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Rapport de surveillance de la santé des femmes

Agence de santé publique du Canada

Rapport de surveillance de la santé des femmes

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Morbidité et invalidité chez les femmes canadiennes

Marie DesMeules, M.Sc. (Santé Canada), Linda Turner, Ph.D. (ICIS), Robert Cho (Santé Canada)

Question relative à la santé

La morbidité globale est communément définie comme « état de santé global au départ ». Bien que ce concept soit relativement étroit dans le contexte d'un vaste cadre d'évaluation de la santé de la population, il constitue néanmoins une composante essentielle à étudier lorsque l'on décrit la santé d'une population.

Les femmes ont une espérance de vie plus longue que celle des hommes (tel décrit dans le chapitre Mortalité est espérance de vie des femmes canadiennes), mais elles ne semblent pas avoir un avantage similaire lorsque la morbidité est définie de diverses façons (p. ex. les taux d'hospitalisation, la prévalence des conditions chroniques ou l'invalidité). Les données canadiennes tirées des enquêtes sur la santé et des bases de données sur la morbidité hospitalière appuient ces résultats. Il n'y a pas une seule explication qui justifie pleinement ces divergences entre les deux sexes qui devraient plutôt être examinées dans le contexte des déterminants biologiques et médicaux, sociaux, économiques et environnementaux.

Ce chapitre vise à donner un plus ample aperçu des cas de morbidité globale des femmes canadiennes. La Base de données sur la morbidité hospitalière (2000-2001) et l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (2000) ont servi à examiner la morbidité hospitalière, la prévalence des conditions chroniques et l'invalidité. On compare les femmes et les hommes, ainsi que les sous-groupes de femmes et on identifie les déterminants clés de la morbidité.

Résultats clés

  • Bien que l'ensemble des taux d'hospitalisation ajustés selon la cause et l'âge aient diminué au cours des dernières années, ils ont été constamment plus élevés chez les femmes que chez les hommes d'environ 20 %. La durée moyenne du séjour dans les établissements de soins de courte durée était comparable chez les femmes et les hommes.
  • Les causes d'hospitalisation les plus communes des femmes sont la grossesse et les accouchements (plus de 50 % de toutes les hospitalisations des femmes entre 20 et 44 ans), les maladies du système circulatoire et les troubles digestifs. Les femmes sont plus souvent hospitalisées à la suite d'un cancer, de troubles mentaux et de maladies musculo-squelettiques, alors que les hommes sont plus souvent hospitalisés à la suite de maladies des systèmes circulatoire et respiratoire et de blessures ou d'intoxication.
  • Lorsqu'on a exclu les grossesses et les accouchements de toutes les hospitalisations, les taux de morbidité hospitalière chez les femmes étaient inférieurs à ceux des hommes. Lorsqu'on n'a exclu que les accouchements normaux (sans complications), les taux de morbidité hospitalière restaient plus élevés chez les femmes.
  • Les femmes, comparativement aux hommes, ont enregistré des taux d'hospitalisation légèrement inférieurs (354 par rapport à 391 par 100 000 respectivement) pour des conditions propices aux soins ambulatoires (incluant l'asthme et d'autres conditions où la morbidité hospitalière peut être évitée au moyen de soins ambulatoires appropriés et d'une souscription aux soins autonomes), ce qui indique un taux d'utilisation éventuellement plus élevé des services de soins ambulatoires chez les femmes dans le cadre de ces conditions.
  • L'invalidité à long terme déclarée est plus fréquente chez les femmes (22,6 %) que chez les hommes (19,6 %), soit un ratio femmes-hommes d'environ 1,15. Toutefois, ce taux était comparable chez celles et ceux qui se trouvaient dans des établissements de soins de longue durée. L'invalidité grave est plus répandue chez les femmes.
  • La prévalence d'au moins une condition chronique déclarée est supérieure chez les femmes. Chose intéressante, cette prévalence élevée a été observée principalement dans la comorbidité (deux conditions ou plus); la prévalence d'une seule condition était comparable entre les femmes et les hommes.
  • En ajustant selon l'âge, les conditions chroniques déclarées, le niveau d'études, le revenu du ménage et le tabagisme, la régression logistique multiple a montré que les femmes, comparativement aux hommes, ont un rapport de cotes de 1,07 (intervalle de confiance 1,03; 1,12) dans le cas de l'invalidité. Ces facteurs expliquent une grande partie des différences observées entre les deux sexes dans la prévalence de l'invalidité.
  • Les femmes invalides sont moins susceptibles que les hommes de vivre en couple, ont un faible revenu, affichent de faibles taux d'emploi et bénéficient de moins de soutien social tangible (tous ces facteurs représentent des vulnérabilités en plus).

Lacunes et recommandations

Les auteurs ont repéré les lacunes suivantes et ont formulé les recommandations ci-dessous :

  • Le taux globalement inférieur de la morbidité hospitalière chez les femmes indique que leur morbidité peut être moins aiguë, comme il se peut qu'elles fassent un plus grand usage des soins ambulatoires. Ce type d'analyse serait amélioré au moyen de plus d'examens du niveau « d'urgence » des soins et de la proportion de femmes hospitalisées pour des interventions non urgentes. L'information telle
  • que la gravité de la maladie à la référence serait essentielle pour examiner les différences entre les deux sexes dans la morbidité. Il faudrait examiner de façon plus exhaustive les déterminants de la morbidité hospitalière plus élevée chez les femmes entre 20 et 44 ans.
  • La capacité des comparaisons dans la morbidité entre les femmes et les hommes serait améliorée au fur et à mesure que des bases de données nationales plus exhaustives sont élaborées (entre autres, les données sur les soins aux malades chroniques et les soins de longue durée, ainsi que les registres sur les traumatismes).
  • Les conséquences de l'invalidité sur la santé des femmes canadiennes sont substantielles. On a besoin d'études plus exhaustives des caractéristiques sociales et économiques des femmes atteintes d'invalidité (selon une comparaison entre les deux sexes) afin de mettre au point des interventions améliorées dans ce domaine. On facilitera également ces études grâce à la récente Enquête sur la participation et les limitations d'activités (2001). On a besoin de plus de recherches sur le rôle des facteurs modifiables (p. ex. l'accès à temps aux soins appropriés, les facteurs socio-économiques) et non modifiables (p. ex. le facteur biologique, la gravité de la maladie) dans le risque d'invalidité chez les femmes par rapport aux hommes.
  • Les mesures d'invalidité disponibles actuellement (telles que l'indice de l'état de santé) s'appuient principalement sur le fonctionnement physique et sensoriel (tel que la marche, l'ouïe) et peuvent avoir des restrictions d'utilisation dans les analyses comparatives entre les deux sexes. On devrait explorer d'autres facteurs qui peuvent contribuer considérablement à l'invalidité des femmes (p. ex. la dépression, la fatigue intense et le stress chronique).

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Dernière mise à jour : 2003-12-09 début