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Relevé des maladies transmissibles au Canada

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Volume: 23S4 - mai 1997

Rapport sur l'immunisation au Canada, 1996


13. De nouveaux vaccins en vue

Au cours des prochaines années, on aura accès à un nombre beaucoup plus grand de vaccins, notamment à des vaccins conjugués contre le pneumocoque et le méningocoque. Certains d'entre eux seront probablement commercialisés d'ici quelques années, grâce à la mise au point de nouvelles techniques. Trois produits retiennent tout particulièrement l'attention, parce qu'ils sont offerts depuis peu, le seront sans doute bientôt ou le sont déjà dans d'autres pays, ainsi qu'en raison de leurs répercussions potentielles sur la santé des enfants : ce sont les vaccins acellulaires contre la coqueluche, le vaccin contre la varicelle et les vaccins contre les rotavirus. Nous ne nous attarderons pas ici sur l'utilisation et la disponibilité du vaccin contre l'hépatite A. Bien que ce vaccin soit extrêmement sûr et efficace, son utilisation se limite davantage aux groupes à risque élevé; il n'est pas, et ne sera sans doute pas, administré de façon systématique.

13.1 Vaccins acellulaires contre la coqueluche

Les vaccins acellulaires contre la coqueluche (VAC) contiennent des composants inactivés et purifiés de Bordetella pertussis. On a mis au point plusieurs VAC, qui renferment des composants différents à des concentrations variables, mais tous contiennent l'anatoxine coquelucheuse (AC) et, généralement, de l'hémagglutinine filamenteuse. Certains sont largement utilisés au Japon depuis plus de 15 ans, dans la vaccination primaire des enfants âgés de > 2 ans, et depuis 1988, chez les nourrissons de > 3 mois. Aux États-Unis, les VAC ont d'abord été homologués en 1992, pour l'administration des quatrième et cinquième doses de rappel chez les enfants âgés de 15 mois à 6 ans.

Entre mars et juillet 1996, trois VAC ont été homologués au Canada pour l'administration des doses de rappel chez les enfants âgés de 15 mois à 6 ans. Parmi ces vaccins figurent : l'Acel-PMC (Wyeth-Ayerst Canada, Inc.), VAC monovalent, l'ACEL-IMUNEMC (Wyeth-Ayerst Canada, Inc.), VAC administré en association avec les anatoxines diphtérique et tétanique; le TRIPACELMC (Laboratoires Connaught Ltée), VAC administré en association avec les anatoxines diphtérique et tétanique. En décembre 1996, deux VAC qui associent les anatoxines diphtérique et tétanique (Laboratoires Connaught Ltée et SmithKline Beecham Pharma Inc.) ont été homologués pour les séries primaires chez les nourrissons. Lors de la dernière Conférence nationale sur l'immunisation, les Laboratoires Connaught Ltée, les sociétés SmithKline Beecham Pharma Inc., Wyeth-Ayerst Canada Inc. et North American Vaccine Inc. ont indiqué qu'ils avaient présenté des demandes d'homologation relativement à d'autres vaccins associés, ou qu'ils se proposaient de le faire sous peu. On prévoit qu'un plus grand nombre de vaccins associés seront homologués dans un avenir assez rapproché.

De façon générale, la réactogénicité de ces produits est inférieure à celle signalée après l'administration du vaccin anticoquelucheux entier. Leur immunogénicité se compare avantageusement à celle des vaccins entiers testés. On ne connaît pas l'efficacité de ces produits, lorsqu'ils sont administrés pour les quatrième et cinquième doses, en particulier en regard des vaccins entiers utilisés pour les séries primaires au Canada.

Entre 1990 et 1995, sept essais pratiques indépendants portant sur l'utilisation des VAC dans la primo- vaccination des nourrissons ont été effectués en Allemagne (trois essais), en Italie (un essai), au Sénégal (un essai) et en Suède (deux essais). L'efficacité estimative des vaccins était généralement supérieure ou plus satisfaisante que celle des vaccins entiers, selon le vaccin entier qui avait servi de point de comparaison. Ces produits ont par la suite été homologués pour la vaccination primaire dans plusieurs pays européens. En 1996, le Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis a homologué le Tripedia® (Laboratoires Connaught Inc.) pour la primo-vaccination des nourrissons et des enfants de ³ 2 mois. Le CCNI recommandera que l'on élargisse les indications de ces préparations vaccinales à mesure que de nouvelles données seront disponibles et que d'autres autorisations de mise en marché seront accordées. Lorsqu'on utilise ces produits, il faut actuellement pratiquer de multiples injections pour administrer simultanément le VPTI et les vaccins contre le Hib et l'hépatite B. On ne dispose pas encore de données sur l'innocuité et l'immunogénicité de ces produits administrés en association. Il est possible que des préparations associant le vaccin inactivé contre la poliomyélite et le vaccin contre le Hib soient commercialisées dans un proche avenir.

Les vaccins acellulaires seront probablement plus efficaces que le vaccin entier actuellement utilisé au Canada. Le Canada ne réussira pas à atteindre en temps voulu l'objectif qu'il s'était fixé dans la lutte contre la coqueluche, mais l'utilisation généralisée de ces produits permettra sans doute de redresser rapidement la situation. La Division de l'immunisation du LLCM a fait effectuer en sous-traitance une étude coûts-avantages en prévision de l'administration systématique des VAC. Les résultats de cette étude sont favorables à l'administration de ces nouveaux vaccins.

13.2 Vaccins contre la varicelle

La varicelle est habituellement une maladie bénigne, qui touche en général 90 % de la population; elle peut toutefois être grave chez des sujets immunodéprimés. Le zona est également une manifestation locale, intéressant les ganglions des racines postérieures, d'une infection latente réactivée par le virus de la varicelle; elle frappe 35 % de la population.

Pour l'instant, il n'existe aucun vaccin homologué contre la varicelle au Canada, et il est peu probable qu'un vaccin puisse être administré de façon systématique au cours des 2 prochaines années. Aux États-Unis, un vaccin à virus vivant atténué contre la varicelle et le zona, sûr et efficace, a été homologué en 1995. L'American Academy of Pediatrics a recommandé l'administration universelle de ce vaccin aux enfants en bas âge et la vaccination des adolescents plus âgés. Cette recommandation était justifiée par la fréquence des complications graves et des décès consécutifs à une varicelle bénigne, les coûts élevés associés à la varicelle pour la famille et la société, et l'innocuité et l'efficacité du vaccin. L'administration systématique du vaccin entraînerait des économies de l'ordre de 384 millions de dollars par année aux États-Unis(33).

Toutefois, la population canadienne et les professionnels de la santé ne considèrent pas la varicelle comme une maladie grave. Cette maladie ne constitue pas un fardeau sur le plan de la santé publique. Les professionnels de la santé ne sont pas tout à fait convaincus par l'étude coûts-avantages, même si les économies réalisées sont considérables pour la société. La séroconversion est de l'ordre de 90 % chez les enfants en bonne santé, comparativement à 87 % chez les enfants leucémiques et à  94 % chez les adultes en bonne santé. On estime que l'immunité conférée par le vaccin est probablement de longue durée. Ce vaccin pourrait en outre réduire le risque de zona, du moins à court terme. Parmi les incidents indésirables qui ont été signalés, citons une éruption, généralement maculopapuleuse plutôt que vésiculeuse, se limitant à < 50 lésions cutanées chez 4 % à 10 % des vaccinés; il est rare que l'on observe des lésions, une enflure et de la douleur au point d'injection ainsi que des réactions généralisées. Le vaccin actuellement administré aux États-Unis pose des problèmes de manipulation, car il doit demeurer congelé en tout temps (à une température inférieure à -15 oC). Un vaccin semblable a été homologué au Japon, en Corée et dans plusieurs pays européens. On vient de mettre au point un nouveau vaccin présentant une plus grande thermostabilité. Au Canada, les fabricants peuvent fournir le vaccin contre la varicelle dans les situations d'urgence, pour des raisons humanitaires. On a procédé à la surveillance de la varicelle dans le cadre du Programme de surveillance active (IMPACT), et une étude coûts-avantages de l'utilisation potentielle du vaccin sera probablement entreprise en 1997.

Lorsqu'un vaccin pourra être administré de façon systématique au Canada, il sera essentiel que les provinces et territoires adoptent une approche commune. Si l'on obtient une couverture vaccinale importante mais partielle chez les enfants, il se peut que les personnes plus âgées (qui courent un plus grand risque de complications) soient davantage exposées, ce qui entraînerait une modification de l'épidémiologie de la maladie.

13.3 Vaccins contre les rotavirus

Les infections à rotavirus constituent une importante cause de gastro-entérite chez les enfants de < 5 ans. Aux États-Unis, où les données sont disponibles, ces infections sont une importante cause de déshydratation et d'hospitalisation. Elles entraînent, chaque année, environ 55 000 hospitalisations dues à une déshydratation; le nombre de décès liés à ces infections est toutefois très limité (300 en 1985). Aucun vaccin n'est homologué au Canada ni aux États-Unis. La mise au point de vaccins satisfaisants contre les rotavirus a progressé lentement. Une gamme de vaccins à virus vivants atténués a finalement été mise au point, comprenant notamment des souches de rotavirus animaux réassortis et des mutants thermosensibles du rotavirus humain. L'efficacité des vaccins d'intérêt potentiel est toujours en cours d'évaluation.

Ce sont probablement les vaccins polyvalents à virus vivants atténués réassortis qui seront soumis les premiers à des essais cliniques à grande échelle; ces vaccins semblent conférer une protection contre la diarrhée de l'ordre de 50 %. La protection contre la gastro-entérite grave (environ 80 %) et contre la déshydratation (presque 100 %) est encore plus élevée. Il est peu probable que ces vaccins soient commercialisés avant quelques années.

Actuellement, il n'existe à peu près pas de données épidémiologiques sur les infections à rotavirus au Canada. En prévision de l'introduction éventuelle de ce vaccin, le programme IMPACT tente de déterminer l'ampleur de la maladie en surveillant expressément les infections à rotavirus. Une analyse coûts-avantages sera heureusement réalisée sous peu au Canada.

 

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Dernière mise à jour : 2002-11-08 début