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Agence de santé publique du Canada
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Paludisme

Mise à jour : février 2005

Ce qu'il faut savoir avant de partir!

Des maladies infectieuses peu courantes au Canada peuvent se produire dans d'autres pays, parfois même à des niveaux épidémiques. Les normes sanitaires et la qualité des soins médicaux dans ces pays ne sont pas toujours les mêmes qu'au Canada. Avant de partir en voyage, vous devriez vous informer des conditions sanitaires qui prévalent dans les pays que vous comptez visiter, sur vos propres risques de contracter une maladie et sur le choix des mesures de prévention à prendre.

Pesez vos risques
Vos risques de contracter une maladie dépendent de plusieurs facteurs : votre âge, votre sexe, votre état vaccinal et de santé actuel, votre itinéraire, la durée et le genre du voyage (p. ex., première classe, tourisme d'aventure), les activités prévues (p. ex., contacts avec les animaux, exposition à l'eau douce, contacts sexuels) et les conditions sanitaires locales.

Consultation d'évaluation des risques
L'Agence de santé publique du Canada vous recommande fortement de consulter une clinique santé-voyage ou votre médecin dans les 6 à 8 semaines précédant votre départ. Selon son évaluation des risques auxquels vous vous exposerez, le professionnel de la santé pourra déterminer vos besoins d'immunisation ou de médicaments préventifs (prophylaxie) et les moyens de vous prémunir contre les maladies. Nous pouvons vous aider à trouver la clinique santé-voyage la plus près de chez vous.

Les experts vous conseillent
Le Comité consultatif de la médecine tropicale et de la médecine des voyages (CCMTMV) de l'Agence de santé publique du Canada a contribué à la préparation et à la mise à jour des renseignements qui suivent, sous forme de conseils généraux sur la prévention du paludisme, à l'intention des Canadiens en partance pour l'étranger.

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Profil de la maladie

Le paludisme est une affection pseudo-grippale aiguë causée par une des quatre espèces de parasites du genre Plasmodium, soit Plasmodium falciparum, Plasmodium vivax, Plasmodium ovale et Plasmodium malariae. L'infection à Plasmodium falciparum peut être mortelle. Bien que les infections causées par P. vivax et P. ovale ne soient pas mortelles, ces souches ont la capacité d'entrer en dormance dans le foie et d'y demeurer ainsi pendant de nombreux mois. Les symptômes du paludisme peuvent donc se manifester plusieurs mois seulement après l'exposition du voyageur aux parasites. En outre, ces souches peuvent également causer des rechutes de paludisme.

Transmission

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La maladie est généralement transmise aux humains par la piqûre d'un moustique infecté, tout particulièrement la femelle du moustique Anophèles, un insecte qui pique pendant la soirée et la nuit. Dans de rares cas le parasite peut être transmis lors d'une transfusion de sang infecté, lors de l'utilisation partagée de seringues ou encore d'une femme enceinte à l'enfant qui va naître.

Répartition géographique et incidence

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Le paludisme est endémique (c.-à-d. toujours présent) dans presque toute l'Afrique subsaharienne, dans de nombreuses régions du Moyen-Orient, de l'Asie méridionale, de l'Asie du Sud-Est, de l'Océanie, de l'île d'Haïti, d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud, dans certaines régions du Mexique, de l'Afrique du Nord et de la République dominicaine. De temps à autre, le nombre de cas de paludisme dans ces régions endémiques peut augmenter de façon importante, à des niveaux épidémiques.

Le paludisme n'est pas inconnu au Canada. Le nombre de cas importés varie selon les années; la moyenne étant de 400 cas par année avec une incidence maximale de 1 036 cas rapportés en 1997. Toutefois, on estime que seulement 30 à 50 % des cas sont rapportés aux organismes de santé publique. Il est donc probable que le nombre réel de cas importés au Canada soit plus élevé que celui rapporté.

Dix pour cent de la population canadienne voyage chaque année à l'étranger (à l'exception des États-Unis) et nombreux sont ceux qui voyagent dans des régions où le paludisme est endémique. En raison du nombre croissant de voyageurs canadiens et de la répartition géographique changeante du paludisme dans le monde, on s'attend à ce que l'incidence du paludisme importé au Canada augmente.

Symptômes

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Les symptômes du paludisme sont semblables à ceux de la grippe, notamment de la fièvre, des maux de tête, des nausées, des vomissements et des malaises. Les tremblements et les frissons solennels (spasmes musculaires ou forts tremblements) sont aussi des symptômes fréquents. Les infections aiguës peuvent causer un gonflement de la rate et provoquer une sensibilité du foie. L'accès pernicieux à forme cérébrale, pouvant être causé par P. falciparum, affecte le cerveau et provoque, entre autres, un changement de la personnalité, de la confusion, de la léthargie et des crises épileptiques.

La gravité de la maladie varie selon l'espèce de parasite responsable de l'infection. Des quatre espèces causant le paludisme, P. falciparum donne lieu à la maladie la plus aiguë. Le paludisme à falciparum peut provoquer des crises épileptiques, le coma, des insuffisances rénales et respiratoires pouvant causer la mort.

Comme les symptômes du paludisme ne sont pas spécifiques, il n'est pas possible de poser un diagnostic précis sans test sanguin.

Tout voyageur développant une fièvre au cours des trois mois suivant son retour d'une région où le paludisme est endémique doit être traité à titre d'urgence médicale et on doit instamment effectuer des tests sanguins (frottis minces et épais). Si les symptômes persistent, on doit répéter ces tests de 12 à 24 heures plus tard.

Traitement

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Le voyageur doit consulter un médecin le plus rapidement possible s'il développe une fièvre soudaine pendant son voyage ou après son retour d'une région où le paludisme est endémique. Le voyageur doit demander que des tests sanguins (frottis minces et épais) soient faits pour déterminer la présence de parasites du paludisme. La progression de l'infection asymptomatique au paludisme grave et pathologique peut être très rapide et peut mener à la mort après 36 à 48 heures.

Le traitement du paludisme dépend de plusieurs facteurs notamment de l'espèce de parasite en cause, de la gravité de l'infection, de l'âge de la personne atteinte et du profil de résistance aux médicaments antipaludéens dans la région du monde où la personne a contracté la maladie.

Presque tous les cas de paludismes peuvent être guéris si l'infection est diagnostiquée rapidement et traitée de façon adéquate. Cependant, des délais de diagnostic du paludisme, même courts, peuvent rendre le traitement difficile et diminuer le taux de guérison.

Prévention et précautions personnelles

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On compte deux mesures importantes de prévention du paludisme : la protection contre les piqûres de moustique et la médication antipaludéenne.

Recommandations

Mesures de protection contre les piqûres de moustiques
Toute mesure visant à réduire l'exposition aux moustiques piquant pendant la soirée et la nuit aidera également de réduire le risque de contracter le paludisme :

Vêtements protecteurs :

  • Portez des vêtements couvrant le plus de peau exposée possible.
  • Lors des sorties extérieures en soirée ou pendant la nuit, portez une chemise à manches longues et un pantalon long de couleur claire, ainsi que des bas et des souliers (note : les moustiques sont attirés par les couleurs sombres).
  • Imprégnez tous les vêtements d'un insectifuge contenant 0,5 % de perméthrine.

Moustiquaires pour fenêtres et lits :

  • Dormez dans un endroit muni de moustiquaires, dans un lit recouvert d'une moustiquaire ou dans une chambre climatisée.
  • Utilisez des moustiquaires de lits de forme rectangulaire, imprégnées de perméthrine à tous les six mois et veillez à coincer la moustiquaire sous le matelas avant le crépuscule (note : les moustiquaires traitées à l'insecticide sont disponibles au Canada).

Insectifuge

  • Lors de sorties à l'extérieur, pendant la soirée ou la nuit, appliquez un insectifuge contenant du DEET sur la peau exposée.

Parmi les insectifuges homologués au Canada, ceux au N,N diethyl-methyl-toluamide (DEET) sont les plus efficaces. La concentration de DEET varie d'un produit à l'autre; cependant les ratios d'efficacité insectifuge s'équivalent en grande partie. En règle générale, les concentrations les plus élevées protègent pendant plus longtemps mais il y a peu d'avantages liés à la prolongation de la durée dans les formulations d'une concentration de plus de 50 % de DEET; en outre, le risque d'intoxication lié aux concentrations plus élevées pourrait s'avérer accru. De nouveaux produits micro-encapsulés contenant du DEET à une concentration de 33 % sont maintenant homologués au Canada et devraient fournir une protection de huit heures.

Les enfants et le DEET

En de rares occasions, l'application d'insectifuges contenant du DEET a été associée à l'occurrence de crises épileptiques chez de jeunes enfants (seulement 14 cas en 30 ans de pratique et des milliards d'applications par année). La concentration véritable de DEET varie selon les insectifuges, pouvant aller jusqu'à 95 %. Cependant, les insectifuges contenant 10 % de DEET sont très efficaces et devraient le demeurer pendant 3 ou 4 heures après l'application. Par conséquent, chez les enfants, il s'agira d'appliquer légèrement l'insectifuge contenant une concentration de 10 % ou moins sur les surfaces exposées seulement, et laver la peau des enfants une fois qu'ils reviennent à l'intérieur.

On peut minimiser la probabilité d'effets secondaires en observant les pratiques suivantes :

  • appliquer l'insectifuge légèrement, et seulement sur la peau exposée;
  • éviter d'appliquer des produits très concentrés;
  • éviter d'appliquer les insectifuges aux parties des mains des enfants qui pourraient entrer en contact avec les yeux ou la bouche;
  • ne jamais utiliser d'insectifuges sur une blessure ou sur la peau irritée;
  • laver la peau traitée avec un insectifuge dès que les enfants reviennent à l'intérieur. Si vous soupçonnez une réaction à un insectifuge, lavez la peau traitée et obtenez une aide médicale.

Au Canada, on ne recommande pas l'utilisation de produits à base de DEET chez les enfants de < 2 ans. Le médecin ou le spécialiste en médecine des voyages doit évaluer le risque de l'exposition au DEET en fonction du risque encouru de contracter une maladie mortelle transmise par des moustiques.

Médicaments antipaludéens (prophylaxiques)
L'Agence de santé publique du Canada recommande aux voyageurs canadiens de consulter un médecin spécialisé en médecine des voyages (clinique santé-voyage) avant leur départ. Selon l'itinéraire du voyageur et l'évaluation de son état de santé, le médecin pourra déterminer le risque d'exposition au paludisme, prescrire au besoin le prophylactique antipaludéen approprié et fournir des renseignements sur les mesures de protection contre les moustiques.

Bien qu'aucun vaccin ne soit disponible pour le paludisme, il existe plusieurs médicaments pouvant prévenir l'infection. Les antipaludéens prophylactiques réduisent le risque de développer le paludisme symptomatique. Toutefois, ils ne fournissent pas une protection complète contre la maladie. Dans la plupart des cas, les médicaments contre le paludisme doivent être pris avant le voyage et après le retour de voyage. Ces médicaments, comme tout médicament, ont des effets secondaires potentiels et certains sont contre-indiqués à cause de problèmes de santé particuliers. L'évaluation personnelle des risques par un professionnel de la santé permettra au voyageur d'obtenir le traitement antipaludéen approprié. Chacun de ces médicaments a une posologie particulière qui doit être appliquée à la lettre.

Les souches de paludisme résistantes aux médicaments sont maintenant communes dans plusieurs régions du monde. La prévention et le traitement du paludisme peut donc varier selon la présence de ces souches résistantes. Par exemple, P. falciparum est résistant à la chloroquine dans toutes les régions où le paludisme est endémique sauf aux Antilles, en Amérique centrale (à l'ouest du canal de Panama) et dans certaines régions du Moyen-Orient.

Les malentendus concernant le paludisme sont nombreux. L'utilisation d'antipaludéens prophylactiques (y compris la méfloquine) par les voyageurs ne suscite pas le développement de résistance aux médicaments des parasites du paludisme. Lorsque les antipaludéens sont utilisés adéquatement ils peuvent en fait réduire le risque de résistance au traitement en diminuant le nombre de cas de paludisme.

À l'étranger, les voyageurs peuvent recevoir des renseignements contradictoires à propos des antipaludéens prophylactiques. Il est toutefois primordial qu'ils continuent à prendre les médicaments qu'on leur a prescrits, selon la posologie indiquée, à moins qu'ils ne souffrent d'effets secondaires modérés ou graves. Dans de tels cas, les voyageurs devraient rapidement obtenir de l'aide médicale.

À ne pas oublier

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Si l'on vous prescrit un médicament antipaludéen, il est important de le prendre tel qu'indiqué afin d'en maximiser l'effet protecteur.

Tout voyageur contractant une fièvre au cours des trois mois suivant son retour d'une région où le paludisme est endémique doit immédiatement consulter un médecin et lui préciser l'itinéraire de son récent voyage.

Renseignements additionnels...

 

Mise à jour : 2005-02-28 haut de la page