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Dans ce numéro

    Office de la santé publique du Canada

Le Bulletin du SCHIRPTSystème canadien hospitalier d'information et de recherche en prévention des traumatismes
Numéro 1
mars 1994

Emploi des données du SCHIPT à l’Hôpital de l’Enfant-Jésus

par Pierre Maurice, directeur du SCHIRPT, et Jasline Flores, coordonnatrice du SCHIRPT, l’Hôpital de l’Enfant-Jésus

L’Hôpital de l’Enfant-Jésus (l’HEJ) est un hôpital général de 500 lits de la région de Québec. Il y a un an, il a été désigné par le ministère de la Santé et des Services sociaux comme centre de traumatologie à vocation tertiaire. Depuis trois ans, il participe au SCHIRPT en assurant une surveillance des blessures subies par des victimes de toutes les catégories d’âge. Les activités de collecte, d’analyse et de diffusion de l’information sont appuyées par le Centre de santé publique de Québec qui est chargé de la coordination du programme.

Entre autres, le Centre de santé publique de Québec a pour mandat «d’informer la population de l’état de santé général des individus qui la composent, des problèmes de santé prioritaires, des groupes les plus vulnérables, des principaux facteurs de risque et des interventions jugées les plus efficaces, et le cas échéant, de conduire des études ou recherches nécessaires à cette fin.» Dans le but de remplir ce mandat, plusieurs projets reposant sur l’emploi des données du SCHIRPT ont été entrepris au cours des dernières années.

En juin 1992, les responsables de la Régie de la sécurité dans les sports du Québec (RSSQ) nous ont demandé de brosser le tableau général des blessures sportives relevées à l’HEJ grâce au SCHIRPT. Pour faire suite à cette demande, nous avons rédigé un rapport technique couvrant la période du 1er juillet 1991 au 30 juin 1992. Ces données ont par la suite été publiées dans le bulletin d’information de la RSSQ distribué à un nombre considérable d’intervenants dans ce domaine, partout dans la province.

Dans le cadre des audiences publiques sur le développement du réseau de pistes cyclables de la région de Québec, le Centre de santé publique a présenté un mémoire sur la sécurité à bicyclette. Grâce aux données du SCHIRPT, nous avons été en mesure d’affirmer que le développement d’un réseau cyclable visant à séparer les cyclistes des automobilistes ne représentait qu’une solution partielle aux problèmes des cyclistes de la région. En effet, l’analyse de nos données a démontré que 86 p. 100 des blessures subies par les cyclistes survenaient sans collision avec un véhicule à moteur et que près du quart des blessures survenaient en dehors du réseau routier, le plus souvent sur des aménagements cyclables. Le mémoire a donc souligné l’importance de développer une politique globale de sécurité à bicyclette axée sur l’aménagement de milieux plus sécuritaires, la promotion de comportements préventifs et la surveillance et l’évaluation des interventions. Ce document a été accueilli favorablement par les autorités locales et certains extraits ont été cités ultérieurement dans le document de consultation «Vers une politique sur le cyclisme au Québec» publié par le ministère des Transports.

Les données du SCHIRPT ont aussi été utilisés après qu’un orthopédiste de l’HEJ eut manifesté son inquiétude face au grand nombre de blessures reliées à la pratique du hockey. Il avait traité quelques semaines auparavant un jeune joueur blessé gravement à la moelle épinière. Sa démarche a été à l’origine d’une étude subventionnée par la Fondation de notre hôpital sur les blessures associées à ce sport. Cette étude se fonde sur l’utilisation des données du SCHIRPT de l’HEJ et il en ressort que le hockey représente la première cause de blessures sportives et qu’un nombre considérable de ces blessures surviennent dans des sports dérivés du hockey (hockey cosom, hockey bottines, dek-hockey, etc.). En outre, cette étude e démontré l’efficacité du «Règlement sur les équipements protecteurs requis pour la pratique du hockey sur glace» à l’égard de la réduction des blessures à la tête et au cou chez les joueurs. En vigueur au Québec depuis 1988, ce règlement oblige tout joueur amateur (à l’exception des joueurs de la Ligue de hockey junior majeur du Québec) à porter un casque, un protecteur facial complet et un protège-cou chaque fois qu’il joue au hockey sur une aire de jeu ayant fait l’objet d’une réservation à cette fin.

Ces constatations ont été communiquées à plus de 40 partenaires oeuvrant à la prévention des blessures sportives. Elles ont alimenté les débats sur la prévention des blessures reliées aux sports de glace au cours d’un atelier de travail organisé par la RSSQ dans le cadre du «Sommet sur la sécurité dans les sports» tenu en novembre 1993 à Montréal.

Ces exemples, ainsi que le recours régulier aux données du SCHIRPT à l’appui des interventions de santé publique dans les médias (sur la façon de prévenir les blessures à domicile par exemple), ne laissent planer aucun doute sur l’importance du programme en matière de prévention des blessures. Le SCHIRPT apporte une contribution importante non seulement à l’échelon national, mais également aux échelons provinciaux et locaux. Finalement, tous ces projets méritent d’être communiqués aux intervenants engagés dans la collecte des données, afin de stimuler leur participation en illustrant les applications du programme et ses retombées.

 

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Dernière mise à jour : 2001-02-16 début