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Prévention des blessures non intentionnelles chez les aînés Atelier sur le vieillissement en santé : Tableau I : Facteurs de risque directement ou indirectement liés aux chutes et aux blessures associées à des chutes chez les aînés
Facteurs biologiques Les personnes dont l'acuité visuelle est affaiblie, les réflexes protecteurs ralentis, la force et la masse musculaires diminuées et qui sont atteintes d'ostéoporose sont plus susceptibles d'être victimes de blessures, en particulier de chutes. Certaines maladies chroniques, comme les troubles cérébrovasculaires, cardiovasculaires et neurologiques présentent aussi des risques élevés. On associe également aux chutes les problèmes de démarche et d'équilibre. Cependant, ces problèmes peuvent être associés à une santé défaillante, à la progression d'une maladie, à l'utilisation d'un médicament ou au mauvais fonctionnement des fonctions vitales du corps. Les publications font constamment état du lien important entre le sexe, l'âge et les chutes. En effet, les femmes âgées de 65 ans et plus tombent deux fois plus souvent que leurs homologues masculins. Cependant, l'écart entre les sexes diminue au fur et à mesure que l'on avance en âge. Les femmes victimes de plusieurs chutes sont en général plus âgées, ont une vision plus faible, sont plus souvent atteintes d'ostéoporose et portent des souliers à talons hauts mal conçus. Entre 1983 et 1992, les chutes représentaient la deuxième cause d'hospitalisation en importance chez les femmes âgées de 65 ans et plus. En 1998, le nombre de décès attribués à des blessures par suite de chutes chez les hommes de 85 ans et plus était 20 fois plus élevé que le nombre se rapportant aux hommes de 65 à 74 ans. Chez les femmes des mêmes groupes d'âge, le taux était 44 fois plus élevé. Une analyse effectuée dans le cadre de l'Enquête nationale sur la santé de la population de 1996 a révélé que, même si plus de femmes que d'hommes se blessent, les blessures les plus graves subies à la suite d'une chute affectent dans une même proportion les hommes et les femmes. D'autres études ont démontré que, même si plus de femmes sont blessées lorsqu'elles chutent, plus d'hommes succombent aux blessures découlant d'une chute. Par contre, il faut noter que ce n'est pas l'âge ou le sexe en soi qui augmente le risque de chute, mais bien la présence de maladies ou de handicaps et des symptômes ou des restrictions se rapportant à ces problèmes de santé. On appelle généralement " facteurs comportementaux " ceux qui relèvent de ce qui peut être maîtrisé par la personne à risque sur le plan des chutes. Cependant, pour un grand nombre de ces facteurs, des changements dans le comportement des autres peut entraîner une diminution du risque (p. ex. : les thérapeutes et les détaillants qui fournissent de l'information aux aînés sur l'utilisation sûre et adéquate des aides de locomotion et les médecins qui vérifient les prescriptions destinées aux aînés par rapport aux effets secondaires qui augmentent le risque de chute). On sait que la consommation de médicaments augmente avec l'âge en raison de la prévalence et de la gravité accrues des problèmes de santé chez les aînés. En plus de prendre davantage de médicaments, les personnes âgées deviennent également plus sensibles aux effets des médicaments. Les interactions médicamenteuses, les effets secondaires et la polypharmacie sont tous associés à un risque de chute et de blessure plus élevé chez les aînés. Les benzodiazépines (sédatifs et calmants) représentent la catégorie de médicaments pour laquelle le lien avec les blessures découlant de chutes chez les aînés a été le plus solidement établi. Dans le cadre d'une étude, on a découvert que la consommation de médicaments psychotropes chez les personnes âgées augmente de 70 à 100 % le risque de fracture de la hanche. Les médicaments les plus souvent associés à un risque accru de blessures par suite d'accidents de véhicule motorisé chez les conducteurs âgés sont les antidépresseurs et les analgésiques opioïdes. Il est bien connu que les personnes âgées qui consomment la même quantité d'alcool que des individus plus jeunes ont un niveau d'alcool plus élevé dans le sang; ce fait s'applique également aux médicaments. Une consommation prolongée et excessive est aussi associée à des troubles neurologiques; par ailleurs, on croit qu'elle pourrait contribuer à la diminution de la densité osseuse chez les aînés. Il s'agit dans les deux cas de facteurs de risque reconnus sur le plan des blessures découlant de chutes. Dans le cadre d'une étude réalisée récemment aux États-Unis auprès de patients en traumatologie, on a remarqué que, sur une période de trois ans, la moitié des 7 772 patients en traumatologie de 65 ans et plus avaient obtenu un résultat positif à un test de dépistage de la consommation d'alcool et que, de ce nombre, 50 % avaient fait une chute et 37 % avaient eu un accident en véhicule motorisé. Les avantages que représente l'exercice physique sur le plan de la santé sont bien documentés. Toutefois, les aînés ne forment pas un groupe homogène. On ne sait toujours pas ce qui est le plus approprié par rapport au genre, à la durée et à l'intensité des exercices permettant de réduire les chutes et les blessures découlant de chutes chez les aînés. L'art martial chinois qu'est le tai-chi fait partie des quelques programmes d'exercice pour lesquels un lien direct a été établi avec la diminution des chutes (Wolf et coll., 1996). Malheureusement, peu d'études se sont penchées sur la disponibilité des programmes d'exercice destinés aux aînés à faible revenu ou de ceux adaptés aux besoins des personnes qui utilisent des aides de locomotion, comme un fauteuil roulant ou un triporteur. La promotion de l'exercice auprès des personnes âgées fait face à un autre obstacle, soit celui des restrictions quant aux activités que s'imposent certaines personnes qui ont déjà chuté et qui ont peur de tomber de nouveau. Les facteurs environnementaux expliquent entre 33 et 50 % de toutes les chutes chez les aînés. À l'extérieur, les risques de chute se rapportent aux escaliers, aux objets bas, aux trottoirs fissurés ou glacés, aux changements rapides sur le plan de la lumière et à l'éblouissement. À l'intérieur, les risques sont liés à un mauvais éclairage, aux objets obstruant le passage, à l'absence de mains courantes, aux carpettes et aux surfaces glissantes ainsi qu'aux aides de locomotion et aux appareils mal entretenus. Il n'y a pas suffisamment de recherches sur les liens entre les politiques inadéquates sur la sécurité dans le milieu bâti et les blessures par suite de chutes. Peu d'études mettent en évidence la responsabilité de ceux qui conçoivent et construisent les milieux bâtis lorsqu'il s'agit de créer un environnement sûr pour les personnes âgées. Les facteurs environnementaux touchent également les politiques visant à réglementer l'environnement physique. En ce qui a trait à la prévention des brûlures causées par le feu et l'eau bouillante, une étude a démontré que les modifications apportées à la loi représentaient le moyen le plus efficace de réduire le nombre de blessures. On parle notamment de la diminution obligatoire de la température des réservoirs d'eau chaude pour éviter les brûlures et de la réglementation sur les avertisseurs d'incendie et les systèmes de gicleurs dans les résidences pour personnes âgées. On a établi que la relation entre le statut économique et les blessures est indirecte. Il est possible que cette relation soit le résultat du lien entre un faible revenu et l'émergence de déficiences sensorielles. D'abord, le faible revenu des aînés, en particulier celui des femmes âgées, peut contribuer au développement de déficiences sensorielles chez les aînés. Une visibilité réduite et une déficience auditive ont aussi été citées comme facteurs ayant un lien direct avec les chutes des aînés. De plus, le coût était l'une des raisons les plus souvent citées par les aînés handicapés pour expliquer pourquoi ils ne possédaient pas d'appareil fonctionnel comme une marchette ou une canne, ce qui accentuait les risques de chute. Une étude récente a aussi démontré que les personnes à faible revenu étaient plus souvent atteintes de maladies chroniques, ce qui, en conséquence, augmentait la possibilité de chutes. Un examen de la littérature indique qu'on peut associer la sous-utilisation des appareils fonctionnels par les personnes âgées à l'environnement social. En effet, l'attitude et les valeurs socio-culturelles négatives relatives à la perte d'indépendance, au déclin fonctionnel et à l'utilisation d'appareils ont été perçues comme des obstacles à l'utilisation d'appareils par les personnes âgées. Il a également été démontré qu'un niveau socioéconomique bas constituait l'un des plus importants facteurs de risque relativement aux décès lors d'incendies dans des résidences, en particulier chez les aînés. |
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