SNITE Aide
Commentaires
Versions
Page à imprimer
|
![](/web/20061210081344im_/http://www.agr.gc.ca/webassets/img/spacer.gif) |
![](/web/20061210081344im_/http://www.agr.gc.ca/webassets/img/spacer_336699.gif)
Publications
![](/web/20061210081344im_/http://www.agr.gc.ca/webassets/img/spacer_336699.gif)
La santé de nos sols | Index
Sommaire exécutif
D.F. Acton et L.J. Gregorich
Introduction
- Le sol soutient la croissance de la majorité des plantes alimentaires et des plantes à fibres;
il contribue au bien-être de la population et à la stabilité de l'économie.
- Un sol en santé est un élément essentiel d'un environnement sain et le fondement d'une
agriculture durable.
- En agriculture, la santé (ou qualité) du sol représente sa capacité à
soutenir la croissance de cultures sans se dégrader ou nuire autrement à l'environnement.
- L'état de santé des sols agricoles canadiens est illustré par la présentation des
principales constatations de récentes recherches sur :
- la matière organique et la structure du sol
- les processus qui dégradent le sol, dont l'érosion, la salinisation et la contamination chimique
- la contamination des eaux souterraines
- le rôle des pratiques d'utilisation et d'aménagement des terres dans la dégradation,
le maintien ou l'amélioration de la qualité des sols.
Un cadre géographique pour l'évaluation de la qualité du sol
- Selon une comparaison des terres agricoles potentiellement cultivables et effectivement cultivées dans
les Prairies et le sud de l'Ontario, toutes les bonnes terres et une bonne partie des terres marginales sont
déjà en exploitation.
- La santé des sols a été évaluée à grande échelle au moyen de
nouveaux indices de qualité du sol et de susceptibilité au changement.
- Les secteurs menacés par une diminution de la qualité du sol sont les régions arides et
salines des Prairies, et plus particulièrement les champs en jachère d'été, ainsi que
les zones cultivées intensivement (spécialement en rangs) dans le sud de l'Ontario.
- Le travail de conservation est largement employé sur plus de 60 % de l'espace agricole des Prairies et
plus de 40 % de celui du sud de l'Ontario.
- La qualité du sol est limitée à la fois par les conditions du sol et du paysage et les
pratiques d'utilisation et d'aménagement des terres sur 2,4 % des terres agricoles des Prairies et 7,3 %
de celles du sud de l'Ontario.
Réseau de lieux témoins (sites repères)
- En 1989, on a établi 23 lieux témoins dans l'ensemble du Canada pour surveiller la qualité
du sol dans des systèmes agricoles et des milieux représentatifs.
- On mesure régulièrement les propriétés pédologiques pour déterminer
les effets des pratiques d'utilisation et d'aménagement des terres.
- En 1995, on aura recueilli des ensembles de données de référence pour tous les sites; on a
entrepris de prélever une nouvelle série d'échantillons, ce qui a permis une première
évaluation des effets de la dégradation du sol.
Matière organique du sol
- Sur des sols non érodés, on a mesuré que la perte de matière organique
atteignait 15 à 30 % depuis leur mise en culture initiale (comparativement aux estimations antérieures
de 50 à 70 %).
- Les pertes surviennent surtout durant les 10 premières années; en
l'absence d'érosion, la concentration diminue rapidement à environ 80 %
de la teneur initiale et se stabilise; en cas d'érosion, elle peut chuter beaucoup plus
rapidement et, même après 70 ans, ne pas se stabiliser.
- On a maintenu ou augmenté les concentrations dans certaines terres agricoles
canadiennes en adoptant des pratiques de conservation qui réduisent
l'érosion et accroissent l'apport de matière organique.
Structure du sol
- La dégradation structurale menace les sols à la texture fine, humides,
pauvres en matière organique et érodés.
- Le compactage du sol est un grave problème dans toutes les régions
agricoles sauf les Prairies, où le sol présente naturellement une bonne structure.
- L'enrichissement du sol en matière organique et la réduction de
l'érosion contribuent à en améliorer la structure; les pratiques
bénéfiques comprennent le travail de conservation, la gestion des
résidus, les rotations culturales étendues avec cultures fourragères
et les pratiques antiérosives.
Érosion
- Sur 20 % du territoire agricole canadien, le risque inhérent (sol nu)
d'érosion hydrique est élevé à aigu (spécialement
dans les endroits où la culture en rangs est pratiquée intensivement); le recours
aux pratiques de conservation a fait diminuer le risque global d'érosion hydrique
au Canada d'au moins 11 % depuis 1981, mais sous les pratiques culturales de l991, le
risque s'élève à 16 % des terres cultivées en Ontario et 5
% dans les Prairies.
- Le risque inhérent (sol nu) d'érosion éolienne est
élevé à aigu sur 36 % de la superficie des Prairies, mais sous les
pratiques culturales de l991, le risque est moins de 5 % des terres cultivées en
Ontario et dans les Prairies; le risque global d'érosion éolienne au Canada
a diminué d'au moins 7 % depuis 1981 grâce à la modification des
pratiques culturales et des régimes de labour.
- Les pratiques suivantes combattent l'érosion : travail de conservation, gestion des
résidus, extension des rotations culturales, contre-ensemencement, couvertures
végétales hivernales, brise-vent, cultures en bandes alternantes, cultures en
courbes de niveaux et restructuration du paysage (aménagement de terrasses, de
dérivations et de voies d'eau gazonnées).
Salinisation
- 62 % des terres agricoles des Prairies sont salines sur moins de 1 % de leur superficie; 36 % sont
salines sur 1 à 15 % de leur étendue, et 2 % sur plus de 15 %.
- Sous les pratiques de gestion en vigueur en 1991, 66 % des terres agricoles des Prairies courent un
faible risque de salinisation; 27 % courent un risque modéré, et 7 % un risque élevé.
- Le risque de salinisation a diminué de 19 % au Manitoba depuis 1981, probablement grâce aux
pratiques de conservation (conversion à une couverture végétale permanente et extension
des rotations culturales).
Contamination du sol
- La contamination par les pesticides n'est pas un problème sérieux; les
quelques cas localisés sont causés par un épandage
effectué au cours de la saison de croissance précédente ou avant
l'interdiction de certains pesticides persistants dans les années 1970.
- Les contaminants organiques non anti-parasitaires qu'on détecte à
l'occasion se décomposent facilement et ne semblent pas représenter une
menace.
- Les métaux lourds sont les contaminants les plus préoccupants, en raison
de leur persistance et du risque qu'ils pénètrent la chaîne alimentaire
humaine; on doit en limiter les concentrations.
- L'épandage sur le sol est une bonne méthode de gestion des boues
d'épuration, en autant qu'on respecte les normes concernant les teneurs en
métaux lourds; on examine actuellement la nécessité
d'établir des normes pour les produits chimiques organiques.
Produits agrochimiques dans les eaux souterraines
- La pénétration des nitrates dans les eaux souterraines est un
problème généralisé au Canada; les taux sont
généralement inférieurs aux concentrations maximales acceptables,
mais ils sont susceptibles de les dépasser dans les secteurs soumis à une
activité agricole intensive, notamment le sud littoral de la Colombie-Britannique,
les Maritimes et les secteurs où l'on a recours massivement à la fumure et
à l'irrigation.
- Les concentrations de pesticides dans les eaux souterraines sont presque toujours
inférieures aux concentrations maximales acceptables, surtout grâce à
l'emploi de pesticides moins persistants et plus spécifiques que par le
passé.
- La présence de bactéries dans les eaux souterraines résulte en
général de l'épandage de lisier liquide; leur présence dans
les puits est causée généralement par des fuites ponctuelles (ex.
les tas de fumier).
- On peut réduire le lessivage des produits agrochimiques en adaptant les apports
d'engrais aux besoins des cultures, en réglementant les doses, en raffinant les
méthodes d'épandage des produits agrochimiques et d'irrigation et en
adoptant des méthodes de lutte antiparasitaire intégrée.
Sommaire
- Au Canada, certains sols agricoles voient leur état de santé
s'améliorer et deviennent moins susceptibles à l'érosion et aux
autres agents négatifs, surtout grâce à la popularité croissante,
depuis 10 ans, des méthodes agricoles de conservation.
- Il s'agit là d'une faible tendance, qui ne s'applique pas à tous les sols.
- Le choix de pratiques appropriées d'utilisation et d'aménagement des
terres est essentiel au maintien et à l'amélioration de la santé des
sols agricoles.
- Pour faire de l'agriculture durable une réalité concrète, les
autorités gouvernementales doivent adopter de nouvelles politiques sur la
conservation des sols, reposant sur le principe selon lequel les écosystèmes
agricoles font partie d'un environnement plus global.
- Il est préférable de concevoir les programmes de gestion des sols au
niveau de la ferme, en intégrant les pratiques de gestion aux besoins particuliers et
locaux du sol.
|