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Agence de santé publique du Canada
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Méningococcie

Mai 2005

Ce qu'il faut savoir avant de partir!

Des maladies infectieuses peu courantes au Canada peuvent se produire dans d'autres pays, parfois même à des niveaux épidémiques. Les normes sanitaires et la qualité des soins médicaux dans ces pays ne sont pas toujours les mêmes qu'au Canada. Avant de partir en voyage, vous devriez vous informer des conditions sanitaires qui prévalent dans les pays que vous comptez visiter, sur vos propres risques de contracter une maladie et sur le choix des mesures de prévention à prendre.

Pesez vos risques
Vos risques de contracter une maladie dépendent de plusieurs facteurs : votre âge, votre sexe, votre état vaccinal et de santé actuel, votre itinéraire, la durée et le genre du voyage (p. ex., première classe, tourisme d'aventure), les activités prévues (p. ex., contacts avec les animaux, exposition à l'eau douce, contacts sexuels) et les conditions sanitaires locales.

Consultation d'évaluation des risques
L'Agence de santé publique du Canada vous recommande fortement de consulter votre médecin ou une clinique santé-voyage dans les six à huit semaines précédant votre départ. Selon l'évaluation des risques auxquels vous vous exposerez, le professionnel de la santé pourra déterminer vos besoins en matière d'immunisation ou de médicaments préventifs (prophylaxie) et les moyens de vous prémunir contre les maladies. Nous pouvons vous aider à trouver la clinique santé-voyage le plus près de chez vous.

Les experts vous conseillent
Le Comité consultatif de la médecine tropicale et de la médecine des voyages (CCMTMV) de l'Agence de santé publique du Canada a contribué à la préparation et à la mise à jour des renseignements qui suivent, sous forme de conseils généraux sur la prévention contre la méningite, à l'intention des Canadiens en partance pour l'étranger.

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Profil de la maladie

La méningite à méningocoque (la méningococcie), une des formes de méningite, est une maladie contagieuse causée par la bactérie Neisseria meningitidis. La méningite est une inflammation des méninges de l'encéphale et de la moelle épinière; sans traitement immédiat, elle peut rapidement entraîner la mort ou endommager le cerveau de façon permanente, surtout chez les très jeunes enfants.

*Dans ce document, le terme méningite fait tout particulièrement référence à la méningococcie.

On compte 13 sérogroupes reconnus de Neisseria meningitidis. Les groupes A, B et C représentent environ 90 p. 100 des flambées de méningococcie. Les groupes Y et W-135 sont moins fréquemment cause d'infection. On a développé des vaccins pour les sérogroupes A, C, Y et W-135. Toutefois, il n'existe aucun vaccin contre le groupe B. La méningococcémie, une autre sorte d'infection à méningocoque, résulte d'une infection foudroyante du sang; elle peut être très grave et le taux de mortalité est plus élevé que pour la méningite.

Transmission

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La méningite se transmet par contact direct de personne à personne, avec des gouttelettes de mucus provenant de la gorge et du nez d'une personne infectée. Les contacts étroits et prolongés (s'embrasser, éternuer ou tousser sur quelqu'un, vivre dans des endroits clos ou des dortoirs) facilitent la transmission de l'infection. Les enfants âgés de moins de cinq ans, et surtout ceux de moins d'un an, sont le plus à risque de contracter la maladie, suivis des adolescents âgés de 15 à 19 ans.

Répartition géographique

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La méningite se manifeste de façon sporadique partout dans le monde, avec des variations d'incidence saisonnières. Les régions tempérées connaissent habituellement des épidémies pendant l'hiver et le printemps tandis que dans les régions tropicales, il y a recrudescence de la maladie pendant la saison sèche. La plus forte pression de la maladie a lieu en Afrique subsaharienne, dans une région que l'on appelle la « ceinture africaine de méningite » et qui s'étend d'Ouest en Est, du Sénégal jusqu'à l'Éthiopie (tableau 1). En climat tempéré, les flambées sont souvent plus importantes en hiver et au printemps tandis que dans le climat semi-aride de la ceinture de méningite, les cas surviennent de décembre à juin. En 2002, les éclosions qui ont eu lieu au Burkina Faso, au Tchad, en Éthiopie et au Niger représentaient environ 65 p. 100 de tous les cas déclarés sur le continent africain. Pour obtenir de l'information à jour sur les éclosions de méningococcie, veuillez consulter les rapports internationaux sur la méningite de l'Agence de santé publique du Canada.

Tableau 1 : Pays situés dans le traditionnelle ceinture africaine de méningite
Bénin (partie nord) Mali
Burkina Faso Mauritanie
Cameroun (partie nord) Niger
Côte d'Ivoire (partie nord) Nigéria (partie nord)
Érythrée (partie ouest) Ouganda
Éthiopie (partie nord) République centrafricaine (partie nord)
Gambie Sénégal
Ghana Soudan
Guinée Tchad
Guinée Bissau Togo
Kenya  

Source : Organisation mondiale de la Santé, 2005-05-05

Tableau 2 : Pays africains situés hors des limites habituelles de la ceinture africaine de méningite et qui ont déclaré des épidémies de la maladie entre 2000 et 2005

Angola Rwanda
Burundi Somalie
République démocratique du Congo Tanzanie

Source : Organisation mondiale de la Santé, Maladies transmissibles – surveillance et action - archives des Flambées épidémiques. Nouvelle fenêtre

En Europe et en Amérique, les sérogroupes B et C sont les plus fréquentes causes de flambées sporadiques de méningococcie.

Le sérogroupe A est depuis très longtemps la principale cause d'épidémie de méningite dans le monde et il prédomine toujours en Afrique et en Asie. On constate de plus une association du sérogroupe W135 aux flambées de grande envergure. En 2000 et 2001, des centaines de hadjis en pélerinage à la Mecque, en Arabie saoudite, ont été infectés par la bactérie N. meningitidis W135, important la maladie dans leur pays de résidence à leur retour. En conséquence, les visiteurs à la Mecque pendant l'Umra et le Hdaj doivent maintenant détenir un certificat de vaccination contre la méningite à méningocoque. En outre, en 2002, l'émergence du sérogroupe W135 au Burkina Faso a affecté 13 000 personnes, et de ce nombre 1 500 sont décédées.

Au Canada
Au Canada, à chaque 10 à 15 ans, l'incidence de méningococcie s'intensifie, mais sans patron précis. On peut consulter l'information concernant les éclosions canadiennes qui ont eu lieu de janvier 1999 à décembre 2001 dans le Relevé des maladies transmissibles au Canada du 1er février 2004.

Les rapports indiquent que ce sont les sérogroupes B et C qui causent la plupart des cas de méningococcie au Canada. Des 805 cas déclarés en 1999, 2000 et 2001, 585 étaient causés par un ou l'autre des sérogroupes B et C. La majorité des cas de sérogroupe B ont lieu chez des enfants de moins de cinq ans tandis que les taux d'incidence les plus élevés du sérotype C sont recensés chez des enfants de moins de cinq ans et chez des adolescents âgés de 15 à 19 ans.

Symptômes

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La période d'incubation de la méningite varie de deux à dix jours, mais dure souvent de trois à quatre jours. Les symptômes sont un mal de tête intense et soudain, accompagné de fièvre, de nausées, de vomissements, de photophobie (aversion à la lumière) et de raideurs dans le cou. Les signes neurologiques sont notamment, la léthargie, le délire, le coma et les convulsions. Les nouveaux-nés et les nourrissons peuvent toutefois ne pas avoir ces symptômes classiques; ils montreront plutôt des signes d'extrême irritabilité ou de léthargie. Bon nombre de personnes infectées n'ont pas de symptômes mais deviennent porteuses de la bactérie et peuvent donc transmettre la maladie aux autres. La forme moins fréquente mais beaucoup plus grave de la maladie, la méningococcémie, se caractérise par une éruption hémorragique, l'effondrement rapide du système cardio-vasculaire et un taux élevé de mortalité.

Traitement

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La méningite méningococcique est une urgence médicale. On doit la diagnostiquer rapidement et hospitaliser le patient pour lui administrer le traitement approprié. Avec un diagnostic et un traitement précoces, les antibiotiques peuvent s'avérer efficaces pour stopper la progression de l'infection et réduire le nombre de décès. Sans traitement, 50 p. 100 des personnes infectées peuvent mourir. Même avec un traitement médical rapide, de 5 à 10 p. 100 des patients traités ne survivront pas à la maladie, tandis que jusqu'à 20 p. 100 des personnes qui survivent à une infection grave peuvent avoir des séquelles neurologiques permanentes après la guérison.

Vaccine

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Cinq vaccins contre la méningite à méningocoque sont homologués au Canada.

Vaccins composés de polysaccharides capsulaires purifiés (Men-Ps)

  • MenACYW-Ps, un vaccine quadrivalent qui offre une protection contre quatre sérogroupes (A, C, Y et W-135) ;
  • MenAC-Ps, un vaccine bivalent qui protège contre deux sérogroupes (A et C).

Vaccin conjugué protéine-polysaccharide (Men-conjugate)- offrant une protection contre le sérogroupe C uniquement.

  • Menjugate
  • NeisVac
  • Meningitec

Il est important de souligner que chez les jeunes enfants, surtout ceux âgés de moins de 10 ans, les vaccins de polysaccharides capsulaires purifiés quadrivalents ou bivalents (MenAC-Ps, MenACYW-Ps) ne fournissent qu'une protection limitée contre le sérogroupe C. En outre, le vaccin n'offre pas de protection à long terme et ce peu importe le groupe d'âge. Toutefois, le vaccin conjugué monovalent contre le sérogroupe C est très efficace chez les jeunes enfants et fournit une protection soutenue.

Prévention et précautions personnelles

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Certains voyageurs internationaux, de par la nature de leur voyage et les endroits visités, peuvent être à risque de contracter la méningite à l'étranger. Puisque la bactérie de la méningite est aéroportée et que la maladie peut se transmettre de personne à personne, les risques d'exposition à la méningite augmentent lors des voyages dans des régions où la prévalence de la maladie est élevée, lorsque l'on prolonge la durée d'exposition et si l'on a des activités qui accroissent la possibilité d'exposition, comme le travail en soins de santé où l'on a des contacts étroits et non protégés avec des gens infectés, le travail avec des réfugiés, ou les voyages d'aventure. Le risque d'exposition dépend également des circonstances et de la nature des contacts avec la population locale. On considère à risque élevé les voyageurs qui sont en contact étroit avec les gens du pays, soit lors de l'hébergement, dans les transports en commun ou lors d'un travail.

Recommandations

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  • L'ASPC recommande fortement aux voyageurs d 'inclure à leurs préparatifs de voyage une consultation dans une clinique santé-voyage ou chez leur médecin, de six à huit semaines avant leur départ. Selon l'évaluation personnelle des risques encourus, le professionnel de la santé pourra déterminer leur risque particulier de contracter la méningite et les immunisations correspondantes requises.
  • Les recommandations d'immunisation pour les personnes voyageant à l'étranger doivent être fondées sur des facteurs tels que la destination, la nature et la durée du voyage, ainsi que l'âge et l'état de santé du voyageur.
  • Il importe de souligner que bien que les sérogroupes B et C sont responsables de la plupart des éclosions de méningite au Canada, les éclosions ailleurs dans le monde peuvent être causées par d'autres sérogroupes. Le vaccin conjugué monovalent contre le sérogroupe C seulement n'est pas approprié pour la protection des voyageurs, car il ne protège pas contre les sérogroupes A, Y ou W-135. Par conséquent, le vaccin recommandé est le vaccin quadrivalent.

Note  : Les voyageurs arrivant en Arabie saoudite pour les pèlerinages à la Mecque (Umra et Hdaj) doivent prouver qu'ils ont été immunisés contre la méningite à méningocoque avec le vaccin quadrivalent ( sérogroupes A, C, Y et W135).

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Renseignements additionnels...

Pour obtenir de plus amples renseignements sur la méningite et les vaccins antiméningococciques 

Les voyageurs peuvent consulter l'Agence de santé publique du Canada:

Programme de médecine des voyages :

Autres sources

 

Mise à jour : 2005-05-16 haut de la page