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Aumônerie

Cercles de soutien et de responsabilité -
Guide pour l'élaboration de projets

2003

3. LIGNES DIRECTRICES POUR LE RECRUTEMENT ET LA FORMATION DE BÉNÉVOLES

A. Groupes confessionnels et non confessionnels

Les bénévoles viennent de tous les horizons. Il est recommandé que les groupes confessionnels locaux soient mis à contribution pour le recrutement de bénévoles. Car il faut reconnaître que les bénévoles qui font partie d'un groupe confessionnel (même s'ils sont peu nombreux) se réclament de valeurs fondamentales qui s'harmonisent avec celles des CSR.

Les bénévoles peuvent également être recrutés par le canal du centre local de recrutement de bénévoles, par le bouche-à-oreille, à l'occasion de conférences ou de forums grand public, ou encore par annonces dans les journaux et les médias électroniques.

Les candidats bénévoles sont invités à des « séances d'orientation » décrites dans le Guide de formation des candidats bénévoles 2002. Ils doivent parfois assister à plusieurs de ces séances avant de pouvoir passer à la phase I du programme de formation. Le recrutement des bénévoles doit suivre le processus recommandé dans l'ordinogramme de formation présenté dans le Guide de formation des candidats bénévoles 2002 (2002, p. 12).

Les séances d'orientation et la phase I du programme de formation sont l'occasion de recruter des candidats, mais aussi de sensibiliser la population aux divers aspects de la délinquance sexuelle et aux moyens de la prévenir. Ces premières rencontres permettent également aux candidats bénévoles et aux CLP de décider s'ils sont prêts à travailler ensemble à l'avenir. En fait, certains candidats bénévoles se rendent compte, très souvent lors de ces séances d'information publique, que les CSR ne sont pas pour eux.

B. Formulaire de candidature comme bénévole

Veuillez vous reporter aux pages 12 (Ordinogramme de formation et de création d'un CSR) et à la page 29 (Section H) du Guide de formation des candidats bénévoles 2002. Veuillez noter également que le candidat bénévole n'est invité à remplir un formulaire de candidature comme bénévole une fois qu'il a terminé la phase I du programme de formation et qu'il a décidé, de concert avec le CLP, de poursuivre sa formation.

C. Curriculum vitae et références

Les candidats bénévoles sont invités à joindre à leur demande de candidature comme bénévole un curriculum vitae (ou, à défaut, une fiche de travail). Le curriculum vitae aide le CLP à poser au candidat les bonnes questions sur ses antécédents à l'occasion de l'entrevue d'engagement.

Au moins trois références sont exigées : deux de membres de la collectivité (sans lien de parenté avec le candidat) qui puissent attester de la situation du candidat dans cette collectivité; et une troisième d'une personne susceptible d'appartenir à un organisme de réglementation professionnelle et d'être tenu d'observer un code de déontologie professionnelle (prêtre, pasteur, médecin, professeur, instructeur, etc.).

Les référence doivent toujours être vérifiées. Chaque vérification peut être l'occasion d'obtenir d'autres références, et le CLP ne doit pas hésiter à s'enquérir plus avant si besoin est.

Le curriculum vitae, les références et l'entrevue complémentaire aident le CLP à mieux connaître une personne et son histoire, ses forces et ses faiblesses dans ce type de travail.

Les candidats bénévoles doivent être bien connus dans leur collectivité et jouir de l'estime de leurs pairs. L'entrevue vise à faciliter la sélection des candidats qui conviennent le mieux. Voici certains indicateurs pour le choix des candidats bénévoles (vous trouverez à l'annexe C le déroulement d'une entrevue type menée suivant ces lignes directrices).

1) Stabilité dans la collectivité

a. Les bénévoles doivent être représentatifs de la collectivité.
b. Certains doivent résider depuis deux ans ou plus dans la collectivité où le CSR doit être créé.
c. Ils ne doivent pas proposer leur candidature au CSR en pensant que cela leur permettra de trouver de l'emploi dans le secteur de la justice pénale. Les nouveaux-venus dans une collectivité doivent tout de même y être connus et démontrer leur volonté d'y rester dans un avenir prévisible.
d. Dans certains CSR, on a constaté que les étudiants de deuxième cycle qui font preuve de maturité, recrutés au début de leur programme d'études, font d'excellents bénévoles.

2) Maturité - Cette qualité est difficile à définir, mais elle est généralement utilisée pour désigner quelqu'un qui a l'expérience du règlement des conflits, qui fait preuve de maturité affective, d'aptitudes à la résolution de problèmes et d'une connaissance générale des questions liées au crime et à la délinquance sexuelle.

3) Âge - Il faut un bon jugement pour mettre sur pied une équipe de bénévoles équilibrée. On peut avoir intérêt à choisir des bénévoles dans tous les groupes d'âges pourvu que tous aient la maturité générale et l'habileté requises pour travailler avec les participants essentiels. Chose certaine, il ne faut jamais recruter enfants et adolescents comme membres d'un CSR.

4) Mode de vie équilibré - Les candidats bénévoles doivent avoir d'autres intérêts en dehors de la justice pénale, et le CSR ne doit pas être leur préoccupation centrale dans la vie. Une bonne question à poser à cet égard à l 'occasion de l'entrevue est : « Quels autres intérêts avez-vous dans la vie, en dehors du CSR - passe-temps, sports, activités récréatives, etc. »

5) Opinion nuancée - Les candidats bénévoles doivent avoir une position nuancée au sujet de la criminalité (sexuelle en particulier). Ils doivent pouvoir reconnaître les besoins des victimes comme ceux des délinquants. Les candidats qui veulent seulement « apporter un soutien » aux participants essentiels, sans vouloir aussi les aider à assumer la responsabilité de leurs actes, doivent être rejetés. Toutefois, comme il est difficile aux bénévoles d'accorder autant d'importance aux besoins des victimes qu'à ceux des participants essentiels, le plus sage est d'obtenir cette position équilibrée au niveau du groupe que forme le CSR.

6) Questions personnelles en tant que victime ou témoin de crime sexuel réglées - L'expérience et la recherche démontrent que bien des gens ont été victimisés par le crime. Les candidats bénévoles doivent être interrogés au sujet de leur expérience comme victimes ou témoins de crimes, particulièrement de crimes sexuels (p. ex., avez-vous, vous ou un membre de votre famille immédiate, été victime d'un crime sexuel ?). Dans l'affirmative, il faut tenter de savoir, avec tout le tact voulu, si le candidat peut faire un bon bénévole. Personne ne doit s'attendre à résoudre des problèmes personnels de victimisation en devenant membre d'un CSR2.

7) Type d'infraction - Un candidat peut avoir plus de difficulté à travailler avec un délinquant qui a commis tel type de crime, ce qui ne signifie pas pour autant qu'il ne fera pas un bon bénévole. Il peut être important de sonder le candidat sur tel ou tel type de crime. Chaque cas doit être étudié individuellement.

8) Orientation sexuelle - Il est nécessaire de discuter avec les candidats bénévoles de leur attitude à l'endroit des participants essentiels homosexuels. Certains peuvent décider de ne pas travailler avec des participants essentiels dont l'orientation sexuelle peut différer la leur homosexuels tout en faisant d'excellents bénévoles.

D. Vérification du casier judiciaire

Tous les bénévoles doivent consentir à faire l'objet d'une vérification du casier judiciaire. Dans certaines collectivités, le service de police local apporte sa contribution. Certaines forces de police ont accepté de renoncer aux droits afférents à moins qu'un relevé d'empreintes digitales soit requis pour confirmer la présence ou l'absence d'un casier judiciaire. À chaque CSR d'explorer cette possibilité auprès du service de police local. Un candidat bénévole ayant des antécédents criminels n'est pas automatiquement exclu; toutefois, il faut y voir à deux fois avant de le recruter.

Un candidat qui a des antécédents criminels comme délinquant sexuel n'est pas non plus exclu d'office, mais doit subir un interrogatoire approfondi (sur ses attitudes envers les femmes, envers la police, les agents de correction et les juges, et sur une éventuelle tendance à minimiser les conséquences de l'inconduite sexuelle). Il est recommandé d'ajouter comme condition qu'une période de 5 à 10 ans se soit écoulée depuis la fin de la dernière peine (c'est-à-dire de l'expiration de la peine; non de la mise en liberté) pour infraction sexuelle3. Il ne doit pas subsister le moindre doute au sujet de la conduite sexuelle du candidat bénévole au cours de cette période. Le candidat bénévole doit être une « personne digne d'intérêt » aux yeux de la police4. Par ailleurs, on devrait inciter le candidat bénévole à faire une demande de pardon auprès de la Commission nationale des libérations conditionnelles5.

E. Antécédents criminels

Lorsqu'un candidat bénévole a été déjà condamné pour infractions sexuelles, il est vivement recommandé de s'assurer, à l'occasion de l'entrevue, qu'il est prêt à en parler ouvertement. Tout comme les participants essentiels, les bénévoles des CSR doivent faire preuve de transparence au sujet de leurs antécédents criminels.

On aura également avantage, en l'occurrence, à demander au candidat deux ou trois références, dont au moins une de la part d'un membre respecté de la collectivité, qui ne lui est pas apparenté et qui est parfaitement au courant des antécédents du candidat.

Là encore, chaque cas doit être étudié individuellement. Une décision finale doit être rendue, de préférence par le comité directeur, groupe consultatif ou conseil d'administration compétent.

Certains responsables de la justice pénale s'opposeront à ce que d'ex-délinquants fassent partie d'un CSR, particulièrement s'ils ont commis des infractions sexuelles, à plus forte raison à l'endroit d'enfants. Il faut prendre leurs préoccupations au sérieux et rechercher leur avis. Toutefois, les CSR sont là pour favoriser la réinsertion sociale d'ex-délinquants et l'application des principes de la justice réparatrice liés à la guérison. Il convient alors de concilier ces raisons d'être et la sécurité publique lorsque l'on prend la décision d'inclure ou d'exclure un candidat bénévole.

Le processus de sélection préliminaire et de formation des candidats bénévoles doit être fait avec toute la diligence raisonnable voulue. Cela signifie que tous les candidats doivent faire l'objet d'une vérification complète des antécédents et d'une entrevue approfondie. Toutefois, lorsqu'il s'agit d'un ex-délinquant, le candidat doit avoir communiqué tous les faits pertinents de sa propre initiative et être disposé à répéter l'exercice devant ses pairs bénévoles. En outre, le CLP doit élaborer une stratégie bien définie pour répondre aux préoccupations de la population, surtout en matière de sécurité publique, après consultation avec le coordonnateur régional et l'aumônier régional. On peut réfuter la plupart des objections, pourvu que ces mesures soient prises.

On réfute au mieux les objections formulées en invoquant les principes liés à une justice réparatrice, qui favorise le changement et la guérison par l'intégration, au lieu de l'exclusion et de l'extradition. Les CSR doivent être prêts à faire valoir la nécessité pour les ex-délinquants d'apporter une contribution à la sécurité, au bien-être et à la qualité de vie d'une collectivité à laquelle ils s'en sont pris antérieurement.

L'hospitalité radicale que nous dicte l'Évangile est au cœur de cette philosophie.

« Mon humanité est inextricablement mêlée, liée à la vôtre » Nous appartenons à l'amalgame de la vie. Nous disons « Je suis un humain parce que je fais partie d'un tout. Je participe, je partage׽ » L'harmonie, l'amitié, la communauté sont des biens précieux. L'harmonie sociale est pour nous le summum bonum - le bien précieux entre tous…Le pardon n'est pas simplement synonyme d'altruisme. C'est la meilleure forme d'intérêt personnel, parce que « ce qui vous déshumanise me déshumanise inexorablement (p. 31).». Le pardon « donne aux gens de la résilience, en leur permettant de survivre et de rester humains malgré tous les efforts déployés pour les déshumaniser (p. 31). » Selon l'une de ces lois universelles, nous sommes tous pris dans « l'amalgame de la vie » dont parle la Bible, et notre humanité est inextricablement liée à celle de toutes les autres. Nous sommes humains parce que nous faisons partie d'un tout. Nous sommes faits pour vivre ensemble, en famille, pour exister dans un réseau d'interdépendances complexes. Vraiment, « il n'est pas bon pour l'homme de rester seul » [Genèse, 2:18] car personne n'est humain s'il est seul. Nous sommes frères et sœurs, que nous le voulions ou non, et chacun d'entre nous est précieux (p. 196-197). »
Wayne Northey (2002), dans son analyse de No Future Without Forgiveness, par Desmond Mpilo Tutu, Image, 1999.

 


2 À ce sujet, le vidéo intitulé No More Victims: Accountability and Community Safety / Plus jamais de victimes montre une bénévole, une étudiante qui est une victime. Vous aurez sans doute intérêt à regarder ce vidéo le jour où votre CSR commence à se débattre avec certaines de ces questions, pour discuter du rôle qu'aurait joué cette bénévole si elle avait demandé à faire partie de votre groupe.

3 Des chercheurs (p. ex., Hanson, R.K., et Bussière, M.T.(1996). Les prédicteurs de la récidive chez les délinquants sexuels : une méta-analyse (Rapport pour spécialistes 96-04), Ottawa, ministère du Solliciteur général du Canada) ont indiqué que c'est au cours de cette période que la majorité des cas de récidive sexuelle se produisent.

4 La police locale peut proposer son assistance pour « vérification de dossier ». Il peut s'agir d'une simple vérification auprès du CIPC (Centre d'information de la police canadienne), parfois complété d'une vérification du SIRRJ (Système intégré de récupération de renseignements judiciaires) qui indiquerait que l'on a affaire à une « personne digne d'intérêt » pour la police. La police peut déclarer simplement que le candidat ne fait pas l'affaire, ce qui n'empêche pas le CLP de trancher en dernier ressort au sujet de son admissibilité et de son rôle éventuel comme bénévole.

5 La question peut se poser : « Une personne qui a été condamnée pour infraction sexuelle est-elle admissible à un pardon ? ». En vertu de la Loi sur le casier judiciaire, la réponse est « oui ». Toutefois, aux termes de l'article 63 de cette loi, lorsqu'une personne se voit accorder un pardon, une « notation » est faite qui permet à la police de vérifier, sur demande, si cette personne a été condamnée pour infraction sexuelle dans l'éventualité où elle pose sa candidature à un poste rémunéré ou bénévole auprès d'un organisme qui s'occupe d'enfants ou de personnes vulnérables. En outre, cette « vérification » ne peut être faite que sous réserve du consentement écrit du candidat.

 

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