4.2
CAPITAL NATUREL 1 : INDICATEUR DE LA QUALITÉ DE L'AIR
4.2.1 Description de l'indicateur proposé
Plusieurs problèmes de santé sont clairement
reliés à la qualité de l'air, dont l'aggravation
des crises d'asthme, la gravité accrue des bronchites et
de l'emphysème, et la diminution de la fonction respiratoire.
L'indicateur national de la qualité de l'air
renseigne sur l'exposition des Canadiens à un type particulièrement
nocif de polluant - l'ozone troposphérique (O3).
L'indicateur est une mesure de l'exposition à l'ozone,
pondérée selon la population. Cet indicateur est
la première mesure facilement disponible de la qualité
de l'air au Canada établissant le degré d'exposition
de la population à un polluant. En d'autres mots, l'indicateur
tente de mesurer le nombre de personnes exposées à
l'ozone troposphérique ainsi que la concentration d'ozone
dans différentes régions du pays.
4.2.2 L'indicateur aujourd'hui
L'indicateur de la tendance de la qualité
de l'air mesure, sur une période de huit heures, l'exposition
maximale moyenne à l'ozone pour la population couverte
par les stations du Réseau national de surveillance
de la pollution atmosphérique, et pondère ensuite
le résultat selon la population habitant ces régions,
à partir des données du recensement. Le tableau
1 montre l'évolution de l'indicateur entre 1986 et
2000. Il est constitué à partir des données
des stations en activité durant la totalité
de cette période et mesuré pour la période
d'avril à septembre (durant laquelle les niveaux d'ozone
peuvent poser problème).
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© Parc Canada / W. Lynch
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![](/web/20061209084053im_/http://www.nrtee-trnee.ca/Publications/HTML/Complete-Documents/Report_Indicators_F/Graphics/Tableau1_F.gif)
Le tableau montre que l'indicateur de la qualité
de l'air a augmenté légèrement entre 1986 et
2000. En d'autres mots, cela signifie que la qualité de l'air
(mesurée selon cet indicateur) ne s'est pas améliorée
durant cette période. Bien que plusieurs facteurs puissent
influencer l'indicateur (le climat étant peut-être
le plus important), la chose n'en indique pas moins que nos efforts
de réduction de la pollution n'ont pas encore diminué
le fardeau de l'exposition à l'ozone pour la plupart des
Canadiens.
4.2.3 Justification
L'indicateur de la qualité de l'air proposé
mesure un service important assuré par le capital naturel
: un air propre qui ne nuit pas à la santé de l'homme.
Deux motifs expliquent le choix de l'ozone troposphérique
pour cet indicateur : la disponibilité de données
fiables reliant les effets sur la santé humaine à
des concentrations déterminées dans l'air ambiant;
et l'existence d'importantes séries chronologiques sur la
concentration dans l'air ambiant. Toutefois, l'absence d'autres
types de polluants dans l'indicateur ne signifie pas que ceux-ci
n'ont aucun effet nocif sur la santé. En particulier, les
matières particulaires (PM2.5) suscitent des préoccupations
croissantes.
La qualité de l'air est l'un des secteurs dans
lesquels il existe déjà une base de données
nationale. Le Réseau national de surveillance de la pollution
atmosphérique (RNSPA) est un programme conjoint du gouvernement
fédéral, des provinces et des municipalités
visant à surveiller et à évaluer la qualité
de l'air ambiant dans les centres urbains au Canada. En 2000, le
réseau comptait, pour l'ensemble du pays, 271 stations dans
163 municipalités. Le caractère interadministratif
et coopératif du programme RNSPA contribue à l'uniformité
de l'information contenue dans la base de données en assurant
la normalisation de l'instrumentation, du fonctionnement des instruments,
du matériel d'étalonnage, des critères de localisation
des sondes et des stations d'échantillonnage, et des programmes
d'assurance qualité.
L'indicateur proposé fournit une information
différente de celle qui est déjà communiquée
au public par l'entremise des indicateurs existants. Ces différents
indices, dont des versions sont mesurées par de nombreux
intervenants, entre autres par le gouvernement fédéral
et plusieurs gouvernements provinciaux, mesurent souvent la concentration
de plusieurs polluants en regard des normes de la qualité
de l'air. Tous ces indicateurs tentent d'exprimer la gravité
de l'exposition par une valeur unique, facilement comprise. La valeur
publiée pour plusieurs de ces indices n'est pas un regroupement
de divers polluants; elle se fonde généralement sur
le polluant présentant la plus forte concentration mesurée.
Bien que de tels indices constituent d'excellents outils servant
à informer la population sur le rapport entre les "
pires " polluants et les objectifs de la qualité de
l'air pour une journée donnée, le fait de mettre l'accent
sur le seul polluant présentant la concentration la plus
élevée fait en sorte que ces valeurs sont mal adaptées
à l'analyse des tendances à long terme en matière
de pollution atmosphérique. En outre, les normes de la qualité
de l'air varient d'une sphère d'attribution à l'autre,
rendant d'autant plus difficile le regroupement de ces indices à
l'échelle nationale.
Pour plusieurs polluants, dont l'ozone, les connaissances
sur la relation entre la qualité de l'air et la santé
ont augmenté depuis l'établissement d'échelles
et de lignes directrices pour les différents indices de qualité
de l'air. Le fait que les normes sanitaires nationales actuellement
en vigueur soient relativement dépassées a également
joué dans la décision de ne pas intégrer de
telles lignes directrices dans l'indicateur de la qualité
de l'air proposé.
Pour toutes ces raisons, le Comité d'orientation
de l'Initiative des IDDE a choisi de ne pas faire appel aux lignes
directrices actuelles fondées sur la santé dans l'élaboration
de cet indicateur, même si certains membres restent fermement
convaincus que l'utilisation d'un tel point de référence
pourrait possiblement aider les Canadiens à interpréter
les résultats de l'indicateur.
4.2.4 Présentation de l'indicateur
et améliorations éventuelles
Les organismes suivants participeront à la
présentation ou à la publication de cet indicateur
:
- Statistique Canada publiera l'indicateur de la
tendance de la qualité de l'air dans le cadre de son rapport
périodique sur tous les indicateurs issus de l'Initiative
des IDDE;
- Statistique Canada établira la pondération
selon la population;
- Le réseau RNSPA d'Environnement Canada
produit déjà les données de surveillance
de la qualité de l'air requises pour cet indicateur;
- Le SCIE a assuré le financement d'un projet
portant sur la vitesse de la transmission des données au
RNSPA, permettant ainsi une mise à jour plus fréquente
de l'indicateur de la qualité de l'air.
Durant les premières phases d'élaboration
de cet indicateur, le Comité d'orientation de l'Initiative
des IDDE a examiné la possibilité d'englober à
la fois les données sur l'ozone troposphérique et
sur les matières particulaires (PM2.5), puisque
la corrélation est également bien établie entre
ces dernières et les problèmes de santé. L'indicateur
a toutefois pour l'instant été limité à
l'ozone, en raison principalement du manque de données sur
les matières particulaires. La situation évolue toutefois
rapidement avec l'amélioration continue du réseau
de surveillance PM2.5, qui devrait sous peu fournir des
séries chronologiques solides.
Les difficultés de regroupement des données
ont également conduit à la conclusion qu'il était
préférable, dans un premier temps, de s'en tenir à
un seul type de polluant. Le simple fait de combiner les concentrations
de deux polluants en un seul indicateur créerait un effet
de masque indésirable. Prenons pour exemple une situation
dans laquelle la concentration de l'un des deux polluants diminue
alors que celle de l'autre augmente dans les mêmes proportions
- l'indicateur ne montrerait alors aucun changement. L'approche
reconnue consiste donc à comparer la concentration de chaque
polluant à des normes sanitaires acceptables afin d'établir
l'indice regroupé. Toutefois, il n'existe pas à l'heure
actuelle de normes sanitaires qui soient crédibles et à
jour en ce qui a trait à l'ozone ou aux matières particulières.
Environnement Canada et Santé Canada
travaillent actuellement à l'élaboration d'un indice
amélioré de la qualité de l'air, fondé
sur les risques pour la santé; on espère que ce processus
permettra d'établir la méthodologie en vue d'un indicateur
fondé sur plus d'un polluant. Plus tard, ce processus mènera
aussi à la mise au point d'un indicateur reliant directement
les effets potentiels sur la santé et l'exposition aux polluants.
La TRNEE propose que Santé Canada et Environnement Canada
poursuivent leurs travaux sur ce nouvel indice de la qualité
de l'air.
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