Volume 23-16
15 août 1997
[Table
des matières]
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SURVEILLANCE DE LA MÉNINGOCOCCIE INVASIVE AU CANADA, 1995-1996
Introduction
La méningococcie invasive (MI) est une maladie à déclaration obligatoire
au Canada. Depuis 1985, le Laboratoire de lutte contre la maladie (LLCM)
a amélioré la surveillance de la MI de façon à mettre en corrélation l'information
fournie pour chacun des cas par les provinces et les territoires avec
des études détaillées de laboratoire effectuées par le Laboratoire national
de bactériologie du LLCM. Ce rapport présente de l'information sur la
MI pour la période s'étendant du 1er janvier 1995 au 31 décembre
1996.
Méthodologie
Les ministères provinciaux et territoriaux de la Santé et les laboratoires
provinciaux et fédéraux fournissent des données aux fins de la surveillance
des atteintes méningococciques. Tant les cas confirmés en laboratoire
que les cas correspondant à la définition d'un cas clinique sont signalés
au LLCM. Le sérotypage et le sous-typage des méningocoques sont habituellement
effectués au LLCM par le Laboratoire national de bactériologie. L'électrophorèse
enzymatique multilocus est réalisée dans le cadre de la surveillance systématique
des isolats de méningocoques appartenant au sérogroupe C. Les données
ont été enregistrées et analysées à l'aide du logiciel Epi-Info, version
6.04. Tous les taux d'incidence sont calculés en fonction d'une population
de 100 000 habitants par année.
Incidence
En 1995, 304 cas de MI ont été signalés au Canada, ce qui représente
un taux d'incidence de 1,0 pour 100 000 habitants. En 1996, on a observé
une diminution de 13 %, 265 cas ayant été déclarés; le taux d'incidence
s'établissait donc à 0,9. Les figures 1 et 2 montrent le nombre de cas
déclarés et l'incidence de la MI à l'échelle du pays pendant ces 2 années.
Au cours de la dernière décennie, l'incidence de la MI au Canada a fluctué
(figure 3). Elle a atteint un sommet de 1,6 pour 100 000 habitants en
1989 et 1990, puis a progressivement baissé pour passer à 0,9 en 1996,
soit le taux le plus bas en 11 ans.
Distribution saisonnière
La distribution saisonnière des MI est claire, le tiers des cas se produisant
durant un trimestre de l'année. Trente et un pour cent des cas sont survenus
entre janvier et mars 1995 et 34 %, au cours de ces mêmes mois en
1996. Par comparaison, 17 % seulement des cas de MI en 1995 et 16 % en
1996 se sont produits au cours des mois les plus chauds, de juillet à
septembre.
Figure 1
Répartition de la méningococcie invasive, Canada, 1995 et 1996
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![Répartition de la méningococcie invasive, Canada, 1995 et 1996](/web/20061212034115im_/http://www.phac-aspc.gc.ca/publicat/ccdr-rmtc/97vol23/images/figure1_2316ea.gif) |
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Figure 2
Incidence de la méningococcie invasive, Canada, 1995 et 1996 |
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![Incidence de la méningococcie invasive, Canada, 1995 et 1996](/web/20061212034115im_/http://www.phac-aspc.gc.ca/publicat/ccdr-rmtc/97vol23/images/figure2_2316ea.gif)
*L'incidence peut varier en raison des petits nombres de cas.
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Figure 3
Méningococcie invasive, Canada, 1984 - 1995 |
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![Méningococcie invasive, Canada, 1984 - 1995](/web/20061212034115im_/http://www.phac-aspc.gc.ca/publicat/ccdr-rmtc/97vol23/images/figure3_2316ea.gif) |
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Répartition selon l'âge
Comme au cours des années précédentes, les taux d'incidence des MI variaient
de façon inversement proportionnelle à l'âge (figure 4). C'est chez les
bébés de < 1 an que l'incidence selon l'âge était la plus élevée (13,6
en 1995 et 11,1 en 1996). L'incidence diminuait avec l'âge, jusqu'au groupe
des 15 à 19 ans, où un deuxième sommet moins élevé de 2,6 en 1995 et de
2,0 en 1996, s'est manifesté. Par comparaison, les taux d'incidence de
ces infections sont beaucoup plus bas chez les adultes (0,5 en 1995
et 0,4 en 1996).
Taux de létalité
En 1995, on a observé 21 décès dûs à la MI, ce qui représente un taux
de létalité de 6,9 %. En 1996, le taux de létalité a légèrement baissé
pour passer à 6,5 % (17 décès), c'est-à-dire le taux le plus bas en 11
ans (figure 5). Le taux de létalité variait selon le sérogroupe.
Chez les personnes infectées par le méningocoque du sérogroupe B, il était
de 5 % (sept décès) en 1995 et de 4 % (quatre décès) en 1996; en
revanche, chez les personnes atteintes d'une MI due au sérogroupe C, le
taux de létalité était de 12 % (11 décès) en 1995 et de 9 % (huit
décès) en 1996.
Sérogroupes
La figure 6 montre la répartition des sérogroupes de méningocoques. Sur
les 304 cas de MI déclarés en 1995, 11 % (34 cas) ont été diagnostiqués
à partir de la définition du cas clinique. Le sérogroupe avait été déterminé
pour 266 isolats. Les sérogroupes B et C sont ceux qui ont été le plus
souvent isolés, étant à l'origine de 48 % et de 38 % respectivement des
cas confirmés. Au cours de 1996, 17 % des 264 cas ont été diagnostiqués
en clinique. Le sérogroupe avait été déterminé pour 218 cas. Quarante-six
pour cent des isolats appartenaient au sérogroupe B et 42 % au sérogroupe C.
La répartition selon l'âge du sérogroupe B et du sérogroupe C variait
grandement. Les bébés atteints de méningococcie étaient plus nombreux
à être infectés par une souche du sérogroupe B que par une souche du sérogroupe
C, tant en 1995 (RR=1,9; p < 0,05) qu'en 1996 (RR=2,0; p < 0,05).
Aucune différence n'a été observée sur le plan de la répartition selon
le sexe chez les personnes atteintes d'une infection due au sérogroupe B
ou C.
Sérotype et sous-type
Les souches de méningocoques sont désignées par sérogroupe: sérotype:sous-type.
Le sérotype et le sous-type étaient connus pour 120 des 129 isolats appartenant
au sérogroupe B obtenus en 1995 et pour 90 des 100 isolats appartenant
au même sérogroupe obtenus en 1996. Les deux souches les plus courantes
du sérogroupe B isolées en 1995 et en 1996 étaient B:NT:P1. - (non sérotypables,
non sous-typables; 23 isolats en 1995 et 20 en 1996) et B:4:P1- (20 isolats
en 1995 et 11 en 1996). On connaissait le sérotype et le sous-type de
96 des 101 isolats appartenant au sérogroupe C obtenus en 1995 et 84 des
92 isolats obtenus en 1996. Les sérotypes et les sous-types du sérogroupe
C étaient plus homogènes que ceux du sérogroupe B. Les trois souches les
plus courantes du sérogroupe C isolées en 1995 et en 1996 étaient C:2a:P1.2,5
(41 isolats en 1995 et 36 en 1996), C:2a:P1.2 (25 isolats en 1995 et 10
en 1996) et C:2a:P1. - (20 isolats en 1995 et 22 en 1996).
Figure 4
Incidence de la méningococcie invasive, selon l'âge, Canada, 1995
et 1996 |
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![Incidence of invasive meningococcal disease, by age, Canada, 1995 and 1996](/web/20061212034115im_/http://www.phac-aspc.gc.ca/publicat/ccdr-rmtc/97vol23/images/figure4_2316ea.gif) |
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Figure 5
Taux de létalité associé à la méningococcie invasive, selon l'âge,
Canada, 1985 - 1996 |
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![Taux de létalité associé à la méningococcie invasive, selon l'âge, Canada, 1985 - 1996](/web/20061212034115im_/http://www.phac-aspc.gc.ca/publicat/ccdr-rmtc/97vol23/images/figure5_2316ea.gif) |
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Figure 6
Répartition des sérogroupes de méningocoques, Canada, 1995 et
1996 Typage par électrophorèse |
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![Répartition des sérogroupes de méningocoques, Canada, 1995 et 1996 Typage par électrophorèse](/web/20061212034115im_/http://www.phac-aspc.gc.ca/publicat/ccdr-rmtc/97vol23/images/figure6_2316ea.gif) |
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Les résultats du typage par électrophorèse étaient disponibles pour tous
les isolats de méningocoques du sérogroupe C qui avaient été sérotypés
(96 isolats en 1995 et 84 en 1996). Il convient de souligner que pour
les 2 années, 92 % des isolats appartenaient à un seul type électrophorétique,
ET15, ou ses variantes.
Remerciements
Nous tenons à remercier nos collègues des ministères provinciaux et territoriaux
de la Santé et du Laboratoire national de bactériologie, qui nous ont
fourni les données épidémiologiques et les données de laboratoire pour
ce rapport.
Source : Dre S Deeks, MHSc, Dr
D Kertesz, Division des maladies respiratoires, Bureau des maladies infectieuses;
A Ryan, W Johnson, PhD, F Ashton, PhD, Bureau de microbiologie, LLCM,
Ottawa (ON).
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