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Agence de santé publique du Canada

 

Rapport n° 3 : Examen du conflit entre le travail et la vie personnelle et des contraintes qu'il exerce sur le système de santé canadien

Chapitre 6 - Estimation du coût des soins de santé découlant d'un grave conflit entre le travail et la vie personnelle

Jusqu'ici, nous avons examiné les coûts considérables que le conflit entre le travail et la vie personnelle cause ainsi que les coûts directs et indirects qu'il impose aux organismes. Le stress au travail et le conflit entre le travail et la vie personnelle ne sont pas seulement préjudiciables aux employés et aux organismes, mais aussi à toute la société. En fait, tous les membres de la société en paient le prix (Cooper et coll., 1996). Dans ce chapitre, nous allons approfondir la question en tentant d'évaluer la valeur monétaire du conflit entre le travail et la vie personnelle au Canada tout entier.

Ce chapitre se subdivise en six sections. À la section 1, nous présentons le modèle socioéconomique qui sert à expliquer la source des coûts du conflit entre le travail et la vie personnelle au niveau national. La section 2 décrit les coûts de la surcharge de rôles élevée en termes de consultation des médecins, d'hospitalisation dans les hôpitaux canadiens et de visites en salle d'urgence. Nous examinerons, aux sections 3 à 5, des données similaires sur l'interférence du travail dans la famille, l'interférence de la famille dans le travail et la pression sur le fournisseur de soins. Enfin, nous récapitulerons les résultats clés de cette analyse à la dernière section de ce chapitre.

6.1 Modèle d'évaluation socioéconomique du conflit entre le travail et la vie personnelle

Le modèle choisi pour illustrer le coût national du conflit entre le travail et la vie personnelle provient d'une série d'études sur la santé en milieu de travail actuellement en cours à l'Union européenne (Cooper et coll., 1996; Levi et Lunde-Jensen, 1996). Les chercheurs qui mènent ce projet ont essayé de mesurer l'ampleur du stress en milieu de travail de l'Union européenne afin d'estimer ses répercussions sur toute la collectivité européenne. Le terme « socioéconomique » indique un besoin de calculer les répercussions du stress en milieu de travail de tous les secteurs de l'économie, en tenant compte non seulement des employés et des organismes, mais des gouvernements et de la société en général27 (Cooper et coll., 1996; Levi et Lunde-Jensen, 1996). Par conséquent, la perspective socioéconomique du conflit entre le travail et la vie personnelle porte sur les coûts que cause le stress et les problèmes de santé des employés à trois niveaux : ceux de l'employé, de l'employeur ainsi que de la société en général et de son système de soins de santé (figure 9).

Figure 9
Trois perspectives des coûts économiques du stress lié au travail
(adapté de Cooper et coll., 1996)

National
(coûts socioéconomiques et coûts en soins de santé)

Organisationnel
(coûts financiers et santé organisationnelle en déclin)

Individuel
(perte du bien-être)

Cette perspective socioéconomique porte à conclure que, pour estimer le coût réel du stress en milieu de travail, nous devons examiner non seulement les coûts qu'il inflige aux organismes (p. ex., en termes de perte de rendement due à l'absentéisme), mais aux autres segments de la société sous forme de « coûts cachés » (Levi et Lunde-Jensen, 1996). En termes économiques, les coûts cachés sont considérés comme des coûts externes : des coûts élevés que subissent des segments de la société sans en retirer d'avantages (Levi et Lunde-Jensen, 1996). Par exemple, lorsque les employeurs, visant des profits à court terme, accroissent la charge de travail sans offrir de soutien, ou très peu, à leurs employés (comme on l'a vu dans le marché de la main-d'oeuvre canadienne (voir Duxbury et Higgins [2003]), l'organisme retire plus de profits, mais quelqu'un d'autre en subit les coûts. Dans le cas du conflit entre le travail et la vie personnelle, l'employé paie en termes de malaise et de maladie, les employeurs souffrent de la perte de productivité qui en découle, et on a davantage recours au système de soins de santé canadien, avec les coûts que cela engendre.

À quel point pourrait-on réduire le coût des soins de santé si les travailleurs canadiens réussissaient mieux à équilibrer le travail et leur vie personnelle? Jusqu'ici, nous avons utilisé des indicateurs de résultats pour évaluer les coûts d'un conflit grave entre le travail et la vie personnelle par rapport à l'utilisation du système de soins de santé. Dans ce chapitre, nous allons approfondir la question en tentant d'évaluer la valeur monétaire des répercussions de l'utilisation du système de santé canadien liée à des niveaux élevés de conflit entre le travail et la vie personnelle.

La méthode d'évaluation socioéconomique suivie par Levi et Lunde-Jensen (1996) pour estimer le coût du stress en milieu de travail a été adaptée pour la présente étude afin d'étudier tout particulièrement le conflit entre le travail et la vie personnelle. Cette étude ne vise pas à expliquer de façon exhaustive la méthode d'appréciation des coûts; on pourra cependant accéder à ces renseignements en consultant le document de Duxbury et coll. (1999). Le lecteur intéressé trouvera un résumé des données pertinentes à l'annexe E, ainsi qu'un aperçu de la terminologie liée à ce modèle à l'encadré 8. Pour tous les cas cités, nous avons effectué les calculs selon la méthode décrite à l'annexe E. On trouvera un résumé des principales données au tableau 1.

Table 1 : Coûts du conflit entre le travail et la vie personnelle liés à la santé

  Surcharge de rôles Interférence du travail dans la famille Interférence de la famille dans le travail Pression sur le fournisseur de soins
Coûts des visites excédentaires chez le médecin attribuables à : 1,84 milliard $ 643 millions $ 215 millions $ 567 millions $
Coûts des hospitalisations excédentaires attribuables à : 3,82 milliards $ 1,98 milliard $ 247 millions $ 4,12 milliards $
Coûts des visites à l'urgence attribuables à : 265 millions $ 144 millions $ 52 millions $ 164 millions $
Total estimatif 5,92 milliards $ 2,77 milliards $ 514 millions $ 4,85 milliards $

 

Encadré 8

Évaluation socioéconomique :
Sommaire de terminologie

Prévalence : La proportion de la population active exposée au facteur de risque. On s'intéressera aux quatre facteurs de risque suivants : la surcharge de rôles, les niveaux élevés d'interférence du travail dans la famille, les niveaux élevés d'interférence de la famille dans le travail et les niveaux élevés de pression sur le fournisseur de soins.

Risque relatif : La proportion de l'utilisation du système de santé qui découle de chacun de ces facteurs de risque. Trois dimensions d'utilisation du système de santé sont examinées : les visites chez le médecin, les hospitalisations (c.-à-d. les séjours à l'hôpital) et les visites au service d'urgence.

Fraction causale : Le pourcentage des recours au système de soins de santé qui ne surviendraient pas si ces facteurs de risque n'étaient pas présents.

6.2 Coûts en soins de santé d'une forte surcharge de rôles

On pourrait réduire le recours aux services de médecins de 25 % en éliminant la surcharge de rôles élevée

Près de 58 % des employés au service des employeurs les plus importants du Canada courent des risques élevés de subir une surcharge de rôles. Les employés qui affichent un niveau élevé de surcharge de rôles ont consulté en moyenne 1,74 fois un médecin au cours d'une période de six mois, alors que ceux qui subissent une faible surcharge de rôles n'ont consulté un médecin que 1,11 fois. Autrement dit, le risque relatif de la consultation de médecins liée à une surcharge de rôles élevée est de 1,58. La fraction causale de la surcharge de rôles s'élève donc à 25 % (c.-à-d. que la consultation de médecins pourrait être réduite d'environ 25 % si les gouvernements et les organismes éliminaient les niveaux élevés de surcharge de rôles). Le coût direct de la consultation de médecins attribuable à une surcharge de rôles élevée est estimé à environ 1,8 milliard de dollars par année.

Une forte surcharge de rôles accroît les frais d'hospitalisation de près de 4 milliards de dollars par année

Tel que nous l'avons mentionné plus haut, on observe une forte association positive entre la surcharge de rôles et le besoin d'hospitalisation. Nous avons estimé que le nombre de jours supplémentaires passés à l'hôpital à cause d'une surcharge de rôles élevée s'élevait à presque 6 millions, qui coûtent aux contribuables canadiens près de 4 milliards de dollars par année. De plus, les données indiquent qu'il serait possible de réduire le nombre de journées d'hospitalisation d'environ 17 % en réduisant la surcharge de rôles. Cette stratégie réglerait en partie la pénurie de lits disponibles dans les hôpitaux.

On pourrait réduire les visites à la salle d'urgence de 23 % en diminuant les niveaux élevés de surcharge de rôles

Les employés qui subissent des niveaux élevés de surcharge de rôles sont 1,5 fois plus susceptibles de se rendre à la salle d'urgence d'un hôpital que leurs collègues qui subissent une surcharge de rôles peu élevée. Cette utilisation majeure de la salle d'urgence des hôpitaux coûte au système de soins de santé environ 0,25 milliard de dollars par année. On pourrait réduire les visites à la salle d'urgence de 23 % en diminuant les niveaux élevés de surcharge de rôles. De telles mesures réduiraient considérablement les listes d'attente dans les hôpitaux ainsi que les exigences que subit le personnel des soins de santé.

6.3 Coûts en soins de santé de la forte interférence du travail dans la famille

Une forte interférence du travail dans la famille coûte en soins de santé environ 650 millions de dollars par année

Un peu plus du quart des répondants du présent sondage (28 % ) courent des risques élevés de subir l'interférence du travail dans la famille. Il semble que l'on pourrait réduire chaque année de 8,7 % le nombre de consultations des Canadiens chez le médecin en éliminant l'interférence du travail dans la famille, ce qui permettrait d'économiser environ 0,66 milliard de dollars par année.

L'interférence du travail dans la famille coûte presque 2 milliards de dollars par année en hospitalisations

Les employés qui subissent des niveaux élevés d'interférence du travail dans la famille sont considérablement plus susceptibles de se faire hospitaliser que ceux qui subissent des niveaux moins élevés d'interférence. Ces journées supplémentaires (environ trois millions) coûtent aux contribuables canadiens près de 2 milliards de dollars par année. On en conclut qu'il serait possible de réduire les coûts d'hospitalisation d'environ 9 % en aidant les employés à mieux concilier travail et vie personnelle et en faisant en sorte qu'ils n'aient pas à satisfaire leurs exigences professionnelles au détriment de leurs responsabilités familiales et de leurs activités personnelles.

On pourrait réduire le nombre de visites à la salle d'urgence de 12 % en atténuant l'interférence du travail dans la vie de famille

Les employés qui subissent des niveaux élevés d'interférence du travail dans la famille sont 1,5 fois plus susceptibles de se rendre à la salle d'urgence que leurs collègues qui subissent moins d'interférence. Cela constitue plus de 1,6 million de consultations supplémentaires par année pour les employés qui subissent l'interférence du travail dans leur vie de famille. Ces consultations supplémentaires coûtent environ 144 millions de dollars par année.

6.4 Coûts en soins de santé d'une forte interférence de la famille dans le travail

L'interférence de la famille dans le travail a moins d'incidence négative sur le coût des soins de santé

Le risque relatif et le risque absolu liés à la forte interférence de la famille dans le travail sont moins élevés que ceux des autres formes de conflit entre le travail et la vie personnelle. Dans le cas du risque absolu, seulement dix répondants à la présente étude placent leur famille en priorité sur le travail (c.-à-d. niveaux élevés d'interférence de la famille dans le travail). De même, le risque relatif lié à une forte interférence de la famille dans le travail est moins élevé que celui qui se rapporte à la surcharge de rôles. Néanmoins, selon nos calculs, le coût des consultations supplémentaires de médecins dues à ce type de conflit entre le travail et la vie personnelle est d'à peine moins de 0,25 milliard de dollars par année. De même, nous estimons que le coût des hospitalisations supplémentaires dues à cette forme d'interférence s'élève aussi à 0,25 milliard de dollars.

Alors que le risque relatif des visites en salle d'urgence liées à cette forme de conflit entre le travail et la vie personnelle est similaire à celui que nous avons observé dans le cas de la surcharge de rôles et de l'interférence du travail dans la famille, le coût de ces visites est moins élevé (environ 52 millions de dollars), principalement parce que peu de Canadiens donnent priorité à leurs exigences familiales plutôt qu'au travail (c.-à-d. que la prévalence est faible).

6.5 Coûts en soins de santé de la forte pression sur le fournisseur de soins

Les coûts de la consultation de médecins due à une forte pression sur le fournisseur de soins s'élèvent à plus de 0,50 milliard de dollars par année

Un quart des répondants au présent sondage signalent des niveaux modérés à élevés de pression sur le fournisseur de soins (c.-à-d. qu'ils ressentent une pression sur le fournisseur de soins une fois par semaine ou plus). Ces niveaux de pression sur le fournisseur de soins finissent par coûter aux contribuables canadiens près de 0,5 milliard de dollars par année, car ils accroissent le nombre de consultations auprès de médecins pour cette forme de conflit entre le travail et la vie personnelle. On s'attend à une hausse éventuelle de ces coûts à mesure que s'accroît la proportion de la population active qui doit s'acquitter de responsabilités concernant les soins aux aînés (voir l'examen de cette question dans Higgins et Duxbury [2002]). Le gouvernement pourrait réduire le taux de consultation de médecins de près de 10 % (facteur causal de 7,7) en aidant les travailleurs à régler les problèmes liés aux soins à prodiguer à un aîné.

On pourrait réduire les hospitalisations de près de 20 % en atténuant la pression sur le fournisseur de soins

Les employés qui ressentent des niveaux élevés de pression sur le fournisseur de soins sont 1,86 fois plus susceptibles de se faire hospitaliser que ceux qui ne ressentent qu'une faible pression sur le fournisseur de soins. En fait, le risque relatif d'hospitalisation est plus élevé pour cette forme de conflit entre le travail et la vie personnelle que pour les autres. On observe cela dans les données qui indiquent que le coût d'hospitalisation dû aux niveaux élevés de pression sur le fournisseur de soins s'élève à un peu plus de 4 milliards de dollars par année.

Les niveaux élevés de pression sur le fournisseur de soins coûtent aux contribuables près de 200 millions de dollars par année en accroissant l'utilisation des salles d'urgence

Les données sur l'utilisation des salles d'urgence des hôpitaux due à des niveaux élevés de pression sur le fournisseur de soins sont similaires à celles des hospitalisations. Les employés qui ressentent des niveaux élevés de pression sur le fournisseur de soins sont 1,63 fois plus susceptibles de visiter la salle d'urgence d'un hôpital que ceux qui ne subissent qu'une faible pression sur le fournisseur de soins. Le risque relatif des visites en salle d'urgence est plus élevé pour cette forme de conflit entre le travail et la vie personnelle que celui de toutes les autres formes, et le coût des visites à la salle d'urgence lié aux niveaux élevés de pression sur le fournisseur de soins ne viennent qu'après ceux qui sont attribuables à la surcharge de rôles (soit 164 millions de dollars par année).

6.6 Récapitulation

L'application de ce modèle socioéconomique nous a donné une idée du coût monétaire que le conflit entre le travail et la vie personnelle semble imposer au système de soins de santé. Ce modèle indique que le fait de ne pas aider les employés qui ressentaient un conflit entre le travail et la vie personnelle a non seulement accru le niveau de stress des employés, mais a aussi ajouté des coûts cachés considérables aux employeurs et aux gouvernements.

Nous avons estimé qu'en 2001, le coût des soins de santé liés à un conflit élevé entre le travail et la vie personnelle était démesuré - il s'élevait à près de 6 milliards de dollars par année pour la surcharge de rôles élevée, à 5 milliards de dollars par année pour la forte pression sur le fournisseur de soins, à 2,8 milliards pour le niveau élevé d'interférence du travail dans la famille et à 0,5 milliard de dollars pour le niveau élevé d'interférence de la famille au travail28. Soulignons qu'il s'agit d'estimations très timides de ce que coûte réellement aux Canadiens le conflit entre le travail et la vie personnelle. Ces estimations de coûts s'appuient uniquement sur les données concernant les groupes qui présentent des risques élevés. Les calculs effectués (qui ne sont pas présentés ici) révèlent une hausse appréciable des estimations (plus du double) lorsqu'on ajoute les données concernant les risques modérés (p. ex., les niveaux modérés d'interférence du travail dans la famille et d'interférence de la famille dans le travail). Soulignons aussi que certains des coûts attribués aux différents types de soins de santé ont été calculés à partir de données de 1998-1999 (dans le cas de la consultation de médecins) et de 1999-2000 (dans le cas des hospitalisations). Il est très probable que le coût de ces services a augmenté ces dernières années.

Selon les données du tableau 1, deux formes de conflit entre le travail et la vie personnelle coûtent particulièrement cher, autant en termes de pression sur le système que d'augmentation des coûts : la surcharge de rôles élevée et la forte pression sur le fournisseur de soins. La surcharge de rôles semble être la plus dispendieuse : la consultation de médecins diminuerait de 25 %, les hospitalisations de 17 % et les visites aux salles d'urgence canadiennes de 23 % si l'on éliminait les niveaux élevés de ces formes de conflit entre le travail et la vie personnelle. Ces conclusions permettent de supposer que les stratégies de réduction des effectifs mises en oeuvre par bon nombre d'employeurs au cours des années 1980 et 1990 conjuguées à la hausse de la charge de travail des employés (consulter Higgins et Duxbury [2002]) ont eu l'effet inverse de celui qu'on espérait. Les données examinées dans cette étude révèlent que les économies salariales (le traitement et les avantages sociaux) réalisées par les employés des secteurs public et privé à la suite de la réduction des effectifs pourraient se traduire par une augmentation considérable des coûts imposés au système de soins de santé. Il semblerait que le conflit entre le travail et la vie personnelle ne soit pas uniquement un problème d'ordre moral, mais un problème touchant la productivité et l'économie, le milieu de travail et la société. Il est donc important de l'aborder en conséquence.

La pression sur le fournisseur de soins pose également problème. En analysant nos données, nous avons découvert qu'il serait possible de réduire la consultation de médecins de 8 %, les hospitalisations de 18 % et les visites aux salles d'urgence du Canada de 14 % en éliminant les niveaux élevés de cette forme de conflit entre le travail et la vie personnelle. Ces conclusions portent à croire que le vieillissement de la population active canadienne et le besoin accru de fournir des soins aux aînés minent les capacités des employés à composer avec leurs responsabilités professionnelles et leurs exigences familiales. L'insuffisance des services sociaux et gouvernementaux aux aînés et les horaires de travail contraignants obligeront les employés qui doivent prodiguer des soins aux aînés à s'absenter du travail et/ou à prendre une journée de congé non rémunérée. Si aucune mesure n'est prise pour réduire les exigences auxquelles doivent satisfaire ces travailleurs, au cours de la prochaine décennie, on se retrouvera aux prises avec une augmentation importante des problèmes de santé attribuable à cette forme de conflit entre le travail et la vie personnelle puisqu'un nombre croissant de baby-boomers doivent assumer la responsabilité des soins à leurs parents. Ces résultats indiquent que si le monde de l'entreprise ne prend pas des mesures stratégiques pour régler ce problème dans les plus brefs délais (p. ex., mettre en oeuvre des formules de travail et des avantages sociaux qui tiennent compte des besoins de la famille), le gouvernement devra intervenir afin d'aider les employés à régler leurs problèmes de soins aux aînés. Notre pays ne peut pas se permettre de payer le coût de soins de santé découlant de l'inaction des entreprises dans ce domaine.

À la lumière des données de ce chapitre, la question qu'il convient de se poser n'est plus : « Combien en coûtera-t-il pour régler le problème du conflit entre le travail et la vie personnelle », mais bien : « Comment les gouvernements peuvent-ils se permettre de ne pas régler ce conflit? »

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Mise à jour : 2004-11-24 haut de la page