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Volume 23-19
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ÉPIDÉMIE D'INFECTION À VIBRIO PARAHAEMOLYTICUS LIÉE AUX HUÎTRES CRUES EN COLOMBIE-BRITANNIQUEEn juillet et en août 1997, la Colombie-Britannique (C.-B.) a connu une épidémie de gastro-entérite attribuable à Vibrio parahaemolyticus (VP), qui a été associée à la consommation d'huîtres crues et insuffisamment cuites. Le VP est une bactérie halophile d'origine naturelle que l'on peut trouver dans les eaux côtières de la C.-B. et, du moins pendant les mois d'été, dans les coquillages et les crustacés marins(1). Le présent rapport donne les résultats préliminaires de l'enquête épidémiologique effectuée par le Centre de lutte contre la maladie de la C.-B. (BCCDC), l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA), les unités de santé régionales et le Programme de protection des aliments du ministère de la Santé de la C.-B. L'épidémie a été détectée durant la troisième semaine de juillet, après que le laboratoire provincial du BCCDC eut reçu au cours du mois neuf isolats de VP, soit plus du double du nombre usuel de cas déclarés dans le passé dans la province. Un premier suivi des neuf cas a révélé qu'au moins six d'entre eux avaient consommé des huîtres crues dans les 24 heures précédant l'apparition de la maladie. Tous les cas confirmés en laboratoire signalés aux unités de santé de la province ont répondu à un questionnaire standard. L'origine des coquillages consommés par chacun d'eux a été établie et, lorsque cela a été possible, des échantillons ont été prélevés pour être analysés en laboratoire. Pour arriver à mieux déterminer l'origine des coquillages, on a aussi recueilli des données d'exposition auprès des cas cliniques. Le cas clinique a été défini comme un sujet souffrant de diarrhée (avec au moins trois selles liquides ou aqueuses au cours d'une période de 24 heures) dans les 3 jours suivant la consommation de coquillages crus ou insuffisamment cuits dans la province. Résultats préliminaires Entre le 1er juillet et le 21 août 1997, 43 cas d'infection gastro-intestinale à VP confirmés en laboratoire ont été signalés au BCCDC. La surveillance des cas cliniques a débuté le 5 août; le 21 août, 57 cas cliniques avaient été déclarés. La figure 1 donne les dates de survenue de la maladie chez les cas confirmés et cliniques. Les symptômes ont débuté entre le 19 juin et le 10 août. Le nombre de cas a atteint un sommet au cours de la semaine commençant le 28 juillet, et a chuté rapidement par la suite.
Trente-neuf des 43 cas confirmés ont pu être interrogés. Soixante-sept pour cent (26/39) étaient de sexe masculin. L'âge des cas variait de 21 à 79 ans, la moyenne d'âge étant de 42 ans (figure 2). Tous les cas interrogés (39/39) ont cité comme symptômes une diarrhée, 87 % (34/39) des douleurs abdominales, 38 % (15/39) des nausées, 36 % (14/39) des vomissements, 33 % (13/39) de la fièvre, et 5 % (2/39) la présence de sang dans leurs selles. Un cas a été hospitalisé.
On a relevé les aliments consommés par les 39 cas confirmés en laboratoire. Trente-quatre d'entre eux avaient mangé des huîtres crues ou insuffisamment cuites avant l'apparition des symptômes. Sur les cinq cas qui n'en avaient pas mangé, deux avaient mangé du crabe et un des palourdes, un autre s'était considérablement baigné dans la mer, et un dernier avait assisté à un banquet où l'on servait des huîtres crues. Vingt-huit des 34 cas qui avaient consommé des huîtres avaient mangé celles-ci dans un restaurant ou elles avaient été procurées dans un autre magasin d'alimentation de la province; six avaient mangé des huîtres qu'ils avaient eux-mêmes ramassées sur les plages de la province. Sur les 57 cas cliniques, 95 % (54/59) avaient mangé des huîtres crues ou insuffisamment cuites avant la survenue de la maladie. Vingt et un de ces 54 cas avaient récolté les huîtres eux-mêmes. Les huîtres associées à ces cas provenaient de nombreuses aires de récolte de la côte de la C.-B. Des échantillons d'huîtres prélevés dans ces régions ont été soumis à des essais, et contenaient effectivement VP. L'organisme n'y était toutefois présent que dans une proportion inférieure à 100 à 200 unités formant colonies (CFU) par gramme de tissu, teneur inférieure à ce que l'on croit nécessaire pour causer une maladie chez l'être humain. Un cas confirmé avait aussi mangé des huîtres de l'île-du-Prince-Édouard en même temps que celles de la C.-B. Une première enquête sur la transformation et la distribution des huîtres n'a permis de relever aucune lacune susceptible d'expliquer l'épidémie. Mesures de lutte Le 30 juillet, le ministère de la Santé de la C.-B. émettait un avis d'alerte médicale recommandant de ne pas manger de coquillages crus ou insuffisamment cuits. Le lendemain, le Conseil de santé de Vancouver/Richmond interdisait la vente des coquillages crus dans les restaurants et les bars des villes de Vancouver et de Richmond. Dans la semaine qui a suivi, le nombre de cas d'infection à VP déclarés en C.-B. a rapidement diminué, notamment les cas liés à la consommation d'huîtres dans les restaurants (figure 3). Le 19 août 1997, le ministère fédéral des Pêches et Océans, donnant suite aux recommandations de l'ACIA, fermait les eaux côtières de la province à la récolte d'huîtres. Une enquête sur les facteurs environnementaux susceptibles d'avoir causé cette épidémie est en cours.
Référence
Source : Dr M Fyfe, CD Epidemiology, BCCDC, ST Yeung, Programme de formation en épidémiologie d'intervention, Santé Canada, Dre P Daly, Vancouver/Richmond Health Board, K Schallie, ACIA, Dr MT Kelly, Provincial Laboratory, BCCDC, S Buchanan, Food Protection Programs, BC Ministry of Health.
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Dernière mise à jour : 2002-11-08 | ![]() |