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Recension de livre
Pharmacovigilance from A to Z:
Adverse Drug Event Surveillance
Barton Cobert et Pierre Biron
Malden, Massachusetts, États-Unis,
Blackwell Science Inc., 2001
256 p.; ISBN 0 63 204586 8; 92,30 $ (CDN)
Pharmacovigilance de Cobert et Biron constitue une
heureuse addition aux dictionnaires qui nous aident à nous y retrouver
dans cet univers grandissant de «langues des prêtres babyloniens»
: ces langues de spécialité qui peuvent souvent sembler étranges
et impénétrables pour les non-initiés. Les auteurs nous
offrent un dictionnaire convivial, particulièrement intéressant
pour tous ceux qui participent à des recherches dans le domaine de
la pharmacologie clinique ou des médicaments.
Les dictionnaires, comme tous les livres spécialisés,
peuvent être écrits soit par un grand nombre de collaborateurs,
comme le Dictionary of Epidemiology de Last, le Dictionary
of Biostatistics de Armitage et Colton ou l'Encyclopedia of
Epidemiologic Methods de Gail et Benichou, soit par un ou deux
auteurs, comme cet ouvrage ou le Dictionary of Statistics and Methodology:
A Nontechnical Guide for the Social Sciences de Paul Vogt. La
première approche engendre de l'information de haute qualité
mais qui est parfois moins articulée autour d'un concept unificateur.
La deuxième approche permet aux auteurs d'apporter davantage
leur touche personnelle à l'ouvrage et de faire ressortir, dans
un plus grand esprit d'harmonie, une ligne de pensée plus uniforme
dans l'ensemble du message. Comme toujours, la qualité du produit
dépend principalement de l'expérience de ses auteurs.
Pharmacovigilance me semble être un ouvrage
très instructif. Son plus grand atout est la façon originale
dont il traite du domaine en plein essor de la pharmacovigilance, domaine
que les auteurs connaissent intimement et sous tous les angles. Toutefois,
les lecteurs de critiques de livres ne s'intéressent pas seulement
aux louanges, ils veulent aussi connaître les faiblesses de l'ouvrage
et les principaux aspects où il y a place à amélioration.
Les auteurs du dictionnaire considèrent que la pharmacovigilance
fait partie du domaine de la pharmaco-épidémiologie, qui appartient
elle-même à l'épidémiologie fondamentale et clinique.
Ils devraient mettre l'accent sur les définitions ou les concepts
qui sont plus spécifiques à ce sous-domaine et qui sont différents
de ceux utilisés ailleurs, notamment en épidémiologie clinique
et en biostatistique.
Certaines entrées ne sont pas assez spécifiques.
Les études épidémiologiques (p. 74), par exemple, sont
considérées uniquement comme des études d'observation.
Lorsqu'ils traitent des phases des essais cliniques et de l'évaluation
des médicaments, les auteurs pourraient expliquer plus clairement
le champ d'activité de la pharmacovigilance en soi. La pharmacovigilance
comprend aussi ce que nous pourrions appeler la «phase V» de
l'évaluation des médicaments. Au cours de la phase V, tout
comme au cours de la phase IV, il n'y a pas de patients présélectionnés
et, plutôt que de se concentrer sur les effets souhaités du
traitement, on s'intéresse aux conséquences rares qui résultent
de l'administration d'un médicament.
Ailleurs, je me suis interrogé sur la signification
de «causalité statistique». Les degrés de causalité,
tels que proposés par les auteurs, sont uniquement conceptuels et
non pas opérationnels. Qu'est ce qui différencie, par exemple,
une relation de cause à effet «probable» d'une relation
de cause à effet «possible», en termes clairs et utiles?
Les catégories de causalité sont définies dans le livre
selon leur domaine d'utilisation, comme la médecine ou le droit,
plutôt que selon leur substance. Les auteurs confondent-ils concepts
différents et domaines d'utilisation différents? La même
remarque s'applique à d'autres entrées, où il
n'est pas facile de déterminer si la définition et le domaine
d'utilisation appartiennent à un concept plus général
ou s'ils sont différents.
D'autres entrées décrivent l'usage
plutôt que de donner la définition des termes eux-mêmes.
Par exemple, les termes «rapport de cas» ou «série
de cas» ne sont pas définis du tout! Lorsque certains termes
ne sont pas définis de manière appropriée, les auteurs
devraient diriger le lecteur vers la définition du terme dans un
autre ouvrage, par exemple, le Dictionary of Epidemiology mentionné
précédemment, qui est approuvé par l'Association internationale
d'épidémiologie. Par conséquent, le lecteur ne doit
pas s'attendre à ce que Pharmacovigilance constitue un
dictionnaire indispensable qui recense tous les termes du domaine de l'épidémiologie
et d'autres termes; il devra plutôt consulter, au besoin, d'autres
ouvrages spécialisés.
Des termes très répandus, comme «épidémiologie»
et «médecine fondée sur des données probantes»,
ne sont ni mentionnés ni définis. L'introduction de cet
ouvrage pourrait être améliorée par l'ajout de références
à d'autres dictionnaires et à des lectures de base, ce
qui pourrait aider le lecteur à développer et à compléter
sa compréhension des termes de la pharmacovigilance présentés
dans cet ouvrage. J'aimerais retrouver les définitions de «efficacité
théorique», «efficacité réelle» et «efficience
du traitement», de même qu'une évaluation coûts-avantages
comprenant des avantages non monétaires. Les effets indésirables
représentent un des coûts du traitement.
Qu'en est-il des principes fondés sur des données
probantes que nous devons garder présents à l'esprit en
pharmacovigilance et comment pourrions-nous définir le terme «pharmacovigilance
fondée sur des données probantes» lui-même? Ce livre
devrait aussi faire mention de la «pharmacologie fondée sur
des données probantes». Le fait de ne pas aimer ou de désapprouver
un terme ou un domaine n'est pas une raison suffisante pour l'exclure
d'un dictionnaire.
Toutes ces divagations du critique ne devraient pas occulter
la pertinence et l'originalité de Pharmacovigilance. Ce
dictionnaire nous servira pendant des années et constituera
un outil utile et très original. Il aidera aussi les professionnels
de la santé qui ne sont pas familiers avec la pharmacologie
clinique à mieux comprendre le champ d'application de cette
discipline.
Cote globale :
Contribution originale
Points forts :
Facile à lire et instructif, particulièrement pour les lecteurs
qui ne sont pas familiers avec le domaine de la pharmaco-épidémiologie
Points faibles :
Absence de renvois à des dictionnaires importants dans les domaines
connexes
Lecteurs :
Tous les professionnels de la santé qui s'intéressent à
l'évaluation des médicaments
Milos Jenicek, MD
Professeur, épidémiologie clinique et biostatistique
Faculté des sciences de la santé
McMaster University
1200, Main Street West
Hamilton (Ontario) L8N 3Z5
Recension de livre
A Veritable Scoff: Sources on Foodways
and Nutrition in Newfoundland and Labrador
Maura Hanrahan et Marg Ewtushik
St. John's, Terre-Neuve, Flanker
Press Ltée, 2001
100 p.; ISBN 1 894463-21-8; 14,95 $ (CDN)
A Veritable Scoff présente les résumés
de 170 textes portant sur les habitudes alimentaires et l'alimentation
des habitants de Terre-Neuve-et-Labrador au cours des siècles derniers.
Est-ce que la popularité des pot-au-feu (boeuf ou porc salé
accompagné de plantes racines) est en déclin? Pourquoi les Innus
de Davis Inlet appellent-ils les services sociaux «le patron de la
nourriture» (the food boss)? Quelle était la prévalence
du béribéri à Terre-Neuve avant la Confédération?
Quelles sont les préoccupations actuelles des diététistes
et des scientifiques en produits alimentaires de la province? Unique en
son genre au Canada, cette bibliographie répond à ces questions
et en pose d'autres qui sont tout aussi intéressantes. [Traduction
libre d'un extrait de la jaquette du livre.]
Cote globale :
Ce livre est à la fois agréable et intéressant à lire,
ce qui représente un exploit pour une bibliographie. Je dois cependant
admettre ma partialité à ce sujet en tant que nutritionniste
de cette province.
Le livre fournit un rappel historique fascinant qui relate
les points saillants des habitudes alimentaires et de l'alimentation
de 1600 à l'an 2000. Ces données peuvent orienter aujourd'hui
la prise de décisions en matière de politiques sanitaires et
nutritionnelles et constituent un guide qui pourrait s'appliquer
à d'autres administrations où l'on se propose d'effectuer
une telle étude.
Points forts :
Les études ont été analysées de manière rigoureuse
et les résumés sont concis et pertinents. Les résumés
présentent une image d'ensemble des vraies questions relatives
à l'alimentation auxquelles les gens ont eu à faire face
au fil du temps et ils sont bien regroupés.
Points faibles :
Les listes sont en ordre alphabétique, alors que j'aurais préféré
un ordre chronologique, qui aurait respecté davantage le caractère
historique de l'ouvrage et facilité la lecture.
Lecteurs :
L'éventail des sujets abordés peut intéresser un grand
nombre de professionnels et d'individus, vu la vaste perspective
adoptée. Cet ouvrage établit des liens entre des études
menées dans une grande variété de disciplines et de champs
d'activité, notamment l'anthropologie, la biochimie, l'éducation,
l'agriculture et le gouvernement. Il serait un ouvrage de référence
très utile pour les bibliothèques et le gouvernement.
Eleanor Swanson
Directrice, planification et évaluation
Gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador
Ministère de la Santé et des Services communautaires
Boîte postale 8700
St. John's (Terre-Neuve) A1B 4J6
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