Volume 21, N^o 2- 2000

Nouvelle ressource

Critères d'hygiène de l'environnement, n^o 211
Organisation mondiale de la santé, 1999;
xx + 149 pages (en anglais, avec résumés en français et en espagnol);
ISBN 92-4-157211-6; n^o de commande 1160211

Cet ouvrage évalue les conclusions de près de 600 études visant à déterminer si l'exposition concomitante aux nombreux agents chimiques, biologiques et physiques que l'on trouve couramment en milieu de travail augmente les risques pour la santé associés à la consommation de tabac. Dans cette analyse exhaustive, on aborde également l'exposition concomitante à la maison et dans le milieu ambiant, particulièrement importante dans les pays nouvellement industrialisés. Bien que toutes les formes de consommation de tabac soient prises en considération, on insiste cependant sur les risques découlant de l'exposition à la fumée primaire et secondaire des cigarettes.

L'ouvrage compte quatre chapitres. Le premier fait le bilan des connaissances sur les risques pour la santé attribuables à la consommation de tabac. Après un bref survol historique du tabagisme, on donne une description détaillée de la composition chimique du tabac transformé ainsi que des nombreux composés toxiques que contiennent le tabac et la fumée primaire et secondaire. On donne aussi un aperçu de tous les effets indésirables aigus et chroniques documentés du tabac, dont la bronchopneumopathie chronique obstructive, la bronchite chronique, les affections des petites voies aériennes, l'emphysème, la fibrose pulmonaire, de nombreuses formes de cancer, et les effets sur l'appareil cardiovasculaire. Le chapitre se termine par une analyse des données démontrant les dangers de la consommation de tabac sans fumée.

Le deuxième chapitre, qui est aussi le plus long, évalue les données sur les effets sur la santé des interactions de la fumée de tabac avec l'amiante, les fibres autres que l'amiante, sept substances chimiques inorganiques, cinq substances chimiques organiques (y compris l'éthanol), quatre agents physiques et sept agents biologiques (y compris deux agents infectieux courants). On y explique la notion d'interaction et on décrit la façon dont on peut la mesurer. On discute aussi des effets des vecteurs, qui font que la cigarette peut être contaminée par les substances chimiques toxiques présentes sur les lieux de travail, puis on examine les données indiquant que le tabagisme peut modifier le métabolisme des médicaments et d'autres substances chimiques thérapeutiques.

Dans le chapitre trois, on tente de déterminer si les effets indésirables d'une exposition concomitante à la fumée de tabac et à d'autres agents restent distincts ou s'il y a interaction. L'évaluation s'appuie sur les données d'études sur l'exposition aux poussières de charbon et autres poussières minérales, à des minéraux fibreux, à des métaux et à des pesticides, de même que sur les expositions dans les industries du caoutchouc et du pétrole.

Le rapport met en évidence une synergie dans la production des effets indésirables, notamment le cancer, entre la fumée de tabac et l'exposition à l'amiante, à l'éthanol, à la silice et aux rayonnements. Il fait également état de données démontrant que la fumée de tabac a une incidence sur les risques pour la santé liés aux expositions professionnelles dans les mines de charbon, lors de la manipulation de pesticides et dans les industries du caoutchouc et du pétrole. Le tabagisme peut en outre accroître le risque de byssinose attribuable à l'exposition aux poussières de coton ainsi que le risque de cancer du nez attribuable à l'exposition aux poussières de bois.

À la lumière des résultats de cette évaluation, le dernier chapitre conclut qu'il faut prendre toutes les mesures possibles pour éliminer la consommation de tabac, notamment de tabac fumé. Pour éviter toute interaction avec les expositions professionnelles et éliminer les dangers de l'exposition à la fumée de tabac ambiante, il devrait également être interdit de fumer en milieu de travail. De surcroît, comme le tabagisme peut perturber la réponse de l'organisme ou provoquer des réactions indésirables aux médicaments ou à d'autres traitements, les cliniciens devraient envisager d'ajuster les posologies en conséquence et d'exercer une surveillance de leurs patients.

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