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Maladies/infections transmises par transfusion


Virus de l'immunodéficience humaine

L'infection par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) et le syndrome d'immunodéficience acquis (sida) causé par le VIH constituent d'importants problèmes de santé publique au Canada. On a estimé qu'à la fin de 1999, environ 49 800 personnes étaient porteurs du VIH et que 4 190 étaient nouvellement infectées (au cours de l'année 1999). On a signalé 16 913 cas de sida entre 1981 et 19991. L'infection par le VIH cause une vaste gamme de maladies et son évolution clinique varie beaucoup, allant de symptômes grippaux bénins au sida, syndrome potentiellement mortel qui constitue le dernier stade de l'infection par le VIH.

Le VIH est transmis par les contacts sexuels, le partage d'aiguilles ou de seringues contaminées par le VIH, les transfusions de constituants sanguins et l'exposition nosocomiale à du sang ou à des liquides organiques contaminés par le VIH. Il peut également être transmis de façon verticale de la mère à l'enfant.

En 1985, on a instauré au Canada un test sérologique de dépistage des anticorps anti-VIH visant les donneurs de sang. Depuis ce temps, le risque de transmission du VIH par transfusion sanguine a chuté, passant de 1 pour 16 000 dons en 1985 à 1 pour plus d'un million de dons actuellement2,3. Parmi les facteurs qui peuvent contribuer à la transmission du VIH par transfusion sanguine, notons la période de latence sérologique (courte période virémique durant laquelle le donneur, à un stade très précoce de l'infection par le VIH, obtient souvent un résultat négatif à un test de sélection des donneurs), les porteurs chroniques du VIH qui ne présentent pas d'anticorps anti-VIH, les infections par un mutant du VIH et les erreurs de laboratoire. La principale source des infections par transfusion sanguine demeure toutefois le sang recueilli durant la période de latence sérologique du donneur. Les techniques de laboratoire telles que le test de dépistage de l'antigène p24 contre le VIH-1 et le test d'acide nucléique pour le VIH (TAN-VIH) ont considérablement réduit la période de latence sérologique. Cette période, qui était de 42 jours dans les années 80, alors qu'on avait recours au titrage des anticorps, n'est plus que de 16 jours avec le test de dépistage de l'antigène p24 contre le VIH-1 et de 13 jours avec le TAN-VIH3. Le risque de transmission du VIH par transfusion sanguine était estimé à 1 pour 752 000 dons entre 1987 et 19964. Or, il est maintenant estimé à 1 pour 1,3 million de dons avec le test de dépistage de l'antigène p24 contre le VIH-1 et à 1 pour 1,6 million de dons avec le TAN-VIH dans un mélange de 24 échantillons3.

Virus T-lymphotrope humain type I et type II

Les infections par les virus T-lymphotropes humains de type I et II (HTLV-I et HTLV-II) sont associées à la leucémie à cellules T de l'adulte, aux lymphomes et à la paraparésie spastique tropicale. Cependant, la plupart des infections par le HTLV-I ou le HTLV-II sont asymptomatiques; seulement 5 % des personnes infectées développent des signes cliniques importants. L'infection par le HTLV-I est relativement courante dans certaines régions géographiques (p. ex., Japon et Caraïbes), tandis que l'infection par le HTLV-II est prévalente dans certains segments de la population (p. ex., autochtones d'Amérique du Nord et utilisateurs de drogues injectables).

Les virus sont en grande partie transmis par les contacts sexuels avec une personne infectée. La transmission verticale de la mère à l'enfant se produit principalement lors de l'allaitement. Les virus peuvent également être transmis par les transfusions de constituants du sang et de dérivés plasmatiques. Le risque d'infection par le HTLV-I ou le HTLV-II à la suite d'une transfusion a chuté depuis l'instauration des tests sérologiques de dépistage des anticorps contre HTLV-I et HTLV-II en 19885. Au Canada, le risque de transmission du HTLV-I ou du HTLV-II par transfusion sanguine a été évalué à 1 pour 1 316 000 unités de sang entre 1987 et 19964.

Hépatite A

Causée par le virus de l'hépatite A (VHA), l'hépatite A est une importante maladie infectieuse qui peut être prévenue par la vaccination au Canada. En 1997, 1 904 cas d'hépatite A ont été signalés à Santé Canada6. Le VHA est principalement transmis par voie orofécale, soit par les contacts intimes, soit par la consommation d'aliments ou d'eau contaminés. Les éclosions d'hépatite A sont étroitement liées à la consommation d'eau contaminée par le VHA. Les contacts familiaux ou sexuels avec une personne infectée et les voyages dans les pays où l'hépatite A est endémique augmentent le risque de contracter la maladie.

Parmi les cas d'infection, environ 70 % des adultes et 30 % des jeunes enfants présentent des symptômes cliniques tels que la fièvre, un malaise et la jaunisse. Le stade aigu de la maladie dure habituellement plusieurs semaines et il n'existe pas de porteur chronique du VHA. Au Canada, on recommande le vaccin contre l'hépatite A aux personnes à risque accru7.

La transmission du VHA par transfusion sanguine n'a pas encore été démontrée; cependant, le VHA peut être transmis par l'injection de produits sanguins à des hémophiles8. Comme on utilise des mélanges de plasma venant de donneurs multiples pour préparer les produits sanguins, et comme les solvants-détergents servant à l'inactivation virale ne sont pas efficaces contre le VHA, le risque de transmission du VHA par les produits sanguins, aussi faible soit-il, existe tout de même. Actuellement, les unités de sang ne sont pas systématiquement soumises à des tests de dépistage des anticorps anti-VHA. On a proposé que les receveurs de facteurs de coagulation soient préalablement vaccinés contre le VHA pour prévenir la transmission de l'hépatite A par les transfusions sanguines9.

Hépatite B

Causée par le virus de l'hépatite B (VHB), l'hépatite B est également une importante maladie infectieuse qui peut être prévenue par la vaccination au Canada. En 1997, 1 043 cas d'hépatite B ont été signalés à Santé Canada6. L'infection aiguë par le VHB est souvent asymptomatique chez les nourrissons et les jeunes enfants (90 %); cependant, environ 40 % des adultes présentent des symptômes cliniques tels que la perte d'appétit, des nausées et des vomissements, des douleurs à l'estomac, la fatigue et la jaunisse. Le risque d'infection chronique subséquente par le VHB diminue avec l'âge. Environ 90 % des nourrissons et 1 % à 5 % des adultes développent une infection chronique par le VHB, associée à la cirrhose et aux hépatomes. La prévalence de l'infection chronique par le VHB, mesurée par un test de dépistage de l'antigène de surface de l'hépatite B (HBsAg), est estimée à 0,5 % à 1 % dans la population canadienne.

Le VHB est transmis par voie cutanée, plus précisément par l'utilisation de drogues injectables, l'exposition à du sang ou des liquides organiques contaminés, et les relations hétérosexuelles ou homosexuelles entre hommes. Le VHB est également transmis de façon verticale, de la mère à l'enfant, et horizontale, entre les membres d'un même ménage. Au Canada, l'utilisation de drogues injectables et les pratiques hétérosexuelles à risque constituent les principaux facteurs influant sur la transmission du VHB10. L'infection par le VHB peut être prévenue par les programmes de vaccination, qui sont largement accessibles aux nourrissons et aux préadolescents7.

Le risque de transmission du VHB par transfusion sanguine est faible en raison du test sérologique de dépistage de l'HBsAg auquel doivent se soumettre les donneurs. On croit que le risque, estimé à 1 pour 89 000 dons, découle principalement des dons recueillis durant la période de latence sérologique4. Au cours des dernières années, on a observé l'émergence de mutants du VHB qui échappent à la réponse immune, et leurs répercussions possibles sur la sûreté du sang sont devenues une priorité de recherche. Les virus mutants qui échappent à l'HBsAg peuvent ne pas être détectés par les tests que subissent actuellement les donneurs de sang, et le vaccin systématique contre le VHB peut ne pas être efficace contre l'infection produite par les mutants. Ces pathogènes présentent donc une menace pour la sûreté des transfusions sanguines11.

Hépatite C

Causée par le virus de l'hépatite C (VHC), l'hépatite C est reconnue comme une maladie infectieuse de plus en plus importante au Canada. On estime qu'elle touche environ 0,8 % de la population canadienne. Environ 90 % des personnes infectées par le VHC présentent peu ou pas de symptômes. Cependant, environ 80 % des cas d'infection aiguë deviennent chroniques, et près de la moitié des cas chroniques finissent par développer une cirrhose ou un hépatome au bout de quelques décennies.

Le VHC est transmis de différentes façons, notamment l'injection de drogues, l'exposition nosocomiale à du sang ou à des liquides organiques contaminés, les transfusions sanguines, les relations sexuelles, et de la mère à l'enfant. Au Canada, le VHC est principalement transmis par le partage d'aiguilles entre utilisateurs de drogues injectables10. À l'heure actuelle, il n'existe aucun vaccin contre le VHC. La prévention de l'infection par le VHC dépend donc des initiatives d'éducation et des programmes de santé publique visant à réduire les comportements à risque élevé tels que l'utilisation de drogues injectables et le partage d'aiguilles.

Le risque de transmission du VHC par transfusion sanguine a été considérablement réduit à la suite de l'instauration du test sérologique de dépistage du VHC chez les donneurs de sang en 1990. Entre 1987 et 1996, on a évalué le risque à 1 pour 225 000 dons selon un modèle de la période de latence sérologique4. La période de latence associée au test d'amplification de l'acide nucléique du VHC est plus courte que celle associée au test de dépistage des anticorps anti-VHC. Au Canada, depuis qu'on a commencé à utiliser le test d'amplification de l'acide nucléique du VHC sur des mélanges de 24 échantillons (1999), on a réduit davantage le risque de transmission du VHC par transfusion sanguine12.

Hépatite E

L'hépatite E consiste en une infection aiguë causée par le virus de l'hépatite E (VHE). Elle est endémique dans certaines parties de l'Asie et de l'Afrique. La plupart des cas signalés au Canada sont des personnes qui ont voyagé dans une région endémique. Le tableau clinique de l'hépatite E est semblable à celui de l'hépatite A. Il n'existe pas de porteur chronique du VHE. L'infection est généralement subclinique ou elle entraîne rarement des symptômes importants, sauf chez les femmes enceintes, qui sont exposées à des complications graves et même à la mort. Le VHE est principalement transmis par voie orofécale, soit directement par les contacts intimes, soit indirectement par la consommation d'eau ou d'aliments contaminés. Les éclosions d'hépatite E sont souvent dues à la consommation d'eau contaminée par le VHE.

Bien que la transmission du VHE par transfusion sanguine n'ait pas encore été démontrée en Amérique du Nord, il est possible que le virus soit transmis par cette voie dans les régions où l'hépatite E est endémique13. Si un tel risque existe au Canada, il est très faible, étant donné la brièveté de la période virémique et l'absence de porteurs chroniques du VHE. À l'heure actuelle, les unités de sang ne sont pas soumises à des tests de dépistage des marqueurs sérologiques de l'infection par le VHE. On a recours à des solvants-détergents et à des techniques de chauffage pour réduire la quantité de VHE dans les mélanges de plasma. Cependant, ces méthodes d'inactivation virale n'éliminent pas entièrement le VHE présent dans le plasma.

Virus de l'hépatite G

L'infection aiguë par le virus de l'hépatite G (VHG ou GBV-C) est principalement asymptomatique. Le virus peut également causer une infection ou une virémie chronique; il n'est toutefois pas considéré comme l'agent causal de quelque forme d'hépatite14. La co-infection avec le VHB ou le VHC est courante, mais il semble qu'elle n'influe pas sur l'évolution clinique ni la sévérité de l'infection par le VHB ou le VHC.

Le VHG est principalement transmis par les transfusions sanguines, mais il peut également se propager par les greffes d'organes, les hémodialyses, les relations homosexuelles et bisexuelles et l'utilisation de drogues injectables. Le VHG peut également être transmis de façon verticale de la mère au foetus. La prévalence de l'infection par le VHG, mesurée par le test de dépistage de l'ARN du VHG, est d'environ 1,1 % chez les donneurs de sang canadiens15. À l'heure actuelle, il n'existe pas de méthode approuvée pour dépister les marqueurs sérologiques de l'infection par le VHG chez les donneurs de sang.

Cytomégalovirus

L'infection par le cytomégalovirus (CMV) est courante et elle dure souvent toute la vie. La prévalence des anticorps anti-CMV augmente avec l'âge. Environ 50 % à 80 % de la population adulte est infectée par le virus. L'infection aiguë est habituellement asymptomatique, particulièrement chez les personnes immunocompétentes. Cependant, l'infection par le CMV peut entraîner des symptômes graves chez les personnes immunodéprimées, notamment les receveurs de greffes de moelle osseuse ou d'organes pleins, les personnes infectées par le VIH, les cancéreux, les enfants prématurés et les femmes enceintes.

Le CMV peut se transmettre lors de contacts sexuels avec une personne infectée. Il peut également être transmis de la mère à l'enfant in utero ainsi que par les sécrétions cervicales à la naissance et durant l'allaitement. En outre, le CMV peut être transmis par les transfusions sanguines et les greffes de la moelle osseuse et d'organes.

La proportion de donneurs de sang qui présentent des anticorps anti-CMV se situe entre 35 % et 50 %. La prévention de la transmission du CMV par transfusion sanguine aux receveurs à risque élevé est d'une grande importance. On a rapporté que la déleucocytation avant entreposage des constituants du sang peut s'avérer aussi efficace que l'utilisation de constituants séronégatifs pour le CMV16. Au Canada, des constituants sanguins séronégatifs sont offerts aux receveurs à risque élevé. En outre, on a mis en oeuvre en 1999 un programme universel de déleucocytation des constituants cellulaires du sang17.

Virus Epstein-Barr

L'infection par le virus Epstein-Barr (VEB) est courante dans l'ensemble de la population. Elle est habituellement asymptomatique chez les enfants, mais elle cause souvent des symptômes cliniques tels que la fièvre et des maux de gorge chez les adultes. Le VEB peut mener à la formation d'une tumeur de Burkitt, d'un carcinome du nasopharynx ou d'un lymphome malin à cellules B chez les personnes immunodéprimées.

Le VEB, principalement transmis d'une personne à l'autre par la salive, peut également être transmis par une transfusion sanguine. Jusqu'à 90 % des donneurs de sang présentent des anticorps anti-VEB; il serait donc peu pratique de recourir à des tests sérologiques pour repérer et éliminer toutes les unités de sang séropositives pour le VEB. La déleucocytation pourrait toutefois constituer une méthode efficace pour réduire la transmission du VEB par transfusion sanguine17.

Parvovirus humain B19

On a identifié le parvovirus humain B19 (HPV-B19) comme l'agent causal de la cinquième maladie. L'infection par le HPV-B19 est courante et, dans la plupart des cas, elle est asymptomatique ou elle cause de légers symptômes comme la fièvre. Cependant, des complications graves peuvent se produire chez certaines personnes à risque élevé. L'infection par le HPV-B19 durant la grossesse peut entraîner l'anémie ou la mort du foetus. Elle peut également causer une crise aplastique transitoire chez les patients immunodéprimés qui présentent une anémie hémolytique et une insuffisance médullaire chronique.

Le HPV-B19 est transmis par les sécrétions des voies respiratoires et de façon verticale de la mère au foetus. Le virus a été transmis à des hémophiles par l'injection de facteurs de coagulation (facteur VIII et facteur IX)18. Très peu de donneurs de sang semblent présenter des anticorps anti-HBV-B19. À l'heure actuelle, les unités de sang ne sont pas systématiquement soumises à un test de dépistage des marqueurs sérologiques de l'infection par le HPV-B19, et les méthodes d'inactivation virale ne sont pas efficaces contre le HPV-B1919. Par conséquent, il peut exister un très faible risque de transmission du HPV-B19 par transfusion sanguine, particulièrement par injection de produits sanguins. On a également proposé d'administrer aux personnes à risque élevé des constituants sanguins séronégatifs pour le HPV-B19 afin de prévenir/réduire les complications graves découlant de l'infection par ce virus.

Herpèsvirus humain 6

L'herpèsvirus humain 6 (HHV-6) est considéré comme l'agent causal de la sixième maladie, caractérisée par une fièvre forte et persistante, qui affecte principalement les enfants de 3 mois à 3 ans. La plupart des enfants sont séropositifs pour le HHV-6 à 3 ans. L'infection par le HHV-6 est généralement asymptomatique chez les adultes. Des symptômes importants peuvent toutefois se manifester chez les personnes immunodéprimées, telles que les patients infectés par le VIH et les receveurs de greffes, et ils peuvent entraîner des complications graves. Le virus se propage principalement par les sécrétions de personnes infectées.

Récemment, on a laissé entendre que le HHV-6 pouvait constituer une menace pour la sûreté des transfusions, en raison de la persistance de l'infection et de la forte prévalence du HHV-6 chez les donneurs de sang. Cependant, on ne connaît pas vraiment son importance clinique chez les receveurs de sang. À l'heure actuelle, les unités de sang ne sont pas systématiquement soumises à un test de dépistage des marqueurs sérologiques de l'infection20.

Herpèsvirus humain 8

L'herpèsvirus humain 8 (HHV-8) est un virus récemment découvert. On l'a associé au sarcome de Kaposi, particulièrement chez les personnes immunodéprimées telles que les patients infectés par le VIH. Peu de choses sont connues sur l'épidémiologie et le mode de transmission du virus. Le HHV-8 peut être transmis par les contacts sexuels et intimes, et de façon verticale de la mère au foetus. La transmission du HHV-8 par transfusion sanguine n'a pas encore été démontrée, bien que le virus ait été transmis par des greffes d'organes ou de moelle osseuse21. Les donneurs de sang ne sont pas contraints à subir un test de dépistage en raison de la faible prévalence du virus chez les donneurs et du manque de preuves de sa transmissibilité par transfusion22.

Virus TT

Le virus transmissible par transfusion (VTT) est un autre virus récemment découvert. L'infection par le VTT est courante dans l'ensemble de la population, particulièrement chez les multitransfusés ou les utilisateurs de drogues injectables. Le VTT n'est pas associé à l'hépatite ni à d'autres maladies cliniques23. On estime que la prévalence de ce virus se situe entre 2 % et 60 % chez les donneurs de sang24. Les unités de sang ne sont toutefois pas soumises de façon systématique à un test de dépistage des marqueurs sérologiques de l'infection par le VTT.

Virus SEN

Le virus SEN (VSEN) a été découvert en 1999. Peu de choses sont connues au sujet de son épidémiologie, de son mode de transmission et de sa pathogénicité. La prévalence des anticorps anti-VSEN est plus élevée chez les personnes infectées par le VIH, le VHB ou le VHC que dans le reste de la population. L'infection par le VSEN est principalement asymptomatique, et elle n'est associée à aucune forme d'hépatite. La co-infection avec le VHC n'influe pas sur l'évolution clinique ni sur la sévérité de l'infection par le VHC.

Le VSEN est transmis par les transfusions sanguines et l'utilisation de drogues injectables. Cependant, on ne sait pas si le virus est également transmis par les contacts sexuels ou l'exposition nosocomiale25. La prévalence du VSEN est d'environ 2 % chez les donneurs de sang et d'environ 30 % chez les personnes qui ont reçu du sang séropositif pour le VSEN26. À l'heure actuelle, il n'existe pas de mesures précises pour prévenir la transmission du VSEN par transfusion sanguine.

MCJ et nv-MCJ

La maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ) est une forme d'encéphalopathie spongiforme transmissible (EST) humaine caractérisée par une détérioration mentale, un dysfonctionnement cérébelleux, des mouvements involontaires et des changements psychatriques. La MCJ est plutôt rare, frappant environ 1 personne sur 1 million par année. En 2000, on a signalé à Santé Canada environ 31 cas de MCJ par l'entremise du Système de surveillance de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (SSMCJ) (DIAMSS) - communication personnelle, 2001).

Le risque de transmission de la MCJ par transfusion sanguine n'a pas encore été démontré, mais on ne peut pas l'écarter. La période d'incubation de la maladie est longue, et les études et programmes de surveillance n'existent pas depuis assez longtemps et ne portent pas sur un nombre suffisant de cas pour permettre de conclure que la MCJ est transmise par les tranfusions sanguines27. En outre, la démonstration de la transmissibilité de la MCJ ne peut pas s'appuyer sur les études des dons antérieurs d'un donneur ni de l'évolution de la mortalité attribuable à la MCJ28,29.

On croit que la nouvelle variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (nv-MCJ) est la forme humaine de l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB). Le premier cas a été décrit en 1996. Contrairement à la MCJ, la nv-MCJ affecte principalement les personnes de moins de 50 ans. Elle est vraisemblablement transmise par la consommation de viande de boeuf infecté par l'ESB. Le principal facteur de risque de la nv-MCJ est le lieu de résidence (Royaume-Uni, Irlande et France). On a avancé l'hypothèse que la vMCJ serait davantage transmissible par le sang que la MCJ classique30.

Un cas d'ESB et un cas de vMCJ ont été signalés récemment au Canada.

Au Canada, des mesures préventives ont été prises pour réduire le risque théorique de transmission de la nv-MCJ par transfusion sanguine. De plus, un programme universel de déleucocytation avant entreposage, mis en oeuvre en 1999, pourrait également jouer un rôle important dans la réduction de ce risque théorique.

Pour obtenir de l'information sur l'exclusion des donneurs de sang, prière de se reporter aux sites Web suivants :

Contamination bactérienne

La contamination bactérienne est la complication infectieuse la plus courante et la plus sévère des transfusions. Environ 57 % de toutes les infections transmises par transfusion et 16 % des décès liés à une transfusion sont attribuables à une contamination bactérienne. On estime les proportions d'unités contaminées par des bactéries à 1 sur 38 500 pour les unités de globules rouges, à 1 sur 3 300 pour les unités de plaquettes provenant de donneurs choisis au hasard et à 1 sur 2 000 pour les unités de plaquettes obtenues par aphérèse32. Les constituants du sang peuvent être contaminés par des bactéries durant l'une des nombreuses étapes de préparation, notamment la collecte, le traitement, le mélange et la transfusion. Les sources de contamination sont la bactériémie du donneur, l'exposition aux bactéries sur la peau du donneur par ponction veineuse, et la contamination des sacs et de l'environnement dans les banques de sang et les hôpitaux.

Les bactéries impliquées dans les contaminations associées aux globules rouges sont habituellement des bacilles gram-négatifs tels que Yersinia enterocolitica et Pseudomonas fluorescens. Les bactéries à l'origine des contaminations associées aux plaquettes, quant à elles, appartiennent principalement à des espèces gram-positives telles que Staphylococcus et Streptococcus. L'importance clinique d'une contamination bactérienne par transfusion dépend en grande partie du type de bactérie, de la charge bactérienne et de l'état physique du receveur. Les agents gram-négatifs produisent habituellement des endotoxines et ils causent des réactions graves, tandis que les agents gram-positifs entraînent souvent des réactions mineures. La charge bactérienne varie selon le temps d'entreposage. Les unités de plaquettes entreposées plus de 3 jours et les unités de globules rouges entreposées plus de 21 jours sont fortement associées à un risque accru de contamination bactérienne. En outre, l'âge et les affections sous-jacentes des receveurs peuvent grandement influer sur la sévérité de la contamination bactérienne.

Des mesures ont été prises pour prévenir et réduire la contamination bactérienne et les réactions aux transfusions qui en découlent. Au Canada, les donneurs de sang font l'objet d'une sélection serrée; ils doivent répondre à des questions concernant les infections bactériennes. Les points de ponction sur la peau des donneurs sont préparés avec soin à l'aide d'une méthode améliorée de désinfection33. Toutes les unités de globules rouges et de plaquettes font l'objet d'une déleucocytation visant à éliminer davantage de bactéries des constituants du sang17. Comme on ne peut pas éliminer toutes les bactéries des constituants du sang, il est important de reconnaître les symptômes cliniques précoces associés à la contamination bactérienne afin de réduire les taux de morbidité et de mortalité. Un système de surveillance joue un rôle important dans le suivi des tendances et dans l'élaboration et l'évaluation des mesures visant à prévenir la contamination bactérienne.

Pour obtenir de l'information sur l'exclusion des donneurs de sang, prière de se reporter aux sites Web suivants :

Syphilis

L'infection par Treponema pallidum, l'agent de la syphilis, peut être classée en différents stades cliniques selon le pouvoir infectant et la progression de la maladie, à savoir : primaire, secondaire, latente précoce, latente tardive et tertiaire. La syphilis primaire est caractérisée par un ulcère génital indolore; environ le tiers des cas de syphilis primaire non traités se transforment en syphilis secondaire. À ce stade, une éruption maculopapuleuse symétrique apparaît sur la paume des mains et la plante des pieds; environ le tiers des cas de syphilis secondaire non traités se transforment en infection latente. En général, la syphilis latente est asymptomatique. Le tiers des cas latents non traités se transforment en syphilis tertiaire. À ce stade, le coeur et le système nerveux central (SNC) sont habituellement touchés. Parmi les manifestations possibles, notons les troubles cardiovasculaires et neuropsychiatriques et la cécité. L'infection durant la grossesse peut causer un avortement spontané, la naissance d'un enfant mort-né ou prématuré et la syphilis congénitale. En outre, la syphilis augmente le risque de devenir infecté par le VIH et la syphilis tertiaire chez les personnes infectées par le VIH est difficile à traiter.

La syphilis est principalement transmise par les contacts sexuels avec une personne infectée qui est au stade primaire, secondaire ou latent précoce de la maladie. T. pallidum peut également être transmis de la mère au foetus et d'un donneur infecté à un receveur par du sang non testé ou une transfusion directe.

La transmission de la syphilis par transfusion est très rare depuis qu'on a instauré le test sérologique de dépistage des anticorps dirigés contre T. pallidum, premier test de dépistage des marqueurs d'une maladie infectieuse administré aux donneurs de sang. Au Canada, le risque de transmission de la syphilis par transfusion a été estimé à 6 pour 1 million de dons entre 1990 et 19964. À l'heure actuelle, toutes les unités de sang sont soumises à un test de dépistage des marqueurs sérologiques de la syphilis.

Paludisme

Le paludisme est une maladie infectieuse parasitaire importante partout dans le monde. On estime qu'entre 300 et 500 millions de personnes sont infectées et que plus d'un million meurent des suites de la maladie chaque année. Le paludisme est endémique dans les régions tropicales et subtropicales (Amérique centrale, Amérique du Sud, Afrique et Asie du Sud-Est). De 1990 à 1997, on a signalé entre 400 et 1 000 cas de paludisme chaque année au Canada. La plupart de ces cas étaient associés à un voyage dans des régions où le paludisme est endémique6. Le paludisme humain est causé par quatre espèces de Plasmodium, à savoir P. falciparum, P. vivax, P. ovale et P. malariae. Le paludisme causé par P. falciparum entraîne souvent des complications graves et parfois même la mort. Cependant, les autres espèces de Plasmodium causent habituellement des symptômes qui ne sont pas potentiellement mortels.

Les parasites sont transmis à l'humain par la piqûre d'un moustique femelle infecté (Anopheles). Les parasites peuvent également être transmis de la mère au foetus ou d'un donneur asymptomatique à un receveur. Le paludisme transfusionnel est rare, mais il demeure une complication grave potentielle pour les receveurs de sang. Trois cas de paludisme transfusionnel ont été signalés au Canada. La politique d'exclusion de donneurs potentiels demeure la méthode la plus efficace pour prévenir et réduire le paludisme transfusionnel au Canada.

Pour obtenir de l'information sur l'exclusion des donneurs de sang, prière de se reporter aux sites Web suivants :

Maladie de Chagas

La maladie de Chagas, causée par un parasite protozoaire appelé Trypanosoma cruzi, est une maladie infectieuse de plus en plus importante en Amérique centrale, en Amérique du Sud et dans certaines régions du Mexique. Le nombre de personnes infectées est estimé entre 16 et 18 millions. En outre, une centaine de millions d'autres personnes présentent un risque d'être infectées par T. cruzi. La maladie de Chagas n'est pas endémique au Canada. Comme il ne s'agit pas d'une maladie à déclaration obligatoire à l'échelle nationale, son incidence dans la population canadienne n'est pas connue.

Dans la plupart des cas, l'infection aiguë par T. cruzi est peu importante et elle est spontanément résolutive. Il est toutefois possible qu'une infection chronique asymptomatique persiste durant toute la vie. Cette infection est caractérisée par la présence détectable d'anticorps dirigés contre T. cruzi. Environ 36 % des personnes atteintes d'une infection aiguë présentent des signes cliniques qui entraînent des complications cardiaques (27 %), intestinales (6 %) et nerveuses périphériques (3 %) au bout d'une ou deux décennies35. T. cruzi est transmis d'un vecteur infecté à l'humain par les excréments déposés sur la peau au moment de la piqûre. L'agent peut également être transmis de façon verticale de la mère à l'enfant ainsi que par les transfusions sanguines et les greffes d'organes.

Dans les régions où la maladie de Chagas est endémique, on signale des cas de transmission par transfusion depuis près de 40 ans. Cependant, au cours des dernières années, plusieurs cas de transmission par transfusion ont également été signalés aux États-Unis et au Canada. Le risque d'une telle transmission est très faible et dépend de plusieurs facteurs, notamment la prévalence de parasitémie asymptomatique chez les donneurs de sang et l'état immunologique des receveurs. Les donneurs qui sont nés dans une région où la maladie est endémique ou qui y ont vécu durant plus d'un an risquent davantage de présenter des anticorps contre T. cruzi. En Amérique du Nord, la majorité des cas de maladie de Chagas transmise par transfusion présentaient un déficit immunitaire36. Les méthodes de dépistage, comme les interrogatoires sur les antécédents de voyage et les tests de détection des marqueurs sérologiques, ne sont ni assez sensibles ni assez spécifiques pour repérer efficacement les donneurs de sang asymptomatiques. La déleucocytation peut réduire le risque de transmission de la maladie de Chagas par transfusion au Canada.

Toxoplasmose

La toxoplasmose est une zoonose causée par Toxoplasma gondii. Ce parasite, hébergé par les chats et les chiens, existe sous trois formes : trophozoïtes, kystes et oocystes. Le taux d'incidence annuel de la toxoplasmose est estimé entre 1 et 5 %, ce qui fait qu'environ 500 millions de personnes sont infectées à l'échelle mondiale37. L'infection aiguë est asymptomatique ou elle entraîne des symptômes bénins (p. ex., malaise, fièvre, éruption cutanée). Cependant, des complications graves, telles que la méningo-encéphalite et la myocardite, peuvent se manifester chez les personnes immunodéprimées et entraîner des déficiences ou la mort. La séroprévalence des anticorps contre T. gondii augmente avec l'âge. Elle varie de 8 % à 60 % selon la région géographique.

T. gondii est transmis de plusieurs façons : ingestion d'oocystes T. gondii, consommation de porc ou de boeuf contaminé insuffisamment cuit, contamination directe de plaies ouvertes et transmission verticale de la mère à l'enfant. On a également signalé que l'agent avait été transmis par transfusion sanguine et greffe d'organe38. Cependant, le risque de transmission de T. gondii par transfusion sanguine est très faible, et il ne semble pas nécessaire de soumettre les donneurs de sang à des tests de dépistage des anticorps contre T. gondii. Certains ont proposé de transfuser aux personnes plus vulnérables à la toxoplasmose, telles que les personnes immunodéprimées et les femmes enceintes, des constituants de sang sans anticorps contre T. gondii. Le programme universel de déleucocytation actuellement en vigueur au Canada pourrait aider à réduire le risque de transmettre la toxoplasmose par transfusion.

Leishmaniose

Causée par Leishmania donovani, la leishmaniose touche environ 12 millions de personnes des régions tropicales et subtropicales. L'infection aiguë est souvent subclinique, mais l'infection chronique peut entraîner l'anémie et la lymphadénopathie.

Principalement transmis par les piqûres d'un vecteur infecté, le phlébotome, L. donovani est également transmissible par transfusion. Il peut causer la maladie clinique chez les nouveau-nés et les receveurs immunodéprimés37. Aucun cas de leishmaniose transmise par transfusion n'a encore été signalé au Canada ou aux États-Unis38. Il n'est pas recommandé de soumettre systématiquement les donneurs de sang à un test de dépistage des anticorps dirigés contre L. donovani en raison du risque peu élevé.

Maladie de Lyme

Causée par Borrelia burgdorferi, la maladie de Lyme est une zoonose émergente transmise par des tiques. Elle est endémique dans les régions du Nord-Est et des Grands Lacs des États-Unis. La maladie est caractérisée par une éruption particulière (érythème migrateur) au stade précoce. Cependant, au stade avancé, la maladie touche des systèmes organiques importants, notamment l'appareil locomoteur, le système nerveux et l'appareil cardiovasculaire.

B. burgdorferi est transmis par un vecteur, à savoir la tique Ixodes scapularis, observée en Ontario39. Bien que la maladie de Lyme ne soit pas à déclaration obligatoire à l'échelle nationale au Canada, le ministère de la Santé de l'Ontario a recensé 205 cas entre 1984 et 1994, dont 105 ont été transmis par le vecteur en Ontario40.

La maladie de Lyme pourrait présenter une menace pour la sûreté des transfusions sanguines. La littérature ne fait état d'aucun cas de maladie de Lyme découlant d'une transfusion, bien qu'il existe un risque pratique de transmission de B. burgdorferi par transfusion. S'il est possible de contracter la maladie de Lyme par une transfusion, le risque est très faible. Les donneurs de sang ne sont pas systématiquement soumis à un test de dépistage des anticorps contre B. burgdorferi. La stratégie de prévention la plus efficace au Canada est la vaccination contre B. burgdorferi 41.

Babésiose

Causée par Babesia microti, la babésiose est une maladie zoonotique endémique dans les régions côtières des États du Massachusetts et de New York. La plupart des cas de babésiose sont signalés entre mai et août. Chez les personnes immunocompétentes, l'infection aiguë est subclinique ou entraîne des symptômes bénins non spécifiques tels que la fièvre et des céphalées. Cependant, la maladie peut être plus sévère chez les nourrissons et les personnes âgées, splénectomisées ou immunodéprimées.

En général, B. microti est transmis aux humains par les piqûres d'une tique, Ixodes scapularis; cependant, il peut également être transmis lors d'une transfusion sanguine par un donneur asymptomatique et parasitémique. Environ 25 cas de babésiose découlant d'une transfusion, dont un récent en Ontario, ont été signalés en Amérique du Nord depuis 198042.

Le risque de transmission de B. microti par transfusion est très faible. Il varie selon la région géographique, étant plus élevé dans les régions où la maladie est endémique que dans les régions où elle ne l'est pas. La majorité des 25 cas signalés présentaient un déficit immunitaire. À l'heure actuelle, il n'existe pas de méthode efficace de dépistage et de sélection des donneurs. Comme le risque de babésiose est très faible au Canada, on ne demande pas systématiquement aux donneurs de sang s'ils ont voyagé dans une région où la maladie est endémique ni s'ils ont des antécédents de piqûres de tiques. On ne vérifie pas non plus systématiquement si les unités de sang sont contaminées par B. microti.

Fièvre pourprée des montagnes Rocheuses

La fièvre pourprée des montagnes Rocheuses (FPMR) est une maladie sévère transmise par des tiques et causée par Rickettsia rickettsii. La maladie est endémique dans la majeure partie des États-Unis, particulièrement dans les États du Sud-Est et du Centre-Sud. Bien que la FPMR ait été signalée au Canada, il est impossible de connaître son incidence au pays, car il ne s'agit pas d'une maladie à déclaration obligatoire à l'échelle nationale. La FPMR est caractérisée par l'apparition soudaine d'une fièvre modérée ou forte qui persiste habituellement 2-3 semaines si elle n'est pas traitée. Parmi les autres symptômes typiques, notons les céphalées, la myalgie et les éruptions pétéchiales. La FPMR précoce peut être confondue avec la méningite. Le diagnostic de la FPMR est confirmé par un test sérologique de dépistage des antigènes. Des complications graves telles qu'un oedème cérébral et un oedème pulmonaire lésionnel peuvent se produire. Le taux de mortalité peut s'élever jusqu'à 20 %à 30 % chez les cas non traités et jusqu'à 3 % à 4 % chez les cas traités.

La FPMR est principalement transmise par les piqûres de tiques infectées. La tique américaine du chien dans l'Est et la tique d'Anderson dans l'Ouest sont les principaux vecteurs de transmission de R. rickettsii. Cet agent est également transmis par les transfusions sanguines43. Cependant, aucun cas de FPMR transmise par transfusion n'a encore été signalé au Canada. À l'heure actuelle, on n'a recours ni à des interrogatoires ni à des tests pour dépister les marqueurs sérologiques de R. rickettsii chez les donneurs de sang.

Ehrlichiose

L'ehrlichiose humaine est considérée comme une maladie infectieuse émergente transmise par des tiques depuis 1986. Il existe trois formes d'ehrlichiose : l'ehrlichiose monocytique humaine (EMH), causée par Ehrlichia chaffeensis; l'ehrlichiose granulocytique humaine (EGH), causée par E. phagocytophila; et une ehrlichiose humaine non définie, causée par E. ewingii. Comme l'ehrlichiose n'est pas une maladie à déclaration obligatoire à l'échelle nationale, son incidence au Canada demeure en grande partie inconnue. Aux États-Unis, les taux d'incidence de l'EMH les plus élevés ont été observés dans les régions du Sud et du Centre-Sud, tandis que les taux d'incidence de l'EGH les plus élevés ont été signalés dans les régions du Nord-Est et du Midwest.

Les symptômes cliniques associés à la fois à l'EMH et à l'EGH comprennent la fièvre, les céphalées, la myalgie et les éruptions cutanées. Bien que la plupart des cas d'ehrlichiose soient bénins, des complications telles que le syndrome de détresse respiratoire et l'insuffisance rénale se manifestent chez 10 % à 20 % des patients. Le taux de mortalité peut s'élever jusqu'à 5 % dans les cas d'EMH et jusqu'à 10 % dans les cas d'EGH44.

Les agents sont principalement transmis par les piqûres de tiques infectées. En outre, l'ehrlichiose, surtout l'EGH, peut être transmise par un donneur asymptomatique lors d'une transfusion sanguine. Cependant, ce mode de transmission n'a pas encore pu être démontré en raison du manque de connaissances et de renseignements concernant l'ehrlichiose. À l'heure actuelle, il n'existe pas d'interrogatoire ni de test sérologique efficace qui permette de repérer les donneurs de sang infectés.

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Dernière mise à jour : 2003-09-30 début