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Volume 19, No 4- 2000

 

  Agence de santé publique du Canada

Réimpression de résumés


1. Creating a population-based linked health database: a new resource for health services research

Richard Chamberlayne, Bo Green, Morris L. Barer, Clyde Hertzman, William J. Lawrence, Samuel B. Sheps
Can J Public Health 1998;89(4):270-3

L'accès aux données concernant l'utilisation des services de santé et l'impact des interventions devient de plus en plus important pour les chercheurs en services médicaux et les élaborateurs de politiques de santé. La capacité de lier les données d'identification individuelle devient un objectif essentiel. L'intégration de larges banques de données a été réalisée en Colombie-Britannique en constituant un dossier historique (de coordination) de toutes les personnes enregistrées avec le système de services médicaux. Ceci permet de créer un lien entre plusieurs banques de données d'utilisation des services et les données d'identification individuelle. Ce succès a permis la soumission de nouveaux projets de recherche qui ne seraient autrement pas possible, et le développement de politiques et procédures en ce qui concerne l'accès aux données liées. Ces politiques et procédures incluent une structure pour traiter les questions d'éthique concernant les données liées. En tenant compte des questions de confidentialité, les données liées sont présentement une ressource de grande valeur pour la recherche et la planification des services de santé.


2. The epidemiology of cocaine and opiate abuse in urban Canada

Christiane Poulin, Pamela Fralick, Elisabeth M. Whynot,  Nady el-Guebaly, Dave Kennedy, Joyce Bernstein, Denis Boivin, Joseph Rinehart
Can J Public Health 1998;89(4):234-8

Cette étude épidémiologique décrit la consommation de cocaïne et d'opiacés dans six centres urbains canadiens. L'étude fait partie d'un système national de surveillance, soit le Réseau communautaire canadien de l'épidémiologie des toxicomanies (RCCET). On a recueilli des données sur la prévalence de la consommation, l'activité policière, le traitement, la morbidité et la mortalité, au niveau local à Vancouver, Calgary, Winnipeg, Toronto, Montréal et Halifax. Les principales observations qui se dégagent de cet exercice sont que la cocaïne et l'héroïne sont plus accessibles à Vancouver que dans les autres centres urbains. Dans chacune des six villes du Réseau, une part importante des services de traitement est consacrée à la dépendance cocaïnique. Par contraste, l'abus d'héroïne varie considérablement parmi les villes témoins. Le nombre de congés hospitaliers pour un diagnostic relié à la cocaïne et à l'héroïne est le plus élevé à Vancouver. La cocaïne paraît être un problème naissant à Calgary, Winnipeg et Halifax. À Calgary, les indicateurs de morbidité et de mortalité révèlent que les opiacés sont aujourd'hui un problème.



3. Recent findings from the Ontario Student Drug Use Survey

Edward M. Adlaf, Frank J. Ivis
Can Med Assoc J 1998;159(5):451-4

Contexte : À tous les deux ans, la Fondation de la recherche sur la toxicomanie de l'Ontario du Centre de toxicomanie et de santé mentale parraine le sondage sur la consommation de drogues par les élèves de l'Ontario. On présente ici les résultats des sondages de 1995 et 1997, que l'on compare à ceux du début des années 90.

Méthodes : Des questionnaires ont été remplis par 3870 et 3990 élèves des 7e, 9e, 11e et 13e années des écoles publiques de l'Ontario, en 1995 et 1997 respectivement. Les mesures des résultats ont été la prévalence de l'utilisation de 20 types de drogues et autres substances, y compris l'alcool, le tabac et les médicaments prescrits, au cours des 12 mois précédents.

Résultats : Dans le cas de plusieurs drogues, la prévalence de l'utilisation au cours des 12 mois précédents avait augmenté de 1993 à 1995, mais de 1995 à 1997, on a enregistré une hausse significative de la consommation d'un type seulement de drogues (hallucinogènes comme la mescaline et la psilocybine). L'inhalation de vapeurs de colle a diminué et la consommation des 18 autres types de drogues est demeurée stable.

Interprétation : Des données récentes indiquent que les augmentations de la consommation de drogues signalées au début de la décennie chez les élèves adolescents ne se sont pas maintenues. On ne doit pas pour autant se satisfaire de la stabilité des taux de toxicomanie dans ce domaine important de la santé publique.


4. Screening for prostate cancer: estimating the magnitude of overdetection

Maurice McGregor, James A. Hanley, Jean-François Boivin, Richard George McLean
Can Med Assoc J 1998;159(11):1368-72

Contexte : Il n'a été fait rapport d'aucune étude contrôlée randomisée sur le dépistage du cancer de la prostate et il est peu probable qu'on en réalise avant longtemps. Comme il n'y a pas de données probantes directes, la décision de procéder à un dépistage doit donc être fondée sur des estimations des avantages et des risques. Le principal risque du dépistage est la surdétection - soit la détection de cancers qui, non traités, ne causeraient pas la mort. Dans cette étude, les auteurs estiment le taux de surdétection du cancer de la prostate qui pourrait découler d'un dépistage annuel chez les hommes âgés de 50 à 70 ans.

Méthodes : Le taux annuel de cancers mortels détectables par dépistage (cancer détectable qui serait mortel avant l'âge de 85 ans s'il n'était pas traité) a été calculé a partir du taux observé de mortalité attribuable au cancer de la prostate au Québec. On a calculé le taux annuel de tous les cas de cancer de la prostate détectables par dépistage à partir de deux études récentes sur le dépistage.

Résultats : Le taux annuel de cancers mortels détectables par dépistage s'est établi à 1,3 pour 1000 hommes. Le taux annuel estimé de tous les cas de cancer de la prostate détectables par dépistage est de 8,0 pour 1000 hommes. Le taux estimé de mortalité par cas chez les hommes de jusqu'à 85 ans a été de 16 % (1,3/8,0) (analyse de sensibilité : 13 % à 22 %).

Interprétation : Sur 100 hommes atteints d'un cancer de la prostate détecté par dépistage, de 13 à 22 (moyenne 16) seulement pourraient voir leur vie prolongée grâce à une intervention chirurgicale, puisque le cancer de la prostate ne causerait pas de décès avant l'âge de 85 ans chez les 78 à 87 (moyenne 84) hommes restants.


5. Factors associated with seat belt use: an evaluation from the Ontario Health Survey

Vic S. Sahai, J. Roger Pitblado, Gary W. Bota, Brian H. Rowe
Can J Public Health 1998;89(5):320-4

L'étude traite des facteurs associés à l'usage de la ceinture de sécurité chez les conducteurs et les passagers de véhicules automobiles en Ontario. À l'aide des données de l'Enquête sur la santé en Ontario de 1990 (menée auprès d'un échantillon représentatif de la population ontarienne hors établissement), on a défini les facteurs associés à l'usage de la ceinture de sécurité chez les conducteurs et les passagers, que l'on a divisés en risques relatifs avant et après ajustement (RR; 95% IC). Chez les conducteurs ontariens, le non-usage de la ceinture de sécurité est surtout lié à la jeunesse (p < 0,0001), aux comportements dangereux pour la santé (conduite en état d'ébriété (RR : 2,43), vitesse excessive (RR : 2,04), tabagisme (RR : 1,66), au sexe masculin (RR: 1,87), au fait d'habiter dans le nord (RR : 1,80) ou en milieu rural (RR : 1,69) et aux faibles niveaux de scolarité (RR : 1,46). Chez les passagers, le non-usage de la ceinture de sécurité est associé à la jeunesse (p <0,0001), au tabagisme (RR : 1,62), au sexe masculin (RR : 1,68), au fait d'habiter dans le nord (RR : 1,63) ou en milieu rural (RR: 1,46) et aux faibles niveaux de scolarité (RR : 1,31). Les accidents de la route posent un grave problème pour la santé publique, et il a été prouvé que l'usage de la ceinture de sécurité réduit les risques de blessures en cas d'accident d'automobile. Toute stratégie visant à accroître l'usage de la ceinture de sécurité en Ontario doit s'adresser à la fois aux conducteurs et aux passagers. Il faudrait songer à renforcer l'usage de la sécurité chez les jeunes adultes et chez les hommes, surtout ceux qui vivent dans la région du nord et en milieu rural.


6. Dental amalgam and multiple sclerosis: a case-control study in Montreal, Canada

Dieudonné Bangsi, Parviz Ghadirian, Slobodan Ducic, Richard Morisset, Sébastien Ciccocioppo, Ed McMullen, Daniel Krewski
Int J Epidemiol 1998;27(4):667-71 [traduction]

Contexte : L'étiologie de la sclérose en plaques (SP) reste mal élucidée. On a avancé récemment l'hypothèse que les amalgames dentaires contenant du mercure pourraient être un facteur de risque de SP.

Méthodes : Dans une étude cas-témoins effectuée entre 1991 et 1994, nous avons interrogé en tout 143 patients atteints de SP et 128 témoins, afin d'obtenir de l'information sur les caractéristiques socio-démographiques et le nombre d'amalgames dentaires ainsi que sur le temps écoulé depuis la pose des amalgames d'après les dossiers des dentistes.

Résultats : Ni le nombre d'amalgames ni la durée d'exposition possible au mercure ne corroborait l'hypothèse d'un risque accru de SP. Après correction pour tenir compte de l'âge, du sexe, de l'usage du tabac et de la scolarité, les sujets qui comptaient plus de 15 obturations obtenaient un rapport de cotes (RC) de 2,57 (IC à 95 % : 0,78-8,54) comparativement à ceux qui n'en avaient pas; dans le cas des personnes dont le premier amalgame avait été posé plus de 15 ans avant l'étude, le RC s'établissait à 1,34 (IC à 95 % : 0,38-4,72).

Conclusions : Bien que les personnes qui comptaient depuis longtemps un grand nombre d'amalgames dentaires semblaient courir un risque élevé, la différence entre les cas et les témoins n'était pas significative sur le plan statistique.


7. Nutritional factors in the aetiology of multiple sclerosis: a case-control study in Montreal, Canada

Parviz Ghadirian, Meera Jain, Slobodan Ducic, Bryna Shatenstein, Richard Morisset
Int J Epidemiol 1998;27(5):845-52 [traduction]

Contexte : On a émis l'hypothèse que la nutrition et les habitudes alimentaires, en particulier la forte consommation de graisses animales et le faible apport en produits de poisson, peuvent jouer un rôle dans l'étiologie de la sclérose en plaques (SP).

Méthodes : La relation entre les facteurs nutritionnels et la SP a été étudiée chez 197 nouveaux cas et 202 témoins appariés pour la fréquence qui habitaient le Grand Montréal durant la période 1992-1995. Les renseignements sur l'alimentation ont été recueillis à l'aide d'un questionnaire sur la fréquence de consommation comportant 164 items qui a été utilisé dans le cadre d'une entrevue individuelle.

Résultats : Une relation inverse a été observée entre un indice de masse corporelle élevé (IMC) et le risque de SP, le rapport des cotes (RC) s'élevant à 0,76 (intervalle de confiance [IC] à 95 % : 0,61-0,95), pour chaque augmentation de 5 unités dans l'IMC, les deux sexes confondus. De plus, les femmes de grande taille étaient plus exposées à la SP; le RC pour chaque augmentation de 10 cm de la taille s'établissait à 1,58 (IC à 95 % : 1,06-2,35). Dans les analyses de variables continues où l'on a utilisé comme unité la différence entre le quartile le plus faible et le plus élevé pour l'apport, une association positive a été observée avec l'apport en calories et en graisses animales. Le RC par augmentation de 897 kcal était de 2,03 (IC à 95 % : 1,13-3,67) et 1,99 (IC à 95 % : 1,12-3,54) pour chaque 33 g de graisses animales consommées en plus de la quantité de référence. Un effet protecteur important a été relevé dans le cas d'autres nutriments, dont les protéines végétales, les fibres alimentaires, les fibres de céréales, la vitamine C, la thiamine, la riboflavine, le calcium et le potassium. Des tendances similaires ont été enregistrées pour les hommes et les femmes lorsque les données étaient analysées séparément. Si l'on prend certains aliments particuliers (par opposition aux nutriments), on notait une relation inverse entre une consommation plus forte de jus de fruits et le risque de SP (RC = 0,82; IC à 95 % : 0,74-0,92). La consommation de céréales et de pain semblait également exercer un effet protecteur pour l'ensemble des cas (RC = 0,62; IC à 95 % : 0,40-0,97), et le poisson n'avait un effet protecteur que chez les femmes; le porc/hot dogs (RC = 1,24; IC à 95 % : 1,02-1,51) ainsi que les sucreries et les bonbons (RC = 1,29; IC à 95 % : 1,07-1,55) étaient associés à un risque de SP.

Conclusion : L'étude confirme en général le rôle protecteur joué par les constituants habituellement présents dans les végétaux (fruits/légumes et céréales) et l'existence d'un risque plus élevé associé à la consommation d'aliments d'origine animale et riches en calories.


8. Physical activity, physical fitness and risk of dying

Paul J. Villeneuve, Howard I. Morrison, Cora L. Craig, Douglas E. Schaubel
Epidemiology 1998;9(6):626-31 [traduction]

Nous avons examiné la relation entre l'activité physique, la condition physique et la mortalité, toutes causes confondues, dans une étude basée sur une population au Canada. Nous avons suivi des hommes et des femmes de 20 à 69 ans qui avaient participé à l'Enquête Condition physique Canada en 1981 et 1988. Nous avons évalué les facteurs de risque de 6 246 hommes et de 8 196 femmes en utilisant une analyse de régression multivariée de Poisson. Au départ, tous les sujets étaient asymptomatiques d'après les réponses qu'ils avaient fournies à un questionnaire de dépistage sur les maladies cardio-vasculaires. Les hommes qui dépensaient 0,5 kilocalories ou plus par kilogramme de poids corporel par jour (KKJ) ont vu leur risque de décès diminuer de 20 % [rapport des taux (RT) = 0,82; intervalle de confiance (IC) à 95 % = 0,65-1,04] comparativement aux sujets qui dépensaient moins de 0,5 KKD. Nous avons observé une baisse de 30 % du risque de décès chez les femmes qui dépensaient 3,0 KKD ou plus par rapport à celles qui dépensaient moins de 0,5 KKD (RT = 0,71; IC à 95 % = 0,45-1,11). Lorsque les analyses ne tenaient compte que de la participation à des activités non vigoureuses, des niveaux de risque similaires ont été observés. Les personnes qui pensaient être moins en forme que la moyenne couraient un risque plus élevé de décès (RT chez les hommes = 1,64, IC à 95 % = 1,21 - 2,22; RT chez les femmes = 1,66, IC à 95 % = 1,21-2,26). Les sujets moins en forme sur le plan cardio-respiratoire risquaient plus de mourir, comparativement à ceux dont la forme physique sur ce plan était conforme au niveau recommandé (RT = 1,52; IC à 95 % = 0,72-3,18). Cinquante-trois pour cent des hommes et 35 % des femmes ont dit s'adonner à des activités physiques vigoureuses. La relation entre la dépense énergétique quotidienne et le risque de décès chez ces sujets n'a pu être évaluée, car seulement quelques décès ont été enregistrés. Néanmoins, les résultats que nous avons obtenus chez les participants qui ne faisaient aucun exercice vigoureux confirment l'hypothèse d'une association entre une participation même modeste à des activités peu intenses et la réduction du risque de décès.


9. The impact of excluding non-leisure energy expenditure on the relation between physical activity and mortality in women

Iris Weller, Paul Corey
Epidemiology 1998;9(6):632-5 [traduction]

Cette étude vise à examiner la relation entre l'activité physique et la mortalité dans un échantillon de femmes de plus de 30 ans (N = 6 620) suivies pendant 7 ans et choisies parmi les membres de la cohorte de l'Enquête Condition physique Canada, entreprise en 1981. Nous avons estimé, au moyen d'une analyse de régression logistique, le risque relatif ajusté pour l'âge en mettant en relation la mortalité et la dépense énergétique moyenne quotidienne exprimée en quartiles (kilocalories par kilogramme de poids corporel par jour). Le risque de décès, toutes causes confondues, étaient de 0,73 chez les sujets se classant dans le quartile plus élevé pour l'activité physique comparativement aux sujets les moins actifs (p pour la tendance = 0,03). Les associations étaient plus étroites pour la mortalité par maladie cardio-vasculaire (rapport des cotes = 0,51; p pour la tendance = 0,01) et par infarctus du myocarde (rapport des cotes = 0,61; p pour la tendance = 0,04) dans le cas des sujets situés dans le quartile le plus élevé. Ces relations ont été établies surtout parce que l'on a pris en compte la dépense énergétique non associée aux loisirs (tâches ménagères), qui représentaient en moyenne 82 % de l'activité physique générale chez les femmes. Dans l'étude complémentaire portant sur la même cohorte effectuée par Villeneuve et son équipe, les estimations étaient fondées uniquement sur un sous-ensemble d'activités physiques pratiquées durant les moments de loisir, ce qui ne rend pas bien compte du niveau d'activité physique de nombreuses femmes [résumé no 8]. Le biais qui en résulte illustre l'importance d'inclure les dépenses énergétiques non associées aux loisirs dans l'évaluation du niveau d'activité global. Ces données confirment l'hypothèse d'une relation inverse entre l'activité physique et le risque de décès chez les femmes.


10. Estimation of test sensitivity and specificity when disease confirmation is limited to positive results

Stephen D. Walter
Epidemiology 1999;10(1):67-72 [traduction]

Pour estimer la sensibilité et la spécificité des tests de diagnostic ou de dépistage, il faut habituellement confirmer de façon indépendante que les sujets sont morts ou non décédés en utilisant un étalon de référence. En pratique, cependant, on ne procède à une confirmation des données que lorsque les sujets ont obtenu un ou plusieurs résultats positifs. Dans les cas où deux tests initiaux sont effectués, les publications récentes ont montré qu'on peut utiliser des données provenant de cas de maladie confirmés pour estimer le ratio des degrés de sensibilité du test ainsi que l'information relative aux sujets confirmés comme n'étant pas des cas pour estimer le ratio des taux faux-positifs. Dans cet article, nous montrons qu'il est possible d'estimer la sensibilité et la spécificité pour chaque test séparément et d'obtenir une estimation de la prévalence de la maladie. Les seuls renseignements additionnels requis dont on a besoin par rapport à l'ancienne méthode est le nombre total de sujets testés, donnée qui est habituellement facilement accessible. Il faut prendre comme hypothèse que les erreurs au test sont indépendantes. Bien qu'il soit possible d'identifier certaines tendances dans les erreurs, l'hypothèse générale peut être vérifiée sur la base de la validité de l'ajustement. Nous illustrons les méthodes en utilisant des données sur le dépistage du cancer du sein. Le fait de fournir des estimations de la sensibilité et de la spécificité pour chaque test séparément permet de mieux apprécier les données que les méthodes antérieures.


11. The relationship between parental occupation and bone cancer risk in offspring

Lisa Hum, Nancy Kreiger, Murray M. Finkelstein
Int J Epidemiol 1998;27(5):766-71 [traduction]

Contexte : Le cancer des os chez l'enfant est une affection grave et souvent mortelle, mais on sait peu de choses de son étiologie ou des méthodes de prévention.

Méthodes : La relation entre la profession des parents et le cancer des os chez les enfants a été examinée dans une étude cas-témoins. Les cas ont été identifiés à partir du Registre des cas de cancer de l'Ontario; des témoins pris dans la population ont été appariés pour le sexe et l'âge. Des données ont été recueillies auprès de leurs parents à l'aide d'un questionnaire envoyé par la poste.

Résultats : Les estimations relatives aux rapports de cotes (RC) pour le cancer des os étaient élevées lorsque les pères oeuvraient dans le domaine des sciences sociales (RC = 2,5, intervalle de confiance (IC) à 95 % : 0,7-8,4). Le risque de sarcome d'Ewing était significativement élevé chez les enfants dont le père travaillait dans ce domaine (RC = 6,2, IC à 95 % : 1,6-24,5) et dont la mère exerçait la profession d'enseignante (RC = 3,1, IC à 95 % : 1,1-8,7) ou travaillait dans le domaine agricole (RC = 7,8, IC à 95 % : 1,9-31,7). Le risque d'ostéosarcome était majoré si le père était agriculteur (RC = 2,1, IC à 95 % : 0,8-5,7) et si la mère effectuait un travail de gestion ou administratif (RC = 2,3, IC à 95 % : 0,6-8,1) et si elle fabriquait, assemblait ou réparait des produits (RC = 2,0, IC à 95 % : 0,6-7,2).

Conclusions : Les études sur le cancer des os chez l'enfant comportent certains problèmes méthodologiques (p. ex., petite envergure, faible puissance statistique, analyse de multiple catégories professionnelles, difficulté à identifier des agents cancérigènes particuliers). Les associations que nous avons mises en évidence devraient être étudiées plus à fond, en particulier parce que des études antérieures sur les professions agricoles ont fait état de risques élevés.


12. Breast cancer screening programmes in 22 countries: current policies, administration and guidelines

Sam Shapiro, Elizabeth Ann Coleman, Mireille Broeders, Mary Codd, Harry de Koning, Jacques Fracheboud, Sue Moss, Eugenio Paci, Sylvie Stachenko, Rachel Ballard-Barbash, pour le International Breast Cancer Screening Network (IBSN) et le European Network of Pilot Projects for Breast Cancer Screening
Int J Epidemiol 1998;27(5):735-42 [traduction]

Contexte : À l'heure actuelle, au moins 22 pays dans le monde disposent de programmes de dépistage du cancer du sein dans la population à l'échelle nationale, régionale ou dans le cadre d'un projet pilote. Un effort concerté a été entrepris par l'International Breast Cancer Screening Network (IBSN), initiative de collaboration volontaire à l'échelle internationale administrée par le National Cancer Institute aux États-Unis, dans le but de produire des données internationales sur les politiques, le financement et l'administration ainsi que les résultats des programmes de dépistage du cancer du sein dans la population.

Méthodes : Deux enquêtes effectuées par l'IBSN en 1990 et 1995 font le point sur le dépistage du cancer du sein dans la population dans des pays qui ont ou prévoient établir des programmes de dépistage du cancer du sein sur leur territoire. Le questionnaire de l'enquête de 1990 a été envoyé à 10 pays participant au réseau IBSN et a été rempli par neuf pays. Le questionnaire de l'enquête de 1995 a été transmis à 13 pays membres de l'organisation qui les ont remplis ainsi qu'à neuf autres pays du réseau européen.

Résultats : Les programmes n'ont pas été organisés de la même façon et ont évolué entre 1990 et 1995. Ce qui a le plus changé au fil des ans c'est le nombre croissant de pays qui ont mis sur pied ou prévoient mettre sur pied des programmes organisés de dépistage du cancer du sein. Citons en second lieu les lignes directrices relatives à l'âge à partir duquel est effectué le dépistage mammographique et à l'utilisation de l'examen clinique des seins et de l'auto-examen des seins comme méthodes additionnelles de détection.

Conclusion : À mesure que croîtra le nombre de pays qui mettent en oeuvre des programmes de qualité de dépistage du cancer du sein dans la population, on aura une occasion sans précédent d'évaluer le nombre de personnes qui subissent un dépistage initial et un dépistage répété, d'étudier la performance et, à plus long terme, de déterminer la mesure dans laquelle le dépistage contribue à réduire l'incidence des formes avancées de la maladie et la mortalité.


13. First analysis of mortality and occupational radiation exposure based on the National Dose Registry of Canada

J.P. Ashmore, D. Krewski, J.M. Zielinski, H. Jiang, R. Semenciw, P.R. Band
Am J Epidemiol 1998;148(6):564-74 [traduction]

Une étude de cohorte sur la mortalité due à l'exposition professionnelle aux rayonnements a été effectuée à partir des dossiers du Fichier dosimétrique national du Canada. La cohorte consistait en  206 620 sujets qui ont fait l'objet d'un suivi pour l'exposition aux rayonnements entre 1951 et 1983 et pour la mortalité jusqu'au 31 décembre 1987. En tout, 5 426 décès ont été répertoriés par couplage informatisé des dossiers avec la Base canadienne de données sur la mortalité. Le rapport standardisé de mortalité, toutes causes de décès confondues, s'établissait à 0,61 pour les deux sexes pris ensemble. Toutefois, on a observé des tendances à la hausse de la mortalité à la suite d'une exposition cumulative du corps entier aux rayonnements pour toutes les causes de décès chez les hommes comme chez les femmes. Chez les hommes, la mortalité par cancer semblait augmenter avec les doses cumulatives d'exposition aux rayonnements, sans qu'il y ait de relation nette avec des cancers particuliers. Des tendances inexpliquées au chapitre de l'augmentation de la mortalité due aux maladies cardio-vasculaires (hommes et femmes) et à des accidents (hommes uniquement) ont également été relevées. Le risque relatif en excès pour les deux sexes, estimé à 3,0 % pour 10 mSv (intervalle de confiance à 90 % : 1,1-4,8) pour tous les cancers combinés, se situe dans l'intervalle des estimations de risque déjà signalé dans les publications.


14. Immunohistochemical detection of c-erbB-2 and p53 in benign breast disease and breast cancer risk

Thomas E. Rohan, Warren Hartwick, Anthony B. Miller, Rita A. Kandel
J Natl Cancer Inst 1998;90(17):1262-9 [traduction]

Contexte : Nous avons étudié les associations entre la surexpression de la protéine c-erbB-2 et l'accumulation de la protéine p53 dans le tissu mammaire non cancéreux et le risque de développer par la suite un cancer du sein.

Méthodes : Nous avons effectué une étude cas-témoins au sein d'une cohorte de 4 888 femmes participant à l'Étude nationale sur le dépistage du cancer du sein (ENDCS) qui étaient atteintes d'une affection bénigne du sein diagnostiquée durant une période de suivi actif. Faisaient partie des cas les femmes qui avaient développé par la suite un cancer du sein (carcinome canalaire in situ [CCIS] ou cancer invasif). Les témoins ont été appariés à chacun des cas dans l'Étude nationale sur le dépistage du sein en fonction des caractéristiques suivantes : centre de dépistage, année de naissance et âge au moment du diagnostic de la mastopathie bénigne. Des pièces histologiques de tissu mammaire cancéreux et non cancéreux ont été analysées à l'aide d'une méthode immunohistochimique. Nous avons recueilli de l'information sur les facteurs possibles de confusion à l'aide d'un questionnaire sur le mode de vie rempli par les sujets.

Résultats : L'accumulation de la protéine p53 était associée à un risque accru de progression vers un cancer du sein (rapport des cotes ajusté) [RC] = 2,55; intervalle de confiance [IC] à 95 % = 1,01-6,40), alors qu'il n'existait aucune association avec la surexpression de la protéine c-erbB-2 (RC ajusté = 0,65; IC à 95 % = 0,27-1,53). Les résultats relatifs aux protéines c-erbB-2 et p53 ne différaient pas selon la strate, définie par la situation en ce qui a trait à la ménopause, le classement dans l'ENDCS, les antécédents de mastopathie et la détection de la mastopathie bénigne lors d'une séance prévue de dépistage ou entre les dépistages. Les résultats étaient également similaires après l'exclusion des cas dont le cancer du sein avait été diagnostiqué dans l'année suivant le diagnostic de mastopathie bénigne et après l'exclusion des sujets présentant un CCIS.

Conclusions : Le risque de transformation maligne d'une mastopathie bénigne chez la femme semble être associé à l'accumulation de la protéine p53, mais non à la surexpression de la protéine c-erbB-2.

 

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Dernière mise à jour : 2002-10-02 début