Rapport de la table ronde de Regina
À Regina, le ministre d'État a rencontré approximativement
16 intervenants saskatchewanais de la santé publique.
Les intervenants ont conseillé au ministre de tenir compte des facteurs
suivants pour l'établissement d'une agence de santé publique
du Canada.
1. Mandat
- Le mandat d'une agence de ce genre ne se limite pas qu'aux maladies
infectieuses.
- Il doit également englober les maladies chroniques.
- Le suicide et les accidents de la route sont aussi à l'origine
de nombreux décès. L'agence devra tenir compte de
questions comme celles-là, même si la création
d'une agence est une initiative politique motivée par des
flambées de maladies infectieuses.
- L'agence doit permettre à la population canadienne de pouvoir
facilement faire des choix santé. Par exemple, le prix de l'alcool
est uniforme à la grandeur de la Saskatchewan, tandis que le lait
est cinq fois plus cher dans le nord de la province que dans le sud.
- L'agence doit rapidement tisser des liens étroits avec le milieu
de la recherche.
- Cela comporte des liens avec le milieu de la recherche aux États-Unis.
- L'agence doit rapidement pouvoir faire effectuer de la recherche
appliquée afin de répondre aux menaces émergentes.
- Le mandat devrait viser la promotion et la protection.
- L'agence est un pivot en matière d'échange de connaissances
entre les régions de santé publique au pays.
- Les autorités locales ne possèdent pas les ressources
nécessaires à l'échange de renseignements et à la
coordination d'approches à l'échelle nationale.
- La vraie mesure de la réussite d'une agence sera sa capacité d'obtenir
la participation des collectivités.
2. Stratégies opérationnelles
L'agence devrait tenir compte des points qui suivent.
- L'engagement continu à l'égard de la participation des
citoyens.
- La Commission Romanow sur l'avenir des soins de santé au
Canada a montré au Canada que la participation des citoyens
est valable.
- Les consultations d'experts actuelles ne sont pas un exemple
de participation des citoyens.
- Les citoyens comprennent le concept des déterminants de
la santé et tiennent à participer aux consultations.
- Les priorités uniques des collectivités des Premières
nations.
- Comment l'agence alliera-t-elle les pratiques de santé publique
fondées sur des preuves et les pratiques de santé traditionnelles
lorsqu'il sera question, entre autres, de diabète, de tabagisme
et de toxicomanie?
- Le fait d'offrir des « lignes directrices » plutôt
que des
« normes » permettrait à la nouvelle agence de tenir compte
des besoins et de mettre à profit les compétences uniques des
collectivités des Premières nations.
- La formation en matière de santé publique par ordinateur
est un « problème de taille » dans bon nombre de
collectivités des Premières nations pour des raisons d'accès à la
technologie.
- Les Premières nations ont besoin d'une véritable collaboration
avec Santé Canada.
- L'agence a besoin de tenir compte des déterminants sociaux de
la santé - comme le logement - en particulier pour ce qui est d'aider
les groupes suivants à opter pour des modes de vie sains :
- les collectivités autochtones;
- les femmes dans le besoin;
- les femmes des collectivités rurales et éloignées.
- L'agence ne peut respecter son mandat que si elle a formulé une
stratégie de santé publique et qu'elle travaille pour la
concrétiser.
- Il devrait s'agir d'un produit précoce - il devra être
offert par l'intermédiaire du réseau fédéral/provincial/territorial.
- Le réseau devrait commencer par établir des priorités
de santé.
- L'établissement de liens serrés avec les organismes communautaires.
- Ils exécutent les programmes avec une efficacité accrue;
- L'agence devrait lier ces organismes communautaires à la recherche
afin d'examiner les pratiques communautaires qui sont efficaces et celles
qui ne le sont pas.
- L'utilisation de la prestation des soins de santé dans les collectivités
fransaskoises comme modèle pour transmettre de l'information aux
travailleurs de premier plan.
- Nous mettons en place un réseau de services pour notre collectivité -
il pourrait servir de modèle à l'agence.
- Formation à distance - en Saskatchewan, nous disposons d'un
système qui relie tous les centres communautaires, et nous sommes
ouverts aux partenariats.
- Avancement pour ce qui est de l'étiquetage obligatoire des aliments
et
accroissement du nombre d'inspections alimentaires obligatoires.
- L'agence devrait planifier en collaboration avec les administrations
provinciales, territoriales et locales.
- Les mesures unilatérales du fédéral qui créent
des tensions au pays n'ont pas leur place.
- Il ne peut pas s'agir simplement d'un débat pour des questions
d'argent; il doit plutôt être question des principes fondamentaux
relatifs à des soins de santé de qualité pour toute
la population canadienne.
- Détermination et application des normes de santé publique
partout au pays.
- Actuellement, ce sont différents gouvernements qui décident
des normes à appliquer.
- L'agence de santé publique devrait insister sur l'assurance
de la qualité des normes de santé publique au pays.
- Travail en étroite collaboration avec les vétérinaires
et les chercheurs en santé vétérinaire.
- Un grand nombre de maladies nouvelles et émergentes chez les
humains sont d'origine animale.
3. Investissements
Les participants insistent pour que l'agence privilégie
les investissements qui suivent.
- L'établissement d'un réseau de formation en matière
de santé publique.
- L'agence fédérale ne peut aller chercher les meilleures
ressources en santé publique au pays au détriment
des régions. Elle doit trouver ses propres effectifs, chercher
des façons d'offrir de la formation à ses employés
et faciliter l'accès à la formation.
- Les unités de santé publique devraient offrir aux
professionnels de la santé publique le même genre de
formation que les hôpitaux universitaires offrent aux médecins
et aux infirmières.
- La formation devrait à la fois être appliquée
et académique - de façon à ce que les membres
du milieu universitaire puissent faire l'expérience de vraies
questions de santé publique, et que les praticiens de santé publique
s'intéressent à des questions de recherche utiles.
- Le personnel de premier plan a de la difficulté à composer
avec la formation à distance sur la santé qui est
offerte par ordinateur.
- Peu de gens ont accès à des ordinateurs dans
les régions éloignées.
- Même s'ils y ont accès, ils ne peuvent trouver
de remplaçant au travail pendant qu'ils étudient.
- Les capacités locales en matière de ressources humaines
en santé publique sont plus importantes qu'une réserve nationale
de vaccins.
- Le personnel de santé publique local nous permet de traiter
les problèmes quotidiens, pas seulement les crises.
- Établissement d'un système de surveillance de l'état
de santé et des maladies infectieuses.
- Il a été difficile d'obtenir du financement étant
donné que les gouvernements croient que le besoin de surveillance
n'est pas aussi marqué que le besoin d'un instrument de diagnostic
sophistiqué (p. ex. IRM).
- Les gouvernements ne peuvent choisir entre traiter la question des
listes d'attente et celle de la santé publique. Ils doivent gérer
les deux.
- Besoin de mieux intégrer la santé publique au reste
du système de santé.
- Besoin de protéger le financement de façon à ce
que celui qui est destiné aux unités de santé publique
ne soit pas drainé par les besoins du système de soins
de courte durée.
4. Questions de santé publique
Les participants ont exprimé leurs préoccupations
en ce qui a trait à certaines questions de santé publique.
- Il n'a jamais vraiment été question des services de santé mentale
au cours des discussions relatives à l'agence de santé publique
du Canada.
5. Agent de santé publique en chef (ASPC)
- L'agent de santé publique en chef doit être un principal
chef de file en matière de santé publique, et non un gestionnaire.
- L'agent de santé publique en chef devrait se rapporter à l'Organisation
mondiale de la Santé de la même façon que le vétérinaire
en chef du Canada se rapporte actuellement à l'organisme multilatéral
de surveillance des épidémies animales à Paris.
- Le comité consultatif de l'agent de santé publique en
chef devrait se limiter à un rôle consultatif, non pas à celui
d'un organe de gestion.
- Il devrait exclure les députés.
- Il devrait se limiter à 20 personnes.
- Il devrait se limiter à quatre représentants des
provinces et à quatre représentants du fédéral.
- Les autres membres devraient être issus de groupes de santé publique,
dont au moins un vétérinaire et un expert en bétail.
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