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2. PRÉVENTION DES MALADIES CHRONIQUES

2.1 MODIFICATIONS DES APPROCHES DE PROMOTION DE LA SANTÉ ET DE PRÉVENTION DES MALADIES

Message clé : La santé est un concept multidimensionnel, comprenant des aspects physiques, psychologiques, sociaux et économiques. Les facteurs sociaux et économiques influent davantage sur la santé que le mode de vie.

Notre façon de conceptualiser la santé et les maladies influe sur notre approche de prévention des maladies chroniques et guide le choix de nos stratégies. En 1947, l’Organisation mondiale de la santé a défini la santé comme « un état de complet bien-être physique, mental et social, [qui] ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité ». Santé Canada considère la santé comme l’interaction complexe entre les déterminants sociaux, économiques et environnementaux. Selon Santé Canada :

    (…) différents facteurs influent sur la santé, notamment le sexe, l’âge, la génétique, les habitudes de santé personnelles, la faculté d’adaptation, le soutien social, les conditions de travail, l’environnement physique et les expériences de vie dans la petite enfance. Le niveau socioéconomique constitue sans doute l’influence la plus forte sur la santé et se mesure en fonction du revenu et du niveau d’instruction. Qu’on se penche sur la façon dont les gens évaluent leur propre santé, sur la mortalité précoce, sur le bien-être psychologique ou sur l’incidence des maladies chroniques, le statut socioéconomique demeure fortement lié à l’état de santé.

Par le passé, les politiques en matière de santé ont mené à l’élaboration de traitements efficaces des maladies aiguës, mais avaient tendance à faire abstraction du fait que la santé pourrait comprendre d’autres facteurs que les seuls facteurs médicaux. Il est devenu de plus en plus clair qu’il n’est pas possible d’expliquer les résultats de santé uniquement en se fondant sur l’absence de maladies.

Les concepts de la santé publique et de la santé de la population, dont les origines remontent à la fin du XIXe siècle, reconnaissaient que les facteurs sociaux et environnementaux, tels que la pollution de l’eau, les logements sordides, les eaux d’égout brutes, les longues heures de travail et le travail des enfants, contribuent à une mortalité et une morbidité élevées. Les interventions qui visaient à modifier ces conditions permettaient davantage de contenir la propagation des maladies transmissibles que les interventions médicales de l’époque. De même, les maladies chroniques pourront uniquement être maîtrisées au moyen d’interventions qui visent les facteurs socioéconomiques.

Figure 1. Évolution de l’état de santé de la population et des marqueurs historiques de santé publique

Figure 1. Évolution de l’état de santé de la population et des marqueurs historiques de santé publique

Source : [Traduction] J. McKinlay et S. M. McKinlay dans J. Kaufert, Social Change and Public Health: Population Health and Victorian Epidemics, 2000.

Dès 1842, Rudolf Virchow, un éducateur sanitaire infatigable, faisait l’observation suivante :

    [Traduction] Les déterminants sociaux de la santé et des maladies sont des questions « politiques » qui outrepassent les compétences du médecin. (...) La médecine est une science sociale, et la politique n’est rien d’autre qu’une forme de médecine à plus grande échelle.

En 1974, Santé et Bien-être Canada a publié un rapport historique, intitulé Nouvelle perspective de la santé des Canadiens. Le Rapport Lalonde, comme on l’appelle, reconnaissait l’existence des facteurs de risque comportementaux spécifiques des maladies chroniques. L’auteur notait que l’usage du tabac, le manque d’exercice, l’embonpoint, l’alcoolisme ont été associés à diverses maladies chroniques, dont les maladies cardiovasculaires, le cancer, les troubles respiratoires chroniques et les troubles mentaux. De nos jours, nous pouvons ajouter à la liste l’activité sexuelle non protégée et l’utilisation de drogues injectables qui sont des facteurs de risque comportementaux des maladies chroniques transmissibles telles que le VIH/sida et l’hépatite C. L’auteur du rapport indiquait que ces facteurs de risque pouvaient être maîtrisés en incitant les gens à modifier leurs choix personnels au moyen de programmes d’éducation et de campagnes de marketing social. Ces campagnes sont devenues importantes durant les années 1980 et jouent toujours un rôle dominant dans les stratégies actuelles de promotion de la santé.

Les stratégies actuelles de prévention des maladies au Canada atlantique visent principalement à inciter les gens à modifier ces modes de vie malsains. Les plans comprennent la formation de partenariats entre les ministères provinciaux de la Santé, les commissions des sports et des loisirs et les associations de lutte contre la malnutrition, le cancer, les maladies cardiaques et le diabète. Ces partenariats visent à favoriser le partage des ressources, l’utilisation des meilleures pratiques de promotion de la santé et la planification des objectifs des mesures stratégiques qui peuvent réduire l’incidence des maladies chroniques.

Toutefois, puisque la prévalence des facteurs de risque comportementaux est plus élevée dans les groupes socioéconomiques inférieurs, il a été démontré que, pour porter fruit, les interventions axées sur les comportements et le mode de vie requerraient la création d’environnements socioéconomiques positifs pour ces groupes. Bien qu’efficaces dans les groupes socioéconomiques supérieurs, les interventions axées sur le mode de vie ne peuvent pas atténuer les influences plus profondes de la pauvreté et du désavantage social sur la santé. L’Organisation mondiale de la santé a mené la plus importante étude des maladies cardiaques et n’a observé aucune relation entre les réductions de l’incidence des maladies cardiaques et les changements nationaux en matière d’obésité, d’usage du tabac, d’hypertension artérielle ou de taux de cholestérol. Par ailleurs, l’OMS a proposé que la pauvreté et les conditions économiques peuvent être responsables des différents taux de maladies cardiovasculaires.

Les améliorations des habitudes de vie et les déclins conséquents de l’incidence des maladies cardiaques et de la mortalité liée aux maladies cardiaques sont nettement moins fréquents parmi les couches moins scolarisées et moins fortunées de la population. Seulement 2 p. 100 de la population de Saint-Henri, un quartier de Montréal où 45 p. 100 des familles vivent d’un revenu inférieur au seuil de faible revenu, a participé à un programme global d’interventions axées sur le mode de vie et la prévention des maladies cardiovasculaires d’une durée de cinq ans et doté d’un budget de 1,5 million de dollars. Le seul résultat significatif, comparativement à un groupe témoin, était que davantage de gens ont fait mesurer leur taux de cholestérol sanguin. Les chercheurs arrivent à la conclusion que [traduction] « tant que les besoins vitaux de base ne sont pas comblés, les personnes qui vivent dans les ménages à faible revenu ne considéreront vraisemblablement pas la prévention des maladies cardiovasculaires comme une priorité ».

Les investigateurs remarquent que les personnes qui présentent un facteur de risque de maladies chroniques présentent en fait des facteurs de risque multiples. Ainsi, le fait de changer un comportement pour réduire un seul de ces facteurs de risque ne permet pas d’expliquer l’association qui existe entre le statut socioéconomique et la santé. Cependant, 10 à 20 facteurs de risque peuvent représenter entre 50 p. 100 et 100 p. 100 de l’association. La maladie coronarienne, par exemple, est [traduction] « une maladie plurifactorielle, et une multiplicité de facteurs interdépendants participent à son apparition ».

Les comportements à risque expliquent uniquement une faible proportion de la relation qui existe entre le faible revenu et les maladies chroniques. Les résultats d’une étude d’une durée de 20 ans menée auprès d’hommes ontariens ont permis de conclure que l’usage du tabac et les autres comportements à risque ne sont pas les principaux mécanismes reliant le statut socioéconomique et la mortalité. Comme nous l’avons déjà mentionné, bien que les groupes à faible revenu aient davantage de comportements à risque que les groupes qui profitent d’un revenu plus élevé, ces comportements expliquent uniquement environ 25 p. 100 à 30 p. 100 de la différence des taux de mortalité. En d’autres termes, les différences socioéconomiques au chapitre de la mortalité persisteraient même si l’on observait une réduction des facteurs de risque liés au mode de vie chez les populations moins favorisées. La modification du comportement ne change pas les conditions socioéconomiques qui peuvent favoriser l’apparition du même comportement chez les représentants de la génération suivante.

Par conséquent, les analystes ont noté que les stratégies de promotion de la santé qui visaient purement les comportements individuels en matière de santé n’obtiennent qu’un succès limité. Un chercheur a clairement indiqué que [traduction] « l’importance actuelle accordée à la réduction des facteurs de risque médicaux et liés au mode de vie comme moyen de prévenir (...) les maladies (...) au Canada est inadéquate, inappropriée et inefficace ».

À l’heure actuelle, les preuves abondantes indiquent que les environnements sociaux et économiques ont en bout de ligne un impact beaucoup plus grand sur la santé que celui des comportements individuels, qui sont des symptômes de facteurs sous-jacents plus profonds.

Ainsi, après de nombreuses décennies de recherche, la tradition scientifique occidentale reconnaît désormais que les importants déterminants de la santé sont liés aux conditions culturelles, sociales et économiques. Malgré cette compréhension intellectuelle, les politiques restent en grande partie inchangées et les ressources continuent à être principalement consacrées au traitement des maladies. Même le mandat et le rapport final de l’importante Commission Romanow ont maintenu cette orientation. À ce jour, les gouvernements du Canada n’ont pas présenté de façon cohérente ni adopté des politiques de promotion de la santé fondées sur la compréhension des déterminants sociaux de la santé. En somme, il est essentiel d’examiner les preuves sur les habitudes de santé et les déterminants liés au mode de vie au Canada atlantique dans ce plus vaste contexte socioéconomique et de cibler les interventions qui tiennent compte des déterminants sociaux et économiques. Ainsi, dans ce document, nous adoptons une approche axée sur la santé de la population dont l’objectif est de déterminer les causes fondamentales des facteurs de risque et des maladies chroniques. Cette approche est complexe, et une coordination avec les secteurs autres que le secteur traditionnel de la santé sera nécessaire à la mise en œuvre des stratégies.

2.2 PRÉVENTION DES MALADIES CHRONIQUES

Message clé : Le Canada atlantique présente davantage d’iniquités sociales, économiques et sanitaires et des taux plus élevés de maladies chroniques comparativement au reste du Canada.

Un grand nombre des mêmes facteurs sociaux, économiques et psychologiques sont associés à l’apparition de maladies transmissibles et non transmissibles ainsi que de troubles mentaux. La disparité des revenus, la pauvreté et le manque de ressources qui en résulte, de même que les faibles niveaux de soutien social, le stress élevé et d’autres problèmes de santé mentale permettent tous d’expliquer les taux plus élevés de malaises physiques chroniques. Les résultats des deux éditions de l’Enquête nationale sur la santé de la population de Statistique Canada (1994-1995 et 1996-1997) montrent que le taux d’incidence de toutes les maladies chroniques étudiées était plus élevé chez les groupes des deux plus faibles catégories de revenu que dans les groupes des trois catégories de revenu les plus élevées. La section suivante présente un bref examen de la prévalence des diverses maladies chroniques dans les provinces de l’Atlantique. Il faut noter qu’à moins d’indications contraires, les taux mentionnés sont des taux de 1996 tirés des indicateurs de santé de Statistique Canada. Ce sont les plus récentes et les seules données disponibles par région sanitaire et elles sont utilisées dans le présent document pour souligner les iniquités régionales dans les provinces de l’Atlantique.

2.2.1 Maladies chroniques non transmissibles dans les provinces de l’Atlantique

Les maladies cardiovasculaires, la principale cause de décès au Canada et dans les provinces de l’Atlantique, sont responsables de 37 p. 100 de tous les décès dans la région de l’Atlantique. Les deux principaux types de maladies cardiovasculaires sont la cardiopathie ischémique, qui comprend l’infarctus aigu du myocarde ou la crise cardiaque, et la maladie cérébrovasculaire et l’accident vasculaire cérébral. Les provinces de l’Atlantique affichent un taux plus élevé de mortalité attribuable aux maladies cardiovasculaires que le reste du Canada. En 1996, le taux le plus élevé de mortalité normalisé selon l’âge et attribuable aux maladies cardiovasculaires chez les hommes était observé à l’Île-du-Prince-Édouard. Chez les femmes, le taux le plus élevé était enregistré à Terre-Neuve-et-Labrador. Terre-Neuve-et-Labrador et l’Île-du-Prince-Édouard avaient des taux de maladie coronarienne et d’accident vasculaire cérébral plus élevés que la moyenne.

Le cancer est la maladie chronique qui présente le deuxième taux de mortalité le plus élevé au Canada atlantique, et la Nouvelle-Écosse enregistre les taux de mortalité attribuables au cancer les plus élevés au Canada. L’Île-du-Prince-Édouard et la Nouvelle-Écosse présentent toutes les deux des taux de malaises respiratoires supérieurs à la moyenne. Les quatre provinces ont des taux de diabète supérieurs à la moyenne canadienne. Au Canada, 4,1 p. 100 des personnes âgées de 12 ans et plus sont atteintes de diabète, comparativement à 5,8 p. 100 à Terre-Neuve-et-Labrador, à 5 p. 100 à l’Île-du-Prince-Édouard, à 5,2 p. 100 en Nouvelle-Écosse et à 5,1 p. 100 au Nouveau-Brunswick.

Figure 2. Population de 12 ans et plus atteinte du diabète, provinces de l’Atlantique et Canada, 1994/1995 et 2000/2001 (%)

Figure 2. Population de 12 ans et plus atteinte du diabète, provinces de l’Atlantique et Canada, 1994/1995 et 2000/2001 (%)

Sources : Statistique Canada, Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, 2000-2001, fichier santé; Statistique Canada, Enquête nationale sur la santé de la population, 1994/1995, 1996/1997 et 1998/1999, échantillon transversal, fichier santé; Statistique Canada, Enquête nationale sur la santé de la population, 1994/1995 et 1996/1997, échantillon transversal, composante du nord, accessible en ligne à l’adresse www.statcan.ca/francais/freepub/82-221-XIF/00502/hlthstatus/conditions2_f.html (données extraites le 2 février 2003)

Bien que la prévalence des maladies chroniques non transmissibles soient généralement plus élevée dans les provinces de l’Atlantique que dans le reste du Canada, les statistiques régionales masquent d’importantes différences régionales. Toute analyse du lien entre l’iniquité et les maladies au Canada atlantique doit tenir compte de ces disparités intraprovinciales. De nouvelles données provenant de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes permettront de brosser un portait plus précis des situations locales. Les régions défavorisées et à faible revenu des quatre provinces de l’Atlantique présentent de façon constante les pires résultats en ce qui concerne toutes les maladies chroniques, l’incapacité et les morts prématurées, alors que les profils de certains centres urbains s’apparentent davantage à la moyenne canadienne. La prévalence des maladies chroniques et les taux d’incapacité sont plus élevés, par exemple, au Cap-Breton et dans les régions de Truro-Amherst et de Yarmouth-Digby de la Nouvelle-Écosse, au Labrador et dans le nord de Terre-Neuve, dans le nord du Nouveau-Brunswick et, dans une certaine mesure, dans les régions rurale de l’Île-du-Prince-Édouard, qu’à Halifax, à St. John’s, dans le sud du Nouveau-Brunswick et à Charlottetown.

Figure 3. Décès dus à toutes les maladies de l’appareil circulatoire, taux normalisé selon l’âge par 100 000 habitants, provinces de l’Atlantique et Canada, 1996 (taux)

Figure 3. Décès dus à toutes les maladies de l’appareil circulatoire, taux normalisé selon l’âge par 100 000 habitants, provinces de l’Atlantique et Canada, 1996 (taux)

Source: Statistique Canada, Statistiques de l’état civil, Base de données sur la mortalité et Division de la démographie (estimations démographiques), accessible en ligne à l’adresse www.statcan.ca/francais/freepub/82-221-XIF/00502/hlthstatus/deaths3_f.html (données extraites le 11 janvier 2003).

Nouvelle-Écosse

Statistiques provinciales
Parmi les quatre provinces de l’Atlantique, la Nouvelle-Écosse présente le pire profil de santé générale et le plus haut taux d’incapacité. Quatre types de maladies chroniques sont responsables de la mort d’environ 5 800 Néo-Écossais chaque année : maladies cardiovasculaires, cancer, maladies respiratoires obstructives et diabète. La Nouvelle-Écosse a les taux les plus élevés au Canada de décès attribuables au cancer, dont le cancer du sein et le cancer de la prostate, et aux maladies respiratoires, ainsi que les taux les plus élevés d’arthrite et de rhumatisme. La province a également les deuxièmes taux les plus élevés de décès attribuables à une maladie circulatoire et au cancer du poumon, de diabètes et d’hospitalisation psychiatrique. Le taux de dépression de la province est presque deux fois plus élevé que celui de Terre-Neuve-et-Labrador. Les maladies chroniques sont responsables de 60 p. 100 des coûts médicaux totaux en Nouvelle-Écosse, soit plus de un milliard de dollars chaque année. Les habitants de la Nouvelle-Écosse ont la plus courte espérance de vie sans limitation d’activité au pays – trois ans de moins que la moyenne canadienne.

Statistiques régionales
En Nouvelle-Écosse, le Cap-Breton se démarque en raison des taux élevés de chômage et de faible revenu, d’une incidence très élevée de maladies chroniques, d’incapacité et de morts prématurées. Il présente le plus haut taux de mortalité normalisé selon l’âge des trois provinces des Maritimes et le taux le plus élevé de décès attribuables aux maladies circulatoires et aux maladies cardiaques dans les Maritimes – 30 p. 100 supérieur à la moyenne nationale. Parmi les 21 régions sanitaires de l’Atlantique, le Cap-Breton affiche les plus hauts taux de décès attribuables au cancer (25 p. 100 supérieur à la moyenne nationale), au cancer du poumon et à la bronchite, à l’emphysème et à l’asthme (plus de 50 p. 100 supérieur à la moyenne nationale). Le Cap-Breton présente le taux le plus élevé d’hypertension artérielle au Canada atlantique – 21,7 p. 100, incluant 24,3 p. 100 de femmes et 18,9 p. 100 d’hommes. Ceci correspond à un taux 72 p. 100 plus élevé que la moyenne canadienne. Les deuxièmes taux les plus élevés sont observés dans le sud-sud-ouest de la Nouvelle-Écosse et dans la région de Colchester-Cumberland-East Hants, en Nouvelle-Écosse (18,5 p. 100). Le deuxième plus haut taux de diabète dans la région de l’Atlantique est signalé dans la région de Colchester-Cumberland-East Hants (7 p. 100). Les taux les plus élevés de cancer du sein au Canada atlantique sont enregistrés dans la région de Pictou-Guysborough-Antigonish-Strait, en Nouvelle-Écosse (112,8 par 100 000).

Figure 4. Distribution des coûts reliés au cancer, Nouvelle-Écosse, 1998

Figure 4. Distribution des coûts reliés au cancer, Nouvelle-Écosse, 1998

 

Terre-Neuve-et-Labrador

Statistiques provinciales
Terre-Neuve-et-Labrador a la plus faible incidence de cancer au pays, mais des taux de mortalité attribuable au cancer supérieurs à la moyenne. La province a les plus hauts taux de mortalité attribuable aux crises cardiaques, aux accidents vasculaires cérébraux et au cancer colorectal. Les taux de cancer du poumon sont globalement inférieurs à ceux de la Nouvelle-Écosse et de l’Île-du-Prince-Édouard; toutefois, à Terre-Neuve-et-Labrador, le taux d’hommes qui meurent du cancer du poumon est plus du double de celui des femmes. L’incidence du cancer de la prostate et le nombre de décès attribuables au cancer de la prostate dans la province a doublé entre 1979 et 1999. À Terre-Neuve-et-Labrador, le diabète a été diagnostiqué chez 5,8 p. 100 de la population de 12 ans et plus, comparativement au taux national de 4,1 p. 100. Terre-Neuve-et-Labrador présente le plus faible taux de suicide au Canada, 50 p. 100 inférieur à la moyenne nationale.

Toutefois, on observe une hausse du suicide chez les jeunes, particulièrement chez les jeunes Autochtones du Labrador.

Statistiques régionales
Globalement, le Labrador présente de loin le plus haut taux de mortalité totale normalisé selon l’âge au Canada atlantique – 869,5 décès par 100 000 habitants – 30 p. 100 supérieur à la moyenne canadienne de 668,9 décès par 100 000 habitants. Le deuxième taux le plus élevé de mortalité globale au Canada atlantique est observé dans l’est de Terre-Neuve. Les plus hauts taux de décès attribuables à une maladie circulatoire sont signalés dans le nord et l’est de Terre-Neuve (363 et 362 décès par 100 000 habitants, respectivement), avec des taux de maladies cardiaques dans l’est et le nord de Terre-Neuve (206,6 et 205,3) plus de 50 p. 100 supérieurs à la moyenne nationale. L’est de Terre-Neuve présente également des taux très élevés de décès attribuables au cancer (224,7 par 100 000). Le Labrador a le taux le plus élevé de décès attribuables au cancer du poumon dans la région de l’Atlantique (72,9 décès par 100 000 habitants). Les décès attribuables au cancer du sein sont plus nombreux dans l’ouest de Terre-Neuve (34,7 par 100 000). Le Labrador affiche de loin le taux le plus élevé de décès attribuables à une maladie respiratoire au Canada atlantique – 121,3 décès par 100 000 habitants – plus du double de la moyenne nationale. Les plus hauts taux régionaux de diabète sont enregistrés dans le centre de Terre-Neuve (7,4 p. 100).

Figure 5. Décès attribuables à toutes les maladies circulatoires, taux normalisé selon l’âge par 100 000 habitants, chez les deux sexes, régions de Terre-Neuve-et- Labrador ayant un taux au moins 20 p. 100 supérieur à la moyenne canadienne, 1996 (taux)

Figure 5. Décès attribuables à toutes les maladies circulatoires, taux normalisé selon l’âge par 100 000 habitants, chez les deux sexes, régions de Terre-Neuve-et- Labrador ayant un taux au moins 20 p. 100 supérieur à la moyenne canadienne, 1996 (taux)

Source: Statistique Canada, Statistiques de l’état civil, Base de données sur la mortalité et Division de la démographie (estimations démographiques), accessible en ligne à l’adresse www.statcan.ca/francais/freepub/82-221-XIF/00502/hlthstatus/deaths3_f.html (données extraites le 11 janvier 2003).

Figure 6. Espérance de vie sans limitation d’activité à 65 ans au Canada, au Labrador et au Cap-Breton, 1996 (années)

Figure 6. Espérance de vie sans limitation d’activité à 65 ans au Canada, au Labrador et au Cap-Breton, 1996 (années)

Sources : Statistique Canada, Statistiques de l’état civil, Base de données sur la mortalité, Division de la démographie (estimations démographiques) et le Recensement de 1996 (échantillon de 20 %), accessible en ligne à l’adresse www.statcan.ca/francais/freepub/82-221-XIF/00502/hlthstatus/function2_f.html (données extraites le 3 janvier 2003).

Nouveau-Brunswick

Statistiques provinciales
Le Nouveau-Brunswick a le deuxième taux le plus élevé de décès attribuables au cancer du poumon chez les hommes au pays. Le taux d’incidence du cancer du poumon chez les hommes de la province est 32 p. 100 supérieur à la moyenne nationale. Le Nouveau-Brunswick présente également des taux de mortalité attribuable au cancer et à la maladie coronarienne supérieurs à la moyenne. Bien que les taux de crises cardiaques aient baissé, le taux de mortalité des hommes du Nouveau-Brunswick est toujours environ 6 p. 100 supérieur à la moyenne nationale. L’incidence des cancers chez les Néo-Brunswickois est la deuxième plus élevée au pays, et celle des Néo-Brunswickoises est la troisième plus élevée. L’incidence du cancer de la prostate en 1996 est approximativement 30 p. 100 supérieure à celle observée en 1990 et 19 p. 100 supérieure à la moyenne nationale. L’espérance de vie sans limitation d’activité est de deux ans inférieure à la moyenne nationale. Le suicide est la principale cause de décès chez les personnes âgées de 25 à 29 ans, et il semble être à la hausse chez les hommes de 34 à 49 ans.

Statistiques régionales
Les Néo-Brunswickois du nord de la province ont un profil de santé très différent de celui de leurs homologues des régions du sud de la province. Les plus hauts taux de décès attribuables au cancer sont signalés à Campbellton (215,3 par 100 000) et à Miramichi (212,4 par 100 000), des collectivités du nord du Nouveau-Brunswick. Les régions où les décès attribuables au cancer du poumon sont les plus nombreux sont celles de Campbellton (69,1 par 100 000) et d’Edmundston (67,2 par 100 000) dans l’ouest du Nouveau-Brunswick. Campbellton présente les taux d’hypertension artérielle les plus élevés du Nouveau-Brunswick (18,7 p. 100) et le deuxième plus haut taux de cancer du poumon au Canada atlantique (76,1 par 100 000). Le secteur de Fredericton a le deuxième taux de cancer du sein le plus élevé dans la région (110,7 par 100 000).

Île-du-Prince-Édouard

Statistiques provinciales
Le cancer du poumon et les crises cardiaques sont les principales causes de décès à l’Île-du-Prince-Édouard. Bien que la mortalité attribuable au cancer chez les hommes et les femmes soit plus faible à l’Île-du-Prince-Édouard que dans les autres provinces de l’Atlantique, il est tout de même supérieur à la moyenne nationale. Le taux de mortalité attribuable au cancer du sein à l’Île-du-Prince-Édouard de 34,4 décès par 100 000 habitantes en 1999 était supérieur à la moyenne nationale de 25,2 décès par 100 000 habitantes. Au cours des 20 dernières années, le taux de décès attribuables au cancer du sein à l’Île-du-Prince-Édouard a augmenté, alors qu’au Canada, il a lentement diminué. Les taux de diabète ont augmenté au cours des trois dernières années dans tous les groupes d’âge. Les taux d’asthme et d’arthrite sont également plus élevés que la moyenne nationale.

Statistiques régionales
Les plus bas taux de mortalité dans la région de l’Atlantique sont enregistrés dans les régions rurales de l’Île-du-Prince-Édouard (633 par 100 000). Le taux le plus élevé de décès attribuables à une maladie cardiovasculaire dans les Maritimes est signalé à Charlottetown et à Summerside (65,3 par 100 000). Il vaut la peine de signaler que le taux de décès attribuables à un accident vasculaire cérébral est nettement plus élevé dans les centres urbains que dans les régions rurales de l’Île-du-Prince-Édouard (43 par 100 000). Le deuxième taux le plus élevé de décès attribuables à une maladie respiratoire est enregistré à Charlottetown et à Summerside (76,6 par 100 000).

Figure 7. Taux de cancer du poumon normalisé selon l’âge par 100 000 habitants, chez les deux sexes, districts de santé des provinces de l’Atlantique ayant un taux supérieur à la moyenne canadienne, 1995/1996 (taux)

Figure 7. Taux de cancer du poumon normalisé selon l’âge par 100 000 habitants, chez les deux sexes, districts de santé des provinces de l’Atlantique ayant un taux supérieur à la moyenne canadienne, 1995/1996 (taux)

Source : Statistique Canada, Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, 2000-2001, fichier santé; accessible en ligne à l’adresse www.statcan.ca/francais/freepub/82-221-XIF/00502/hlthstatus/Conditions2_f.html (données extraites le 5 janvier 2002).

2.2.2 Maladies chroniques transmissibles dans les provinces de l’Atlantique

La maladie chronique transmissible la plus courante au Canada atlantique est l’hépatite C, suivi du VIH/sida. Ces maladies peuvent entraîner l’apparition d’autres formes de maladies chroniques. La majorité des cas d’infection au virus de l’hépatite C deviennent un état chronique qui peut entraîner l’apparition de la cirrhose hépatique et du cancer du foie. Les personnes atteintes du sida présentent un risque de contracter d’autres maladies chroniques en raison d’une plus faible réponse immunitaire. De plus, les traitements antirétroviraux peuvent causer la détérioration de certains organes, la maladie cardiaque, le diabète et d’autres problèmes chroniques. Comme c’est le cas avec toutes les maladies chroniques, le fardeau et le stress de vivre avec la maladie peuvent causer des problèmes de santé mentale.

Les maladies transmissibles sont presque toutes évitables. Les modes de transmission de l’hépatite C et du VIH/sida sont très semblables puisqu’il s’agit de deux maladies transmissibles par le sang. Dans les deux cas, une personne peut être infectée lorsqu’elle utilise des drogues injectables ou lorsqu’elle reçoit une transfusion sanguine ou des produits de fractionnement du plasma. L’utilisation de drogues injectables (UDC) est plus fréquente chez les personnes atteintes d’hépatite C, et les utilisateurs sont souvent des itinérants, souffrent de malnutrition, de dépression et d’une perte d’espoir en un avenir productif et sont victimes d’actes criminels. En plus de l’UDC et de l’exposition à des produits sanguins contaminés, les facteurs de risque de l’infection au VIH comprennent le contact sexuel avec une personne infectée par le virus.

Bien que l’épidémie initiale d’infections au VIH ait principalement touché la communauté gaie, il existe de nos jours un risque accru d’infection par contact sexuel entre partenaires hétérosexuels et entre femmes. Au Canada, seulement 9 p. 100 des nouveaux cas de sida en 1995 étaient diagnostiqués chez des femmes, mais ce pourcentage a augmenté à 21 p. 100 en 1999. Entre la période de 1985-1994 et 1999, la proportion des tests positifs pour le VIH chez les femmes a augmenté de 10 p. 100 à 25 p. 100 du total. L’UDC et le contact sexuel sont à l’heure actuelle à l’origine d’environ 80 p. 100 des infections au VIH au Canada, la majorité des nouveaux cas apparaissant chez les utilisateurs de drogues injectables. Peu de données sont disponibles sur les personnes co-infectées par le virus de l’hépatite C et le VIH au Canada, même si, selon les estimations, le nombre de ces personnes serait considérable, avec des taux particulièrement élevés d’infection au VIH et au virus de l’hépatite C chez les détenus et les jeunes de la rue.

Le VIH/sida peut muter et infecter davantage de personnes dans certaines populations ou se propager à de nouveaux groupes à une très grande vitesse. Au cours des cinq dernières années, bien que les taux d’infection aient décliné en général, ils sont à la hausse dans les populations vulnérables, notamment les pauvres, les chômeurs, les minorités, les gens peu scolarisés, les Autochtones et les personnes engagées dans les « activités de la rue ». Le nombre de cas de sida dans les populations autochtones du Canada augmente régulièrement, particulièrement chez les femmes et les personnes de moins de 30 ans et, selon les estimations, les taux d’infection dans la population carcérale au Canada seraient au moins dix fois plus élevés que dans la population en général.

Comme dans le cas des maladies non transmissibles et des troubles mentaux, les stratégies de prévention des maladies transmissibles doivent viser à réduire les causes sociales et économiques sous-jacentes. La pauvreté, le faible niveau de scolarité, la violence physique et psychologique et le désespoir sont souvent cités comme des causes sous-jacentes qui incitent les personnes marginalisées à adopter des comportements à risque élevé associés à la transmission de maladies transmissibles telles que le VIH/sida et l’hépatite C.

Par le passé, tant pour les maladies chroniques transmissibles que pour les maladies chroniques non transmissibles, les stratégies de gestion et de prévention visant une maladie particulière étaient peu efficaces pour atteindre les groupes marginalisés. En ce qui concerne le VIH/sida, un analyste fait la remarque suivante :

    [Traduction] Les nouveaux traitements devraient se traduire par une amélioration de la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH qui ont accès aux traitements et à un revenu suffisant pour pouvoir s’héberger et de nourrir de façon adéquate et ainsi fournir une base saine pour le traitement de l’infection. Il n’est pas clair dans quelle mesure les traitements seront utiles pour les populations marginalisées, particulièrement les personnes engagées dans des activités de la rue et les utilisateurs de drogues injectables, qui ont de la difficulté à respecter les directives strictes nécessaires pour assurer l’efficacité des nouveaux traitements.

Statistiques provinciales et régionales

Un récent rapport de Santé Canada, intitulé Profil de l’utilisation des drogues injectables au Canada Atlantique, a porté sur les fournisseurs de services dans les quatre provinces. La Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick comptent le plus grand nombre d’utilisateurs de drogues injectables dans la région de l’Atlantique. Environ la moitié des utilisateurs partagent des aiguilles et ont des activités sexuelles non protégées. La majorité des utilisateurs de drogues injectables qui présentent un risque d’infection au virus de l’hépatite C et au VIH/sida sont des hommes de 18 à 44 ans habitant un centre urbain. L’UDC par les jeunes de 18 à 24 ans est à la hausse. Les utilisatrices de drogues injectables sont souvent victimes de violence physique, sexuelle et psychologique de la part de leurs partenaires masculins ou des proxénètes. La majorité des utilisateurs n’ont pas terminé leurs études secondaires, et la plupart sont pauvres et vivent en marge de la société. La majorité d’entre eux sont de race blanche, mais le nombre d’Afro-Canadiens touchés est à la hausse.

Selon les estimations, 90 p. 100 des utilisateurs de drogues injectables sont atteints de l’hépatite C. En 1999, les estimations de cas signalés et non signalés d’hépatite C comprenaient 4 000 cas en Nouvelle-Écosse, 1 430 cas au Nouveau-Brunswick, 537 cas à Terre-Neuve-et-Labrador et 403 cas à l’Île-du-Prince-Édouard. Cependant, la majorité des utilisateurs de drogues injectables n’ont pas passé de tests de dépistage de ces maladies. Les « points chauds » comprennent les plus grandes villes de la région, ainsi que l’est du Cap-Breton et les comtés de Pictou et de Cumberland en Nouvelle-Écosse.

Le taux de signalement de tests de dépistage du VIH positifs est considérablement plus faible dans les quatre provinces de l’Atlantique que dans l’ensemble du Canada. Cependant, les données peuvent être trompeuses, puisque les estimations des cas non signalés sont élevées. Les cas signalés sont ceux qui ont passé le test de dépistage dans la province. Les cas non signalés sont des personnes qui sont atteintes du VIH/sida, qui ont passé le test de dépistage dans une autre province et qui sont ensuite revenues au Canada atlantique. De plus, le programme de dépistage à l’Île-du-Prince-Édouard n’est pas anonyme; les personnes de cette province ont tendance à se rendre dans d’autres provinces pour passer le test de dépistage. L’auteur d’un rapport canadien fait la mise en garde suivante :

    [Traduction] Les données encourageantes, en d’autres termes, ne devraient pas permettre de faire preuve de complaisance. En fait, le nombre de rapports de tests positifs de dépistage du VIH a augmenté de 2,9 p. 100 entre 2000 et 2001 (de 2119 à 2180) et, durant les six premiers mois de 2002, on a observé une augmentation de 9,7 p. 100 comparativement à la même période en 2001. Il semble que le gros de l’épidémie au Canada reste à venir.

De 1985 à juin 2002, 577 personnes ont obtenu un résultat positif au test de dépistage du VIH en Nouvelle-Écosse (incluant un petit nombre de personnes de l’Île-du-Prince-Édouard), 258 au Nouveau-Brunswick et 210 à Terre-Neuve-et-Labrador. Le Canada a signalé 51 479 cas durant la même période. De ces totaux, 77 des cas signalés en Nouvelle-Écosse/Île-du-Prince-Édouard étaient des femmes, 31 au Nouveau-Brunswick, 47 à Terre-Neuve-et-Labrador et 6 713 au Canada. Le nombre de personnes qui obtiennent un résultat positif au test de dépistage du VIH au Canada atlantique est en déclin depuis au moins 1995. De 2001 à juin 2002, on a signalé 20 nouveaux cas en Nouvelle-Écosse/Île-du-Prince-Édouard, 13 au Nouveau-Brunswick et cinq à Terre-Neuve-et-Labrador en 2001 mais aucun en 2002.

De 1985 à juin 2002, 295 cas de sida ont été signalés en Nouvelle-Écosse/Île-du-Prince-Édouard, 148 au Nouveau-Brunswick, 86 à Terre-Neuve-et-Labrador et 18 336 au Canada. Parmi ceux-ci, 20 cas signalés en Nouvelle-Écosse/Île-du-Prince-Édouard étaient des femmes, 14 au Nouveau-Brunswick, 18 à Terre-Neuve-et-Labrador et 1 536 au Canada. De 2001 à juin 2002, sept nouveaux cas de sida ont été signalés en Nouvelle-Écosse/Île-du-Prince-Édouard, trois au Nouveau-Brunswick et deux à Terre-Neuve et Labrador. Cependant, de janvier à juin 2002, aucun nouveau cas de sida n’a été enregistré au Nouveau-Brunswick et à Terre-Neuve-et-Labrador. En 1999/2000, la Nouvelle-Écosse/Île-du-Prince-Édouard, le Nouveau-Brunswick et Terre-Neuve et Labrador ont chacune signalé un nouveau cas chez une femme. De 2001 à juin 2002, aucun nouveau cas n’a été enregistré chez une femme.

Le taux de décès attribuables au sida est nettement plus faible dans les provinces de l’Atlantique que dans l’ensemble du Canada. Le taux de décès attribuables au sida et normalisé selon l’âge est de 4 décès par 100 000 habitants au Canada, comparativement à 1,4 à Terre-Neuve-et-Labrador, à 1 à l’Île-du-Prince-Édouard, à 2 en Nouvelle-Écosse, et à 1,9 au Nouveau-Brunswick. Mais les taux enregistrés à Moncton et à Halifax (3,5 et 3,2 respectivement) sont plus près des taux canadiens.

2.2.3 Santé mentale dans les provinces de l’Atlantique

Dans sa définition de la santé, l’Organisation mondiale de la santé considère le bien-être psychologique et social comme des composantes essentielles de la santé humaine et définit de façon explicite que le bien-être et la bonne santé sont davantage que l’absence de maladies. Selon le ministère de la Santé et des Services communautaires de Terre-Neuve-et-Labrador, la santé mentale est nécessaire pour mener une vie productive, former de saines relations et composer avec les difficultés et les changements de la vie.

On a clairement démontré que la santé mentale est importante pour permettre à une personne de bien composer avec les agents stressants en général, et avec le stress de la maladie en particulier, et de maintenir une bonne santé physique et de saines habitudes de vie. Les maladies mentales, d’autre part, sont définies par Santé Canada comme étant « caractérisées par une altération de la pensée, de l’humeur ou du comportement (ou une combinaison des trois) associée à une importante détresse et à un dysfonctionnement. Les symptômes de la maladie mentale varient de légers à graves, selon le type de maladie mentale, la personne, la famille et l’environnement socioéconomique ».

La dépression est non seulement une maladie mentale chronique grave en soi, mais également un important facteur de risque de maladies cardiaques, de cancer et d’autres troubles physiques chroniques. Une étude de 13 ans a permis de démontrer que les personnes atteintes de dépression chronique présentaient un risque 4,5 fois plus élevé de subir une crise cardiaque que les individus sans antécédents de dépression, et la mortalité chez ces personnes était quatre fois plus élevée. Une autre étude a montré que la dépression était associée à un risque de mortalité chez les femmes âgées, semblable au facteurs de risque de maladies cardiovasculaires tels que l’hypertension, le tabagisme, l’obésité et le diabète.

Des études ont montré que la confiance, l’optimisme, l’auto-efficacité et un sentiment de cohérence et de contrôle peuvent amortir et modérer les effets du stress et prévenir la maladie. Tout comme la détresse psychologique est souvent le précurseur d’un trouble physique, un état d’esprit sain est également reconnu comme étant l’élément le plus important de la guérison et du rétablissement à la suite d’une maladie ou d’une blessure.

L’interaction de la maladie physique et de la maladie mentale est complexe. On sait que les maladies mentales peuvent être liées de diverses façons aux maladies physiques telles que le cancer, la maladie cardiaque et la maladie respiratoire obstructive. La maladie physique peut causer la détresse psychologique, et la maladie mentale est associée à certains troubles physiques. On a déterminé que certains états psychologiques et types de personnalité étaient des facteurs de risque d’hypertension, de maladie cardiaque et d’autres maladies chroniques. En particulier, l’hostilité, l’agression, le cynisme et l’isolement ont été associés à un risque de maladie cardiaque; la colère rentrée a été associée au cancer, à l’hypertension artérielle et à l’hépatite C; et les émotions refoulées sont un facteur de risque démontré de cancer et de maladie cardiaque.

Les personnes atteintes d’une maladie chronique éprouvent souvent de l’anxiété, une dépression et d’autres troubles mentaux. Les personnes atteintes d’une maladie mentale développent souvent des symptômes et des troubles physiques, tels qu’une perte de poids et un déséquilibre biochimique sanguin associé aux troubles de l’alimentation. La maladie mentale peut également contribuer à la toxicomanie chez certaines personnes qui tentent d’atténuer les symptômes. Les auteurs d’un rapport de Santé Canada font la remarque suivante :

    Il y a également des preuves croissantes que des modifications à long terme de la fonction cérébrale peuvent se produire en réaction à des facteurs environnementaux tels la stimulation, l’expérience d’un stress traumatique ou chronique ou divers genres de privation. Autrement dit, l’interaction entre la biologie du cerveau et l’expérience vécue semble réciproque.

Puisque la maladie mentale et la maladie physique sont reliées, les iniquités sociales peuvent être la cause de troubles mentaux pouvant influer sur la progression des maladies chroniques. Les facteurs tels que le statut socioéconomique, les conflits familiaux et les pressions au travail peuvent favoriser l’apparition d’une maladie mentale. Bien que la majorité des pauvres ne soient pas atteints d’une maladie mentale, les résultats de recherche montrent que la pauvreté augmente la possibilité d’être atteint d’une maladie mentale. La pauvreté augmente le désespoir de même que le risque de stress chronique ou traumatique. Selon un chercheur, la pauvreté infantile, les disparités de revenu et le déclin des dépenses en éducation, en santé et en aide sociale pourraient entraîner une augmentation des cas de maladie mentale dans un proche avenir. De plus, les personnes atteintes d’une maladie mentale qui ne sont pas en mesure de travailler et qui n’ont pas un soutien économique indépendant sont presque toujours condamnées à la pauvreté.

Une analyse de la santé mentale de la population canadienne a montré une forte association avec le niveau de scolarité. Les probabilités d’avoir confiance en soi, d’avoir le sentiment de maîtriser la situation, d’être heureux et d’avoir un intérêt pour la vie étaient 2,2 fois plus élevées chez les diplômés universitaires que chez les personnes qui ont abandonné leurs études secondaires. La même étude a montré que le stress actuel et le soutien social sont les plus importants facteurs en corrélation avec la santé mentale. Les personnes qui profitent d’un solide soutien social ont deux fois moins de risques de souffrir de détresse – une autre preuve de la nature très interactive des déterminants de la santé. Des études ont démontré que le stress des hommes chômeurs entraîne un déclin de la santé mentale des épouses et des enfants. De même, les niveaux élevés de stress chez les femmes ont un effet néfaste sur les familles et les collectivités.

Les personnes atteintes de maladies mentales sont victimes de stigmatisation et de discrimination de la part des gens qui ne comprennent pas les maladies. Ainsi, les personnes qui éprouvent une détresse grave préfèrent souvent cacher leurs sentiments plutôt que de solliciter de l’aide et du soutien. L’Alliance canadienne pour la maladie mentale et la santé mentale a recommandé de lutter contre la discrimination en misant sur l’éducation du public comme première étape en vue d’améliorer la santé mentale. Pour réduire l’impact de la maladie mentale, il faut fournir de solides soutiens sociaux, des logements et des revenus adéquats et des possibilités de s’instruire.

La plupart des maladies mentales se manifestent durant l’adolescence et au début de l’âge adulte, nuisant ainsi à l’éducation future et aux occasions de carrière et causant aux familles une détresse émotive et financière. À l’heure actuelle, les jeunes présentent les niveaux les plus élevés de détresse dans la population. Il y a vingt ans, les jeunes avaient les niveaux de détresse les moins élevés, et les taux les plus élevés étaient observés chez les aînés. Ce revirement dramatique peut être en partie attribuable aux taux plus élevés de chômage et d’insécurité professionnelle chez les jeunes, à la baisse du revenu réel des jeunes et aux stress financiers liés aux dettes d’études plus élevées et à la hausse des frais de scolarité à l’université. Par ailleurs, les revenus des aînés ont profité des initiatives gouvernementales, incluant les régimes de retraite et les politiques de taxation. Autrement dit, les résultats changeants en matière de santé mentale pourraient refléter une iniquité socioéconomique croissante liée à l’âge au Canada.

Le taux d’hospitalisation psychiatrique chez les femmes est 14 p. 100 plus élevé que chez les hommes. Dans tous les groupes d’âge, les taux d’hospitalisation psychiatriques sont de beaucoup supérieurs à ceux des hommes dans le cas des troubles névrotiques (coefficient de 1,9:1), des états dépressifs (1,8:1), des psychoses affectives (1,7:1) et des réactions d’adaptation (1,4:1). En revanche, les hommes sont beaucoup plus susceptibles d’être hospitalisés pour la dépendance à l’alcool ou aux drogues (2,4:1) et la schizophrénie (1,4:1). Le taux d’admission dans un hôpital général pour des troubles mentaux est 21 p. 100 plus élevé chez les femmes que chez les hommes.

Lorsqu’on inclut les hospitalisations psychiatriques, les troubles mentaux sont responsables de plus de jours d’hospitalisation en Canada que toute autre maladie – plus de 15 millions de jours-patients en 1993-1994 – ce qui est supérieur au total combiné de jours-patients pour toutes les maladies circulatoires et cardiaques, les troubles du système nerveux, les cancers et les blessures (les quatre prochaines causes les plus courantes d’hospitalisation). Même dans les hôpitaux généraux, près de six millions de journées d’hospitalisation sont dus aux troubles mentaux.

Puisqu’il est étroitement associé aux troubles mentaux, le suicide est souvent utilisé comme un indicateur de la santé mentale d’une société. Selon Statistique Canada, le suicide est l’une des principales causes de décès chez les jeunes et la population d’âge moyen au Canada. En fait, les Canadiens sont sept fois plus susceptibles de mourir d’un suicide que d’un homicide. En 1998, le suicide était la principale cause de décès chez les hommes âgés de 25 à 29 ans et de 40 à 44 ans et chez les femmes de 30 à 34 ans. Chez les hommes et les femmes de 10 à 24 ans, il était la deuxième principale cause de décès après les accidents d’automobile.

Les taux de suicide chez les Autochtones, particulièrement les Inuits, sont spécialement élevés. Les facteurs potentiellement reliés qui ont été repérés dans la documentation spécialisée sont multidimensionnels. Ils comprennent l’alcoolisme, la dépression, l’instabilité familiale, l’absence de contrôle social, la perte de la dignité, les modes de vie en évolution, les changements de nature économique et (chez les jeunes en particulier) l’acculturation, le rétablissement, un sentiment de désespoir et de détresse, la violence familiale, l’isolement, les comportements délinquants et le rejet par les proches.

Les chercheurs s’entendent généralement pour dire que le suicide est associé à des facteurs sociaux, économiques et culturels tels que l’isolement social, la violence familiale, la maladie mentale, la maladie physique, la pauvreté, la dépression et le désespoir. L’économie influe fortement sur le nombre de suicides. Leur nombre chute lorsque les conditions économiques s’améliorent et augmente en période de récession. Les hommes sont environ quatre fois plus susceptibles de se suicider que les femmes. En somme, les iniquités sociales peuvent souvent être une cause sous-jacente de suicide.

Statistiques provinciales et régionales

Malgré l’importance du bien-être psychologique, on sait toujours très peu de choses sur l’incidence et la prévalence de la majorité des maladies mentales au Canada. Il y a également peu de données sur les associations avec le statut économique, la scolarité, l’origine ethnique et d’autres variables; les répercussions sur la santé et le bien-être physique; sur les risques connexes et les facteurs de protection; et l’accès aux services de santé mentale.

Les résidents de Terre-Neuve-et-Labrador présentent des niveaux nettement plus élevés de santé mentale que les autres Canadiens et signalent de façon constante les niveaux de stress les moins élevés et les niveaux de bien-être psychologique les plus élevés au pays. En 1985, les niveaux de stress à Terre-Neuve-et-Labrador étaient 27 p. 100 inférieurs à la moyenne nationale; 16 p. 100 inférieurs en 1991; et 35 p. 100 inférieurs en 1994-1995. En 2000-2001, le stress élevé était 40 p. 100 moins fréquent chez les résidents de Terre-Neuve-et-Labrador que chez les autres Canadiens. En 1994-1995, les résidents de Terre-Neuve-et-Labrador étaient également 30 p. 100 plus susceptibles que les autres Canadiens de signaler un niveau élevé de bien-être psychologique.

Ce statut favorable en matière de santé mentale pourrait permettre d’expliquer pourquoi, en dépit des niveaux plus élevés de chômage et des niveaux plus faibles de revenu et de scolarité, les résidents de Terre-Neuve-et-Labrador signalent nettement moins de maladies chroniques que les autres Canadiens dans certaines catégories clés. Ils présentent les plus faibles taux de nouveaux cas de cancer, d’asthme, d’allergies et de problèmes de dos au pays. Ils affichent également les plus faibles taux de suicide, malgré le taux élevé de suicide enregistré au Labrador, et les taux les plus bas de maladies transmissibles sexuellement au Canada, des résultats reliés au statut de santé mentale. Ils sont plus susceptibles de signaler que leur propre santé est « excellente » ou « très bonne » que les autres Canadiens, et présentent des niveaux d’état de santé fonctionnel supérieurs à la majorité des Canadiens. Il est intéressant de constater que, malgré les problèmes économiques chroniques et le chômage dans la province, les résidents de Terre-Neuve-et-Labrador signalent tout de même des niveaux de satisfaction professionnelle supérieurs à la moyenne nationale. L’« avantage terre-neuvien » dans cette sphère, lorsque son impact considérable sur la santé aura été pleinement reconnu et évalué, pourrait servir de base à l’établissement d’un modèle où la perspective axée sur le traitement des maladies serait remplacée par une vision plus globale et positive de la santé.

Les Prince-Édouardiens affichent également un niveau élevé de santé mentale, avec des niveaux de stress chronique 23 p. 100 inférieurs aux niveaux nationaux et un taux de bien-être psychologique 17 p. 100 supérieur au taux national. Ils sont également plus susceptibles que les autres Canadiens de juger que leur propre santé est « excellente » ou « très bonne ». Par ailleurs, on enregistre en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick des niveaux de bien-être psychologique inférieurs à ceux du reste du Canada.

Selon les résultats de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2000-2001, 7,1 p. 100 des Canadiens présentent un « risque de dépression possible » comparativement à 4,7 p. 100 des résidents de Terre-Neuve-et-Labrador et à 5,8 p. 100 des Prince-Édouardiens – des résultats qui confirment les scores élevés de santé mentale obtenus de façon constante par ces deux provinces au fil des ans. En revanche, les Néo-Écossais (8,7 p. 100) et les Néo-Brunswickois (7,7 p. 100) présentent un risque plus élevé de dépression que les autres Canadiens.

Les régions où la population présente les risques les plus élevés de dépression au Canada atlantique sont les comtés de Colchester, de Cumberland et d’East Hants en Nouvelle-Écosse (la région de Truro-Amherst), où 11,6 p. 100 des résidents présentent un risque de dépression possible, la région de Moncton (10,7 p. 100) et le Cap-Breton (9,8 p. 100).

Les femmes sont plus susceptibles de souffrir de dépression que les hommes. Au Canada, 9,2 p. 100 des femmes présentent un risque de dépression possible comparativement à 5 p. 100 des hommes. En Nouvelle-Écosse, les taux sont de 10,6 p. 100 chez les femmes et de 6,6 p. 100 chez les hommes et, au Nouveau-Brunswick, ils sont de 10,3 p. 100 chez les femmes et de 5 p. 100 chez les hommes. On enregistre la plus forte proportion de femmes présentant un risque de dépression possible à Moncton, au Nouveau-Brunswick (14,1 p. 100), à Colchester-Cumberland-East Hants (12,9 p. 100) et au Cap-Breton en Nouvelle-Écosse (11,3 p. 100).

En 1996, le taux de suicide normalisé selon l’âge au Canada était de 12,9 suicides par 100 000 habitants, avec un taux nettement plus élevé chez les hommes (20,8) que chez les femmes (5.3). Terre-Neuve-et-Labrador affiche des taux nettement inférieurs à la moyenne canadienne : 7,3 suicides par 100 000 habitants (12,8 chez les hommes, 2,1 chez les femmes), mais cette faible moyenne provinciale cache le très haut taux de suicide enregistré au Labrador (19,2 par 100 000). Les Autochtones représentent 28,7 p. 100 de la population des régions de santé du Labrador.

Figure 8. Districts de santé de la région de l’Atlantique affichant un pourcentage plus élevé de la population de 12 ans et plus présentant un risque de dépression possible, comparativement au Canada, 2000-2001 (%)

Figure 8. Districts de santé de la région de l’Atlantique affichant un pourcentage plus élevé de la population de 12 ans et plus présentant un risque de dépression possible, comparativement au Canada, 2000-2001 (%)

Source : Statistique Canada, Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, 2000-2001, fichier santé; accessible en ligne à l’adresse www.statcan.ca/francais/freepub/82-221-XIF/00502/hlthstatus/conditions2_f.html#depression (données extraites le 6 janvier 2003).

Note : Les données sur les hommes dans tous les districts de santé – région du sud-sud-ouest (N.-É. 1), vallée de l’Annapolis (N.-É. 2), Colchester-Cumberland-East Hants (N.-É. 3), Cap-Breton (N.-É. 5), région de la capitale (N.-É. 6), Moncton (N.-B. 1), Sussex/Saint-Jean (N.-B. 2) et Edmundston (N.-B. 4) – sont associées à un coefficient de variation (CV) allant de 16,6 p. 100 à 33,3 p. 100 et devraient être interprétées avec prudence.

Note : Les données sur les femmes d’Edmundston (N.-B. 4) sont associées à un coefficient de variation (CV) allant de 16,6 p. 100 à 33,3 p. 100 et devraient être interprétées avec prudence.

L’Île-du-Prince-Édouard affiche également un taux de suicide plus faible que la moyenne canadienne : 11 suicides par 100 000 habitants (18,4 chez les hommes, 3,8 chez les femmes). Mais ce taux cache à nouveau une grande disparité entre les centres urbains et les régions rurales (14,1 à Charlottetown et Summerside, comparativement à 8,3 dans les régions rurales de l’Île-du-Prince-Édouard). Le taux de suicide de la Nouvelle-Écosse est également inférieur à la moyenne canadienne : 11,6 suicides par 100 000 habitants (20,1 chez les hommes, 3,5 chez les femmes).

Au Nouveau-Brunswick, le taux de suicide est supérieur à la moyenne canadienne : 13,4 suicides par 100 000 habitants (23,8 chez les hommes, 3,2 chez les femmes). Toutefois, ce taux cache une différence très forte entre les centres urbains du sud du Nouveau-Brunswick et le reste de la province. En fait, les régions de Saint-Jean (9,2), de Fredericton (10,6) et de Moncton (12,3) enregistrent toutes des taux de suicide inférieurs à la moyenne canadienne. À l’inverse, les régions d’Edmundston (24,9) et de Campbellton (22,8) dans l’ouest et le nord du Nouveau-Brunswick affichent les plus hauts taux de suicide au Canada atlantique.

Figure 9. Distribution des coûts reliés à la maladie mentale, Nouvelle-Écosse, 1998

Figure 9. Distribution des coûts reliés à la maladie mentale, Nouvelle-Écosse, 1998

Source : Santé Canada, Le fardeau économique de la maladie au Canada, 1998.

2.3 TENDANCES RÉVÉLATRICES

Cette description préliminaire révèle des tendances régionales très claires et des iniquités en santé fortement en corrélation avec les désavantages sociaux et économiques. En voici des exemples :

  • Au Cap-Breton, avec ses taux élevés de chômage et de faible revenu, l’incidence des maladies chroniques, de l’incapacité et des morts prématurées est nettement plus élevée qu’à Halifax.
  • On observe une division claire entre le nord et le sud du Nouveau-Brunswick, où l’état de santé de la population est nettement meilleur dans les centres urbains de Saint-Jean, de Fredericton et de Moncton que dans les régions de Campbellton et d’Edmundston, par exemple.
  • Le Labrador se démarque en raison de ses taux élevés de suicide, de décès attribuables au cancer du poumon et de mort prématurée. Ces résultats démontrent clairement la nécessité de tenir compte des besoins sociaux, culturels et sanitaires des Autochtones.
  • Le Canada atlantique ne présente pas un profil de santé unique. Dans de nombreux cas, tels que la santé mentale et la santé auto-évaluée, Terre-Neuve-et-Labrador et l’Île-du-Prince-Édouard se démarquent clairement de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick. Les raisons qui expliquent cette situation devraient être examinées et mieux comprises.

Ces tendances, entre autres, s’expliquent par les disparités et les iniquités sociales et économiques, par le clivage de plus en plus net entre les régions rurales et les centres urbains de la région, par les contextes culturels particuliers et par une gamme de processus sociaux qui aggravent ou améliorent les conditions matérielles sous-jacentes. Plus la compréhension de ces relations progressera, plus les responsables de la planification des politiques seront en mesure d’intervenir de façon efficace pour améliorer la santé de la population du Canada atlantique.

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Mise à jour : 2006-02-14

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