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Chapitre
2 - La qualité de l’environnement dans les villes canadiennes
Ce rapport
établit de manière implicite qu’une forme
urbaine compacte est davantage viable au plan écologique
que les modèles de croissance urbaine que l’on
trouve souvent en Amérique du Nord, notamment la suburbanisation
ou « l’étalement urbain. » |
Le Groupe de travail sur la viabilité écologique
urbaine a accepté ce principe au vu de la prépondérance
des preuves découlant des travaux de recherche qui ont été
réalisés dans le contexte d’études d’une
grande variété de situations en milieu urbain.14
Ces recherches ont montré qu’une forme urbaine compacte
comporte habituellement un certain nombre d’avantages, notamment
un haut niveau de fréquentation des transports en commun,
des coûts d’infrastructures moindres, une consommation
d’énergie et d’émissions réduite,
ainsi qu’une diminution de l’empiètement sur
les terres agricoles.
La TRNEE reconnaît aussi que la question de
l’étalement urbain suscite actuellement de vives discussions.15
Quelles en sont les vraies raisons ? Les préférences
des consommateurs, les prix des terrains et des logements, les subventions
et/ou des télécommunications évoluées
? Par ailleurs, quelles sont les conséquences précises
de la forme urbaine, par exemple, sur le nombre de déplacements
en automobile, la congestion, la pollution de l’air et les
coûts des infrastructures ?
Quoi qu’il en soit, de nombreux Américains
du Nord continuent de s’établir dans les banlieues.
De façon générale, plus on s’éloigne
des centres-villes, moins l’aménagement coûte
cher. On peut acquérir des terrains et des maisons plus grandes.
Au fil du temps, ces forces du marché mènent souvent
à un étalement urbain.
Toutefois, comme le montrent les travaux de recherche
entrepris par le Groupe de travail, ces forces du marché
ne sont en aucun cas nettement définies et absolues. Elles
sont actuellement influencées et faussées par un chassé-croisé
de subventions directes et indirectes, et d’aides d’interfinancement
provenant des politiques budgétaires des gouvernements fédéral,
provinciaux et locaux. En définitive, ces politiques budgétaires
exercent une influence sur les prix du marché des différents
types d’aménagement dans les zones urbaines. C’est
précisément cette distorsion du marché qui
explique en grande partie pourquoi le Groupe de travail a concentré
son attention sur la forme urbaine, les transports et la consommation
d’énergie.
Partant de cette prémisse, le Groupe de travail
a tenté de déterminer si la qualité de l’environnement
dans les centres urbains canadiens s’améliorait ou
se détériorait. Il a examiné quelques-uns des
indicateurs de la qualité de l’environnement urbain
: la densité de population, la croissance dans les zones
urbanisées, la fréquentation des transports en commun,
les déplacements en automobile et les concentrations de certains
polluants atmosphériques communs.
Les centres urbains à densité
de population élevée utilisent le sol plus
efficacement que ceux de moindre densité, et sont mieux à
même de soutenir les services de transport en commun. Les
villes à plus forte densité de population coûtent
aussi d’habitude moins cher à desservir et leurs banlieues
urbaines consomment moins de terres. Plus les villes prennent de
l’expansion—en particulier les villes à faible
densité de population présentant de faibles niveaux
de réaménagement en zone déjà urbanisée—,
plus elles ont tendance à empiéter sur les terres
agricoles à fort rendement, les terres écosensibles
et les paysages ruraux, et à perturber les habitats naturels.
La densité de population urbaine a nettement
diminué un peu partout au Canada, en particulier depuis 1981
(graphique 1).
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Depuis 1981, le rythme d’expansion des
terres urbanisées a commencé à dépasser
celui de l’accroissement de la population, et le fossé
ne cesse de s’élargir (graphique 2). On a souvent recours
à cette tendance—qui montre que le rythme d’urbanisation
des terres dépasse celui de l’accroissement de la population—,
pour définir l’étalement urbain.
En tout, la superficie de terres urbanisées
s’est accrue de 12 140 km2 entre 1971 et 1996, c’est-à-dire
que de 16 000 km2, elle est passée à 28 000 km2.
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Comme expliqué ci-dessous, les transports en
commun constituent une forme de transport urbain plus écologiquement
viable que l’automobile. Même si dans l’ensemble
la fréquentation des transports en commun
au Canada a augmenté de manière régulière
depuis 1960, le nombre moyen de déplacements en transports
en commun par habitant a diminué (graphique 3). Fait très
important, depuis 1990 environ, on note un net déclin de
l’achalandage des transports en commun, tant globalement que
par habitant.
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Par comparaison, le nombre total de déplacements
en automobile (y compris les camionnettes et les VUS) a augmenté
très rapidement, à un rythme qui dépasse nettement
celui de la croissance de la population (graphique 4). Parce qu’elle
consomme du combustible fossile, l’automobile a un impact
sérieux sur l’environnement, tant en ce qui concerne
la pollution de l’air que la production de GES au niveau local.
Surtout en raison de la réglementation des
émissions de gaz d’échappement, et d’une
meilleure maîtrise des émissions industrielles, les
concentrations de certains des polluants atmosphériques les
plus communs ont chuté (graphique 5). À L’exception
cependant de l’ozone au niveau du sol ou smog d’été
qui se forme lorsque les oxydes d’azote et les composés
volatiles organiques (émis par les modes de transport) se
combinent à la lumière du soleil. L’ozone au
niveau de sol est lié à l’augmentation des jours
d’avis de smog dans de nombreux centres urbains canadiens.
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En dépit des améliorations constatées
pour certains indicateurs de l’environnement urbain, les indicateurs
clés touchant l’utilisation de l’automobile,
la fréquentation des transports en commun et les modèles
d’urbanisation montrent des tendances négatives, ce
qui ne fait que confirmer la nécessité d’améliorer
de manière substantielle la qualité de l’environnement
urbain en s’attaquant aux questions centrales interdépendantes
de la forme urbaine, des transports et de la consommation d’énergie.
Notes
14 Se reporter par exemple aux documents suivants
: P. Blais, « The Economics of Urban Form », annexe
E, de Greater Toronto, Toronto, Greater Toronto Area Task Force,
1995; R.W. Burchell, N.A. Shad, D. Listokin, H. Phillips, A. Downs,
S. Seskin, J.S. Davis, T. Moore, D. Helton et M. Gall, Costs of
Sprawl 2000 (Transit Cooperative Research Program Report 74), Washington,
DC, National Academy Press, 2002 (www4.nas.edu/trb/crp.nsf/All+Projects/TCRP+H-10);
et IBI Group, Toronto-Related Region Futures Study: Implications
of Business-As-Usual Development, 2002.
15 Pour une bonne illustration de ce débat,
se reporter à « Alternative Views of Sprawl »—En
particulier : « Are Compact Cities a Desirable Planning Goal?
», par Peter Gordon et Harry W. Richardson; Position contraire
: « Is Los Angeles-Style Sprawl Desirable? », par Reid
Ewing, Journal of the American Planning Association, Vol. 63, no.
1, hiver 1997, aux pp. 94 à 126.
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Prochain
Chapitre 3 :
La consommation d'énergie et la qualité de l'environnement
urbain |
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