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Les femmes et les problèmes de consommation d'alcool et d'autres drogues
Renee A. Cormier, Ph.D. (Centre d'excellence pour la santé des femmes de la Colombie-
Britannique), Colleen Anne Dell, Ph.D. (Centre Canadien de lutte contre l'alcoolisme et
les toxicomanies), Nancy Poole, diplôme en sciences informatiques (Centre d'excellence
pour la santé des femmes de la Colombie-Britannique)
Question relative à la santé
Il existe des différences entre les femmes et les hommes dans la prévalence et les
conséquences relatives à la consommation d'alcool et d'autres drogues sur la santé
physique et mentale, les traumatismes, les obstacles au traitement et les services de
réduction des préjudices et les conséquences de la consommation d'alcool et d'autres
drogues sur la grossesse et le parentage. Les décisionnaires restent confrontés au défi de
mettre au point et d'appliquer les réponses très larges, de collaboration et systémiques
nécessaires pour aborder le problème de consommation d'alcool et d'autres drogues
d'une façon qui lie la prévention, l'exécution, la réduction des préjudices et les stratégies
de traitement. Malgré les défis globaux, les politiques et la programmation spécifiques
au sexe peuvent avoir un avantage énorme sur la santé des femmes et leur famille. Pour
explorer la question plus profondément, on a eu recours aux données de l'Enquête sur
la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) de 2000-2001 et de l'Enquête
canadienne sur la consommation d'alcool et autres drogues (ECCAAD) de 1994.
Résultats clés
- Parmi les Canadiens de 12 ans et plus qui ont consommé de l'alcool au moins une fois au cours de l'année dernière, les hommes ont affiché une plus forte prévalence par rapport aux femmes, soit 80,5 % et 73,1 % respectivement.
- Selon les données de l'ECCAAD de 1994, les femmes ont rapporté une faible consommation de drogues illicites (p. ex. cannabis 5,1 %; LSD, métamphétamine ou héroïne 0,7 %; cocaïne 0,5 %).
- Bien que la consommation d'alcool et d'autres drogues soit inférieure chez les femmes, les conséquences sur la santé physique et mentale sont substantielles, et plus grandes dans quelques cas à celles enregistrées chez les hommes.
- Au cours de la dernière décennie, on a mis plus d'accent sur la consommation d'alcool et d'autres drogues durant la grossesse d'une femme et le risque du syndrome d'alcoolisme fotal. Toutefois, on ne connaît pas le seuil de la quantité d'alcool qu'on peut consommer sans danger au cours de la grossesse, ni l'incidence du syndrome d'alcoolisme fotal, des anomalies congénitales associées et des troubles développementaux, des renseignements qui peuvent orienter les initiatives de prévention. Quatorze pour cent de toutes les femmes qui ont indiqué avoir consommé de l'alcool au cours de leur vie ont également déclaré en avoir consommé au cours de leur dernière grossesse, dont 75,4 % ont bu moins de une fois par mois.
- Les femmes sont plus susceptibles que les hommes d'utiliser des médicaments psychotropes prescrits de toutes catégories (p. ex. analgésiques, 24 % par rapport à 20 %; somnifères, 1,7 % par rapport à 1,2 %; tranquillisants, 1,1 % par rapport à 0,8 %), et la plupart de ces catégories de médicaments ont un potentiel accoutumant et des conséquences négatives à long terme sur la santé.
- La recherche et les données recueillies des centres canadiens de traitement montrent des taux élevés de victimisation chez les femmes qui consomment de l'alcool ou d'autres drogues, une situation liée à leur santé mentale et à la consommation de l'alcool et d'autres drogues.
Lacunes et recommandations
Les auteures ont repéré les lacunes suivantes et ont formulé les recommandations ci-dessous:
- Les données sur les taux de prévalence, de morbidité et de mortalité sur la consommation d'alcool et d'autres drogues licites et illicites chez les femmes ne sont pas adéquates.
- On a besoin de plus de renseignements sur la quantité d'alcool et d'autres drogues consommée au cours de la grossesse et l'incidence du syndrome d'alcoolisme fotal, des anomalies congénitales connexes et des troubles développementaux afin d'orienter les initiatives de prévention. On a besoin de mettre au point un mécanisme de saisie des données qui évalue les interventions en matière de consommation d'alcool et d'autres drogues (incluant les interventions spécifiques aux femmes à divers niveaux de soins).
- Il faut soulever les lacunes en connaissances sur le niveau, le type et les conséquences de la consommation d'alcool et d'autres drogues et la pertinence des programmes pour atteindre les sous-groupes de femmes vulnérables (p, ex, les femmes autochtones, défavorisées, sans-abri, lesbiennes et vivant en milieu rural).
- On a un besoin crucial de données sur les différences entre les sexes dans la consommation de drogues illicites et sur le besoin potentiel en politiques et programmation orientées vers la réduction des préjudices et leur incidence.
- On a besoin de données sur les conséquences des obstacles au traitement. Il faut que les femmes au Canada aient davantage accès à la programmation thérapeutique qui aborde les différences entre les sexes en matière de toxicomanie, particulièrement la programmation accessible et utile aux mères.
- Il faut procéder à une surveillance régulière sous forme d'une enquête nationale d'incidence et de prévalence. Il faut appuyer les systèmes de surveillance de la consommation d'alcool et d'autres drogues, entre autres le Réseau communautaire canadien d'épidémiologie des toxicomanies.
- Il est nécessaire que les chercheurs aient accès aux systèmes nationaux pour recueillir et déclarer l'information sur les hospitalisations; il faut soulever tous les aspects de la normalisation de la collecte des données sur la consommation d'alcool et d'autres drogues, comme il faudrait inclure les rapports sur l'hépatite C en plus du VIH/SIDA.
- On a besoin de méthodes viables et sensibles pour appliquer un dépistage qui peut être réalisé par un grand éventail de professionnels en mesure de diriger les femmes toxicomanes vers les traitements et d'autres ressources.
- On recommande l'amélioration des liaisons (et dans quelques cas l'intégration des programmes) entre le traitement de la santé mentale, le traitement de l'abus d'alcool et d'autres drogues et la programmation pour les femmes victimes d'un traumatisme ou de violence, afin de soulever les fortes connexions entre ces trois sérieux problèmes de santé qui touchent les femmes.
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