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Volume 23-08
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RÉSISTANCE AUX ANTIBIOTIQUES DE SHIGELLA SPP., SALMONELLA SPP. ET YERSINIA SPP., ISOLÉS AU QUÉBECSalmonella spp., Shigella spp. et Yersinia spp. sont des bactéries entéropathogènes importantes. Le traitement par les antibiotiques est habituellement indiqué pour les infections dues à Shigella et aux cas graves pour les infections à Salmonella et à Yersinia. D'après des études menées dans plusieurs pays, ces bactéries développent une résistance à certains antibiotiques(1,2) . Les nouvelles quinolones, telles que la ciprofloxacine, se sont révélées efficaces in vitro contre les bactéries entéropathogènes usuelles(3) . Il n'existe pas de données québécoises récentes sur l'antibiorésistance de ces entérobactéries. Méthodes Le but de cette étude était de démontrer la sensibilité de 125 souches de Salmonella spp., de 118 souches de Shigella spp. et de 53 souches de Yersenia spp. isolées chez 296 patients, à l'Hôpital Saint-Luc, Montréal, entre 1991 et 1995. La sensibilité à l'ampicilline, au triméthroprime/sulfaméthoxazole (TMP/SMX) et à la ciprofloxacine a été déterminée au moyen de méthodes standardisées de diffusion à partir d'un disque (1991 à 1992) et de dilution en gélose (1993 à 1995)(4) . Vingt pour cent des souches de Salmonella spp. ont été isolées à partir d'hémocultures. Dans un cas, il s'agissait de S. typhi et dans deux autres de S. paratyphi A. Parmi les autres souches, 47 appartenaient au groupe B, 42 au groupe C, 25 au groupe D, cinq au groupe E et une au groupe G, alors que deux souches étaient non sérotypables. Les 118 souches de Shigella étudiées se répartissaient de la façon suivante : S. dysenteriae (une souche), S. flexneri (77 souches), S. boydii (cinq souches) et S. sonnei (35 souches). Une des 53 souches de Yersinia appartenait à l'espèce Y. frederiksenii et les 52 autres souches, à l'espèce Y. enterocolitica. Le tableau 1 indique le nombre et le pourcentage de souches étudiées qui sont résistantes ou multirésistantes aux antibiotiques testés. Aucune souche de Shigella ou de Salmonella ne présentait une résistance à la ciprofloxacine. De même, aucune souche de Yersinia spp. n'était résistante au TMP/SMX ou à la ciprofloxacine. Le tableau 2 montre le nombre et le pourcentage de souches de Shigella qui sont résistantes ou multirésistantes à l'ampicilline ou au TMP/SMX. L'unique souche de S. dysenteriae était résistante au TMP/SMX. Une résistance à l'ampicilline et au TMP/SMX a été détectée chez l'une des cinq souches de S. boydii . Les souches de S. flexneri étaient beaucoup plus résistantes à l'ampicilline que celles de S. sonnei, dans des proportions de 79,2 % et de 34,3 %, respectivement (p = 0,0000037). Les souches de S. sonnei affichaient une résistance beaucoup plus grande au TMP/SMX que celles de S. flexneri, dans des proportions de 42,9 % et de 18,2 %, respectivement (p = 0,0057). La résistance à l'ampicilline et au TMP/SMX a été observée dans 13 % et 22,9 % des souches de S. flexneri et de S. sonnei, respectivement. Analyse Dans une étude ontarienne de 598 souches de Shigella isolées en 1990, entre 39 % et 89 % des différentes espèces étaient résistantes à l'ampicilline et entre 27 % et 38 %, au TMP/SMX(5) . Aucune souche n'était résistante à la ciprofloxacine. Dans une étude américaine portant sur 798 souches de Salmonella isolées en 1989 et 1990, 13 % étaient résistantes à l'ampicilline, 15 % au TMP/SMX et 0 % à la ciprofloxacine(6) . Selon les études, les souches de Yersinia spp. sont habituellement résistantes à l'ampicilline, mais sont sensibles au TMP/SMX et à la ciprofloxacine(7) . Dans la présente étude, tout comme dans une étude antérieure(3) , il a été constaté que Shigella spp., Salmonella spp. et Yersinia spp. n'étaient pas résistantes à la ciprofloxacine. Par ailleurs, une proportion élevée de souches de Shigella, mais une proportion relativement faible de Salmonella présentaient une résistance à l'ampicilline, au TMP/SMX, ou à ces deux antibiotiques. Les souches de S. flexneri étaient beaucoup plus résistantes à l'ampicilline, mais beaucoup moins résistantes au TMP/SMX que celles de S. sonnei. La majorité des souches de Yersinia étaient résistantes à l'ampicilline, mais aucune n'était résistante au TMP/SMX ni à la ciprofloxacine. Une surveillance continue de la sensibilité aux antibiotiques s'avère essentielle si l'on veut suivre l'évolution des profils de sensibilité et déterminer les antibiotiques pouvant être utiles au traitement de ces infections bactériennes. Remerciements Les auteurs tiennent à remercier le personnel des secteurs de bactériologie aérobie et d'étude de la sensibilité du Laboratoire de microbiologie médicale pour leur précieuse collaboration. Références
Source : Dr C Gaudreau, Dr P Turgeon, Service de microbiologie médicale et des maladies infectieuses, Hôpital Saint-Luc, Montréal (Qc).
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Dernière mise à jour : 2002-11-08 | ![]() |