennes est également affectée
par les nombreux programmes et politiques fédéraux,
que ce soit les politiques en matière d’immigration,
stratégies d’innovation ou les politiques fiscales,
la redistribution des recettes par le gouvernement et, plus récemment,
les fonds d’infrastructures municipaux.
Toutefois, par son manque de vision à
proprement parler « urbaine », le gouvernement fédéral
exerce souvent une influence involontaire sur les villes du pays.
La nécessité d’une orientation urbaine pour
les programmes et politiques fédéraux, et d’une
stratégie nationale urbaine, était au cœur du
rapport final du Groupe de travail libéral du Premier ministre
sur les questions urbaines, présidé par la députée
Judy Sgro (le rapport « Sgro »).9
Les récents discours du Trône ont aussi souligné
l’importance attachée au réinvestissement dans
les villes canadiennes. Même dans le cadre restreint de ses
compétences sur le plan constitutionnel, le gouvernement
fédéral pourrait faire preuve de leadership en adoptant
une approche davantage stratégique, cohérente et concertée,
en matière de qualité de l’environnement urbain
et la viabilité écologique urbaine en général.
Le
rôle joué par la politique budgétaire dans l’amélioration
de la qualité de l’environnement urbain
La politique budgétaire—politique
fiscale, autres stimulants et mesures de dissuasion, ainsi que les
programmes de dépenses publiques—constitue une manifestation
concrète des priorités d’un gouvernement. Pour
faire passer au rang de priorité la viabilité écologique
des villes canadiennes, le gouvernement fédéral doit
réexaminer sa politique budgétaire.
En matière d’investissement dans les
villes, une politique budgétaire soigneusement conçue
est cruciale. Ainsi, l’infrastructure urbaine coûte
cher, tend à avoir une longue durée de vie et est
susceptible de déterminer comment et où se développent
les villes. Dans d’autres domaines, des programmes de dépenses
mal conçus peuvent mener simplement à un gaspillage
des deniers publics. En revanche, une mauvaise orientation de l’investissement
dans les villes peut conduire à l’existence d’infrastructures
qui deviennent trop vite redondantes, à des problèmes
à long terme aux solutions coûteuses ainsi qu’à
des modèles de développement qui ne sont pas durables.
Certes, la réglementation a souvent été
un moyen efficace et privilégié d’améliorer
la qualité de l’environnement urbain. Ainsi, la lutte
anti-émissions a permis d’augmenter le rendement énergétique
des automobiles (à l’exception notable des VUS et des
camionnettes). Toute une série de programmes gouvernementaux,
de travaux de recherche, de campagnes de sensibilisation et d’initiatives
volontaires ont aussi apporté des améliorations similaires.
Dans certains cas, toutefois, la réglementation
et les programmes gouvernementaux ne suffisent tout simplement pas.10
En réalité, de nombreux problèmes qui sont
par excellence inhérents à l’environnement urbain
ne peuvent pas être résolus par le truchement de la
réglementation. Ainsi, les transports contribuent encore
de façon importante et toujours grandissante aux émissions
de GES, alors même qu’on a pu constater une baisse relative
ou absolue de la consommation d’énergie dans d’autres
secteurs. Le volume des émissions produites par les transports
est déterminé en fonction de la quantité de
déplacements réalisés par la population—
ce qui ne saurait être réglementé.
Le choix par les individus de l’endroit où
ils vont vivre (dans les centres-villes, les banlieues existantes
ou dans de nouvelles banlieues aménagées sur des terrains
vierges), le type d’immeuble dans lequel ils vivent, le choix
par les entrepreneurs du lieu d’exercice des activités
de leurs entreprises, ainsi que les types d’infrastructures
dans lesquelles les municipalités décident d’investir
et la manière dont ces investissements sont réalisés—,
toutes ces décisions ont une grande influence sur la qualité
de l’environnement urbain. Toutefois, la réglementation
n’a aucune prise sur ces questions. En définitive,
comme ces choix sont tous déterminés par une question
de prix, une politique budgétaire risque d’avoir un
impact là où la réglementation n’a aucun
effet.
En réalité, la politique budgétaire
actuelle n’est pas du tout neutre en matière de qualité
environnementale urbaine. Les politiques budgétaires de tous
les ordres de gouvernement déterminent déjà
les choix en matière de transports, les décisions
de localisation et les marchés immobiliers régionaux.
Cependant, leur influence est souvent involontaire et va presque
toujours à l’encontre d’objectifs de viabilité
écologique. L’aménagement urbain constitue une
approche réglementaire qui est utilisée en partie
pour traiter de la question de la viabilité écologique
urbaine par le truchement d’une politique provinciale ou de
plans régionaux et locaux officiels qui suivent les principes
de viabilité écologique. Pourtant, l’aménagement
n’a pas permis d’obtenir des résultats significatifs
sur le terrain, en termes de transport plus durable, d’habitude
de voyages et de modèles de développement urbain.11
L’une des raisons importantes, mais souvent ignorée,
de cet échec est l’entreprise involontaire de l’aménagement
urbain par les politiques budgétaires des trois ordres de
gouvernement.
Ce n’est que maintenant que ces interrelations
complexes sont reconnues et comprises. Jusqu’à ce jour,
on s’est peu interrogé sur la manière dont les
politiques budgétaires adoptées par tous les gouvernements
affectaient la qualité de l’environnement urbain. On
s’est aussi peu soucié de questions environnementales
plus vastes, comme la production de GES et le réchauffement
de la planète. Le défi consiste à concevoir
des politiques budgétaires qui atteindront les objectifs
et favoriseront les synergies au sein de tous les ordres de gouvernement.
L’approche
suivie par la Table ronde
En janvier 2001, la Table ronde nationale sur
l’environnement et l’économie a rendu publique
sa Déclaration sur le millénaire—Atteindre
un équilibre : quatre défis pour le Canada au cours
de la prochaine décennie.12
L’un des défis majeurs identifiés dans la déclaration
visait la gestion des espaces urbains dans le but de créer
des environnements plus sains. La découverte de ce défi
a mené au lancement du Programme de viabilité écologique
urbaine en décembre 2001.
Le Programme de viabilité écologique
urbaine s’inspire des travaux actuels et présents de
la Table ronde, y compris :
- L’Initiative des villes durables conçue
par la TRNEE et maintenant dirigée par Industrie Canada.
- La Stratégie nationale des sites urbains
contaminés réhabilitables pour le Canada, qui a
été rendue publique récemment et qui comprend
des recommandations en matière d’investissement,
de responsabilité et de développement de compétences
dans ce domaine.
- Le programme d’Écologisation de la
fiscalité (EF), qui examine comment la politique budgétaire
peut être d’une façon plus continue à
atteindre des objectifs à la fois environnementaux et économiques.13
L’objectif général du Programme
de viabilité écologique urbaine était de susciter
des stratégies de remplacement ou plus cohérentes
qui se conformeraient aux principes du développement durable,
dans le but d’améliorer la qualité de vie et
a compétitivité des villes canadiennes ou des régions
urbaines. Ce faisant, la TRNEE a cherché à combler
une lacune importante dans les approches actuellement suivies, en
contribuant à définir un rôle pour le gouvernement
fédéral sur les questions urbaines qui soit plus clair.
Elle s’est donc d’abord attachée à repérer
un petit groupe de politiques budgétaires particulières
qui permettraient d’améliorer la qualité de
l’environnement urbain.
Pour atteindre ses objectifs, la TRNEE a formé
le Groupe de travail sur la viabilité écologique urbaine.
Ce dernier a entrepris un certain nombre de recherches et tenu des
consultations sur lesquelles s’appuie le présent rapport
de la série « l’État du débat ».
Les travaux du Groupe de travail ont notamment porté sur
les questions suivantes :
- un inventaire des programmes et des politiques
budgétaires fédéraux qui ont une incidence
sur la qualité de l’environnement urbain—soit
l’analyse « horizontale »;
- une étude de cas examinant l’interaction
entre les politiques et programmes fiscaux fédéraux,
provinciaux et municipaux, et leur impact sur la qualité
de l’environnement urbain—l’analyse «
verticale »;
- deux réunions d’experts qui ont pu
examiner une longue liste de nouvelles mesures fiscales possibles
destinées à améliorer la qualité de
l’environnement urbain;
- un atelier d’intervenants qui a étudié
une courte liste de mesures fiscales prioritaires.
Par définition, « la qualité de
l’environnement urbain » soulève toute une série
de questions vastes et générales. La Table ronde a
été sélective dans ses travaux. Elle s’est
surtout attachée à étudier un groupe de questions
clés qui dépendent de leur contexte urbain ou qui
sont déterminées par celui-ci; elle s’est aussi
attachée à des questions inhérentes à
la politique budgétaire ou qui sont forgées par celle-ci.
Enfin, la Table ronde a exclu le sujet important des sites urbains
contaminés parce qu’il avait déjà été
traité par la TRNEE dans la Stratégie nationale des
sites urbains contaminés réhabilitables pour le Canada.
Comme telle, la vaste question de la qualité
de l’environnement urbain a été divisée
en treize dimensions particulières, qui sont censées
refléter les facteurs ou critères déterminants
présidant à la qualité de l’environnement
urbain, et qui sont les suivantes :
- Aménagement des terrains vierges versus
des terrains déjà urbanisés;
- Disparition des terres agricoles et des terres
écosensibles en banlieue urbaine;
- Quantité de terres et de bâtiment
utilisés (densité d’aménagement);
- Constructions neuves versus réhabilitation
d’immeubles;
- Stationnement (disponibilité et utilisation
du sol);
- Conservation d’énergie et efficacité
énergétique;
- Utilisation de sources d’énergie
néfastes pour l’environnement versus de
sources moins polluantes; sources d’énergie non renouvelables
versus sources d’énergie renouvelables.
- Besoins en déplacements;
- Utilisation de l’automobile versus
modes de transports plus écoénergétiques
et moins polluants;
- Rendement énergétique des véhicules;
- Rendement énergétique des moyens
de transport de marchandises;
- Congestion;
- Traitement des eaux usées.
Trois autres dimensions qui recoupent plusieurs questions
environnementales ont aussi été examinées :
- Programmes généraux et impacts;
- Programmes d’infrastructures fédéraux
et critères;
- Coordination interministérielle concernant
l’investissement dans les villes et durabilité.
Ces 16 dimensions ont servi de guide au programme
de recherche et aux consultations.
Ce rapport de la série « l’État
du débat » ne cherche pas à fournir une stratégie
fiscale exhaustive en matière de qualité de l’environnement
urbain. Elle vise plutôt à repérer et à
définir les perspectives offertes par une politique budgétaire
en matière d’amélioration de la qualité
de l’environnement urbain et à suggérer au gouvernement
fédéral quelques étapes concrètes par
lesquelles il pourrait commencer.
Ce rapport présente l’opinion de la TRNEE
et du Groupe de travail sur la viabilité écologique
urbaine. Il s’attache surtout à offrir des recommandations
et comprend certaines discussions relatives à des questions
qui n’ont pas fait l’objet d’un consensus. On
espère que ce rapport a réussi à rendre compte
des travaux innovateurs réalisés par la Table ronde
et à servir d’élément déclencheur
à d’autres recherches, débats, et qui plus est,
à des mesures concrètes.
Notes
3 Statistique Canada, Un profil de la population canadienne
: où vivons-nous ?, Série analytique du recensement
de 2001, catalogue 96F0030XIF100012001.
4 Gouvernement du Canada, Plan du Canada sur les
changements climatiques, novembre 2002.
5 Ainsi, la Ontario Medical Association estime à
10 milliards de dollars par an le coût total du système
de soins de santé. Elle s’attend à ce que ce
chiffre monte à 12 milliards de dollars d’ici 2012.
Se reporter au rapport intitulé The Illness Costs of Air
Pollution in Ontario Phase II, rédigé par DSS Management
Consultants, juillet 2000, à la p. 38, pour la Ontario Medical
Association.
6 Richard Florida, Competing in the Age of Talent:
Quality of Place and the New Economy, rapport préparé
pour la R.K. Mellon Foundation, Heinz Endowments and Sustainable
Pittsburgh, janvier 2000.
7 Toronto Board of Trade, Strong City, Strong Nation,
juin 2002.
8 Fédération canadienne des municipalités,
Alerte : les villes canadiennes sont-elles en mesure de concurrencer?,
rapport préparé pour la Table ronde nationale sur
l’environnement et l’économie, mai 2001.
9 Groupe de travail libéral du Premier ministre
sur les questions urbaines, La stratégie urbaine du Canada
: un plan d’action, rapport final, novembre 2002.
10 Le programme R-2000 en est un exemple. Il est
examiné plus en profondeur par la suite.
11 Se reporter par exemple au rapport préparé
par Pamela Blais, Inching Toward Sustainability, The Evolving Urban
Structure of the GTA, pour la Neptis Foundation, mars 2000.
12 Table ronde nationale sur l’environnement
et l’économie, Atteindre un équilibre : quatre
défis pour le Canada au cours de la prochaine décennie,
2000.
13 Telle que définie par la TRNEE, l’EF
consiste à utiliser une politique budgétaire de façons
plus continue et stratégique afin d’assurer que les
objectifs économiques et environnementaux soient rencontrés
simultanément.
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Prochain
Chapitre 2 :
La qualité de l'environnement dans les villes canadiennes
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