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Facteurs associés à la consommation de médicaments chez les femmes

Jennifer Payne, M.Sc., Robert Cho, Marie Desmeules, M.Sc. (Santé Canada), Ineke Neutel, Ph.D. (SCO Health Services Inc.) Les auteurs souhaitent souligner la participation de Rose Odili (B.Pharm.) qui a séparé les groupes de médicaments choisis utilisés dans l'analyse des catégories sur ordonnance et en vente libre.

Question relative à la santé

La recherche au Canada et dans le monde a constamment montré qu'en général, les femmes vivent plus longtemps que les hommes, mais déclarent plus de maladies et ont plus recours aux services de soins de santé (incluant les médicaments) que les hommes au cours de leur vie d'adulte. Selon la documentation, on ne connaît pas clairement les raisons de la consommation élevée des médicaments chez les femmes. Ce chapitre utilise les données de l'Enquête nationale sur la santé de la population (ENSP) de 1994-1995, 1996-1997 et 1998-1999 pour étudier les associations entre la consommation de médicaments prescrits et de produits grand public et des variables sociales et démographiques choisies chez les femmes et les hommes. On a utilisé l'analyse multivariable (régression logistique) pour déterminer l'association entre la consommation de médicaments prescrits (c.-à-d. la prise de certains médicaments prescrits au cours des deux derniers jours) et le rôle social (étant un parent, un partenaire ou un employé), en tenant compte des variables confusionnelles potentielles telles que l'âge, le niveau d'études, le revenu, les maladies chroniques, les visites médicales et l'expérience de la douleur.

Résultats clés

Tandis qu'une plus grande proportion (environ 50 %) de femmes que d'hommes de 20 ans et plus ont consommé des médicaments au cours de la période 1994.1995 à 1998.1999, la proportion de consommateurs n'a pas augmenté. La consommation de médicaments prescrits et de produits grand public a augmenté avec le nombre de consultations médicales des femmes et des hommes, mais le ratio entre femmes et hommes a baissé dans la consommation de médicaments prescrits avec le nombre croissant de visites médicales. La relation était moins consistante dans les produits grand public.

Les caractéristiques de consommation des médicaments étaient différentes entre les femmes et les hommes, selon leur niveau scolaire (niveau élevé, c.-à-d. supérieur au secondaire; niveau inférieur, c.-à-d. secondaire ou moins). Dans tous ces groupes, la consommation de médicaments a augmenté avec l'âge, les maladies chroniques et le nombre de consultations médicales, et a baissé avec la perception d'une bonne santé à excellente. Toutefois, la relation avec d'autres facteurs était variable. Les rôles sociaux de la femme (mariée, était mariée, travaille ou parente) n'ont pas augmenté sa susceptibilité de consommer des médicaments. En fait, la consommation de médicaments était inférieure chez les femmes parentes au niveau d'études plus élevé et chez les femmes qui étaient mariées et avaient un niveau d'études inférieur à celui des groupes de comparaison. La suffisance du revenu déclarée n'est pas liée à la possibilité de consommer des médicaments (sur ordonnance et en vente libre) chez les femmes qui ont un niveau de scolarité élevé. Par contre, chez les femmes qui ont un faible niveau de scolarité, la consommation de médicaments s'accroît en relation avec la diminution du revenu. De plus, il semble que le fait de posséder une assurance-médicaments réduise considérablement les chances de consommer des médicaments à la fois chez les hommes et les femmes qui ont un niveau de scolarité élevé.

Une comparaison des facteurs liés à la consommation de médicaments des hommes se trouve dans le long chapitre.

Lacunes et recommandations

Les auteurs ont repéré les lacunes suivantes et ont formulé les recommandations ci-dessous :

• On a besoin de données plus exhaustives sur les rôles sociaux, particulièrement leur qualité, afin de comprendre davantage la relation entre les rôles et la consommation de médicaments. Bien qu'il y ait de l'information sur la situation familiale, on n'avait pas de données disponibles sur la perception qu'avaient les femmes de la qualité de la relation, la durée de la relation ou les relations du même sexe. Il existe une lacune similaire dans l'information contextuelle sur le parentage : bien que la question de l'enquête ait demandé « le nombre d'enfants de moins de six ans qui vivent dans la maison », on ne connaissait pas la durée de temps consacrée à la garde d'enfants ou aux activités ménagères. En comprenant davantage le contexte des rôles sociaux de la femme, il nous sera facile d'interpréter les résultats de façon plus précise.
• On a besoin de recueillir les données qui n'étaient pas disponibles pour permettre une évaluation de l'à propos de la consommation de médicaments prescrits et de produits grand public ou des raisons d'une telle consommation.
• On a besoin de plus de recherches pour comprendre davantage la répartition et les déterminants de la consommation de médicaments spécifiques.

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