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Dans ce numéro

  Agence de santé publique du Canada

Le Bulletin du SCHIRPTSystème canadien hospitalier d'information et de recherche en prévention des traumatismes
Numéro 16
avril 1999

Dans le passé, le Bulletin du SCHIRPT brossait le portrait des hôpitaux participant à son programme. Nous espérons pouvoir présenter ces profils dans les parutions à venir. Cependant, nous pensions qu'il serait intéressant de tenir compte également des organismes non gouvernementaux qui se consacrent à la prévention des blessures sur le plan national. L'article suivant est le premier d'une série de portraits de ce type.
La rédaction
Bulletin du SCHIRPT

Communautés sécuritaires : la voie de l'avenir

par Lisa Dempster
Coordonnatrice administrative - SCF

Imaginez une communauté où tout le monde prendrait soin des autres, où chacun protégerait les gens qu'il côtoie au travail, à la maison et sur les lieux de loisir, où les enfants se verraient inculquer des notions de santé et de sécurité en même temps qu'ils apprendraient leur alphabet. Imaginez une culture où le taux de blessures frôlerait zéro... où les hôpitaux fermeraient leur salle d'urgence et consacreraient des unités de soins à l'enseignement de la prévention des blessures. Imaginez une société où les milliards de dollars de soins de santé épargnés grâce à la réduction des blessures seraient réinvestis dans des programmes de création d'emplois et dans notre système d'éducation. Utopie? Ou serait-ce le résultat direct du mouvement de communautés sécuritaires au Canada?

Depuis ses débuts en 1996, la Safe Communities Foundation a élaboré un programme novateur axé sur les résultats, dont le mandat est d'assurer la sécurité des communautés canadiennes. Elle leur fournit en effet des moyens qui permettent de réduire les blessures au travail, à la maison et sur les lieux de loisir.


Le fondateur Paul Kells explique les lignes directrices de la campagne pour les communautés sécuritaires au lancement du programme de Peterborough en 1997.

Le but de la Fondation est d'encourager l'engagement personnel et émotif dans la prévention des blessures. Son but à long terme est de susciter une attitude holistique envers la sécurité telle que les gens penseront en tout temps à «réfléchir avant d'agir». Si recueillir des données et les interpréter fait partie intégrante du processus de prévention des blessures, cette méthode n'agit toutefois pas sur le plan individuel, ne fait pas la promotion de changements d'habitude visant à prévenir les blessures. Les professionnels de la santé et de la sécurité ne peuvent espérer que leur travail soit utile tant qu'ils ne comprendront pas que les actions des gens sont motivées par leurs émotions et non par la seule connaissance de faits et de lois.

La Safe Communities Foundation a vu le jour en raison d'une tragédie survenue dans une famille. En novembre 1994, le jeune Sean Kells, âgé de 19 ans, est décédé des suites de blessures causées par une explosion à son travail. Il en était à sa troisième journée de travail pour ce nouvel emploi à temps partiel et n'avait pas eu de formation sur la santé et la sécurité. Personne ne lui avait dit qu'il était en train de manipuler un produit chimique dangereux et inflammable. De plus, le lieu de travail contrevenait aux règlements de santé et sécurité tant sur le plan municipal, provincial que fédéral. La famille de Sean savait que son décès aurait pu être évitable. Afin qu'aucune autre famille ne vive la douleur de perdre un proche, le père de Sean, Paul Kells, a créé la Safe Communities Foundation.

Le concept de la Fondation s'inspire de deux initiatives existantes. La première est un projet pilote de l'Alberta Labour instauré à High River. Le projet a utilisé un plan de motivation afin d'encourager les petites entreprises à élaborer pour la première fois des plans d'action de santé et sécurité au travail. Les résultats ont montré une réduction de 66 % des réclamations auprès de la Commission des accidents au travail dans la première année du programme. Le deuxième projet, instauré par l'Organisation mondiale de la santé, a adopté une approche holistique de la sécurité en responsabilisant les communautés sur le plan de leurs propres problèmes de santé publique. La Fondation a fait un amalgame de ces deux initiatives, y a ajouté un volet s'adressant au secteur privé et a créé le programme pour la sécurité des communautés canadiennes.

La Fondation a élaboré ce programme afin d'encourager les partenaires des communautés à travailler ensemble, sous l'égide d'un même organisme, dans le but de rendre leurs communautés plus sécuritaires pour y vivre, travailler et jouer. Sur le plan local, ce type de coalition peut compter sur un grand nombre de partenaires, tels que les services de police et de pompiers, les chambres de commerce, les unités de santé publique, la Croix Rouge, l'Ambulance Saint-Jean, les YMCA et YWCA, les commissions scolaires, les associations de sécurité au travail, le gouvernement, etc. Si le programme pour la sécurité des communautés comprend un volet obligatoire consacré aux lieux de travail des petites entreprises, son objectif global est de réduire la douleur et la souffrance engendrées par tous les types de blessures. C'est la raison pour laquelle le public cible est très vaste puisqu'il comprend des gens de toutes conditions sociales.

La Fondation a instauré douze communautés sécuritaires en Ontario et quatre en Alberta. À long terme, elle compte mettre sur pied des communautés sécuritaires dans toutes les provinces et tous les territoires canadiens. La Fondation travaille en collaboration avec les communautés afin de déterminer, de réduire et éventuellement d'éliminer les blessures les plus fréquentes par localité. Les coalitions communautaires ciblent ces blessures en se basant sur un plan d'affaires axé sur les résultats qui établit des objectifs pouvant être atteints, mesurés et maintenus. Après avoir reçu l'approbation du conseil d'administration de la Fondation, la communauté pourrait recevoir une aide financière de départ d'une durée maximale de deux ans, tout en ayant pour but de devenir autosuffisante au plus tard la troisième année.

Travailler à promouvoir la sécurité des communautés se révèle une expérience des plus stimulantes. Le partenariat, la passion et les résultats exceptionnels déjà atteints par les communautés sécuritaires sont une source d'inspiration pour tous les gens engagés dans cette cause.

Voici des exemples de ces résultats :

  • Dans trois communautés, les petites entreprises participantes ont observé une réduction de 50 % des réclamations pour des indemnités de travail, ce qui leur a valu au total plus de 660 000 $ en remboursements.

  • Plus de 8 500 étudiants et étudiantes ont reçu une formation en santé et sécurité.

  • L'Organisation mondiale de la santé a désigné la Fondation comme centre communautaire de soutien à la sécurité affilié en 1996.

  • Soixante-quinze pour cent des enfants dans une communauté ont adopté un comportement plus sécuritaire quand ils vont glisser (faire de la luge).

  • Mille étudiants et étudiantes, ainsi que 100 employés et plus, font partie du programme Safety Passport qui voit à donner régulièrement de la formation en santé et sécurité dans les écoles secondaires.

  • Dans une communauté, les primes d'assurance pour le feu des particuliers et des entreprises ont diminué de 5 %.

  • Plus de 700 petites entreprises en Ontario et en Alberta ont élaboré des plans d'action pour la santé et la sécurité.

  • La Safe Communities Foundation comptait parmi les trois finalistes en lice pour le Prix Peter F. Drucker 1998 pour l'innovation chez les organismes sans but lucratif.

Ces résultats n'auraient pu être réalisables sans l'appui de nos commanditaires et partenaires. La Fondation est subventionnée entièrement grâce au soutien de cinq banques canadiennes d'importance et de quatre grandes entreprises. Les gouvernements de l'Ontario et de l'Alberta y contribuent par leur soutien et leur expertise. Toute cette collaboration résulte en un partenariat exceptionnel entre les secteurs privé et public, ce qui fournit aux communautés les moyens de se rendre responsables de l'amélioration de leur santé et sécurité.

Le rêve utopique de vivre dans des communautés sécuritaires est en voie de devenir réalité. Les communautés commencent à prendre des mesures pour réduire leurs blessures et travailler de concert dans un but commun, soit de créer une culture de sécurité. La Safe Communities Foundation fera du Canada le pays le plus sécuritaire au monde, pour y vivre, travailler et jouer. Nous nous y consacrons, en sensibilisant les communautés une à une.

Si vous désirez prendre part à un programme de communautés sécuritaires dans votre région ou pour obtenir plus de renseignements sur Safe Communities Foundation, téléphonez au (416) 964-0008, ou visitez notre site Web à www.safecommunities.ca. Vous pouvez également communiquer par courrier électronique à info@safecommunities.ca.

 

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Dernière mise à jour : 2001-02-16 début