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Agence de santé publique du Canada
Relevé des maladies transmissibles au Canada

Volume 23-16
15 août 1997

[Table des matières]

MALADIE DE LYME - ÉTATS-UNIS, 1996

La maladie de Lyme (ML), provoquée par le spirochète Borrelia burgdorferi au sens large, lui-même transmis par une tique, est la maladie à transmission vectorielle la plus courante aux États-Unis. C'est en 1982 que les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis ont mis en place un système de surveillance de la maladie de Lyme. En janvier 1991, le Council of State and Territorial Epidemiologists a ajouté la ML à la liste des maladies à déclaration obligatoire à l'échelle nationale. Aux fins de la surveillance, la définition de cas de la ML repose sur la présence d'un érythème migrant mesurant ³ 5 cm de diamètre ou sur la confirmation en laboratoire de l'infection en présence d'au moins un signe objectif d'atteinte musculo-squelettique, neurologique ou cardiovasculaire(1). Le présent rapport résume les données provisoires relatives au nombre de cas de ML signalés aux CDC en 1996 et révèle que ce chiffre a atteint un sommet sans précédent.

En 1996, 16 461 cas de ML ont été signalés aux CDC par 45 États et par le district de Columbia (incidence globale : 6,2 cas pour 100 000 habitants), soit une augmentation de 41 % par rapport aux 11 700 cas enregistrés en 1995, et de 26 % par rapport aux 13 043 cas dénombrés en 1994 (figure 1). Comme dans les années antérieures, la majorité des cas ont été signalés dans les régions du centre de la côte Atlantique, du Nord-Est et du Centre-Nord. Dans huit États, les taux d'incidence déclarée de la ML étaient supérieurs au taux national global (Connecticut, 94,8; Rhode Island, 53,9; New York, 29,2; New Jersey, 27,4; Delaware, 23,9; Pennsylvanie, 23,3; Maryland, 8,8; et Wisconsin, 7,7); 14 959 (91 %) des cas déclarés à l'échelle nationale sont survenus dans ces États. En 1996, cinq États (Alaska, Arizona, Colorado, Montana et Dakota du Sud), n'ont signalé aucun cas.

Figure 1
Nombre de cas déclarés de la maladie de Lyme, par année - États-Unis, 1982-1996*
Nombre de cas déclarés de la maladie de Lyme, par année - États-Unis, 1982-1996
* Les données de 1996 sont provisoires

Quatre-vingt-neuf pour cent des déclarations provenaient de 87 comtés, qui avaient signalé ³ 20 cas chacun. Des incidences > 100 cas pour 100 000 habitants†† ont été observées dans 18 comtés des États du Connecticut, du Maryland, du Massachusetts, de la Caroline du Nord, du New Jersey, de New York, de la Pennsylvanie, du Rhode Island et du Wisconsin; c'est dans le comté de Nantucket, au Massachusetts, qu'on a observé la plus forte incidence déclarée dans un comté donné (1 247,5 cas pour 100 000 habitants). Entre 1995 et 1996, le nombre de cas déclarés a augmenté dans 28 États, diminué dans 16 États, et est demeuré le même dans sept États. Environ 90 % de l'augmentation totale du nombre de cas déclarés en 1996 est survenue dans cinq États (Connecticut, New Jersey, New York, Pennsylvanie et Rhode Island), où les taux moyens d'incidence annuelle de la ML avaient été supérieurs à la moyenne nationale pour les 5 années antérieures combinées. Parmi les 5 298 cas pour lesquels cette information était disponible, 217 (4 %) avaient contracté la maladie à l'extérieur des États-Unis, et 156 (3 %) aux États-Unis, mais à l'extérieur de l'État qui avait soumis la déclaration. Ce sont principalement les personnes âgées de 0 à 14 ans (3 784 [23 %]) et les adultes âgés de 40 à 79 ans (7 694 [47 %]) qui étaient frappés par la maladie. Parmi les 16 422 sujets atteints dont on avait précisé le sexe, 8 634 (53 %) étaient de sexe masculin.

Note de la rédaction du MMWR

En 1996, on n'a observé une augmentation du nombre de cas déclarés de ML que dans des comtés précis de certains États, phénomène qui concorde avec les différences locales dans la distribution et la densité de la tique vectrice. Au Connecticut et au Rhode Island, le nombre de cas déclarés de ML a augmenté à la grandeur de l'État, bien que les hausses aient été plus marquées dans les comtés de la côte. Dans ces deux États, cette augmentation était liée à une densité accrue de la population d'I. scapularis (K. Stafford, Connecticut Agricultural Experiment Station, et T. Mather, University of Rhode Island : communications personnelles, 1997). Dans l'État de New York, les plus fortes hausses sont survenues dans le comté de Dutchess, où le nombre de cas déclarés de ML a presque doublé entre 1995 (918) et 1996 (1 832). Étant donné qu'un essai portant sur un vaccin contre la ML était effectué dans la région, cette hausse pourrait être en partie imputable au fait que les professionnels de la santé étaient plus sensibilisés à la maladie et déclaraient davantage les cas de ML. Le nombre de cas déclarés n'a pas changé dans les autres comtés de l'État de New York où la maladie était endémique, notamment dans les comtés de Putnam, de Suffolk et de Westchester. Au New Jersey, huit comtés qui procèdent à la surveillance active de la maladie ont signalé des taux plus élevés que les autres comtés qui se fondent sur un système de surveillance passive.

Une combinaison de plusieurs facteurs pourrait sans doute expliquer l'augmentation du nombre de cas déclarés de ML en 1996 : la densité accrue de la population de tiques, le fait que les professionnels étaient plus sensibilisés à la maladie et déclaraient davantage les cas de ML et l'amélioration de la surveillance en laboratoire. Huit États (Connecticut, Michigan, Minnesota, New Jersey, New York, Orégon, Rhode Island et Virginie-Occidentale) avaient en outre accès aux ressources des CDC pour la surveillance de la ML, ce qui a favorisé la déclaration des cas.

La majorité des cas de ML répondent bien à l'antibiothérapie indiquée; parmi les médicaments de choix figurent l'amoxicilline, la doxycycline et la ceftriaxone(2) . Des vaccins destinés à prévenir la ML sont en cours d'évaluation mais ne sont pas encore sur le marché. Au nombre des mesures de protection individuelle recommandées pour prévenir la ML et d'autres maladies transmises par les tiques (p. ex., la babésiose, l'ehrlichiose et la fièvre pourprée des montagnes Rocheuses) figurent le port de vêtements de couleur claire (qui facilite la détection des tiques), ainsi que de pantalons longs rentrés dans les bas, l'utilisation d'insectifuges et d'acaricides conformément aux instructions figurant sur l'étiquette et la recherche de la présence de tiques sur soi au moins une fois par jour. Certaines modifications de l'environnement des immeubles résidentiels (p. ex., l'application d'insecticides, l'installation de clôtures afin d'empêcher que les cerfs s'approchent des habitations et l'élimination de la couche de feuilles mortes) peuvent également aider à prévenir la ML.

Références

  1. CDC. Case definitions for infectious conditions under public health surveillance. MMWR 1997;46(no. RR-10):20-1.

  2. Steere AC. Borrelia burgdorferi (Lyme disease, Lyme borreliosis). Dans : Mandell GL, Bennett JE, Dolin R, éds. Principles and practices of infectious diseases. New York : Churchill, Livingstone, 1995:2143-55.

Source : Morbidity and Mortality Weekly Report, Vol 46, No 23, 1997. † Les taux par État sont fondés sur les estimations de la population de 1996. †† Les taux par comté sont fondés sur les estimations de la population de 1990.

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