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Rapport de surveillance de la santé des femmes

Agence de santé publique du Canada

Rapport de surveillance de la santé des femmes

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Diabète sucré chez les Canadiennes

Catherine Kelly, M.Sc., M.D., FRCPC, Gillian L. Booth, M.D., MS.c., FRCPC (University of Toronto)

Question relative à la santé

Le diabète sucré est une condition chronique qui touche environ 4,8 % des adultes canadiens agés de 20 ans et plus, et dont la prévalence augmente de façon remarquable avec l'âge. Selon le Système national de surveillance du diabète (SNSD) de 1998-1999, environ 12 % des Canadiens entre 60 et 74 ans sont touchés par cette maladie, sans compter qu'un tiers des cas diabétiques peuvent rester sans diagnostic. On prévoit que le nombre de personnes atteintes de diabète sucré augmentera considérablement au cours des 20 prochaines années, essentiellement en raison des hausses dans les taux d'obésité et d'inactivité et du vieillissement de la population. Ce chapitre examine les données du SNSD, de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2000, du Ontario Diabetes Database (1998-1999) et de l'Enquête II sur la santé en Ontario, et ce, pour étudier le diabète sucré et les facteurs y associés.

Résultats clés

Il est toujours difficile de déterminer la prévalence réelle du diabète sucré. Les bases de données administratives fournissent d'importantes données, mais les gens qui ne tentent pas d'obtenir des soins médicaux ou ceux dont on n'a pas diagnostiqué la condition ne figureront pas dans ces statistiques. L'auto-évaluation dans les enquêtes de la population est également connue pour sa sous-estimation des taux réels de la maladie. Au Canada, le diabète sucré semble plus répandu chez les hommes que chez les femmes, dans presque tous les groupes d'âge, à l'exception des femmes entre 20 et 34 ans qui affichent des taux élevés de la maladie. Il s'agit des années de procréation durant lesquelles les femmes se rendent plus souvent chez le médecin et sont plus susceptibles d'être diagnostiquées si elles ont le diabète.

Le diabète sucré est plus fréquent chez les femmes autochtones que chez les hommes autochtones, puisque celles-ci représentent les deux tiers des personnes atteintes. Il est également plus prévalent dans d'autres groupes ethniques incluant les Asiatiques du Sud ou de l'Ouest, les Canadiennes Africaines et les populations hispaniques. L'obésité et l'inactivité sont des facteurs de risque bien connus. Bien que la prévalence de l'obésité soit plus élevée chez les Canadiens que chez les Canadiennes (35 % par rapport à 27 %), le risque du diabète sucré associé à l'excédent de poids est relativement plus élevé chez les femmes. Le statut socio-économique semble lié de façon réciproque à la prévalence du diabète sucré. Les femmes de 20 à 65 ans au revenu familial inférieur à 20 000 $ sont deux fois plus susceptibles d'avoir le diabète sucré que celles au revenu supérieur. Les écarts liés au revenu dans la prévalence de la maladie sont plus importants chez les femmes. Le syndrome des ovaires polykystiques, un trouble endoctrinien, qui touche 5 % à 7 % des femmes en âge de procréation est associé à un double risque d'avoir le diabète sucré. Dans le même ordre d'idées, la prévalence de la dépression parmi les femmes atteintes du diabète sucré est le double de celle enregistrée chez les femmes sans diabète sucré, et elle est associée au faible contrôle métabolique et à l'utilisation de plus de ressources en soins de santé.

Lacunes et recommandations

Les auteures ont repéré les lacunes suivantes et ont formulé les recommandations ci-dessous :

  • À part les Autochtones et les Canadiens d'origine européenne, l'information est inadéquate sur les groupes ethniques et les complications chroniques du diabète sucré selon le sexe chez la population en général et chez les femmes de ces autres groupes ethniques.
  • On ne connaît toujours pas clairement la raison des grandes différences liées au revenu dans la prévalence de la maladie chez les femmes, et la plus grande prévalence de ces différences chez les femmes plus que chez les hommes. On a besoin d'une recherche qualitative et quantitative sur les femmes diabétiques au faible revenu afin d'évaluer les différences ethniques, les soutiens sociaux, la situation familiale, l'information sur le logement, la structure de la famille, le nombre d'enfants à charge, l'emploi, le mode de vie et les profils des activités, les habitudes alimentaires, les croyances en matière de santé et la dépression. La collecte de plus de données détaillées sur ces femmes pourrait aider à élucider les facteurs modifiables, et ainsi à améliorer potentiellement les résultats cliniques. La dépression est environ deux fois plus prévalente chez les femmes avec le diabète sucré que chez les femmes non diabétiques, et elle influence la capacité d'une femme à atteindre un bon contrôle métabolique. La recherche pour déterminer si un traitement plus agressif de la dépression ou des troubles de l'humeur améliorerait le contrôle métabolique du diabète sucré pourrait avoir d'importantes conséquences sur les résultats cliniques.
  • Le taux croissant de l'obésité chez les enfants canadiens, tous groupes ethniques confondus, suggère une hausse imminente du diabète sucré de type 2. Des politiques doivent être mises en place en urgence afin de promouvoir un mode de vie sain chez les Canadiens de tous âges.
  • Les systèmes scolaires partout au pays doivent examiner la durée de temps accordée à l'exercice physique et à la promotion de la santé, à commencer par le préscolaire jusqu'au secondaire. Plusieurs écoles secondaires ont supprimé les cours obligatoires en exercice physique (ou une activité alternative), d'où des modes de vie moins actifs chez les étudiants. Il faudrait encourager le gouvernement et le public à faire pression sur les écoles et les restaurants-minutes afin de servir des repas plus sains et en plus petites portions.
  • Il faudrait étudier les programmes de promotion du mode de vie chez les adultes, particulièrement dans le lieu de travail. Les heures de travail au Canada sont plus longues qu'il y a 15 ans, il est donc plus difficile de trouver du temps en dehors des heures de travail pour faire du sport ou d'autres activités.
  • Nous devons nous pencher sur les écarts en matière d'accès aux produits et aux services des personnes atteintes de diabète sucré et à faible revenu à l'échelle du pays.
  • Les femmes autochtones courent le risque particulier de devenir obèses et d'avoir le diabète sucré de type 2. Il faut planifier, appliquer et évaluer les programmes communautaires qui tiennent compte des différences culturelles de cette population.
  • On sait que les femmes atteintes du diabète gestationnel courent un risque considérable de développer le diabète sucré de type 2. Il semble prudent de cibler ces jeunes femmes dans les programmes de prévention du diabète dans leur collectivité et de surveiller les résultats de ceux-ci. De vastes études prospectives ont démontré que les interventions dans le mode de vie sont très efficaces pour prévenir la progression du diabète sucré chez les populations à grand risque.
  • Les professionnels canadiens de la santé ont besoin de plus de formation dans l'utilisation des compétences efficaces en counseling afin d'aider les personnes atteintes du diabète sucré à faire et maintenir certaines modifications difficiles dans le comportement.

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Dernière mise à jour : 2003-12-09 début