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Vie saine

Le tabagisme chez les femmes

Troisième leçon : Prévention du tabagisme chez les jeunes femmes.

1. Les jeunes femmes ont besoin de solutions de rechange positives au tabagisme, de même que de moyens d'apprendre à maîtriser leur vie

La sensibilisation aux risques du tabagisme pour la santé ne suffit pas pour empêcher les adolescentes de fumer. Celles-ci doivent acquérir des compétences et une confiance en soi. Une trousse d'information produite récemment, Pour éteindre le désir d'allumer (S6), est une ressource pour les collectivités qui offrent des programmes et des activités à l'intention des jeunes filles. La trousse fournit des renseignements sur la prévalence du tabagisme, ses conséquences sociales et ses effets sur la santé, et les raisons qui incitent les jeunes filles à fumer. Elle propose également des moyens de résister au tabagisme, des solutions de rechange positives (p. ex. l'activité physique, une alimentation saine et la gestion du stress) et des moyens de créer un milieu propice à l'adoption d'un style de vie sain.

L'activité physique peut se révéler une solution de rechange particulièrement intéressante. Elle peut effectivement aider les jeunes femmes à gérer leur stress, à maintenir un poids-santé, à créer des liens et à acquérir un statut (dans des équipes ou clubs sportifs), ainsi qu'à développer des sentiments de force et de puissance plutôt que de passivité. Il semble d'ailleurs y avoir un lien entre la diminution de l'activité physique et l'initiation au tabagisme (A9, D1).

Il est important que les adolescentes et les jeunes femmes, en plus d'adopter des stratégies de comportement individuelles leur permettant d'exercer un meilleur contrôle sur leur vie et leur santé, développent un sens critique face à la dynamique entre les sexes. Par exemple, si les jeunes femmes qui font l'objet de harcèlement prennent conscience que les hommes cherchent, par ce moyen, à exercer un pouvoir sur les femmes, elles auront moins tendance à se culpabiliser pour le harcèlement qu'elles subissent et seront moins susceptibles de recourir au tabagisme pour composer avec les sentiments négatifs que suscite ce genre de comportement.

Les discussions entre pairs et les relations avec des adultes et des groupes communautaires capables d'offrir un soutien (comme les organisations qui interviennent auprès des jeunes ou des femmes) peuvent être particulièrement efficaces pour aider les femmes à acquérir des compétences et à prendre davantage conscience de la dynamique entre les sexes. Ces relations peuvent aider les adolescentes à comprendre qu'elles ne sont pas seules à subir du stress et des pressions.

Groupe d'étudiants

2. La sensibilisation aux tactiques des médias aide les filles et les jeunes femmes à développer un sens critique face aux messages des fabricants de produits de tabac.

Être sensibilisé aux tactiques des médias, c'est comprendre l'effet des messages médiatiques sur les perceptions, les valeurs et les comportements qui influent sur la santé et le bien-être. Les filles et les jeunes femmes qui connaissent les tactiques des médias sont en mesure de critiquer les messages qui appuient et encouragent le tabagisme. La trousse créée récemment, Réagis face aux médias et sois-en fière (B2), porte sur l'influence des médias, l'image corporelle et le tabagisme.

3. Il faudrait dispenser des programmes scolaires de prévention au niveau primaire, les poursuivre au niveau secondaire et les intégrer aux politiques visant à décourager le tabagisme chez les jeunes.

La plupart des programmes scolaires de prévention sont basés sur le modèle des influences sociales et sont généralement offerts aux élèves de la 6e à la 8e année. Cette approche repose sur l'hypothèse que les pairs, les parents et les médias incitent les enfants et les adolescents à faire usage du tabac. Si les jeunes sont conscients de ces influences sociales et parviennent à y résister, ils seront en mesure de résister aux pressions qui seront exercées sur eux à l'avenir pour qu'ils fument. Les programmes comprennent généralement les volets suivants : conséquences personnelles du tabagisme, prise de décisions, résolution de problèmes, gestion du stress et rectification des idées fausses quant à la prévalence de l'usage du tabac. La participation active des élèves (p. ex. jeux de rôle) permet à ces derniers d'acquérir les compétences et la confiance nécessaires pour résister aux pressions sociales pro-tabac.

Une enquête nationale sur les programmes de prévention (S2) effectuée peu avant la mise en oeuvre de la SRDT a révélé que bien que les programmes de prévention axés sur les influences sociales aient permis, dans une certaine mesure, de réduire les taux de tabagisme chez les jeunes, les effets s'estompent au niveau secondaire, et les programmes comportent des lacunes (S2). Des initiatives menées ultérieurement dans le cadre de la SRDT, notamment l'élaboration et la diffusion du programme de prévention intitulé Maximiser l'impact (I2), ont complété les programmes scolaires actuels axés sur la prévention.

Quatre jeunes femmes relaxent

4. On peut appliquer des politiques rendant difficile le tabagisme en tant que pratique courante dans le cadre des rapports sociaux avec les pairs

Les restrictions relatives à l'usage du tabac dans les écoles sont de plus en plus courantes (S5). Ces restrictions font en sorte de rendre l'usage du tabac en groupe moins visible et de réduire les occasions de fumer « socialement » durant les heures de classe, pourvu qu'elles visent tant les bâtiments que le terrain de l'école et qu'elles soient appliquées rigoureusement. Dans la mesure où les adolescentes sont plus influencées que les garçons par les habitudes de fumer de leurs pairs, comme l'indiquent certaines études, la réduction des occasions de fumer en groupe durant les heures de classe peut être une stratégie de prévention particulièrement utile pour elles. Les politiques interdisant l'usage du tabac ne doivent pas s'appliquer exclusivement à l'école, mais également à tous les endroits où les adolescents passent leurs temps libres, comme les centres commerciaux et les centres de loisirs.

Les programmes scolaires qui sont mis en oeuvre dans le cadre de stratégies environnementales communautaires sont plus efficaces que les programmes scolaires à eux seuls (S2). Les autres politiques qui détournent du tabagisme et font du non-usage du tabac une norme communautaire (p. ex. augmentation des taxes sur les produits du tabac, application rigoureuse de la législation régissant la vente de ces produits aux mineurs, emballage discret des paquets de cigarettes, publicité, interdiction de fumer dans les endroits publics) sont également utiles. Des recherches ont révélé que les adolescentes peuvent se procurer du tabac plus facilement que les adolescents, en ce sens que l'on vend plus facilement du tabac aux filles qu'aux garçons mineurs (M4). Les filles ont en outre plus tendance que les garçons à acheter des cigarettes à l'unité (Y3). Un grand nombre d'intervenants de la lutte antitabac ont recommandé une augmentation des taxes sur les produits du tabac afin de rendre ces produits moins abordables pour les jeunes.

Une femme sourit et écoute de la musique

Des chercheurs ont avancé qu'un emballage discret peut réduire le tabagisme chez les adolescents, du fait qu'ils n'associeraient plus les marques à des images (P10). Cette mesure pourrait réduire l'intérêt de fumer pour l'image que l'on peut projeter parmi ses pairs.

5. Les programmes à l'intention de certains groupes prioritaires d'adolescentes doivent tenir compte des différences culturelles

Par exemple, les programmes à l'intention des Autochtones doivent tenir compte de l'usage du tabac dans le cadre de la spiritualité et des rituels, des taux de tabagisme élevés dans les collectivités autochtones, du prix inférieur du tabac dans les réserves, et du fait que l'on préfère que la famille et la collectivité participent aux programmes. Il faut commencer à offrir des programmes de prévention aux filles lorsqu'elles sont en bas âge, étant donné que dans les collectivités autochtones, on commence à fumer plus tôt que dans beaucoup d'autres groupes.

Les programmes à l'intention des francophones doivent tenir compte de la plus grande tolérance des francophones à l'égard du tabagisme et du fait qu'ils accordent plus d'importance au libre choix du style de vie qu'aux questions de santé. Ainsi, le taux de prévalence du tabagisme est susceptible d'être plus élevé chez les filles francophones que dans la population en général.

femme

De plus, les médias francophones ont moins tendance que les médias anglophones à condamner le tabagisme (M1).

Les activités de recherche et de développement menées dans le cadre de la SRDT ont contribué à faire augmenter le nombre de programmes de lutte contre le tabagisme spécifiquement conçus à l'intention de différentes communautés culturelles et linguistiques.

Combler les lacunes des programmes de prévention à l'école

Maximiser l'impact (I2) est un programme de prévention unique en ce qu'il a été élaboré pour s'intégrer aux programmes scolaires existants, et non pour faire double emploi avec eux ou les remplacer. Ce programme aborde plusieurs grands thèmes comme le rôle de l'industrie du tabac, le tabagisme chez les femmes, la sensibilisation aux médias et les tendances dans la consommation de tabac, et il vient compléter les ressources en matière de prévention du tabagisme offertes aux élèves de la 5e à la 8e année. La trousse a été conçue à l'intention des enseignants, des bénévoles et des éducateurs sanitaires intervenant en milieu scolaire et elle comprend un module d'auto apprentissage et un guide de l'animateur. Elle comprend également un CD-ROM contenant de l'information et des exercices interactifs à l'intention des élèves.

Société canadienne du cancer
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Mise à jour : 2006-01-10 Haut de la page