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![]() Recensions de livres Asthma Epidemiology: Principles and Methods Par Neil Pearce, Richard Beasley, Carl Burgess et Julian Crane New York : Oxford University Press, 1998; ISBN 0-19-508016-5; 73,95 $ CAN
Ce manuel ne contient que 260 pages, références incluses, ce qui en rend la lecture rapide. Bien que nous l’ayons lu du début à la fin, ce livre peut être consulté selon les besoins de chacun, car les chapitres sont indépendants pour la plupart. Il compte sept chapitres (sans l’introduction) et se divise en trois parties : les principes de base de l’épidémiologie de l’asthme, la morbidité causée par l’asthme et la mortalité due à l’asthme. Par ailleurs, deux thèmes de base de l’épidémiologie de l’asthme s’entrelacent dans ce livre. Le premier porte sur les données épidémiologiques et répond aux questions telles que : La prévalence de l’asthme est-elle encore à la hausse? Quelles ont été les causes de l’importante hausse de la mortalité due à l’asthme durant les deux dernières décennies? Quelles sont les données portant sur les facteurs de risque d’asthme, incluant les antécédents génétiques et les expositions dès le jeune âge? Le second thème porte sur les méthodes épidémiologiques, à savoir les points forts et les faiblesses des différents plans d’étude, les définitions des termes, les questions de mesure, le contrôle des biais et des facteurs de confusion, etc. Ces questions sont bien évidemment communes à toutes les recherches épidémiologiques, mais les auteurs fournissent ici des exemples applicables à l’étude de l’asthme. Le manuel débute par un bref, mais intéressant, historique sur la reconnaissance de l'état asthmatique dans les temps anciens. On apprend aussi que le mot asthme tient son origine du mot grec signifiant «respiration difficile». L’introduction énumère quelques définitions internationales de la notion d'asthme mais ne fournit qu’une brève description de la physiopathologie, du tableau clinique et de la prise en charge de la maladie. Dans les chapitres suivants, les aspects physiopathologiques et cliniques de l'asthme (y compris le traitement) sont présentés uniquement dans le cadre d'études épidémiologiques. Le lecteur, pour qui ces aspects ne sont pas familiers, comprendra les questions méthodologiques sans pour autant saisir la portée des études. Notons que quelques illustrations (de poumons et de bronches, de cellules inflammatoires, etc.) pourraient rendre le manuel plus accessible au lecteur novice dans le domaine de l'épidémiologie de l'asthme. En effet, sans avoir forcément recours aux créations de Frank Netter, quelques petites représentations de spiromètres, de débitmètres de pointe et de médicaments pour inhalation seraient les bienvenues pour faciliter la compréhension des nombreuses études épidémiologiques portant sur les questions de diagnostic et de traitement de la maladie. Néanmoins, dans les chapitres 2 et 3, les auteurs présentent d'excellentes analyses des difficultés reliées au plan d'étude épidémiologique et à la mesure. Des sujets, tels que les mesures de l’incidence et de la prévalence, la sélection de cas et de témoins, les problèmes de précision, la validité, les facteurs de confusion, les biais, la modification de l'effet et bien d'autres, y sont traités de manière approfondie mais succincte. Par ailleurs, les méthodes épidémiologiques sont bien exposées dans le chapitre 4 portant sur la mesure de la prévalence de l’asthme. Les auteurs fournissent plus de détails au sujet des questionnaires sur les symptômes de la maladie et font référence à des études à grande échelle comme l' European Community Respiratory Health Survey (ECRHS) et l' International Study of Asthma and Allergies in Childhood (ISAAC). Les avantages et les inconvénients de l'utilisation des mesures physiologiques, comme l'hyper-réactivité bronchique (HRB), sont aussi débattus. Ce livre présente une autre «lacune» d'ordre mineur. En effet, les auteurs n'évoquent que sommairement les données sur les tendances internationales récentes de la prévalence et de l'incidence de l'asthme, tandis que celles sur la tendance de la mortalité causée par l'asthme occupent, à juste titre, deux très bons chapitres. Ainsi, les données sur la tendance de la prévalence de la maladie ne sont mentionnées que dans l'introduction, dans le chapitre 4 (p. 77–79) et à la page 213 (dans un contexte où on se demande si la croissance des taux de mortalité aurait été causée par une augmentation de la prévalence ou de l'incidence — question à laquelle il faudrait répondre brièvement : non pas de façon significative). Quant au chapitre 6, il analyse d'une façon compréhensive aussi bien les données épidémiologiques que les méthodes se rapportant aux facteurs de risque d'asthme. Ces derniers sont définis de façon à tout intégrer : des aspects génétiques et démographiques à l'atopie, en passant par les allergènes, la pollution de l'air, les expositions professionnelles (parfois non considérées dans les publications sur l'épidémiologie de l'asthme) et même l'alimentation. Les auteurs étayent leur exposé par des exemples tirés d'études déjà publiées. Notons qu’ils ne donnent pas uniquement des résultats de recherches, mais aussi des points de vue judicieux basés sur la qualité générale des données relatives à certains facteurs de risque. Comme nous l’avons déjà mentionné, les deux derniers chapitres (7 et 8) passent en revue les questions de la mortalité due à l’asthme, les données sur les tendances internationales récentes ainsi que les méthodes utilisées dans les différents types d’études épidémiologiques. Le chapitre 7, en particulier, se lit comme un bon «mini-polar» sur les causes de la hausse abrupte de la mortalité attribuable à l’asthme — tout d’abord dans les années 60, puis à la fin des années 70 jusque dans les années 80 — dans des pays comme la Nouvelle-Zélande, l’Australie, la Grande-Bretagne, les États-Unis et le Canada (p. ex., les études effectuées en Saskatchewan par Spitzer et coll.). Le principal coupable (pour ceux qui ne le savent pas encore) a été l’introduction (et l’abus présumé) d’agonistes bêta-2 pour inhalation, tels l’isoprotérénol (la préparation «forte») et le fénotérol. Un autre atout de ce livre est la présence d’un bon résumé d’un paragraphe à la fin de chaque chapitre. Le livre se termine malheureusement de façon assez abrupte par le résumé du dernier chapitre. Un chapitre de conclusion, portant peut-être sur les recherches épidémiologiques à faire sur l’asthme, aurait été souhaitable. Il aurait également été utile qu’un chapitre fasse le point sur la surveillance de l’asthme du point de vue de la santé publique, notamment les types et les sources de données sur la mortalité et la morbidité disponibles dans plusieurs des principaux pays à titre d’exemples. Nous croyons que cela fait partie de l’épidémiologie de l’asthme. Il ne s’agit que de quelques critiques mineures qui n’enlèvent rien à cet excellent manuel. Ce livre s’adresse plus particulièrement, selon les auteurs, «non seulement aux épidémiologistes, mais également aux pneumologues, aux allergologistes et aux pédiatres qui s’intéressent à l’épidémiologie de l’asthme» [traduction]. Nous pourrions également ajouter les étudiants de deuxième et troisième cycles et d’autres cliniciens qui veulent avoir un bon survol de l’épidémiologie de l’asthme.
Applied Epidemiology: Theory to Practice Révisé par Ross C. Brownson et Diana B. Petitti New York : Oxford University Press, 1998; ISBN 0-19-511190-7; 73,50 $ CAN
Cet ouvrage devrait aider à combler une lacune dans la formation de nombreux épidémiologistes qui ont reçu un enseignement rigoureux sur les méthodes épidémiologiques mais aucune formation ou une formation très sommaire en santé publique; il sera des plus utiles aux épidémiologistes qui travaillent dans les départements de santé publique. La principale limite du livre tient au fait qu’il adopte une perspective américaine et que la pratique de santé publique est de nature particulière à un pays. Par exemple, le chapitre sur le dépistage dans la communauté est moins utile pour les lecteurs canadiens en raison des différences dans les modes de prestation des soins de santé aux États-Unis et au Canada. Le caractère hétérogène du financement des soins de santé aux États-Unis fait que certains secteurs ont adopté des stratégies de dépistage controversées, telles que la mammographie pour les femmes de moins de 50 ans et le dépistage de l’APS pour les hommes, par contraste avec l’approche plus traditionnelle au Canada où le système des soins de santé est financé par l’État. Le livre aurait dû aborder les problèmes résultant des situations où les personnes qui ont plus de chances de faire l’objet d’un dépistage sont peut-être celles qui en ont le moins besoin, ainsi que les avantages du dépistage systématique par rapport au dépistage ponctuel. Le chapitre portant sur les enquêtes sur les éclosions et les grappes de cas aurait pu être plus étoffé. Brownson (auteur du chapitre) reconnaît que l’utilité scientifique d’une enquête sur les grappes de cas dans une communauté puisse être limitée, mais il n’étudie pas à fond les problèmes associés à de telles études, comme le raisonnement a posteriori, ni ne fait état du scepticisme que nourrissent bien des chercheurs à l’égard de telles enquêtes. L’ouvrage traite également d’un certain nombre de sujets «d’actualité», comme l’étude des résultats, la mesure de la qualité des soins de santé et l’analyse coûts-avantages. Même s’il est écrit dans la perspective de la réglementation américaine, le chapitre sur l’évaluation du risque est particulièrement intéressant. Référence 1. Rothman KJ, Greenland S, réds. Modern epidemiology. 2e éd. Philadelphie: Lippincott-Raven, 1998.
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Dernière mise à jour : 2002-10-02 | ![]() |