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Aumônerie

Cercles de soutien et de responsabilité -
Guide pour l'élaboration de projets

2003

13. TRAVAILLER AVEC LES MÉDIAS

A. Introduction21

Pour les besoins de ce chapitre, les « médias d'information » englobent tous les moyens de diffuser et de faire connaître l'information qui intéresse le public : radio, télévision, réseaux de câbles, l'Internet et les médias imprimés. Comme les médias d'information sont la principale source d'information d'une collectivité et sa principale tribune pour les questions qui l'intéressent, il importe que les CSR prennent au sérieux ses relations avec eux.

Un CSR peut se faire connaître dans la collectivité par le canal des médias. Les membres du cercle doivent donc toujours les traiter avec courtoisie et respect, en les rappelant, en respectant les délais établis et en demeurant à leur disposition.

L'expérience collective des CSR au Canada démontre qu'un cercle serait malavisé de laisser un participant essentiel apparaître devant les médias ou donner des interviews. Le mieux est sans doute que des bénévoles du CSR donnent suite aux demandes d'interviews des médias au nom du participant essentiel.

La mission d'un CSR est d'une importance primordiale pour la collectivité dans la mesure où celle-ci a été victimisée par des délinquants sexuels et que certains de ses membres craignent ces délinquants plus que tout. Beaucoup perçoivent un délinquant sexuel comme une menace venant de l'extérieur alors même que ce type de délinquant est un des leurs, voire une personne de leur propre famille.

La population est en droit de savoir qu'un individu « dangereux » se propose de vivre en son sein. La police compte sur les médias pour « faire passer le message » sous forme d'avis public au sujet des délinquants qui présentent le plus de risque pour une collectivité.

Toutefois, outre le droit de la collectivité à l'information, il y a le droit du délinquant à la vie privée et à la sécurité. La police et les CSR ont un but en commun : plus jamais de victimes. D'où la nécessité de concilier les besoins de la collectivité et du délinquant en matière de sécurité. Un CSR doit absolument faire valoir cette nécessité dans ses messages à la population.

Les membres du Comité consultatif des citoyens peuvent servir de riche ressource. Parmi leurs objectifs est "d' élabor[er] et [d']actualis[er] des moyens d'améliorer la communication avec la collectivité environnante". Certains membres des CCC peuvent dialoguer avec les médias et donner un appui important notamment en temps de crise.

B. Les médias d'information sont en affaires

L'industrie de l'information est un secteur concurrentiel. Les journalistes ne sont pas là pour communiquer votre message exactement dans vos termes. Qui plus est, les journalistes travaillent souvent au sein d'une hiérarchie et, même s'ils appuient la mission des CSR, ils ne sont pas toujours en mesure de décider de la façon dont une histoire est traitée. Par exemple, un rédacteur en chef ou un directeur du service des nouvelles peut décider de présenter un reportage sous un éclairage différent. Un journaliste rédige rarement, sinon jamais, les manchettes accompagnant sa prose.

Rien n'est jamais « confidentiel » dans les médias. On s'attire bien souvent des ennuis en croyant à tort pouvoir s'exprimer librement et en toute confidence une fois les microphones fermés et les caméras éteintes, en apparence. Lorsque l'interview est terminée, il faut s'en aller sans rien ajouter.

C. L'art de présenter les choses sous un certain angle

Les médias d'information ont l'art d'influer sur l'opinion publique. Par exemple, les nouvelles, comme toute information, sont souvent présentées sous un certain éclairage. Les journalistes responsables proposent un « point de vue » équilibré faisant valoir les deux côtés de la médaille. Par exemple, un reportage équilibré relatera les faits donnant à penser que la sécurité publique est menacée et les précautions prises en conséquence. Un reportage est biaisé lorsque certains faits y sont présentés de manière à faire sensation ou lorsque certains éléments du reportage sont privilégiés au détriment d'autres éléments.

Par exemple, un journal a publié la série de manchettes suivantes, étalée sur plusieurs jours à l'occasion de la mise en liberté d'un participant essentiel [traduction] :

  • « Un pervers sort de prison aujourd'hui : la police envisage de publier sa nouvelle adresse »
  • « Harris, un pervers à risque »
  • « Pédophile 'terrifié à l'idée de sortir de prison' »
  • « Une collectivité vit dans la peur »
  • « Les voisins d'un pervers de fort mauvaise humeur »
  • « Le pervers mis à la porte par ses voisins : verdict sans appel des résidents d'Etobicoke »
  • « Ultimatum lancé contre un agresseur »
  • « Les voisins : on a fait ce qu'on avait à faire »

Certains médias d'information relatent un événement de manière à influer sur l'opinion publique, voire même à inciter une collectivité à adopter une ligne de conduite donnée. Malheureusement, en renvoyant un délinquant d'une collectivité à l'autre, on accroît le risque qu'il récidive, et non l'inverse.

En revanche, les médias ne sont pas les seuls à peser sur l'opinion publique : ceux qui travaillent avec les CSR veulent que le public soit au courant de leurs activités et que leur travail soit présenté sous leur meilleur jour. Eux aussi peuvent présenter les faits de manière à rallier l'opinion publique.

Un bon journaliste désireux de faire connaître les CSR évoquera les deux côtés de la médaille. Il cherchera à donner la parole à ceux qui sont en désaccord avec un cercle ou illustrera les dangers que présentent certains délinquants sexuels pour la collectivité, même lorsque un CSR s'y trouve.

Les bénévoles des CSR, CLP et autres devraient savoir que les journalistes ont l'obligation professionnelle de faire entendre tous les points de vue qui reflètent le mieux l'opinion publique. En se préparant de travailler avec des délinquants sexuels libérés les bénévoles d'un CSR trouveront peut-être utile de se mettre en contact avec un consultant-médias afin d'être instruits de la meilleure façon de se comporter auprès des médias.

Pour établir de bonnes relations avec les médias, la première chose à faire est d'inventorier les médias locaux et de faire connaissance avec leurs représentants.

D. Mémoriser l'énoncé de mission pour bien se préparer

Avant de prendre contact avec les médias d'information, on prendra soin de mémoriser l'énoncé de mission des CSR et de se préparer à l'expliquer dans ses propres mots. Dans le doute sur la manière de répondre à une question ou sur les éclaircissements demandés, mieux vaut jouer la carte de la prudence en revenant à l'énoncé de mission.

E. Un porte-parole désigné

L'une des fonctions du CSR est d'établir de bonnes relations de travail avec les médias d'information locaux. Il doit désigner un porte-parole pour le représenter. Cette personne ne doit parler aux médias que si le CSR s'est entendu sur une stratégie.

F. « On a déformé mes propos ! »

Il est primordial que le porte-parole du CSR comprenne bien toute l'importance d'une communication claire et précise. On fait mauvais effet en réfléchissant tout haut, en tenant des propos sans queue ni tête, en improvisant. Mieux vaut également éviter de se perdre en conjectures. Voici quelques conseils pratiques pour une interview réussie :

  • S'en tenir à un point ou deux, sans essayer de récapituler tout ce qui s'est passé depuis cinq ans. Aller droit au but pour tirer parti du temps alloué même s'il est réduit à six secondes!
  • S'exprimer dans un langage simple. Mettre enthousiasme et passion dans ses propos (et à la télévision, laisser mains et bras au repos).
  • Éviter les propos équivoques ou répétitifs pour faire valoir son point.
  • Illustrer son point à l'aide d'exemples tirés de la vie quotidienne pour que le public s'y retrouve.
  • Les sujets traités doivent aider les gens à mieux comprendre la situation.
  • Jouer la carte de l'honnêteté et reconnaître la présence d'un danger lorsqu'il y a lieu.
  • Ne jamais s'écarter des points clés et y revenir systématiquement au fil de l'entretien.

Les entrevues avec les médias se déroulent le plus souvent en trois étapes.

Le contact préalable

Ne jamais accepter d'entrevue immédiate. Demander quel est le délai établi pour l'entrevue et proposer de rappeler après avoir vérifié certains faits ou obtenu l'autorisation d'accorder un entretien, etc. En cas de pression exercée pour une entrevue immédiate, on peut envisager de renoncer carrément. Pour une interview à la radio ou à la télévision, un contact préalable avec le réalisateur ou un autre membre du personnel est prévu le plus souvent. C'est l'occasion de poser des questions pour en savoir plus : quel est le fil conducteur ? sous quel angle la situation est-elle présentée ? qui sont les autres personnes interviewées ou appelées à se prononcer ou à donner leur avis sur le sujet ? Déterminer si la formule proposée sert les intérêts du participant essentiel, du CSR ou de la collectivité.

Rares sont les journalistes qui dévoilent leur choix de questions même s'il y a contact préalable. Les propos tenus en entrevue doivent avoir l'air spontanés. La personne qui se charge du contact préalable est rarement celle qui conduit l'entrevue sur les ondes.

Le porte-parole du CSR doit prendre le temps de mettre de l'ordre dans son esprit pour se concentrer sur les points clés à faire valoir pendant l'entrevue. Répéter l'exercice avec un autre bénévole et tenter de prévoir les questions qui seront posées.

À la fin du contact préalable, il faut décider d'accorder l'entrevue ou non, en sachant que l'on peut d'ores et déjà être cité pour avoir dit telle ou telle chose lors du contact préalable.

L'entrevue

Bien s'assurer que l'interviewer identifie correctement son interlocuteur. Par exemple, « M. Godin est un bénévole du cercle de soutien et de responsabilité de Coaticook », et non « M. Godin se dit spécialiste - en qualité de pasteur, d'ex-enseignant, d'ouvrier, etc. - du travail auprès des prédateurs sexuels dans ce secteur ». Arrêter l'interviewer s'il se trompe.

Le porte-parole doit tenter de conserver son calme et de rester lui-même. Garder à l'esprit que le message transmis est important et que le public veut l'entendre.

Dans le cas d'une entrevue à la télévision, regarder l'interviewer, et non la caméra, ses mains ou autre chose dans le studio. S'adresser à l'interviewer et se concentrer sur la conversation tenue avec cette personne.

Dans le cas d'une entrevue à la radio, même chose : regarder l'interviewer, non le micro. En fait, il faut oublier la présence du micro : les techniciens sont là pour s'occuper de la qualité du son.

S'en tenir à des phrases brèves et concises. Éviter de parler pour ne rien dire, de « réfléchir tout haut », d'en dire plus que ce qui a été demandé. Moins on en dit, moins on risque de voir ses propos cités hors contexte ou déformés. Revenir dès qu'on en a l'occasion sur les points clés à faire valoir. S'exprimer simplement (comme si l'on s'adressait à un enfant de dix ans).

Être honnête. Lorsque l'on ne peut répondre à une question, l'admettre franchement.

Éviter les négations dans la mesure du possible. Prenons un exemple.

« M. Godin, comment expliquez-vous le fait que tous les délinquants sexuels récidivent ? »

« Ce n'est pas vrai. Tous les délinquants sexuels ne récidivent pas. »

Dans cet exemple, le répondant semble sur la défensive. Il vaudrait mieux dire « Avec le cercle, les participants essentiels récidivent rarement; notre collectivité s'en trouve plus sûre. »

Cette affirmation est constructive et centrée sur le CSR (tous les délinquants sexuels ne travaillent pas avec un CSR; on parle alors uniquement de ceux que l'on connaît un peu et on en profite pour faire valoir un point clé - la sécurité publique).

S'arranger pour que l'entrevue soit axée, non pas sur des questions (qui donnent trop de latitude à l'interviewer), mais sur les points clés à faire valoir comme la sécurité publique.

Lorsqu'on est invité à donner des précisions sur la vie ou les antécédents criminels d'un participant essentiel, il ne faut pas oublier que tous les renseignements, y compris le contenu de l'alliance, qui passent entre les mains du CSR ne doivent pas sortir du cercle. C'est pourquoi l'on ne peut parler du participant essentiel ni divulguer des détails concernant sa vie privée, à moins qu'il n'ait consenti à ce que des éléments d'information précis soient divulgués ou qu'il n'ait autorisé le porte-parole du CSR à confirmer des renseignements du domaine public. S'en tenir aux points traités et ne pas rentrer dans des considérations d'ordre personnel.

Illustrer les points clés par des anecdotes et des situations concrètes. Rester calme et maître de soi. Faire preuve d'humour et se présenter sous un jour favorable. Garder à l'esprit le fait que l'on en sait davantage sur le sujet que l'interviewer. Faire preuve de sincérité et ne pas hésiter à montrer que l'on se soucie de telle ou telle question, sans tomber toutefois dans l'excès de zèle ou la partialité.

Après l'entrevue

Il est bon de demander la date de parution de l'article ou de diffusion de l'entrevue. Il arrive que, à cause d'une nouvelle de dernière minute, l'entrevue est reléguée à une autre tranche horaire ou reportée à une date ultérieure. Il est donc recommandé de faire enregistrer l'entrevue par quelqu'un, la station n'ayant sans doute pas proposé de le faire.

Si le porte-parole du CSR est content de l'article ou de l'entrevue, il prendra soin de contacter le réalisateur ou le journaliste pour le complimenter et lui faire savoir qu'il se tient à sa disposition pour une autre entrevue dans le cadre d'un reportage similaire.

Si le porte-parole n'est pas satisfait, il ne doit pas dramatiser. Les reportages ne sont pas toujours aussi complets et détaillés qu'on le souhaiterait. Un article ne restitue pas toujours exactement les propos du journaliste. Il arrive même qu'un journaliste ne soit pas satisfait de ce que son rédacteur en chef a fait de son reportage.

À moins que le journaliste n'ait gravement déformé ses propos ou les faits exposés, le porte-parole se contentera d'adresser au journaliste ou à son rédacteur en chef une lettre dans laquelle il lui explique poliment ce qu'il a sur le cœur et le remercie de lui avoir donné l'occasion de s'exprimer sur des questions importantes.

Si les propos du porte-parole ont été gravement déformés, il faut appeler le journaliste pour en discuter avec lui. Appeler le réalisateur de l'émission ou le directeur de rédaction lorsqu'on ne peut obtenir satisfaction. Exiger une rétractation uniquement lorsque l'affaire est très grave.

Lorsque le porte-parole du CSR a des déconvenues à répétition avec un journaliste, il écrira au réalisateur de l'émission ou au directeur de rédaction pour confirmer sa volonté d'être interviewé à nouveau, mais pas avec ce journaliste en particulier, en lui expliquant poliment et avec diplomatie pourquoi.

Le porte-parole du CSR doit être à l'affût des questions qui ne relèvent pas de sa compétence : l'équité du système judiciaire, le bien-fondé des sentences, l'application des nouvelles lois, etc.

Le CSR a avantage à simuler des entrevues pour montrer à tous les bénévoles comment faire passer le message et se comporter avec les médias.

G. Mieux vaut être proactif que réactif

Le CSR doit adopter une « stratégie » proactive et non réactive. Autrement dit, il ne doit pas attendre la publication de manchettes assassines pour se décider à contacter les médias. Les policiers ou les agents de correction locaux sont souvent prêts à collaborer avec un CSR par des présentations publiques. Bien des groupes communautaires ne demandent qu'à inviter des conférenciers à faire un exposé sur le thème de la sécurité publique - auquel ils convient les journalistes locaux.

Les bénévoles du CSR peuvent rédiger des communiqués de presse, intervenir par téléphone à des tribunes libres à la radio et participer à des séances de consultation publique centrées sur des questions de justice communautaire.

On peut attirer l'attention des journalistes par des campagnes de recrutement de bénévoles dans les journaux communautaires. Un excellent moyen d'informer le public consiste à organiser des soirées d'orientation à l'intention des candidats bénévoles. Le fait d'inviter les représentants des médias à ces soirées permet également de faire passer le message de façon proactive.

Lorsqu'il sollicite ainsi les médias, un CSR devrait se préparer à répondre à des questions comme celles-ci :

  • Qui sont vos bénévoles ?
  • D'où viennent-ils ?
  • Pourquoi ont-ils choisi de travailler avec (tel participant essentiel) ?
  • Depuis combien de temps connaissent-ils le participant essentiel ?
  • Quel genre de formation reçoivent-ils ?
  • Pourquoi la collectivité devrait-elle leur faire confiance ?
  • Aimeriez-vous que (tel participant essentiel) habite près de chez vous ?

 


21 Les cercles de soutien et de responsabilité aimeraient remercier sincèrement Lynne Van Luven (Ph.D.), éducatrice en médias au département de la rédaction de l'Université Victoria, pour sa collaboration à la préparation de ce chapitre.

 

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