Agence de santé publique du Canada / Public Health Agency of Canada
Sauter toute navigation -touch directe z Sauter au menu vertical -touch directe x Sauter au menu principal -touch directe m Sauter toute navigation -touch directe z
English Contactez-nous Aide Recherche Site du Canada
Accueil - ASPC Centres Publications Lignes directrices Index A-Z
Santé - enfants Santé - adultes Santé - aînés Surveillance Santé Canada



Volume 21, No 2- 2000

[Table des matières]

 

  Agence de santé publique du Canada

Prédicteurs de l'abandon du tabac dans une intervention communautaire axée sur la récompense

Namrata Bains, William Pickett, Brian Laundry et Darlene Mecredy

Volume 21, No 2- 2000

Résumé


Le concours Quit and Win,(«J'arrête, j'y gagne!»), intervention axée sur la récompense, a été implanté dans deux comtés de l'Est de l'Ontario afin d'encourager les fumeurs à renoncer au tabagisme. Les participants (n = 231) ont été comparés à un groupe de fumeurs adultes choisis au hasard (n = 385) dans une plus vaste région couvrant quatre comtés. Les caractéristiques initiales ont été établies au moyen d'une interview téléphonique et comprenaient des facteurs socio-démographiques et des facteurs liés au tabagisme. Des interviews de suivi ont aussi été menées par téléphone. Les taux de réponse à l'interview initiale et à l'interview de suivi ont été élevés (plus de 84 %) dans les deux groupes. Comparativement au groupe choisi au hasard, les participants au concours Quit and Win étaient généralement plus jeunes et plus scolarisés; ils étaient en outre plus nombreux à avoir un emploi, à être de gros fumeurs et à compter peu de fumeurs parmi leurs amis ou leurs collègues de travail. Un an plus tard, 19,5 % d'entre eux ont affirmé avoir réussi à renoncer au tabac, tandis que moins de 1 % des membres du groupe choisis au hasard y étaient parvenus. Le taux de réussite s'établit donc à 0,17 % soit 1 fumeur adulte sur 588. À l'exception de l'«étape du changement» à laquelle se trouvait initialement le fumeur, aucun des facteurs socio-démographiques ou des facteurs liés à l'usage du tabac n'était prédictif du renoncement. Nous concluons donc que cette intervention a eu un succès limité et qu'elle a surtout touché certains secteurs de la communauté (c.-à-d. les fumeurs qui étaient fortement motivés à renoncer au tabac). Nous sommes d'avis que ce type d'intervention donnerait de meilleurs résultats si l'on facilitait l'accès à des traitements antitabagiques éprouvés.

Mots clés : abandon du tabac; communauté; concours; étude épidémiologique descriptive


Introduction

Chaque année, au Canada, plus de 41 000 décès sont attribués au tabagisme, et l'usage de la cigarette demeure la principale cause de maladies et de décès prématurés pouvant être prévenus1. Des relations causales ont été établies entre le tabagisme et bon nombre de maladies, dont les maladies respiratoires et la cardiopathie ischémique ainsi que le cancer du poumon et d'autres formes de cancer2-7. Les programmes d'abandon du tabac dans la population générale peuvent jouer un rôle important dans la prévention de ces maladies.

Selon les lignes directrices relatives à la prestation des programmes et des services de santé publique, les conseils de santé de l'Ontario doivent s'assurer de la disponibilité de programmes d'abandon du tabac dans les communautés qu'elles desservent8. En accord avec ces lignes directrices, les bureaux de santé de l'Est de l'Ontario sont associés à une gamme d'activités d'abandon du tabac9. Dans le passé, ces activités comprenaient la mise en oeuvre, dans la population adulte en général, du concours Quit and Win axé sur la récompense. Dans le cadre de ce programme, qui s'inspire d'une intervention conçue au Minnesota10, les fumeurs s'engagent à cesser de fumer et courent la chance de gagner des prix. Parmi les autres initiatives de lutte contre le tabagisme offertes par les bureaux de santé, citons la distribution de matériel didactique inséré dans un cartable appelé «Quit Kit». Les concours Quit and Win et les «Quit Kits» sont des exemples de «stratégies d'intervention minimale» pour l'abandon du tabac11. La conception et la mise en oeuvre de ce type de stratégies tient compte du fait que 90 % des fumeurs qui cessent de fumer le font sans aide, au lieu d'avoir recours à un programme d'abandon du tabac11,12. Du point de vue de la santé publique, les stratégies d'intervention minimale sont assez importantes car, au Canada, de façon générale, les ressources publiques pouvant être consacrées à des programmes individualisés d'abandon du tabagisme sont limitées6,9,10.

Nous avons eu la possibilité de recruter et de suivre un échantillon de fumeurs adultes de l'Est de l'Ontario qui ont participé à ces interventions de renoncement au tabac. Parallèlement, nous avons sélectionné une population témoin de fumeurs adultes provenant de la même région, au moyen d'un sondage téléphonique par composition aléatoire. L'étude initiale de cette cohorte comprenait une analyse de la progression à travers les étapes du changement13-15 dans ces groupes de fumeurs16. Nous avons ensuite mené une étude épidémiologique descriptive ayant les objectifs suivants :

  • Décrire les adultes qui avaient fait l'objet de l'intervention d'abandon du tabac, en portant une attention particulière à leurs caractéristiques socio-démographiques initiales et à une gamme d'indicateurs importants du tabagisme
  • Comparer le groupe de fumeurs bénéficiant de l'intervention à l'échantillon de fumeurs adultes sélectionnés au moyen d'un sondage téléphonique par composition aléatoire, selon les caractéristiques/indicateurs initiaux ci-haut mentionnés
  • À l'intérieur du groupe d'intervention, quantifier les associations entre ces caractéristiques/indicateurs et l'atteinte de l'objectif d'abandon du tabac un an après l'intervention


Méthodes

Cadre de l'étude

L'étude a été menée entre 1995 et 1996 dans quatre comtés de l'Est de l'Ontario ayant une population totale d'environ 306 000 habitants. Près des deux tiers de la population habitait en région urbaine, et la langue maternelle de 92 % des résidents était l'anglais. En 1991, le revenu médian par ménage était d'environ 44 000 $, et le taux général de chômage était de 8,6 %17.

Intervention minimale

Le concours Quit and Win était un programme axé sur la récompense s'adressant à des fumeurs qui promettaient d'arrêter de fumer pendant une période déterminée. En retour, ils étaient inscrits à une loterie et couraient la chance de gagner un gros lot de 1 000 $ et des petits prix secondaires. Pour annoncer cette initiative, on a eu recours à la presse écrite et à la radio locales et l'on a distribué des dépliants. Les règlements officiels du concours apparaissaient sur le formulaire d'inscription, dans les journaux locaux et dans les bureaux de santé.

 Le gagnant, qui devait ne pas avoir fumé dans le mois précédant la cérémonie de remise des prix, était sélectionné par tirage au sort environ trois mois après le début du concours. Conformément aux règlements du concours, le gagnant devait donner le nom d'un «ami» avec qui on pouvait communiquer pour confirmer son statut de non-fumeur. Les participants au concours recevaient en outre le «Quit Kit», trousse qui contenait une lettre d'encouragement, des renseignements sur les méthodes d'abandon du tabac, une liste des programmes locaux de renoncement, des conseils pratiques pour ne pas recommencer à fumer et un aimant à apposer sur le réfrigérateur sur lequel figurait le numéro de téléphone d'un service d'information du bureau de santé.

Aperçu de la conception de l'étude

On a déterminé les deux groupes de fumeurs, on a communiqué avec eux par téléphone et on les a recrutés pour participer à l'étude. Le groupe d'intervention était composé de 231 participants au concours Quit and Win provenant de deux des quatre comtés de l'Est de l'Ontario (Frontenac, Lennox et Addington). Les fumeurs sélectionnés au moyen d'un sondage téléphonique par composition aléatoire (= 385) provenaient de ces régions et des deux comtés voisins (Hastings et Prince Edward). Des interviews téléphoniques initiales ont été menées afin d'établir des caractéristiques socio-démographiques et une gamme d'indicateurs liés au tabagisme. Des interviews téléphoniques de suivi ont été menées un an plus tard afin de réexaminer l'usage du tabac. Tous les indicateurs de l'usage du tabac étaient fondés sur l'autodéclaration, et aucune vérification biochimique n'a pu être faite.

On a eu recours à des analyses descriptives et étiologiques pour tracer le portrait initial du groupe d'intervention, pour quantifier les associations entre les caractéristiques de départ et le statut de non-fumeur un an plus tard et pour comparer le groupe d'intervention au groupe de fumeurs choisis au hasard.

Critères d'admissibilité/recrutement

Les sujets du groupe d'intervention répondaient à tous les critères suivants : 1) être résident de l'Est de l'Ontario; 2) être âgé de 18 ans ou plus; 3) être un fumeur quotidien et fumer au moins 10 cigarettes par jour en moyenne et 4) s'être inscrit au concours Quit and Win en janvier 1995. Au moment de l'inscription, ils ont rempli un bulletin et fourni des renseignements de base. On a par la suite communiqué par téléphone avec tous les membres de ce groupe et, lorsqu'ils étaient d'accord, on les a recrutés pour participer à l'étude.

Les membres du groupe de fumeurs choisis au hasard avaient les caractéristiques suivantes : 1) ils étaient résidents de l'Est de l'Ontario; 2) étaient âgés de 18 ans ou plus; 3) étaient des fumeurs quotidiens et fumaient au moins 10 cigarettes par jour en moyenne. Le groupe a été constitué par contact téléphonique direct en janvier et février 1995, au moyen d'un processus de sélection aléatoire (fourni sur demande par l'auteure chargée de la correspondance), et ceux qui répondaient aux critères de l'étude ont été invités à y participer.

Variables évaluées au départ

Dans les deux groupes, les caractéristiques socio-démographiques et les indicateurs du tabagisme ont été examinés au début de l'étude. Parmi les variables évaluées, notons les prédicteurs connus de l'abandon du tabac chez les adultes : l'âge et le sexe12,18-21, les antécédents en matière d'usage du tabac (durée, fréquence, tentatives d'abandon passées)2,18-23, le statut socio-économique (scolarité, emploi et profession)12,24,25, d'autres variables liées à l'usage du tabac (présence ou absence d'autres fumeurs à la maison, tabagisme chez les collègues de travail ou les amis )18-20,24 et la volonté d'arrêter de fumer, établie en fonction de l'étape du changement13-15.

Le questionnaire initial a été élaboré à partir de questions déjà présentes dans d'autres sondages. Les questions sur les antécédents en matière d'usage du tabac et sur les habitudes actuelles de consommation étaient fondées sur l'Enquête sur la santé en Ontario26 et sur un article de synthèse récent27. Pour évaluer les variables socio-démographiques, on a eu recours aux questions proposées par Dillman28. Les professions ont été codées selon le Manuel de codage des professions utilisé par Statistique Canada pour le recensement29 et d'après la classification du statut professionnel de Pineo et Porter30. L'intention de renoncer au tabac a été mesurée au moyen du modèle transthéorique (de changement) élaboré par Prochaska et DiClemente15.

Suivi

On a procédé à des interviews téléphoniques de suivi un an plus tard pour évaluer le maintien de l'abstinence au tabac dans les six mois précédant l'interview. Ce résultat, très exigeant, a été préféré à une mesure ponctuelle de la prévalence, car les responsables du programme avaient établi, a priori, que le but de l'intervention était d'aider les fumeurs quotidiens à renoncer complètement au tabac.

Collecte des données

Les sondages téléphoniques ont été conçus selon les principes énoncés par Dillman28. Les sondages initiaux et de suivi ont été mis à l'essai auprès d'un échantillon de commodité composé de pairs, puis révisés à la lumière des commentaires de ces derniers. Quatre intervieweurs ont recueilli des données auprès de chacun des deux groupes et lors du suivi. Toutes les variables étaient pré-codées. Les réponses étaient entrées dans un gestionnaire de base de données informatisées, et leur exactitude était ensuite vérifiée.

Analyse statistique

Les taux de réponse (nombre d'interviews complétées/ meilleure estimation du nombre de fumeurs admissibles à l'interview) ont été calculés pour chaque groupe au début de l'étude et au moment du suivi. On a eu recours à la statistique descriptive (fréquences, tests chi carré, tests t) pour tracer le portrait de chaque groupe et pour comparer, au début de l'étude, l'âge et le sexe, les indicateurs socio-économiques, les antécédents en matière de tabagisme et d'autres variables liées au tabagisme dans les deux groupes. Des analyses de régression logistique ont été menées pour mesurer la force et la signification statistique des associations entre les facteurs observés initialement et le renoncement au tabac un an plus tard. Des rapports de cotes bidimensionnels et des intervalles de confiance à 95 % ont été obtenus. On a ensuite fait appel à l'analyse de régression logistique multiple pour préciser les estimations des rapports de cotes tout en effectuant un rajustement pour tenir compte de l'influence des autres variables. Les analyses étiologiques ont été limitées aux membres du groupe d'intervention (concours Quit and Win). Les analyses statistiques ont été menées en utilisant les logiciels SAS31 et EGRET32.


Résultats

Réponses

Les taux de réponses initiaux étaient élevés aussi bien dans le groupe d'intervention (97,6 %, = 231) que dans le groupe choisi au hasard (92,8 %, n = 385) de fumeurs adultes. Parmi les sujets recrutés au début, 86,5 % (n = 200) des membres du groupe d'intervention et 84,4 % (n = 325) des membres du groupe choisi au hasard ont été rejoints après un an au moyen d'un appel téléphonique de suivi.

Données initiales

Les membres du groupe d'intervention étaient majoritairement des femmes et, comparativement au groupe choisi au hasard, ils étaient plus jeunes et plus scolarisés, ils étaient plus nombreux à avoir un emploi et à être des professionnels ou des semi-professionnels (tableau 1). Dans le groupe d'intervention, 73 % des membres avaient commencé à fumer à l'adolescence, et 77 % avaient fumé pendant plus de 10 ans; les membres de ce groupe fumaient plus souvent mais depuis moins longtemps que ceux du groupe témoin. Pendant l'année précédente, 42 % des membres du groupe d'intervention avaient tenté au moins une fois de cesser de fumer, le tiers (35 %) vivaient dans un foyer comptant au moins un autre fumeur, et 57 % ont indiqué qu'au moins la moitié de leurs amis fumaient également. Toutefois, les sujets de ce groupe avaient moins d'amis ou de collègues de travail fumeurs que ceux du groupe choisi au hasard et travaillaient plus souvent dans un environnement sans fumée.


TABLEAU 1
Caractéristiques initiales des groupes de fumeurs
participant ou non à une intervention axée sur la récompense

Caractéristique

Groupe d'intervention (%)

Échantillon sélectionné au hasard  (%)

Valeur p

Sexe : Femmes
Hommes

59,3
40,7

54,0
46,0

0,2

Âge (ans) : 18-29
30-39
40-49
50-59
60+

26,4
35,5
23,4
10,8
3,9

16,1
25,5
22,1
16,6
20,3

0,001

Scolarité : Inférieure au niveau secondaire
Études secondaires entamées
Études secondaires terminées
Études collégiales/universitaires entamées
Études collégiales/universitaires terminées

 1,8
13,2
29,8
16,7
38,6

11,2
22,9
34,0
14,0
18,2

0,001

Emploi : Employé
Personne au foyer
Retraité
Sans-emploi
Autre

74,9
5,6
3,5
7,8
8,2

53,0
12,0
18,4
12,2
4,4

0,001

Niveau professionnel : Travailleur sans qualifications
Ouvrier spécialisé
Ouvrier professionnel/superviseur
Semi-professionnel/professionnel
Profession inconnue

17,3
16,0
10,4
17,3
39,0

28,1
21,6
16,6
12,7
21,0

0,001

Cigarettes (nombre par jour) :  moyenne (écart-type)
10-24
25-50
>50

23,4 (9,2)
38,5
57,1
4,3

20,8 (8,2)
54,6
43,1
2,3

<0,001a

0,001

Âge du sujet au moment où il a commencé à fumer :  moyenne (écart-type)
<15
15-18
19-25
>25

17,4 (5,2)
24,7
48,5
19,1
7,8

16,9 (4,6)
26,5
50,9
17,7
4,9

0,21

0,48

Nombre d'années de tabagisme :  moyenne (écart-type)
<5
5-10
11-20
21-30
>30

19,9 (11,1)
7,8
15,2
38,5
23,8
14,7

20.0 (14,7)
6,5
7,5
20,3
24,7
41,0

<0,001a


0,001

Tentatives d'abandon dans la dernière année : Aucune
1
2+

58,4
25,1
16,5

68,6
19,0
12,5

0,04

Autres fumeurs à la maison : Aucun
1
2 +

64,9
25,5
9,5

67,5
27,8
4,7

0,059

Amis fumeurs : Moins de la moitié
La moitié ou plus

42,6
57,4

33,3
66,8

0,02

Milieu de travail sans fumée : Oui
Non
Ne s'applique pas

53,9
29,1
17,0

34,8
20,8
44,4

0,001

Collègues de travail fumeurs : Moins de la moitié
La moitié ou plus
Ne s'applique pas

50,7
32,5
16,9

27,3
27,0
45,7

0,001

Étape du changement : Action
Préparation
Réflexion
Pré-réflexion

86,8
7,1
5,7
0,5

 2,3
6,2
41,6
49,9

0,001

a Ces valeurs p sont associées au test t de Student. Toutes les autres sont basées sur des tests chi carré.


   

Pour être admissibles aux prix décernés dans le cadre du concours Quit and Win, les répondants devaient ne pas avoir fumé au cours du mois précédant la fin du concours (mars 1995). Par conséquent, une très forte proportion (87 %) d'entre eux essayaient activement de cesser de fumer au moment de l'interview initiale. Ils étaient donc plus nombreux à être aux étapes «action» ou «préparation» du modèle de changement.

Facteurs liés à l'abandon du tabac (groupe d'intervention)

Des analyses bidimensionnelles ont été menées afin d'examiner les variables de départ et leur association avec l'abandon du tabac au bout d'un an. Ces analyses ont été limitées aux membres du groupe d'intervention, puisque seulement 1 % des membres du groupe choisi au hasard (n = 4) avaient réussi à cesser de fumer après un an. Un cinquième (19,5 %) des 200 personnes rejointes au bout d'un an avaient renoncé au tabac. Toutefois, on n'a pas observé d'associations fortes ou statistiquement significatives entre les facteurs socio-démographiques et l'abandon, ni d'associations fortes entre les indicateurs initiaux du tabagisme et l'abandon. La «volonté de cesser de fumer», établie au moyen du modèle de changement, est la seule exception. Les personnes qui se trouvaient à l'étape de l'action au début de l'intervention étaient six fois plus nombreuses à avoir cessé de fumer que celles qui se trouvaient à toutes les autres étapes réunies, mais ce résultat était à la limite de la signification. Les analyses de régression logistique ont confirmé ces résultats de base (tableau 2) et, par conséquent, on n'a obtenu aucun modèle incluant plus d'une variable explicative.


TABLEAU 2
Analyse bidimensionnelle des facteurs de départ et leur association
avec l'abandon du tabac au bout d'un an, groupe d'intervention
Quit and Win

Facteur de départ

Sujet a réussi à cesser de fumer
(n = 39)

Sujet n'a pas réussi à cesser de fumer
(n = 161)

Rapport de cotes (intervalle de confiance à 95 %)

Sexe : Hommes
Femmes

15
24

 60
101

1,0
0,95  (0,4-2,1)
Âge (ans) : 18-29
30-39
40-49
50+

12
16
8
3

 39
55
41
26

1,0
1,0 (0,4-2,5)
0,6 (0,2-1,9)
0,4 (0,1-1,6)
Scolarité : Études secondaires entamées ou moins
Études secondaires terminées
Études collégiales/universitaires entamées
Études collégiales/universitaires terminées

 5
8
11
14

 23
50
21
66

1,0
0,7 (0,2-3,0)
2,4 (0,6-9,7)
1,0 (0,3-3,5)
Emploi : Employé
Étudiant
Autre (personne au foyer, retraité)
Sans-emploi

30
4
3
2

122
11
16
12

1,0
1,5 (0,3-5,4)
0,8 (0,1-2,9)
0,7 (0,1-3,3)
Niveau professionnel : Semi-professionnel/professionnel
Ouvrier professionnel/superviseur
Ouvrier spécialisé
Travailleur sans qualifications
Profession inconnue

11
4
4
12
8

 38
22
35
23
43

1,0
0,6 (0,2-2,5)
0,4 (0,1-1,5)
1,8 (0,6-5,3)
0,6 (0,2-2,0)
Cigarettes (nombre par jour) : 10-24
25+

14
25

 67
94

1,0
1,3 (0,6-2,8)
Âge du sujet au moment où il a commencé à fumer : <15
15-18
19-25
>25

14
14
7
4

 36
80
33
12

1,0
0,5 (0,2-1,1)
0,6 (0,2-1,7)
0,9 (0,2-3,6)
Nombre d'années de tabagisme : <5
5-10
11-20
21-30
>30

 4
9
16
7
3

  9
22
63
41
26

1,0
0,9 (0,2-4,7)
0,6 (0,1-2,5)
0,4 (0,1-2,0)
0,3 (0,4-1,8)
Tentatives d'abandon dans la dernière année : Aucune
1
2+

26
6
7

 91
47
23

1,0
0,5 (0,2-1,3)
1,1 (0,4-3,0)
Autres fumeurs à la maison : Aucun
1
2+

28
9
2

107
40
14

1,0
0,9 (0,3-2,1)
0,6 (0,1-2,8)
Amis fumeurs : Moins de la moitié
La moitié ou plus

16
23

 71
89

1,0
1,2 (0,5-2,5)
Milieu de travail sans fumée : Non
Oui
Ne s'applique pas

15
18
5

 44
89
28

1,0
0,6 (0,3-1,4)
0,5 (0,2-1,8)
Collègues de travail fumeurs : Moins de la moitié
La moitié ou plus
Ne s'applique pas

18
14
5

 85
48
28

1,0
1,4 (0,6-3,2)
0,8 (0,3-2,7)
Étape du changement : Action
Toutes autres étapes

37
1

138
23

6,1 (0,9-261,0)
1,0


   

Discussion

La composition du groupe de fumeurs participant au concours Quit and Win différait de celle de l'échantillon aléatoire de fumeurs adultes en ce qui concerne plusieurs caractéristiques importantes. Comme l'avaient observé Cummings et coll.33, les participants au concours étaient en moyenne plus jeunes, étaient de plus gros fumeurs, avaient un niveau de scolarité plus élevé et étaient plus nombreux à avoir un emploi que les non-participants. Il y avait aussi une différence significative entre les deux groupes en ce qui avait trait au milieu de travail sans fumée, quoique cette différence ait été due en grande partie à l'inclusion de l'élément de réponse «ne s'applique pas». Cet élément de réponse englobait les personnes qui n'avaient pas de lieu de travail (c.-à-d. les retraités, les personnes au foyer ou les sans-emploi) ou qui avaient un lieu de travail atypique (p. ex., les conducteurs d'autobus). Lorsque l'analyse portait uniquement sur les personnes qui avaient un emploi ou qui étaient étudiants (66 % des participants), on n'observait aucune différence entre les deux groupes en ce qui concerne cette variable.

Assez curieusement, un petit nombre de sujets du groupe d'intervention n'étaient pas à l'étape de l'action du modèle de changement. Les interviews initiales avec les participants ont été menées après la date limite d'inscription au concours. Il est donc possible que certains participants aient décidé de s'inscrire au concours dans l'intention de cesser de fumer, mais aient été découragés d'une façon quelconque dans le court intervalle entre leur inscription et l'interview initiale.

À la lumière des résultats, on peut avancer qu'il existe des différences systématiques entre les fumeurs qui choisissent de participer à ce type d'intervention et les autres fumeurs. Ainsi, notre étude indique que l'intervention n'a pas su atteindre les personnes retraitées et les personnes âgées ni les convaincre de participer; en outre, les fumeurs ayant un plus faible statut socio-économique ne sont pas bien représentés. Ces observations pourraient refléter des degrés différents de motivation à renoncer au tabac ou être attribuables aux méthodes employées pour faire la publicité du concours ainsi qu'à l'exposition variable des différents groupes sociaux à cette publicité. Le concours a été annoncé directement sur les lieux de travail, dans les journaux et par certaines stations de radio. Les personnes qui travaillent à l'extérieur de la maison ou qui occupent certains types d'emploi peuvent avoir été davantage exposées à ces messages et avoir eu plus d'occasions de s'inscrire au concours à cause de la proximité des bureaux de santé.

Les données du suivi effectué un an plus tard auprès du groupe d'intervention montrent que même dans ce groupe très motivé, seulement 20 % des sujets avaient complètement abandonné le tabac, et il s'agit probablement d'une surestimation. Le statut de non-fumeur des sujets était fondé sur l'information qu'ils avaient eux-mêmes fournie au cours d'un appel téléphonique, et la validation biochimique de ces données a été impossible. De plus, les répondants savaient qu'ils participaient à une étude de recherche menée sous l'égide d'un service de santé publique. Nous croyons que cela a pu inciter certains d'entre eux à faire de fausses déclarations sur l'abandon du tabac afin de donner une réponse socialement acceptable, d'autant plus qu'ils avaient informé très publiquement un organisme de santé de leur intention de cesser de fumer.

Les évaluations de programmes semblables au concours Quit and Win, qui avaient aussi comme objectif final l'abandon définitif du tabac, ont fait état de taux d'abandon allant de 13 % à 37 %, avec une moyenne de 23 % en milieu communautaire34. Le taux d'abandon de 20 % obtenu dans l'Est de l'Ontario concorde avec ces résultats. Selon la meilleure estimation disponible, le nombre de fumeurs admissibles au concours dans ces quatre comtés était de 28 90026; de ce nombre, 239 se sont inscrits au concours Quit and Win. Ce taux de participation de 0,83 % est légèrement inférieur à ceux d'autres programmes mis sur pied dans d'autres communautés34. Lorsque le taux de participation est combiné au taux d'abandon pour constituer un unique paramètre de mesure de l'impact34,35, le programme a un taux de réussite de 0,17 % auprès de la population de fumeurs. En d'autres termes, si l'on suppose qu'il existe une relation causale entre la participation au concours et l'abandon définitif du tabac, nous pouvons avancer qu'un fumeur sur 588 dans la communauté a cessé de fumer grâce au concours. Nous considérons ce taux de réussite assez peu élevé en fait. Ce type d'information est utile, car il peut aider à établir les priorités des initiatives communautaires futures de lutte contre le tabagisme.

L'une des observations les plus marquantes de cette étude est le fait qu'aucune association forte et statistiquement significative n'a pu être observée entre les variables de départ et celles obtenues une année plus tard dans le groupe d'intervention ayant participé au concours. Il en va de même pour un certain nombre de catégories de prédicteurs potentiels, dont les facteurs socio-démographiques (groupe d'âge, sexe, scolarité et profession), les antécédents en matière de tabagisme (durée, consommation) et la présence d'autres fumeurs dans différents environnements sociaux (membres du foyer, amis, collègues de travail). La seule exception à cet égard a été la motivation d'une personne à cesser de fumer, établie au moyen des étapes du modèle de changement13-15, qui montre une association forte (quoique non significative) avec un abandon d'un an.

Même si ces résultats sont corroborés par une certaine littérature existante23,33,36,37, ils ne concordent pas avec d'autres études. Par exemple, dans un certain nombre d'études18,20,21,38, les personnes appartenant à des tranches d'âge supérieures étaient plus nombreuses à réussir à cesser de fumer. D'autres facteurs démographiques, comme le sexe (les hommes renonçaient au tabac en plus grand nombre) et l'état matrimonial (le mariage ou l'union de fait est un facteur positif), sont aussi apparus comme des prédicteurs possibles25,38. La consommation de cigarettes et le nombre de tentatives d'abandon antérieures sont également associées statistiquement à l'abandon. Les sujets ayant fait le moins de tentatives d'abandon dans le passé étaient plus nombreux à arrêter de fumer dans certaines études20,21,38. De plus, les taux de réussite ont été plus élevés chez les gros fumeurs que chez les fumeurs moyens20,21, même si des résultats opposés ont été rapportés39. La présence de soutien social de la part des amis, de la famille ou des collègues de travail semble également contribuer à l'abandon du tabac20,21.

Les résultats de cette étude ont des incidences sur la prévention. Tout d'abord, les organismes de santé publique et les autres organismes communautaires doivent reconnaître que les interventions Quit and Win ne peuvent obtenir qu'un succès limité car elles ne permettent de joindre et d'influencer que certains secteurs de la société. Il s'agit d'une lacune importante puisque les groupes ayant les plus faibles taux de participation (les personnes âgées, les personnes défavorisées sur le plan socio-économique) sont particulièrement vulnérables aux maladies chroniques et à la mortalité, en général, et aux affections reliées à l'usage du tabac, en particulier40-42. Les interventions Quit and Win représentent une des nombreuses options qui s'offrent aux communautés qui veulent emboîter le pas aux campagnes anti-tabagisme. À moins que des efforts spéciaux ne soient faits pour cibler, dans ce genre de concours, les sous-secteurs particulièrement vulnérables de la population de fumeurs adultes, ces derniers ne vont vraisemblablement pas répondre à l'appel. Il se peut toutefois que d'autres types d'approches dans la population générale conviennent mieux à ces groupes; on pourrait, par exemple, augmenter les prix, (en Ontario, cette décision ne peut être prise à l'échelle locale) ou favoriser un soutien plus individualisé jumelé à des traitements faisant appel à un antidépresseur (buproprion)43 et/ou des thérapies de substitution de nicotine44.

Nos données indiquent qu'une fois qu'un fumeur s'est inscrit à un programme Quit and Win, aucun autre facteur ne semble influer sur la réussite de l'effort d'abandon, mais la volonté de cette personne à arrêter de fumer peut constituer un facteur important. Cela confirme la nécessité d'offrir aux fumeurs un appui et des conseils généraux plutôt que particuliers. Le taux de réussite de 20 % obtenu dans notre étude est assez caractéristique et montre toutes les difficultés que même les fumeurs très déterminés risquent d'affronter. La constance des taux d'abandon dans différentes strates socio-démographiques renforce l'idée selon laquelle le soutien social et comportemental offert à la maison et au travail peut, dans une certaine mesure, favoriser l'abandon, mais qu'il est rarement suffisant, à lui seul, pour obtenir un arrêt définitif. Néanmoins, il faut aussi reconnaître que les participants au programme Quit and Win affichaient des taux d'abandon jusqu'à 20 fois plus élevé que ceux observés dans les populations générales de fumeurs. Il est fort probable que ce taux pourrait être amélioré si des thérapies éprouvées et un appui professionnel étaient offerts gratuitement, ou pour une somme modique, à ces sujets très motivés. Si tel n'est pas le cas, il y a tout lieu de croire qu'utilisées seules, les initiatives axées sur la récompense auront peu d'influence sur les taux généraux de tabagisme.

Les limites de cette étude descriptive doivent être soulignées. Notre population à l'étude était constituée de fumeurs adultes provenant de quatre comtés de l'Est de l'Ontario. Les résultats pourraient n'être pas applicables à des communautés plus grandes ou à celles ayant une structure démographique différente. Ils pourraient également ne pas refléter tout le potentiel des interventions Quit and Win qui sont menées à une plus grande échelle, dans des milieux où le prix des cigarettes est plus prohibitif ou dans des milieux où le consommateur moyen a plus facilement accès à des thérapies de désaccoutumance. Notre échantillon de fumeurs choisis au hasard a peut-être été biaisé en faveur de sous-populations qui sont probablement plus souvent à la maison, ce qui peut avoir amplifié les divergences entre ce groupe et le groupe d'intervention. Finalement, notre étude n'a pas évalué rigoureusement le rôle du soutien social et des facteurs connexes, plus difficilement quantifiables que les mesures de base qui ont été évaluées. Nous n'avons donc pas été en mesure de considérer ces facteurs en tant que prédicteurs de l'abandon du tabac, et nous reconnaissons cette limite de notre étude.


Remerciements

Nous voudrions remercier les personnes suivantes pour leur contribution importante à ce projet : Dr John Hoey, Dr Jamie Myles (appui statistique); Caulette McBride (bureaux de santé de Kingston, de Frontenac et de Lennox et Addington); Karen Fitchett, Cathy Myles, Cindy McKegney, Mary Jean Shortt (collecte des données); Dre Lynn Noseworthy, Nicole McKinnon, Carolyn Case (bureaux de santé des comtés de Hastings et de Prince Edward).

Cette étude a été appuyée financièrement par le Programme national de recherche et de développement en matière de santé, Santé Canada (subvention no 6606-5669-800); les comtés de Kingston, de Frontenac et de Lennox et Addington/Unité d'enseignement en santé publique de la Queen's University et le ministère de la Santé de l'Ontario (bourse de chercheur de carrière accordée au Dr Pickett).


Références

1. Makomaski-Illing EM, Kaiserman MJ. Mortality attributable to tobacco use in Canada and its regions, 1991. Can J Public Health 1995;86(4):257-64.

2. Beck GJ, Doyle CA, Schachter EN. Smoking and lung function. Am Rev Respir Dis 1981;123:149-55.

3. Dawber TR. The Framingham Study: the epidemiology of atherosclerotic disease. Cambridge (MA): Harvard University Press, 1980.

4. Doll R, Hill AB. Lung cancer and other causes of death in relation to smoking. A second report on the mortality of British doctors. Br Med J 1956;2:1071-81.

5. Doll R, Hill AB. Mortality in relation to smoking: ten years' observations of British doctors. Br Med J 1964;1:1399S1410, 1460-7.

6. Kannel WB, Thomas HE Jr. Sudden coronary death: the Framingham Study. Ann NY Acad Sci 1982;382:3-21.

7. United States Public Health Service. The health consequences of smoking: chronic obstructive lung disease. Rockville (MD): Department of Health and Human Services, 1984.

8. Ministère de la Santé de l'Ontario. Lignes directrices touchant les programmes et services de santé obligatoires, décembre 1997. Toronto: Imprimeur de la Reine pour l'Ontario, 1998.

9. Mhatre S, Moore K, Mowat D, Thurston J. Anti-smoking strategy for Kingston, Frontenac and Lennox and Addington. Kingston: Kingston, Frontenac, and Lennox and Addington Health Unit, 1988.

10. Lando HA, Pechacek TF, Fruetel J. The Minnesota Heart Health Program Community Quit & Win Contests. Am J Health Promot 1994;9(2):85-7.

11. Schwartz JL. Review and evaluation of smoking cessation methods: the US and Canada. Washington (DC): National Institutes of Health, 1987; Publ No 87-2940.

12. Fiore MC, Novotny TE, Pierce JP, Giovino GA, Hatziandreu EJ, Newcomb PA, et al. Methods used to quit smoking in the United States: do cessation programs help? JAMA 1990;263(20):2760-5.

13. Prochaska JO, DiClemente CC. Stages and processes of self-change of smoking: toward an integrative model of change. J Cons Clin Psychol 1983;51(3):390-5.

14. Prochaska JO, Velicer WF, DiClemente CC, Fava J. Measuring processes of change: applications to the cessation of smoking. J Cons Clin Psychol 1988;56(4):520-8.

15. Prochaska JO, Goldstein MG. Process of smoking cessation: implications for clinicians. Clin Chest Med 1991;12(4):727-35.

16. Pickett W, Bains N. Staging of adult smokers according to the transtheoretical model of behavioural change: analysis of an Eastern Ontario cohort. Can J Public Health 1998;89(1):37-42.

17. Statistique Canada. Profil des divisions et subdivisions de recensement de l'Ontario. Parties A et B. Ottawa, 1992 et 1994; Cat. 95-337-XPB et 95-338-XPB.

18. Leinweber CE, Macdonald JM, Campbell HS. Community smoking cessation contests: an effective public health strategy. Can J Public Health 1994;85(2):95-8.

19. Korhonen HJ, Niemensivu H, Piha T, Koskela K, Wiio J, Johnson CA, et al. National TV cessation program and contest in Finland. Prev Med 1992;21:74-87.

20. Korhonen HJ, Puska P, Lipand A, Kasmel A. Combining mass media and contest in smoking cessation. An experience from a series of national activities in Finland. Hygie 1993;12(1):14-8.

21. Roberts C, Smith C, Catford J. Quit and Win Wales: an evaluation of the 1990 pilot contest. Tobacco Control 1993;2:114-9.

22. Elder JP, Campbell NR, Mielchen SD, Hovell MF, Litrownik AJ. Implementation and evaluation of a community-sponsored smoking cessation contest. Am J Health Promot 1991;5(3):200-7.

23. Chapman S, Smith W, Mowbray G, Hugo C, Egger G. Quit and Win smoking cessation contests: how should effectiveness be evaluated? Prev Med 1993;22:423-32.

24. Richmond RL, Kehoe LA, Webster IW. Multivariate models for predicting abstention following intervention to stop smoking by general practitioners. Addiction 1993;88:1127-35.

25. Lefebvre RC, Cobb GD, Goreczny AJ, Carleton RA. Efficacy of an incentive-based community smoking cessation program. Addict Behav 1990;15:403-11.

26. Gouvernement de l'Ontario. L'enquête sur la santé en Ontario, 1990 : rapport sur les faits saillants [fichier de microdonnées]. Ministère de la Santé de l'Ontario, 1990.

27. Lichtenstein E, Glasgow RE. Smoking cessation: what have we learned over the past decade? J Cons Clin Psychol 1992;60(4):518-27.

28. Dillman,DA. Mail and telephone surveys. New York: John Wiley & Sons, 1978.

29. Statistique Canada (Division des normes). Classification type des professions, 1980. Ottawa, 1981; Cat. 12-565F.

30. Pineo PC, Porter J, McRoberts HA. The 1971 census and the socioeconomic classification of occupations. Can Rev Soc Anth 1977;14(1):91-9.

31. SAS Institute Inc. Statistical Analysis System (SAS/STAT), Version 6. Cary (NC): SAS Institute Inc., 1989.

32. Statistics and Epidemiology Research Corporation. EGRET SIZ and EGRET Manual. Seattle (WA): SERC Inc, 1992-93.

33. Cummings KM, Kelly J, Sciandra R, DeLoughry T, Ranscois R. Impact of a community wide stop smoking contest. Am J Health Promot 1990;4(6):429-34.

34. Bains N, Pickett W, Hoey J. The use and impact of incentives in population-based smoking cessation programs: a review. Am J Health Promot 1998;12(5):307-20.

35. Lando HA, Loken B, Howard-Pitney B, Pechacek T. Community impact of a localized smoking cessation contest. Am J Public Health 1990;80(5):601-3.

36. Glasgow RE, Klesges RC, Mizes JS, Pechacek TF. Quitting smoking: strategies used and variables associated with success in a stop-smoking contest. J Cons Clin Psychol 1985;53(6):905-12.

37. King AC, Flora JA, Fortman SP, Taylor CB. Smokers' Challenge: immediate and long-term findings of a community smoking cessation contest. Am J Public Health 1987;77(10):1340-1.

38. Korhonen T, Su S, Korhonen HJ, Uutela A, Puska P. Evaluation of a national quit and win contest: determinants for successful quitting. Prev Med 1997;26(4):556-64.

39. Fortmann SP, Killen JD. Nicotine gum and self-help behavioral treatment for smoking relapse prevention: results from a trial using population-based recruitment. J Cons Clin Psychol 1995;63(3):460-8.

40. Black D, Morris JN, Smith C, Townsend P. Inequalities in health: the Black report. Middlesex: Penguin, 1982.

41. Marmot MG. Social inequalities in mortality: the social environment. Dans: Wilkinson RG, réd. Class and health: research and longitudinal data. Londres: Tavistock; 1986;21-33.

42. Marmot MG, Davey Smith G. Stansfeld S, Patel C, North J. Health inequalities among British civil servants: the Whitehall II study. Lancet 1991;337:1387-93.

43. Jorenby DE, Leischow SJ, Nides MA, Rennard SI, Johnston JA, Hughes AR, et al. A controlled trial of sustained-release bupropion, a nicotine patch, or both for smoking cessation. N Engl J Med 1999;340:685-91.

44. Tonnesen P, Norregaard J, Simonsen K, Sawe U. A double-blind trial of a 16-hour transdermal nicotine patch in smoking cessation. N Engl J Med 1991;324:311-5.


Références des auteurs

Namrata Bains, Department of Community Health and Epidemiology, Queen's University; et Health Information Partnership, Eastern Ontario Region, Kingston (Ontario)

William Pickett, Department of Community Health and Epidemiology, Queen's University; et Unité de recherche sur le tabac de l'Ontario, Toronto (Ontario)

Brian Laundry, Hastings & Prince Edward Counties Health Unit, Belleville (Ontario)

Darlene Mecredy, Kingston, Frontenac and  Lennox & Addington Teaching  Health Unit, Kingston (Ontario)

Correspondance : Ms. Namrata Bains, Health Information Partnership, Eastern Ontario Region, 221 Portsmouth Road, Kingston (Ontario)  K7M 1V5; Téléc : (613) 549-7896; Courriel : nbains@hip.on.ca

[Précédente][Table des matières] [Prochaine]

 

Dernière mise à jour : 2002-10-02 début