Élaboration d'un modèle logique et d'un
cadre d'évaluation du Programme modernisé
d'inspection de la volaille de l'Agence canadienne
d'inspection des aliments
Santé Canada -
Programme d'évaluation de la salubrité des
aliments
Notre mission est d'aider les Canadiens et les
Canadiennes à maintenir et à améliorer leur
état de santé
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Ashwani Wadhera, Directeur Intérimaire
Bureau d'évaluation de la salubrité des
aliments
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4 est – 2204D
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Téléphone: (613) 954-2996
Télécopieur: (613) 954-0149
Courriel: = BFSA_BESA@hc-sc.gc.ca
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© Sa Majesté la Reine du chef du Canada,
représentée par le Ministre de la Santé, 2003
N o cat. :
H44-53/2003F-HTML
ISBN: 0-662-75039-X
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Sommaire
Le Programme modernisé d'inspection de la volaille
(PMIV) de l'Agence canadienne d'inspection des
aliments vise à contrer les dangers associés à
la volaille crue qui quitte les usines de transformation
enregistrées au fédéral. Le PMIV a pour
objectif de contrôler la quantité d'agents
pathogènes microbiens, comme la Salmonella,
présents dans les produits de volaille crue, et de
favoriser l'intégration, au système canadien
d'inspection de la volaille, de principes reposant sur la
science et sur la gestion du risque. Un comité
constitué de hauts fonctionnaires de Santé Canada
et de l'Agence canadienne d'inspection des aliments a
choisi d'évaluer le Programme modernisé
d'inspection de la volaille de l'Agence canadienne
d'inspection des aliments à cause des risques
possibles que ces dangers représentent pour la
santé humaine.
Les produits de volaille crue peuvent être la source de
certains dangers microbiologiques, chimiques ou physiques
qui, s'ils ne sont pas contrôlés, peuvent
représenter des risques pour la santé du
consommateur. Les dangers d'origine microbiologique sont
ceux qui préoccupent le plus dans les produits de
volaille parce que la volaille est reconnue comme un
réservoir d'agents pathogènes d'origine
alimentaire, en particulier les sérotypes de
Salmonella et Campylobacter. La production
d'aliments comporte une chaîne ou un continuum qui
s'étend de la production jusqu'à la cuisson
en passant par la transformation et la préparation
finale. Les abattoirs de volaille sont un maillon de cette
chaîne et les mesures d'atténuation
anticipées par le PMIV peuvent jouer sur la
prévalence ou la concentration de micro-organismes sur
la volaille et ses produits. Tous les programmes
fédéraux d'inspection de la volaille obligent
les producteurs à présenter des fiches
d'élevage qui fournissent au transformateur des
renseignements sur les dangers chimiques et biologiques
possibles associés à la volaille vivante.
Le PMIV est un programme à participation volontaire que
l'on est en train de mettre en oeuvre dans 10 des 64
abattoirs de volaille enregistrés au fédéral
au Canada. Les autres abattoirs enregistrés au
fédéral utilisent des modes d'inspection
traditionnels (inspecteurs gouvernementaux procédant
à une inspection sensorielle de chaque carcasse) ou se
conforment au Programme canadien d'inspection de la
volaille (PCIV), programme d'inspection partagée
dans le cadre duquel les exploitants de l'industrie se
chargent de la détection des défauts des carcasses
avant l'éviscération et examinent la
cavité de chaque carcasse pour y détecter les
défauts, tandis que les inspecteurs de l'ACIA
inspectent l'extérieur de la carcasse et les
viscères correspondants pour y repérer les
défauts.
Santé Canada et l'Agence ont décidé
conjointement d'élaborer un modèle logique et
un cadre d'évaluation avant d'entreprendre une
évaluation complète. Le modèle logique est un
schéma qui représente les principaux
éléments du programme et décrit de façon
concise son fonctionnement, de même que les
résultats visés. Le cadre d'évaluation
présente des questions d'évaluation clés,
analyse le type de données qu'il faut recueillir
pour y répondre, y compris leur disponibilité, et
présente une stratégie d'évaluation ou des
options.
Le PMIV prévoit que l'exploitant de l'industrie
doit examiner l'extérieur de toutes les carcasses de
volaille, les cavités et les viscères, retirer de
la chaîne d'éviscération toutes les
carcasses comportant des défauts pour les soumettre par
la suite à une inspection effectuée par un
vétérinaire de l'ACIA, qui en détermine le
sort éventuel. Les inspecteurs de l'ACIA ont
délaissé l'inspection directe en faveur
d'un régime d'inspection qui comporte la
surveillance continue du rendement de l'exploitant en
matière de détection des défauts,
élément constituant du plan d'analyse des
risques et de maîtrise des points critiques (HACCP) de
l'établissement. Ce changement permet de
redéployer des ressources auparavant affectées
à l'inspection sur la chaîne de production vers
des secteurs plus risqués en fonction du besoin.
On a mis au point un modèle logique de PMIV en
collaboration avec l'ACIA. Le modèle logique et des
entrevues réalisées auprès de groupes
d'intervenants ont été un atout lors de
l'élaboration de questions d'évaluation
clés et d'indicateurs possibles
d'évaluation de l'efficacité du PMIV. Ces
questions et ces indicateurs sont organisés en une
matrice fondée sur les enjeux généraux de
l'évaluation que sont la justification, la
conception, l'exécution du programme et son
impact/réussite. Les questions d'évaluation
comprennent des questions qui peuvent intéresser les
administrateurs de programme de l'ACIA, ainsi que des
questions de nature plus scientifique qui portent sur les
éléments santé et sécurité du
programme. Le sommaire des entrevues réalisées
auprès des intervenants et le document sur les pratiques
internationales sont joints en annexe.
Les données nécessaires pour procéder à
une évaluation formative détaillée ont
été définies, communiquées à
l'ACIA et discutées avec cette dernière. Ce
faisant, l'ACIA a reçu des commentaires sur les
aspects positifs du PMIV, ainsi que de l'information sur
les limites courantes de la mesure de l'efficacité
de ce programme.
Réponse de la direction de l'ACIA
Mise en contexte
L'article 11(4) de la Loi sur l'Agence canadienne
d'inspection des aliments attribue au ministre de la
Santé la responsabilité d'évaluer
l'efficacité des activités de l'ACIA
relatives à la salubrité des aliments. Le Bureau
d'évaluation de la salubrité des aliments de
Santé Canada (SC) mène ces évaluations dans le
but de fournir des conseils et de l'encadrement à
l'ACIA sur ses activités relatives à la
salubrité des aliments ainsi que de fournir de la
rétroaction à Santé Canada de manière
à aider ce ministère à accomplir son rôle
qui consiste à élaborer des politiques et des
normes en matière de nutrition et de salubrité des
aliments.
En décembre 2001, le Bureau a choisi le Programme
d'inspection modernisée de la volaille (PIMV) de
l'Agence canadienne d'inspection des aliments à
des fins d'évaluation. À l'époque, le
PIMV était un programme à participation volontaire,
instauré à titre de projet pilote dans 8 des 64
établissements de production de volaille du Canada.
Cette évaluation visait à déterminer
l'efficacité du PIMV et à contribuer à
l'élaboration d'une orientation pour le PIMV
avant sa mise en oeuvre obligatoire. Tandis que l'on
planifiait l'évaluation, le comité
d'évaluation a déterminé que l'on ne
disposait pas de suffisamment de renseignements pour
effectuer une évaluation complète. En septembre
2003, on a décidé de préparer un document
constituant un cadre d'évaluation, en prévision
d'une évaluation complète à une étape
ultérieure de l'avancement du programme.
Défis de l'évaluation
Dans le cadre de l'évaluation, Santé Canada a
désigné cinq défis en matière
d'évaluation qui pourraient justifier un retard de
l'évaluation. Premièrement, les données
recueillies par l'enquête de l'ACIA
(Enquête canadienne sur l'état microbiologique
des carcasses de poulets à griller et de jeunes dindons
juin 1997 - mai 1998) ne constituent pas un outil utile
permettant de déterminer la qualité du rendement
des établissements ayant adhéré au PIMV par
rapport aux autres modes d'inspection. L'ACIA admet
qu'il serait souhaitable de mener une nouvelle
enquête nationale afin de mettre à jour les
données concernant les niveaux de contamination
microbiologique (par exemple, la salmonelle et E.
coli) chez la volaille. Les données sur les niveaux
d'agents pathogènes tirés des
établissements ayant adhéré au PIMV pourraient
alors être comparées aux données obtenues par
cette nouvelle enquête ainsi qu'à d'autres
méthodes d'inspection de la volaille afin de
démontrer l'efficacité du PIMV. L'ACIA
étudie diverses options visant à financer une
nouvelle enquête de base.
L'ACIA a également envisagé de mener une autre
enquête de base dans les autres abattoirs «
traditionnels » afin de mettre à jour les normes en
matière de niveau de qualité acceptable (NQA). Les
normes de NQA portent sur les défauts de la volaille qui
ne sont pas liés à la salubrité des aliments,
comme des bleus, des fractures, des maladies de la peau
localisées. Des inspections post-mortem sont menées
par les inspecteurs de l'ACIA afin de déceler des
défauts dans les établissements qui n'ont pas
adhéré au PIMV et par des détecteurs de
défauts de l'industrie dans les établissements
ayant adhéré au PIMV. On pourrait alors comparer
les résultats tirés de la détection des
défauts provenant des deux types
d'établissements afin d'évaluer le
rendement de l'industrie en matière de
détection par rapport à celui de l'ACIA.
Le deuxième défi de l'évaluation
énoncé par SC est la manière dont on recueille
les échantillons de salmonelle. Bien qu'il
s'agisse essentiellement d'une question technique,
l'ACIA est d'accord avec la proposition de Santé
Canada relative au prolongement de la période de
collecte des échantillons sur l'année
entière afin de tenir compte des variations
saisonnières potentielles. L'Agence
réévaluera ses méthodes
d'échantillonnage dans le cadre de
l'élaboration du programme canadien de
réduction des agents pathogènes.
Le troisième défi en matière
d'évaluation décelé par SC est le manque
de renseignements disponibles en matière de surveillance
qui permettraient de lier la volaille crue à des
maladies d'origine alimentaire. L'ACIA admet que cela
représente un défi en ce qui a trait à
l'évaluation des conséquences des
activités de l'Agence en matière de
salubrité des aliments. L'Agence soutient Santé
Canada dans ses efforts constants visant à recueillir
des informations de surveillance liées aux maladies
d'origine alimentaire.
Le quatrième défi en matière
d'évaluation est que le petit nombre
d'établissements participant actuellement au PIMV ne
permet pas de comparer les résultats relatifs au
rendement des établissements. Actuellement, 14
établissements participent au programme, parmi lesquels
six ont totalement mis en oeuvre le PIMV. Le nombre
d'établissements participant au PIMV est en
croissance. Nous nous attendons à ce que cette
augmentation facilite l'aptitude de l'ACIA à
comparer le rendement des établissements ayant
adhéré au PIMV qui diffèrent, par exemple,
quant au type d'espèces abattu (dinde ou poulet), au
volume de la production (faible ou élevé) ou au
nombre de quarts utilisés (quarts simples ou quarts
doubles).
Le cinquième défi de l'évaluation
énoncé est l'utilisation restreinte des fiches
de renseignements sur les élevages de poulet pour
l'élaboration de liens « de la ferme à la
table ». L'ACIA prévoit participer, à
titre de partenaire, à divers projets de recherche
visant à transformer les informations des fiches de
renseignements sur les élevages de poulet en
données électroniques ainsi qu'à analyser
ces données afin de fournir des renseignements. Par
exemple, on pourrait générer des informations sur
l'influence des divers régimes de jeûne sur les
niveaux de contamination des carcasses.
Prochaines étapes
L'ACIA mène des consultations constantes auprès
de ses partenaires et des intervenants dans le but
d'élaborer des méthodes d'inspection
scientifiques. L'Agence appuie l'évaluation du
Programme d'inspection modernisée de la volaille par
Santé Canada comme moyen de valider davantage les bases
scientifiques du programme ainsi que d'aider à
établir son orientation.
Bien que l'on n'ait pas mené
d'évaluation complète de la salubrité des
aliments à l'égard du programme,
l'élaboration d'un cadre d'évaluation
pour le Programme d'inspection modernisée de la
volaille a engendré diverses conséquences
positives. Un modèle logique, liant les activités
du programme aux résultats en matière de
salubrité des aliments, a été
élaboré et validé par les agents de programme
de l'ACIA. Les principaux défis en matière
d'évaluation ont été décelés et
des questions potentielles relatives à
l'évaluation ont été soulevées.
Enfin, le cadre d'évaluation a permis de
découvrir des options pour l'évaluation
éventuelle du Programme d'inspection modernisée
de la volaille.
Les activités décrites ci-dessus permettront à
l'ACIA d'élaborer des mesures de rendement
visant à évaluer l'efficacité du programme
et à inciter davantage l'industrie de la volaille
à adopter des pratiques de gestion des risques
axées sur des données scientifiques.
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