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Vie saine

Rapport d'étape 2001 sur la lutte contre le tabagisme

Troisième partie :
Progrès réalisés dans les orientations stratégiques

La Stratégie nationale a dégagé cinq orientations stratégiques qui forment la base d'une démarche de planification, de mise en oeuvre et d'évaluation. Ces orientations visent à établir les types d'intervention ou de mesures qui vont dans le sens des buts de prévention, d'abandon du tabac, de protection et de dénormalisation. Les interventions et les mesures de lutte contre le tabac les plus efficaces visent plus d'un but. Par exemple, l'établissement de milieux sans fumée protège les gens de la fumée des autres (protection), mais cette mesure aide également les fumeurs qui essaient d'arrêter de fumer (abandon du tabac) et véhicule le message aux jeunes qu'il est socialement acceptable de ne pas fumer (prévention). Étant donné que ces effets se recoupent, il est plus facile de regrouper les initiatives par orientation stratégique. La documentation anecdotique présentée ici témoigne du progrès réalisé dans le sens des cinq orientations stratégiques énoncées dans la Stratégie nationale.

Voici les cinq orientations stratégiques :

  • Politique et législation;
  • Éducation du public (Information, médias, programmes et services);
  • Responsabilisation de l'industrie et contrôle des produits;
  • Recherche, évaluation et surveillance;
  • Création et soutien des moyens d'action.

Bien que le nombre même des initiatives qui sont en place dans le pays est en luimême une indication du progrès, il n'est pas possible de présenter des mesures statistiques de chacune des initiatives. Dans la plupart des cas, l'incidence ne sera pas mesurable avant un certain temps et il n'est pas possible de lier de façon certaine un changement dans une statistique à une initiative en particulier. Mais, ce qui est le plus important, c'est que l'incidence conjuguée de chacune des stratégies de lutte locales sera éventuellement mesurable de façon statistique.

Les points décrits dans cette section donnent un aperçu de ce qui se produit au Canada en matière de lutte contre le tabac et le choix des points changera d'une année à une autre à mesure que le profil change. Ces points ont été choisis parce qu'ils mettent en évidence les secteurs où des progrès ont été réalisés et parce qu'il est possible de montrer des résultats préliminaires. Il est impossible de présenter une liste complète faute d'espace.

Politique et législation

L'intention de cette orientation stratégique consiste à assurer la coordination de la politique antitabac dans tous les secteurs et à mettre en oeuvre une législation et des politiques organisationnelles dans les secteurs qui appuient la réduction de l'usage du tabac.

Les efforts déployés cette année à ce chapitre comprennent l'établissement de milieux sans fumée, la mise en application d'augmentations de taxe, l'élaboration de politiques et de recommandations et la consolidation des stratégies provinciales de lutte contre le tabac.

Établissement de milieux sans fumée

Les gouvernements ont été les premiers à établir des lieux de travail sans fumée et en fait, la politique d'interdiction de fumer dans les lieux de travail des Territoires du Nord-Ouest précède celle du gouvernement fédéral de six mois. Pendant que les gouvernements continuent à bien des niveaux à élaborer des politiques sans fumée, de plus en plus de milieux du secteur privé emboîtent le pas, suivent leur exemple et protègent leurs employés contre la fumée des autres.

En Colombie-Britannique, plus de 50 % des municipalités représentant plus de 90 % des Britanno-Colombiens ont des règlements sans fumée. En outre, le Règlement sur la sécurité et la santé au travail de la CAT concernant la fumée des autres est entré en vigueur en avril 1998 et exige que tous les employeurs protègent les travailleurs sur tous les lieux de travail contre l'exposition à la fumée des autres. Une exemption au règlement s'appliquant aux établissements d'accueil, résidentiels et correctionnels a été prévue jusqu'en septembre 2001, date à laquelle ces lieux de travail devront protéger leurs employés contre l'exposition à la fumée des autres.

La Protection from Second-Hand Smoke in Public Buildings Act de l'Alberta est entrée en vigueur en janvier 1999 et offre une protection contre la fumée des autres dans les lieux de travail à environ 20 000 fonctionnaires de l'Alberta. Jusqu'à présent, sept municipalités de l'Alberta ont adopté un règlement limitant la fumée des autres et plusieurs autres envisagent d'adopter des règlements semblables.

Les municipalités du Nouveau-Brunswick ont obtenu explicitement des pouvoirs pour promulguer des règlements limitant la fumée des autres en 1997. Le Smoke Free Environments Task Force (établi par la Société canadienne du cancer, division du Nouveau-Brunswick et la Fondation des maladies du coeur du Nouveau- Brunswick) s'est efforcé d'encourager et de soutenir les municipalités pour qu'elles promulguent des règlements limitant la fumée des autres. Après quelques années marquées par peu de résultats, le groupe de travail a demandé à l'ancien ministère de la Santé et des Services communautaires d'effectuer un sondage d'opinion dans des municipalités sélectionnées pour faire connaître aux conseils municipaux concernés le niveau de soutien public des mesures de création de lieux sans fumée. L'information a été utilisée par le groupe de travail pour présenter des observations aux chefs municipaux et mobiliser des volontaires dans des groupes d'action communautaires locaux. Depuis 1997, sept municipalités ont promulgué des règlements limitant la fumée des autres dans divers lieux publics et plusieurs municipalités y travaillent actuellement.

La municipalité régionale de Cap Breton en Nouvelle-Écosse a récemment adopté un règlement antitabac exigeant que tous les édifices auxquels le public a accès soient complètement sans fumée d'ici 2003. Depuis le 1er mai 2001, les prisons et les centres correctionnels relevant du ministère de la Justice de la Nouvelle-Écosse sont tous sans fumée.

À Terre-Neuve, des modifications ont été apportées à la Smoke-Free Environment Act, de façon à interdire le tabagisme dans les lieux fréquentés par des enfants et tous les restaurants d'ici 2002. Des modifications ont été apportées à la Tobacco Control Act de Terre-Neuve pour interdire la vente du tabac dans les pharmacies.

Mise en application d'augmentations de taxe

Il est reconnu que des prix plus élevés découragent l'usage du tabac et par conséquent, la Stratégie nationale accorde une priorité à une stratégie fédéraleprovinciale- territoriale à long terme pour augmenter la taxe sur les produits du tabac à l'échelle du Canada.

Le 5 avril 2001, le gouvernement fédéral a annoncé une série de mesures fiscales s'appliquant au tabac et découlant des objectifs de santé du gouvernement. Ces mesures comprenaient une augmentation de taxe de 4 $ par cartouche de cigarettes en Ontario, au Québec, au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse et dans l'Île-du-Prince-Édouard, plus un nouveau régime fiscal pour le tabac visant à réduire l'incitation à réintroduire en contrebande au Canada des produits du tabac canadiens. Pour l'application de ces modifications fiscales, une somme supplémentaire de 55 millions $ sera mise à la disposition des ministères et organismes fédéraux pour la surveillance et l'évaluation de l'efficacité de ces mesures fiscales en ce qui concerne la réduction de la contrebande du tabac.

Le Yukon a déposé un projet de loi visant à augmenter de 12 % la taxe sur tous les produits du tabac.

Élaboration de politiques et de recommandations

La Stratégie nationale encourage l'uniformité des politiques dans tous les ministères fédéraux et provinciaux afin de maximiser leur efficacité pour réduire l'usage du tabac et soutenir les initiatives.

Dans le Nord, le Yukon a entrepris des recherches pour élaborer une stratégie de réduction de l'usage du tabac, tandis que les Territoires du Nord-Ouest ont fait de la stratégie antitabac dans les territoires une partie intégrante de leur stratégie de la promotion de la santé. Cette stratégie antitabac dans les territoires comporte des parties de la Stratégie nationale qui sont particulièrement pertinentes dans le cas des Territoires du Nord-Ouest.

Le 9 décembre 1999, l'Assemblée législative de la Saskatchewan a créé le Special Committee on Tobacco Control. Le rapport final du comité a été déposé en février 2001. Le comité a fait des recommandations concernant les interventions et activités relatives à la prévention, l'abandon du tabac, la protection et la dénormalisation.

Consolidation des stratégies de lutte contre le tabac

Depuis 1999, l'Ontario a mis en oeuvre la Stratégie antitabac renouvelée avec des fonds annuels de 10 millions de dollars s'ajoutant aux 9 millions de dollars déjà affectés.

Le gouvernement du Québec a augmenté son budget de lutte contre le tabagisme en y ajoutant 10 millions pour l'année financière 2001-2002. La province consacrait auparavant de 8 à 10 millions annuellement. Le gouvernement a aussi affecté 3 millions de dollars à la lutte contre la contrebande du tabac. Depuis octobre 2000, le gouvernement finance publiquement les thérapies de remplacement de la nicotine, y compris le Zyban comme appui pharmaceutique à l'abandon du tabac.

L'Alberta a financé l'Alberta Tobacco Reduction Alliance, qui met en oeuvre le plan de réduction de l'usage du tabac de l'Alberta (Alberta Tobacco Reduction Plan). Le financement pour l'année financière 2001-2002 a été augmenté à 2 millions de dollars.

Éducation du public

(Information, médias, programmes et services) L'intention de cette orientation stratégique consiste à rendre disponibles et accessibles l'information, les services et les programmes concernant le tabac et les questions reliées au tabac, qui ont pour but la prévention, l'abandon, la protection et la dénormalisation.

Les démarches pour informer les Canadiens sur les dangers de l'usage du tabac et les autres questions reliées au tabac ont progressé cette année au moyen de la diversité des médiums, allant des contacts face à face à l'anonymat d'Internet. De nombreuses activités visent particulièrement à répondre aux besoins des jeunes gens.

Visite des ménages

Dans les Territoires du Nord-Ouest, 75 % de la communauté a maintenant des foyers sans fumée et les fumeurs fument à l'extérieur, même à des températures de - 60 °C. Avec l'appui de la Division des Territoires du Nord-Ouest/Nunavut de l'Association canadienne de la santé publique (ACSP), le représentant de la santé communautaire, l'infirmière, les chefs de cette communauté ont fait la promotion de maisons sans fumée et le RSC et l'infirmière ont visité tous les foyers pour éduquer les résidents et les encourager. La Division des Territoires du Nord- Ouest/Nunavut de l'Association canadienne de la santé publique (ACSP) suit ce modèle pour faire la promotion des maisons sans fumée dans d'autres communautés.

Intervention téléphonique

En mars 2001, la Société canadienne du cancer a terminé un projet pilote de deux ans de ligne téléphonique financé par le ministère de la Santé de la Colombie- Britannique. Le QuitLine offrait du counseling en profondeur, des plans d'abandon du tabac et un suivi avec rappels téléphoniques. Durant une période de 13 mois, 384 appels ont été acheminés à la QuitLine, dont 71 de personnes qui se sont inscrites à un programme de counseling de la QuitLine et 46 de personnes qui ont assisté à la séance de planification initiale d'une heure. Une évaluation du projet pilote a indiqué que le taux d'abandon du tabac était légèrement inférieur à 30 % et que près de la moitié des clients de la QuitLine ont réduit leur consommation de tabac de jusqu'à 50 %. En avril 2001, la Colombie-Britannique a lancé la BC Smokers Helpline, établie selon le modèle de la Télé-assistance pour fumeurs de l'Ontario, qui a été crée par la division de l'Ontario de la Société canadienne du cancer. La BC Smokers Helpline donne sans délai des conseils pour aider à arrêter de fumer et répond à un plus grand nombre d'appels que le projet pilote. Ce service financé continue d'être offert par quatre membres du personnel de la division de la Colombie-Britannique et du Yukon de la Société canadienne du cancer.

Publicité télévisée

La Fondation des maladies du coeur de l'Ontario, a mené avec succès une campagne dans les médias (télévision) qui a eu pour résultat, d'après une enquête effectuée après la campagne, un dialogue sur les conséquences de l'usage du tabac et de la fumée des autres dans 31 % des foyers de l'Ontario, ce qui est exceptionnel pour une campagne de publicité. Soixante-dix-huit pour cent des personnes questionnées se sont rappelées avoir vu les annonces à la télévision; 65 % ont dit que les annonces les ont fait réfléchir au sujet de la fumée des autres et des conséquences du tabagisme sur ceux qu'ils aiment, et 76 % ont indiqué que les annonces étaient crédibles. En outre, il y a eu un changement d'attitude positif de 9 % dans la population cible, tout particulièrement en ce qui concerne la fumée des autres.

Dans Internet

Le Programme de la lutte au tabagisme de Santé Canada a créé un nouveau site Web d'autodiagnostic interactif et d'abandon du tabac par soi-même. Ce site offre de l'information et du soutien aux Canadiens qui essaient d'arrêter de fumer. Les personnes ont accès à des informations personnalisées sur les moyens pouvant leur permettre de surmonter les obstacles qui les empêchent d'arrêter de fumer et d'acquérir la motivation et les aptitudes nécessaires dans leur cheminement vers le renoncement au tabac. Une évaluation préliminaire indique que le site a été visité 150 000 fois en une semaine du mois de février 2001. Il s'agit à l'heure actuelle de la partie la plus fréquemment visitée.

L'Alberta Tobacco Reduction Alliance a établi un répertoire important d'informations et de ressources, qui sont disponibles sur son site Web Le lien suivant s'affichera dans une nouvelle fenêtre www.tobaccotruth.com.

Le site Web du Tobacco Control Unit en Nouvelle-Écosse,Le lien suivant s'affichera dans une nouvelle fenêtre www.gov.nc.ca/quitnow, fournit des renseignements utiles sur les répercussions sur la santé du tabagisme et de la fumée des autres. En plus, le site contient une section qui se concentre sur les jeunes.

Extension des services aux jeunes

La Colombie-Britannique a organisé un sommet Kids Against Tobacco, qui a été le premier sommet de jeunes contre le tabac de cette importance au Canada, les 22 au 24 février 2001. Accompagnés de 20 chaperons, 80 jeunes venant de partout dans la province, y compris la Youth Tobacco Attack Team de la province, ont participé avec des représentants du Nunavut, de Terre-Neuve, du Yukon et du Comité consultatif des jeunes sur le tabagisme du gouvernement fédéral. Le sommet a fourni aux jeunes des habiletés, des connaissances et des ressources afin qu'ils puissent mettre en oeuvre des initiatives antitabac une fois de retour dans leur communauté. En raison du succès du sommet, la Colombie-Britannique prévoit d'en organiser un deuxième en mars 2002.

BC Tobaccofacts est un programme scolaire complet de sensibilisation sur le tabac, qui fournit aux enseignants des plans de leçon et des activités leur permettant d'incorporer des connaissances sur le tabac dans leur programme d'études. Les sujets comprennent la science du tabac, les pratiques de marketing de l'industrie du tabac et les conséquences sur la santé. Le programme a été distribué à tous les publics, aux écoles indépendantes et de bande. Le programme de la 8e à la 12e année sera distribué d'ici octobre 2001. Au cours de l'exercice 2000-2001, 2 000 copies des ressources des 4e et 5e années ont été distribuées et 28 séances régionales d'initiation ont été organisées.

Au cours de l'année scolaire 1999-2000, la Tobacco Reduction Alliance de l'Île-du- Prince-Édouard, y compris le Department of Health and Social Services de la province, s'est concentré sur la santé globale dans les écoles. Toutes les commissions scolaires (qui représentent pratiquement toutes les écoles de la province) ont mis en oeuvre des politiques d'interdiction du tabac dans les écoles. Dans le cadre d'une démarche pour créer des milieux qui supporte la non-consommation du tabac, des étudiants ont été formés pour diriger les activités de prévention et apporter leur aide aux initiatives d'abandon du tabac dans leurs écoles.

L'école d'infirmierie de l'University of Prince Edward Island, en collaboration avec l'université de Waterloo, a effectué une enquête dans les écoles secondaires de la province en mai 1999 et en juin 2000. Les résultats de l'Enquête sont encourageants. Les taux de tabagisme chez les étudiants de 10e année ont diminué pour passer de 20 % en 1999 à 19,4 % en 2000. Les taux de tabagisme chez les étudiants de 11e année ont diminué en passant de 25,5 % en 1999 à 23,4 % en 2000. Les taux ont augmenté légèrement chez les étudiants de 12e année, en passant de 27,6 % en 1999 à 28,1 % en 2000.

Mise à jour : 2006-06-12 Haut de la page