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Volume 17, No 2- 2000
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Dépistage sélectif de l'anévrisme
de l'aorte abdominale
C. William Cole, Gerry B. Hill, Wayne J. Millar,
Andreas Laupacis et K. Wayne Johnston
Résumé
L'anévrisme de l'aorte abdominale (AAA) est une affection qui, selon
les critères établis, peut être détectée
tôt au moyen d'un test de dépistage ou d'une recherche de cas,
même si l'efficacité d'une telle intervention n'a pas encore
été prouvée. La présente étude a pour
objectif d'évaluer l'amélioration du rapport coût-efficacité
qui découlerait du dépistage sélectif de l'AAA en fonction
du risque que présentent les sujets. À partir de données
provenant d'une étude cas-témoins menée dans un hôpital
et portant sur 78 hommes présentant un AAA (non rompu) et 99 témoins
de sexe masculin, nous avons établi, par la méthode d'analyse
de régression logistique, une fonction de risque fondée sur
l'âge, le tabagisme, l'hypertension, les antécédents
de cardiopathie, l'indice de masse corporelle et la concentration sérique
en lipoprotéines de haute densité. Pour chacun des sujets
témoins (qui sont censés constituer un échantillon
représentatif de l'ensemble de la population des hommes âgés),
nous avons estimé le risque d'AAA et l'avons multiplié par
l'espérance de vie afin de chiffrer les avantages potentiels du dépistage.
Nous avons estimé le pourcentage de l'avantage potentiel total que
l'on pourrait obtenir en ne soumettant au dépistage que les personnes
présentant un certain niveau de risque, et ceci a été
mis en rapport avec le pourcentage de la population soumise au dépistage.
Pour obtenir 80 % de l'avantage potentiel total chez les hommes, nous avons
trouvé qu'il faudrait examiner 52 % de la population des hommes âgés
si l'on se sert d'une fonction de risque basée uniquement sur l'âge.
Si l'on tient compte de l'âge et du tabagisme, il faudrait soumettre
35 % de cette population au dépistage, et si l'on tient compte de
tous les facteurs de risque, cette proportion tomberait à 17 % seulement.
Le dépistage sélectif de l'AAA semble être une stratégie
prometteuse, mais il faudrait procéder à une étude
prospective afin d'établir la validité des prévisions.
Mots clés :
Aortic aneurysm, abdominal; cost benefit analysis; risk factors; screening
Introduction
La détection précoce est la détection d'une
maladie avant l'apparition de symptômes ou de signes 1 . On utilise
souvent le terme dépistage comme un synonyme de détection
précoce. Cependant, la recherche de cas, qui est la détection
d'une maladie au moyen d'examens ou d'actes médicaux effectués
par les professionnels de la santé sur des patients qui les consultent
pour des symptômes qui ne sont pas liés à ladite maladie
1, est également une méthode importante de détection
précoce. Pour certaines affections, cette méthode est d'ailleurs
mieux indiquée que le dépistage dans l'ensemble de la population.
Dans le présent article, le terme dépistage désigne
l'une ou l'autre des méthodes de détection précoce.
L'enthousiasme des années 1950 pour le dépistage des maladies
chroniques a fait place aujourd'hui à plus de réalisme.
Pour qu'une maladie puisse éventuellement faire l'objet d'un dépistage,
il a été admis que sa prévalence devait être
relativement élevée, que son taux de létalité
devait être élevé ou qu'elle devait causer un handicap
important, qu'on devait pouvoir la traiter et qu'elle devait présenter
une phase préclinique au cours de laquelle il est possible de la
déceler à l'aide d'examens sécuritaires, sensibles,
spécifiques et acceptables pour la population cible 2 .
Il est évident que l'anévrisme de l'aorte abdominale (AAA)
satisfait à ces critères. Bien que l'interprétation
des statistiques de routine soit assez difficile, on constate que la mortalité
et la morbidité dues à l'AAA et ajustées selon l'âge
ne diminuent pas, tout comme dans le cas des cardiopathies et des accidents
cérébro-vasculaires 3-8 . En effet, le nombre de patients
présentant un AAA augmente à mesure que la population vieillit.
Les programmes de dépistage ont révélé qu'environ
5 % des personnes âgées présentent un AAA non diagnostiqué.
Cette estimation a été calculée à partir de
plusieurs études fondées sur différentes définitions
de l'AAA, y compris celle dont nous nous sommes servis dans la présente
étude (> ou = 3,0 cm)9 .
Le taux de létalité dans un cas de rupture de l'AAA est
pratiquement de 100 %, à moins que le cas ne soit traité
immédiatement. Une étude canadienne récente de grande
envergure a révélé que, même si l'on intervient,
le taux de létalité à court terme pour une rupture
d'AAA est de 49 %, alors qu'il n'est que de 5 % chez les patients qui
se soumettent au traitement facultatif avant la rupture. La même
étude nous montre que le taux de survie à cinq ans des patients
qui ont survécu à la chirurgie réparatrice pour une
rupture d'AAA est de 26 %, alors qu'il est de 68 % après la chirurgie
élective 10,11 . L'AAA a une phase préclinique bien définie
pendant laquelle on peut aisément le diagnostiquer par échographie.
La sensibilité et la spécificité de cette technique
sont excellentes pour ce qui est de déceler la présence
d'un anévrisme 12 , mais la précision des estimations de
la dilatation anévrismale a été mise en doute 13.
Le fait qu'une affection satisfasse aux critères énoncés
ci-dessus est une condition nécessaire mais non suffisante pour
mettre sur pied un programme de dépistage. Il faut également
faire a preuve qu'un tel programme est efficace, c'est-à-dire qu'il
fait plus de bien que de mal aux personnes auxquelles il est offert, et
qu'il est rentable, c'est-à-dire que les sommes que l'on y consacre
ne pourraient pas être mieux utilisées 14,15 . Jusqu'à
présent, aucune étude contrôlée n'a prouvé
que le dépistage de l'AAA est efficace, mais une telle étude
est en cours 16 . La rentabilité du dépistage de l'AAA a
également été mise en doute 17,18 .
La rentabilité d'un programme de dépistage peut être
améliorée si on vise principalement une population dont
le risque d'avoir une maladie latente est supérieur à la
moyenne. On parle alors de dépistage sélectif. Bien sûr,
tous les programmes de dépistage sont sélectifs dans une
certaine mesure, par exemple, à l'égard de l'âge et
du sexe. Étant donné que la rupture d'un AAA est rare avant
l'âge de 55 ans, il semble raisonnable de concentrer les efforts
de dépistage sur la population âgée de 55 ans et plus.
Le risque relatif homme-femme de décès par rupture de l'AAA
à 55 ans ou plus est environ de 3,5 8 , et 45 % des personnes de
ce groupe d'âge sont de sexe masculin.
À l'aide de la théorie du dépistage sélectif
(voir annexe), il est facile de calculer que 74 % de la réduction
totale de la mortalité obtenue par le dépistage dans l'ensemble
de la population de 55 ans et plus peut être obtenue en limitant
l'accès du programme aux personnes de sexe masculin 19 . En d'autres
termes, on pourrait obtenir près des trois-quarts de l'avantage
potentiel en soumettant moins de la moitié de la population des
personnes âgées au dépistage, ce qui constitue une
amélioration considérable de la rentabilité. C'est
d'ailleurs ce genre de stratégie qui a été conseillé
20 .
L'étape suivante pourrait consister à limiter le dépistage
aux hommes âgés qui fument. Dans une étude britannique
de dépistage, 42 % des nouveaux cas d'anévrisme ont été
découverts chez les 26 % de fumeurs 21. Nous pouvons alors estimer
que l'on obtiendrait 32 % de l'avantage potentiel du dépistage
en limitant le dépistage aux 12 % de la population de personnes
âgées de sexe masculin et qui fument 19 . Bien que cette
approche améliore la rentabilité du dépistage, nombreux
sont ceux qui pensent que l'on devrait retirer plus du tiers de l'avantage
potentiel d'un tel programme. Dans le présent article, nous étudions
l'amélioration possible de la rentabilité si l'on prend
en considération d'autres facteurs de risque dans le processus
de sélection.
Méthodes
Les données utilisées pour les calculs sont tirées
d'une étude cas-témoins portant sur les facteurs de risque
d'AAA et de claudication intermittente, qui a été décrite
dans un autre article 22 . Dans le cadre de la présente étude,
nous nous sommes servis des résultats obtenus avec 78 hommes fréquentant
des hôpitaux d'Ottawa (Ontario) pour le traitement d'un AAA non
rompu et 99 témoins de sexe masculin qui fréquentaient les
mêmes hôpitaux pour des affections autres que des maladies
cardio-vasculaires, le cancer ou le diabète. À partir des
résultats d'une entrevue dirigée, d'un examen physique et
d'analyses de sang, nous avons choisi les facteurs de risque suivants
: l'âge (en années), le tabagisme (en paquets-années),
la tension artérielle (1 si la tension artérielle est supérieure
à 140/90 ou s'il y a des antécédents de traitement
anti-hypertenseur; 0 dans les autres cas), les antécédents
de cardiopathie (1 dans l'affirmative, 0 dans le cas contraire), l'indice
de masse corporelle (poids en kg divisé par la taille en m²)
et la concentration sérique en lipoprotéines de haute densité
(en mmol/L).
Nous nous sommes servis de l'analyse de régression logistique
pour calculer le risque d'AAA pour un homme en fonction de ses facteurs
de risque 23 . Le risque a été calculé pour chacun
des témoins, qui sont censés constituer un échantillon
représentatif de la population des hommes âgés. Nous
avons établi l'avantage potentiel pour chaque personne en multipliant
le risque de présenter un AAA par son espérance de vie estimée
à partir de la table de survie abrégée de 1991 pour
les Canadiens de sexe masculin 24 . Les témoins ont alors été
classés en fonction de l'avantage potentiel, les personnes présentant
le risque le plus faible ayant le plus grand avantage potentiel. Le pourcentage
de l'avantage total que l'on obtiendrait en limitant le dépistage
à un segment donné de la population qui en retirerait l'avantage
potentiel le plus important a été calculé par totalisation.
Ces calculs ont été effectués à l'aide de
régressions logistiques fondées sur 1) l'âge seulement;
2) l'âge plus chacun des autres facteurs de risque pris successivement;
et 3) tous les facteurs de risque pris ensemble.
Bien que les équations de risque soient tirées d'une étude
cas-témoins plutôt que d'une étude de cohorte, nous
pensons qu'il est pertinent de les utiliser pour calculer le pourcentage
d'avantage potentiel total de cette façon (voir annexe). Le nombre
de sujets inclus dans les équations de régression varie
parce qu'il manque certaines données. Toutefois, pour des raisons
de cohérence, les 95 témoins sur lesquels on dispose de
données complètes sur tous les facteurs de risques ont été
inclus dans les divers calculs de l'avantage potentiel.
Résultats
Les équations de régression logistique utilisées
pour les calculs figurent au tableau 1. Lorsque tous les facteurs de risque
sont pris en considération, les coefficients de régression
sont significativement différents de zéro sauf pour l'hypertension.
Les coefficients pour l'indice de masse corporelle et les lipoprotéines
de haute densité sont négatifs, ce qui indique un effet
protecteur significatif. Les conséquences de ces résultats
ont été discutées dans un autre article 22 .
Le tableau 2 montre le pourcentage de la population d'hommes âgés
qu'il faudrait examiner pour obtenir le pourcentage donné de l'avantage
potentiel qui résulterait de l'examen de l'ensemble de cette population.
Par exemple, on pourrait obtenir 80 % de l'avantage potentiel total si
l'on examinait 52 % de la population des hommes âgés en utilisant
une fonction de risque basée uniquement sur l'âge, et seulement
17 % de la population si l'on tient compte des six facteurs de risque
dans le processus de sélection. L'addition d'un seul facteur de
risque à l'équation influe peu sur le pourcentage de la
population qu'il faut soumettre au dépistage, sauf pour le nombre
de paquets-années de tabagisme. La proportion de la population
à soumettre au dépistage pour obtenir un pourcentage donné
de l'avantage compte tenu de l'âge et du tabagisme se situe environ
à mi-chemin entre la valeur obtenue en tenant compte de l'âge
seulement et celle établie en fonction de tous les facteurs de
risque.
Discussion
Si l'on se fie à ces calculs, le dépistage sélectif
de l'AAA semble être une stratégie prometteuse. Cette conclusion
est cependant provisoire et ce, pour plusieurs raisons. Tout d'abord,
l'étude cas-témoin utilisée pour établir les
équations de risque portait sur un effectif réduit constitué
de la clientèle d'un hôpital. Les résultats concordent
toutefois avec ceux d'autres études 25,26 . Il se pourrait aussi
que les témoins ne soient pas vraiment représentatifs de
l'ensemble de la population des hommes âgés, quoique cet
aspect soit moins important si l'on utilise la méthode de recherche
de cas pour effectuer le dépistage auprès des hommes qui
se présentent à la consultation et si la distribution des
témoins en fonction de l'âge, du niveau de scolarité
et du tabagisme est semblable à celle des hommes âgés
en Ontario. Deuxièmement, le risque posé par une maladie
diagnostiquée n'est peut-être pas le même que celui
d'une maladie latente puisque les facteurs de risque influent tant sur
la progression de l'affection que sur la probabilité qu'elle soit
découverte par hasard. Troisièmement, les hommes présentant
un risque élevé d'affection cardio-vasculaire ont une espérance
de vie inférieure à la moyenne. Quatrièmement, les
témoins n'ont pas été soumis au dépistage
et certains d'entre eux présentaient peut-être un AAA.
TABLEAU 1
Analyse de régression logistique de patients souffrant d'un
AAA et de témoins
|
|
COEFFICIENTS DE RÉGRESSION DONT :
|
TOUS LES
FACTEURS
DE RISQUE
|
Âge
seulement |
Âge plus:
|
|
Cig |
TA |
AC |
IMC |
HDL |
Constante |
-9.16 |
-10.74 |
-9.19 |
-9.41 |
-6.07 |
-8.07 |
-4.10 |
Âge |
0.234 |
0.144 |
0.131 |
0.131 |
0.126 |
0.148 |
0.159*** |
Cig |
|
0.021 |
|
|
|
|
0.029*** |
TA |
|
|
0.652 |
|
|
|
0.058NS |
AC |
|
|
|
1.233 |
|
|
1.448** |
IMC |
|
|
|
|
-0.098 |
|
-0.215*** |
HDL |
|
|
|
|
|
-2.172 |
-3.249** |
Cig. = nombre de paquets-années
de tabagisme
TA = 1 si tension artérielle > 140/90 ou traitement anti-HT,
0 dans les autres cas
AC = 1 si antécédents de cardiopathie, 0 dans le cas
contraire
IMC = indice de masse corporelle (kg/m2)
HDL = lipoprotéines de haute densité en mmol/L
*** p < 0,001
** 0,001 < p < 0,01
NS p > 0,05 |
TABLEAU 2
Proportion de la population des hommes âgés à
soumettre au dépistage pour obtenir un pourcentage donné
de l'avantage total
|
Pourcentage
de l'avantage
total |
POURCENTAGE DE LA POPULATION À SOUMETTRE
AU DÉPISTAGE
EN TENANT COMPTE DE : a
|
TOUS LES
FACTEURS
DE RISQUE
|
Âge
seulement |
Âge plus:
|
|
Cig |
TA |
AC |
IMC |
HDL |
50 |
22 |
10 |
20 |
18 |
21 |
17 |
5 |
60 |
29 |
15 |
26 |
25 |
28 |
22 |
8 |
70 |
40 |
24 |
35 |
34 |
38 |
30 |
11 |
80 |
52 |
35 |
48 |
45 |
51 |
41 |
17 |
90 |
68 |
52 |
66 |
63 |
68 |
56 |
29 |
a Voir tableau 1 pour les définitions |
Certaines de ces incertitudes pourraient être levées si l'on
entreprenait un projet-pilote où les facteurs de risque seraient
inclus dans un programme de dépistage, ce qui permettrait une validation
empirique des prévisions, du moins en terme de nombres de cas décelés.
Si elle est validée, cette méthode pourrait alors être
incluse dans un essai randomisé dont l'un des critères d'admission
serait un niveau donné sur l'échelle des facteurs de risque.
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ANNEXE
Le calcul de l'avantage potentiel du dépistage sélectif
à l'aide d'un facteur de risque dichotomique unique a été
exposé par Hakama et ses collègues 19 . Admettons que la
prévalence du facteur de risque dans la population à soumettre
au dépistage soit de P et que le risque relatif d'avoir la maladie
pour les personnes qui présentent ce facteur de risque soit de
R. Alors la proportion de cas dans la population qui seraient mis
en évidence en soumettant au dépistage uniquement les personnes
présentant le facteur de risque S nous est donnée
par la formule S = PR / {P(R-1) + 1}.
Par exemple, si le facteur de risque est d'être de sexe masculin,
le risque relatif d'AAA pour les hommes est de R = 3,5, et P
= 0,45 de la population est de sexe masculin, alors S = 0,45 x
3,5 / (0,45 x 2,5 + 1) = 0,74, ce qui signifie que 74 % des cas seraient
détectés en soumettant au dépistage 45 % de la population
des personnes âgées.
Dans le présent article, nous appliquerons cette méthode
au cas où il existe une équation de risque fondée
sur plusieurs facteurs de risque, certains discrets, d'autres continus,
estimés par la méthode de régression logistique.
Si nous possédions des données provenant d'une étude
de cohorte, l'équation de régression logistique nous donnerait
une estimation directe du risque de contracter la maladie. Le calcul de
l'avantage potentiel est une somme simple pour tous les témoins
présentant des risques supérieurs à une limite donnée,
exprimé en pourcentage de l'ensemble des témoins. Comme
nous utilisons les données de l'étude cas-témoins,
l'équation de régression logistique ne donne pas une mesure
absolue du risque pour un individu donné et il nous faut un argument
plus indirect.
- Posons
- Zi = le vecteur des valeurs du facteur de risque pour un témoin
Ci où i = 1...N
- Zo = le vecteur des valeurs du facteur de risque pour Co,
un membre de la population cible choisi au hasard
- B = le vecteur des coefficients pour les facteurs de risque dans l'équation
de régression logistique
Ri = le risque pour Ci de présenter la maladie
relativement au risque pour Co
- Alors
- Ri = exp{B(Zi - Zo)}, en supposant que
la maladie soit rare.
Si Po est le risque (inconnu) pour Co de présenter
la maladie, le risque pour Ci = RiPo. Classons les N
témoins en ordre inverse selon la valeur de Ri. Alors, le
pourcentage prévu de cas de maladie décelés en soumettant
au dépistage les M premiers est donné par la formule
Dans la présente application, nous pondérons les risques
RiPo par l'espérance de vie de chaque personne, Ei, et l'expression
pour SM devient
Il est aisé de montrer que la formule de SM est invariante à
l'égard du choix de Co.
Références des auteurs
C. William Cole, Hôpital Général d'Ottawa, 501, chemin
Smyth, Ottawa (Ontario) K1H 8L6
Gerry B. Hill, Département d'épidémiologie et de médecine
sociale, Université d'Ottawa, Ottawa (Ontario)
Wayne J. Millar, Division des statistiques sur la santé, Statistique
Canada, Ottawa (Ontario)
Andreas Laupacis, Unité d'épidémiologie clinique, Institut
de recherche médicale Loeb, Hôpital Civic d'Ottawa, Ottawa
(Ontario)
K. Wayne Johnston, Division of Vascular Surgery, University of Toronto,
Toronto (Ontario)
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