Rapport de la table ronde d'Edmonton
À Edmonton, le ministre d'État a rencontré approximativement
32 intervenants de la santé publique d'Edmonton.
Les intervenants ont conseillé au ministre de tenir compte des facteurs
suivants pour l'établissement d'une agence de santé publique
du Canada.
1. Mandat
- Le mandat d'une agence devrait s'étendre au-delà des soins
de santé et devrait inclure les éléments suivants
:
- santé environnementale;
- déterminants sociaux de la santé, surtout pour
ce qui est de déterminer comment influencer les comportements
humains;
- transformation des pratiques exemplaires nationales en pratiques
standard.
- L'agence devrait être chargée de combler les importantes
lacunes dans la manière dont les activités de santé publique
sont administrées partout au pays.
- Des lacunes sont particulièrement évidentes dans
des endroits comme les Territoires du Nord-Ouest, où l'on
constate des écarts par rapport à la moyenne canadienne
enregistrée dans d'autres régions du pays.
- L'agence devrait mettre particulièrement l'accent sur l'état
de santé des enfants et de leur famille.
- Le mandat d'une agence en ce qui a trait aux Premières nations
et aux Inuits devrait faire l'objet de discussions entre le ministre,
les chefs et les directeurs médicaux des bandes.
- L'agence devrait rendre des comptes aux canadiens sur une base annuelle.
2. Stratégies opérationnelles
L'agence devrait tenir compte des éléments qui suivent.
- L'agence fédérale devrait tabler sur l'infrastructure
de santé publique existante dans les régions et les municipalités.
Les exemples de partenariat avec les collectivités locales incluent
:
- le partenariat du Conseil des écoles publiques d'Edmonton
avec Santé Canada et l'autorité de santé de
la capitale (Edmonton), pour faire en sorte que des infirmières
soient disponibles dans les écoles du centre urbain deux
jours par semaine.
- L'agence devrait créer un mécanisme permettant
de prévenir la dégradation des éléments
locaux du système de santé publique, que les municipalités
de l'Alberta ont connue pendant la régionalisation de la
santé.
- Une réponse appropriée à une crise comme celle
du SRAS nécessite une capacité adéquate à l'échelle
locale.
- L'intervention précoce pour les enfants à risque constitue
une saine politique de santé publique.
- Les Autochtones du Canada doivent être consultés au sujet
des stratégies qui ont trait à leurs problèmes de
santé publique.
3. Investissements
Les participants insistent pour que l'agence privilégie
les investissements qui suivent.
Capacité des ressources humaines
- Le gouvernement fédéral devrait se soucier de former tous
les professionnels de la santé aux mesures de protection de la
santé publique.
- La « capacité de réaction » aux urgences
en matière de santé est pratiquement inexistante.
- On devrait s'assurer que le personnel local est adéquatement
formé pour réagir à des crises, comme celle
du SRAS. Les équipes d'intervention envoyées à partir
d'un lieu national ne constituent pas une solution efficace.
Systèmes d'information
- L'agence devrait élaborer un système de surveillance nationale
pour suivre l'évolution des maladies chroniques.
- La collecte de l'information et des données devrait être
normalisée à l'échelle nationale et les systèmes
devraient être compatibles dans l'ensemble du pays.
- L'agence devrait assurer l'entretien de l'infrastructure afin de surveiller
les maladies infectieuses qui font leur apparition et d'y réagir.
Autres
- Le gouvernement fédéral devrait veiller à ce que
l'accès à l'immunisation soit le même partout au Canada.
- Les obstacles linguistiques sont dispendieux, et le financement des
formations linguistiques à l'intention des professionnels de la
santé en ce qui a trait aux langues minoritaires est essentiel.
- On encourage le gouvernement fédéral à transférer
directement à l'échelon communautaire le financement par
enveloppe réservé à la santé publique.
4. Questions de santé publique
Les participants ont exprimé leurs préoccupations
en ce qui a trait à certaines questions de santé publique.
- La santé mentale - surtout la santé mentale des enfants
- ne peut être exclue du mandat d'une agence.
- Les systèmes d'information de surveillance des laboratoires
actuels ne sont pas utilisés de manière adéquate,
peut-être parce qu'ils ne sont pas conviviaux.
- Les fonds fédéraux ont grandement renforcé la
capacité des provinces d'effectuer la surveillance du VIH et des
MTS.
- Chez les Autochtones du Canada, la distinction entre les statuts « vivant
dans les réserves » et « vivant à l'extérieur
des réserves » crée des écarts indésirables
dans les services et les soins de santé. Ce problème devrait être
résolu.
5. Agent de santé publique en chef
- L'agent de santé publique en chef devrait agir comme intermédiaire
et champion pour les Canadiens et pour tous les niveaux de gouvernement
en matière de santé publique.
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