Patrimoine canadien

Mettez l'accent sur la vente des billets

La plus grosse erreur que commettent la plupart des organismes est de surestimer le nombre de billets que les personnes qui les appuient sont susceptibles de vendre.

Les gens vendent en moyenne dix billets ou moins. Les très bons vendeurs en vendront beaucoup plus. Leurs ventes compenseront pour les carnets de billets qui vous seront retournés invendus.

Pour déterminer le nombre total de billets que vous vendrez, comptez vos bénévoles actifs et multipliez ce nombre par dix. Ne vous attendez pas à ce que beaucoup d'étrangers vendent de vos billets, à moins que vous n'entreteniez des relations extraordinaires avec un club philanthropique.

Ne surestimez pas non plus le nombre de billets qui seront vendus par le courrier ou dans les kiosques de centres commerciaux (à moins qu'ils ne soient tenus par des personnes très déterminées), ou au moyen d'annonces, ou parce que les médias vous ont fait une bonne publicité. La vente des billets se fait principalement par des bénévoles qui sollicitent leurs amis.

Combinez différentes idées pour augmenter les recettes

Examinez les différentes possibilités de combinaisons d'idées. Essayez de trouver des façons d'avoir plus de combinaisons lucratives, dans la mesure où elles sont réalisables.

Un dîner dansant pourra par exemple s'accompagner d'une vente aux enchères. Une soirée dans un bar peut comprendre un casino. Les commanditaires de marathons sur roues peuvent être admissibles à des tirages.

Tout a un prix. Bien des articles peuvent assurer des recettes supplémentaires. Par exemple :

  • Prenez des photos souvenir avec un appareil Polaroïd.
    Pour 5 $, vous pouvez vous faire prendre en photo avec un autre invité. Pour 25 $, vous pouvez vous faire prendre en photo avec la vedette de la soirée. Pour 50 $, vous pouvez acheter la photo d'un ami, pris dans une situation embarrassante. Pour 100 $, vous pouvez obtenir qu'on détruise une photo embarrassante de vous.
    Faites-vous donner l'appareil photo et la pellicule. Demandez à un photographe professionnel ou à un amateur très doué de prendre les photos gratuitement. Tout comme les photos d'école, présentez les vôtres dans un simple cadre en carton.
  • Le pianiste classique Anton Kuerti vend même aux enchères les rappels de ses concerts. Il propose de laisser le plus offrant décider quel compositeur il jouera. Les prix pour chaque série de trois rappels peuvent atteindre des centaines de dollars.
  • Faites verser des cautions pour faire sortir quelqu'un de prison ou y entrer. Montez une «prison» en carton dans un festival ou dans un centre commercial. Demandez à une célébrité locale (les politiques conviennent bien) de se laisser emprisonner sous des chefs d'accusation humoristiques : port de la cravate un jour de congé, conduite d'un fauteuil roulant sans permis, etc. Les prix fixés pour les «amendes» ou les «cautions» doivent être raisonnables. Demandez à des amis ou à des donateurs de faire sortir cette personne de prison en faisant des dons à l'organisme. D'autres personnes pourront contribuer à un «Fonds pour le maintien en prison de X».
    Notons toutefois que les groupes de défense des droits des prisonniers, comme la Société John Howard ou la Société Elizabeth Fry, estiment que ce genre de manifestation a pour effet de minimiser un très grave problème et qu'il faut, pour cette raison, mettre fin à cette activité.
  • Vendez les centres de table d'un dîner. Demandez à un fleuriste de vous offrir gratuitement les fleurs de chaque table (peut-être des fleurs en soie qui durent). La personne qui voudra apporter ces fleurs chez elle pourra le faire moyennant un prix raisonnable.

Trouvez un commanditaire

Trouvez un commanditaire pour assumer une partie ou la totalité des coûts. Il est bien certain que ce ne sont pas toutes les dépenses qui peuvent être couvertes au moyen de dons de biens et de services. Plutôt que de payer les dépenses non couvertes à même vos recettes ou vos fonds, trouvez un commanditaire.

Même si les dépenses ne constituent pas un problème, des commanditaires peuvent vouloir s'associer, moyennant des frais appropriés, à certains types de manifestations. Vous pourriez donc vous assurer des recettes importantes avant même d'avoir vendu un seul billet.

Bien entendu, les théâtres sont des as à cet égard. Un grand nombre de manifestations sportives, de concerts et de spectacles sont aussi commandités. Les organismes communautaires peuvent aussi obtenir de faire subventionner les manifestations qui s'y prêtent.

Des compagnies d'assurance pourraient commanditer une série de conférences publiques sur l'achat d'assurance-invalidité, susceptibles d'intéresser des personnes à l'aise financièrement et de les amener à devenir des donateurs. Un établissement vinicole pourrait subventionner un dîner dansant. Un fabricant de voitures pourrait commanditer une manifestation sportive.

Associez-vous à quelqu'un d'autre

Plutôt que d'organiser vous-mêmes des manifestations, vendez des billets pour celles organisées par un autre groupe.

Vendre des billets pour une manifestation est déjà assez difficile sans que l'on ait à s'occuper de trouver une salle et des artistes. Laissez cette tâche à quelqu'un d'autre. Les compagnies de théâtre et les producteurs de spectacles sont souvent heureux de donner à un groupe un rabais substantiel sur les billets qu'ils vendent.

Dans un grand nombre de productions théâtrales à succès, des soirées-bénéfice sont prévues. Il vous sera encore plus facile d'obtenir une série de sièges dans le cas des spectacles pour lesquels on n'est pas assuré de vendre tous les billets. Dans une telle situation d'entraide, tout le monde est gagnant.

Les distributeurs de films permettent aussi aux organismes sans but lucratif de promouvoir leur cause lors de soirées de première de nouveaux films afin d'obtenir plus de publicité.

On sait que même les propriétaires de restaurants offrent des banquets à des prix nettement inférieurs à la normale juste avant d'ouvrir un nouveau restaurant ou durant une période de moindre affluence. Cela leur permet d'attirer des clients et de donner à leur personnel l'occasion de perfectionner leurs compétences.

Vous avez de plus le plaisir de vendre des billets pour un événement dont les gens ont déjà entendu parler. Ils savent qu'il s'agira d'une manifestation professionnelle de haut niveau. Ils sont enthousiasmés à l'idée de compter parmi les premiers invités à assister à l'ouverture d'un nouveau restaurant.

Les résultats sont supérieurs s'il existe un lien entre la cause et la manifestation. Par exemple, le héros du film est une personne handicapée ou le restaurant est accessible aux handicapés ou il a un menu en braille. Même s'il n'existe aucun rapport entre la cause et la manifestation, cela n'a pas d'importance.

Un autre moyen de vous associer est de trouver un commanditaire pour votre publicité. Une station de radio ou un journal pourraient aimer être perçus comme des bienfaiteurs de la collectivité, particulièrement dans le cadre d'une manifestation professionnelle prestigieuse. Une société pourrait se joindre à vous à titre de présentatrice et demander à ses agents des relations publiques de s'occuper du travail médiatique. Une société qui commandite déjà une représentation théâtrale pourrait très bien faire l'affaire dans une combinaison comme celle-ci.

Ce que les commanditaires ne peuvent faire pour vous, c'est de vendre tous les billets. Vous pouvez donc concentrer tous vos efforts là-dessus.

Préparez un programme-souvenir

Préparez un programme-souvenir qui sera distribué lors de la manifestation. Qu'il s'agisse d'un simple dépliant en deux pages ou d'un document très détaillé, le programme-souvenir est très important. Voici certaines suggestions par ordre de priorité :

Utilisez le programme-souvenir pour remercier tous les donateurs et bénévoles. En voyant leur nom imprimé sur un programme-souvenir, les gens se sentent appréciés. Cela est important si vous voulez qu'ils vous aident à nouveau.

Obtenez qu'un spécialiste imprime gracieusement le programme-souvenir. Au dos du programme, prévoyez au moins une ligne pour remercier l'imprimeur d'avoir généreusement pris en charge tous les frais d'impression, si cela est approprié, intégrez au programme-souvenir une annonce à son profit.

Prévoyez un programme suffisamment attrayant pour que vous puissiez le vendre à titre de souvenir, et non seulement le donner. Dans les concerts rock, des programmes de luxe sont vendus à gros prix aux fans qui ont déjà payé leur billet très cher, et cela sans objectif de bienfaisance.

Donnez de l'information sur votre travail dans le programme. Un article intéressant sur vos activités peut permettre aux gens de comprendre les buts que vous poursuivez comme jamais auparavant. Vous pourriez peut-être demander à un étudiant en journalisme doué qui veut des coupures de presse pour ses dossiers de rédiger cet article pour vous gratuitement. Vous pourriez aussi inclure de la publicité sur les divers projets que vous espérez voir financés. En procédant ainsi, vous devriez inciter les gens à vous donner de l'argent; donc, n'oubliez pas d'inclure un chèque en blanc et une enveloppe-réponse affranchie.

Vendez de la publicité dans votre programme-souenir. Les donateurs importants pourraient avoir droit à des annonces publicitaires gratuites. Les autres pourraient vouloir acheter une annonce disant simplement «Félicitations». Un restaurant pourra vouloir inviter les gens à lui rendre visite après le spectacle. Un magasin de disques pourrait vouloir informer les gens qu'il vend des albums de la vedette de la soirée, ou une librairie, qu'elle a sa biographie.

Faites toutefois preuve de prudence pour ce qui est de la vente d'annonces. Vous pourriez devoir y consacrer beaucoup d'énergie sans résultats valables. Vous pourriez peut-être demander aux gens d'affaires d'un club philanthropique local de s'en occuper pour vous. Ces personnes ont l'habitude de la vente. Si vous êtes parrainés par une station de radio ou un journal, les responsables de la publicité pourraient peut-être vous aider. Si la qualité du programme est suffisante, cela devrait être possible.

Tirez profit de vos idées au maximum

Une première manifestation spéciale n'a pas pour but de faire de l'argent, mais des erreurs!

En revanche, la seconde vous permettra de vous assurer des recettes ou d'atteindre d'autres résultats formidables.

Quelle que soit l'expérience que vous puissiez avoir dans l'organisation de manifestations spéciales, n'oubliez pas que chacune a ses particularités propres. Si vous devez investir du temps et de l'argent pour apprendre comment bien organiser une manifestation spéciale, assurez-vous que vous pourrez la tenir plus d'une fois. Si une manifestation spéciale ne doit pas avoir de suite, soyez bien certains qu'elle soit très lucrative à tous points de vue. La plupart des formules ne sont pas rentables au départ, mais elles le deviennent par la suite. Certaines manifestations spéciales deviennent des traditions pour une collectivité. Assurez-vous donc de suivre les règles suivantes :

CONSTITUEZ DES DOSSIERS UTILES

  • qui a donné et combien
  • donateurs de biens et de services
  • compétences des bénévoles (et problèmes)
  • personnes à solliciter à nouveau
  • durée réelle de la tâche
  • coûts cachés
  • problèmes à éviter

FORMEZ DE NOUVEAUX RESPONSABLES ET ACTUALISEZ LA FORMATION DES ANCIENS

  • qui peut agir à titre de remplaçant
  • dégagez les gens de leurs responsabilités avant qu'ils ne s'épuisent
  • demandez-leur alors d'agir à titre de conseillers

MISEZ SUR DES MOYENS ÉPROUVÉS

  • ne recherchez pas de nouvelles idées; améliorez celles qui se sont avérées les plus fructueuses
  • partagez l'information dont vous disposez avec d'autres «concurrents», tout le monde y gagnera

UN CONSEIL EN OR

Dans la collecte de fonds, c'est la rentabilité et non l'originalité qui compte.

Faites part de vos expériences à d'autres organismes. Demandez-leur ce qui dans leur cas s'est avéré rentable et ce qui ne l'a pas été.

Créez un dossier «RÉUSSITES» et un dossier «GAFFES»

Prenez note pour plus tard des bonnes idées que vous avez été à même de voir, de même que des mauvaises.

Ainsi, quand vous aurez à concevoir un billet, une affiche ou un programme, vous saurez ce que vous aimez et n'aimez pas.

Avant de copier une idée (ou d'éviter de le faire), selon que vous jugerez qu'elle est bonne ou mauvaise, communiquez avec le groupe qui l'a mise à exécution pour en vérifier les résultats. La production la moins attrayante peut avoir été une réussite financière, tandis que la plus attrayante pourra avoir été un fiasco. Découvrez ce qu'il en a été.



L'heure du multiculturalisme :

Les potlatchs déclarés illégaux en Colombie-Britannique

La philanthropie a une longue histoire souvent méconnue. Le potlatch, par exemple, était une forme de soutien communautaire pratiqué sur la côte ouest avant l'arrivée en Amérique du Nord des colons européens. En 1893, les potlatchs furent interdits. Ils faisaient autant partie des traditions de l'époque que les mariages fastueux ou les parties de Noël de bureau aujourd'hui. Cette manifestation spéciale avait pour but non pas de recueillir de l'argent mais de donner de la nourriture, des couvertures ou toutes autres provisions nécessaires au bonheur.

Voici un extrait de la pétition envoyée par des délégués des Indiens de Naas River au député G.E. Cobould dans le but de faire lever l'interdiction frappant les potlatchs.

Nous percevons une contradiction dans votre civilisation. Les églises sont nombreuses, il y a des théâtres dans les différents quartiers des villes, et il y a des bars partout; tout cela est bien conforme à vos lois. En conséquence, nous voulons savoir si les ministres du culte ont annihilé les droits des Blancs dans ces plaisirs qui mènent au ciel et en enfer, dans des directions complètement opposées. Ils nous ont gentiment privés d'un droit, sous prétexte «que nous ne faisions pas partie de leur communauté».

Dans votre sagesse exemplaire, dites-nous si nous avons offensé le Dieu tout- puissant ou l'humanité civilisée en accordant à nos pauvres frères indiens les plaisirs de notre coeur par des dons charitables inspirés par l'amitié? Si ce que nous faisons est contre nature ou préjudiciable au gouvernement, à la société ou à d'autres instances, nous nous conformerons volontiers à votre auguste désir.

Vous avez la fête de Noël, du 4 juillet et du 24 mai, que vous pouvez célébrer en toute quiétude. Lors de ces fêtes, l'argent est dépensé sans compter sans que les pauvres de votre race en bénéficient.

Nous allons voir les spectacles que vous donnez dans vos théâtres, et vous nous demandez de l'argent en échange de ce privilège. À nos danses, les invités sont accueillis avec pour seule recommandation de faire un don, comme le veut la coutume héritée de nos pères.

Si nous voulons faire un geste qui est moral en soi, sans préjudice pour quiconque, et en acceptant d'en assumer le coût, aucune loi ne peut nous empêcher de le faire.

Nous voyons l'Armée du Salut défiler dans les rues de votre ville au son de la musique et des tambours, pour le ravissement de la population, guidant les itinérants et aidant le pauvre, en le faisant payer pour tout ce qu'il obtient…

Vos cimetières sont garnis de monuments de marbre blanc et de granit que vous avez érigés à grands frais à la mémoire de vos morts. Quand un des nôtres meurt, nous érigeons un grand mât, rassemblons nos membres, leur distribuons nos biens personnels en échange de leur sympathie, de leurs condoléances et du récomfort qu'ils nous apportent en ces tristes heures d'affliction. Voilà ce que nous appelons un potlatch, ce privilège dont vous voulez nous priver.

Dire que l'esclavage n'existe pas sous le drapeau britannique est un mensonge.

(signé) Wise-as-you
Simh-Sam
Naas-Quah-So

Source : Élément d'exposition du Royal British Columbia Museum


Jeux de hasard et d'argent


De nombreuses associations sans but lucratif ont obtenu de bons résultats en employant des techniques conçues pour susciter l'intérêt des gens, qu'ils appuient ou non leur cause, ou qu'ils sachent même au profit de quel organisme une manifestation a lieu.

Voici des exemples de ces techniques : bingos, loteries, soirées casino et tirage de vacances, d'une maison ou d'une Rolls-Royce (et parfois de deux Porsch assorties comme deuxième prix).

L'éthique et les effets que les techniques de collecte de fonds utilisées ont sur votre image doivent être soigneusement pris en compte.

Les tirages sont sans doute la plus valable de ces techniques, car elle représente davantage qu'une source de recettes à court terme. Elle peut s'avérer une façon d'acquérir de nouveaux appuis à long terme. Dans un tirage, vous pouvez aussi obtenir qu'on vous offre les prix et les billets gratuitement, ce qui veut dire que vous n'aurez pratiquement rien à débourser. Les loteries présentent aussi peu de problèmes d'éthique pour la plupart des organismes.

CONSEIL : Présentez vos tirages comme des manifestations d'un grand intérêt.

Prévoyez des «prix de rêve» plutôt que de l'argent. Il est trop difficile de concurrencer directement les loteries gouvernementales où les sommes à gagner sont importantes et le prix des billets peu élevé. Les prix de rêve ont un pouvoir d'attraction unique. En voici des exemples : un voyage, un week-end dans un hôtel ou un centre touristique, un dîner au restaurant, des billets pour une manifestation sportive courue ou un concert, des articles comme un barbecue, un canot ou une motoneige.

Prévoyez de nombreux prix, de façon que plus de gens gagnent. Plus les chances de gagner sont élevées, mieux les billets se vendent. Vous pourriez par exemple prévoir 100 articles comme dixième prix, comme des lampes de poche, des hamburgers gratuits ou des chapeaux au logo d'un commanditaire important.

Si possible, garantissez à tous les acheteurs de billet qu'ils gagneront un prix d'une valeur au moins égale au prix de leur billet. Par exemple, les talons des billets pourraient être utilisés pour obtenir certains rabais, disons 2 $ sur une pizza, un plein d'essence, le lavage d'une voiture ou un film.

Faites imprimer vos billets gratuitement.

Faites en sorte que l'impression des billets ne vous coûte rien. Proposez à l'imprimeur de mettre sa publicité au dos de chaque billet.

Relevez les noms et adresses des acheteurs et utilisez-les.

Relevez les noms et adresses des personnes qui achètent des billets de tirage.

Envoyez-leur une lettre dans les six semaines du tirage afin qu'elles donnent régulièrement dans le cadre de votre programme de publipostage.

Dans la lettre, annoncez le nom des gagnants, indiquez combien a été recueilli et sollicitez un don supplémentaire.

Rédigez cette lettre en vous inspirant de celles qui sont envoyées dans le publipostage, prévoyez un coupon-réponse et une enveloppe-réponse affranchie.

Calculez le pourcentage d'acheteurs de billets de tirage qui deviennent des donateurs et comparez cette méthode aux autres techniques permettant de trouver de nouveaux donateurs.

En utilisant la liste que vous aurez constituée, vous pourrez vous assurer que chaque personne qui achète des billets est sollicitée à nouveau chaque fois qu'un tirage a lieu.

Faites en sorte de respecter toutes les lois.

Les tirages et les loteries sont régis par toutes sortes de règlements municipaux, provinciaux et fédéraux complexes. Observez-les soigneusement. Faites en sorte d'obtenir toutes les autorisations nécessaires.

Par exemple, Revenu Canada ne permet pas aux organismes de bienfaisance de donner des reçus pour fins d'impôt pour l'achat d'un billet de tirage.

Les autorités provinciales pourront demander des frais de permis en fonction du pourcentage de la valeur au détail des prix.

Évitez de faire tirer des voitures et des maisons

On a rapporté plusieurs cas de tirages de maisons ayant posé des difficultés. Les organisateurs d'un de ces tirages auraient perdu 600 000 $.

Dans les tirages où le prix à gagner est une voiture, il est rare que celle-ci soit offerte gratuitement, bien qu'il arrive souvent qu'elle soit achetée au prix du concessionnaire. Il faut aussi la payer d'avance.

Envisagez la possibilité de tenir des loteries de grande envergure

Après, et seulement après, avoir organisé des loteries de petite envergure, voyez la possibilité d'organiser des loteries de très grande envergure.

Le Centre des sciences de la santé de Winnipeg, par exemple, a tenu une loterie de très grande envergure en 1991 qui lui a rapporté la somme brute de 1,3 million de dollars.

Le Centre avait retenu les services d'une société chargée de déterminer quels prix les gens voulaient le plus gagner, d'établir la liste de ces prix et de créer une structure pour la vente des billets. La loterie comportait au total 648 prix. Les chances de gagner étaient de 1 sur 24.

Les billets coûtaient 100 $ chacun. Veuillez noter que le Centre des sciences de la santé avait déjà tenu une loterie où le coût des billets était de 100 $. Il détenait aussi une liste de près de 24 000 personnes ayant déjà acheté des billets et de près de 8 000 donateurs.

Des pochettes d'information couleur avaient été envoyées à 32 000 anciens donateurs et acheteurs de billets. Cent mille autres avaient été déposées dans les boîtes aux lettres de quartiers aisés. Cette démarche avait exigé des investissements importants.

Des lignes téléphoniques spéciales avaient été mises sur pied; des téléphonistes autorisées prenaient les commandes de billets par carte de crédit. Environ 40 p. 100 des commandes ont été données par téléphone et 40 p. 100 de plus, ou à peu près, ont été effectuées par le courrier. Le reste des billets, soit un peu moins de 20 p. 100, a été vendu au moyen de relations personnelles.

En conclusion, il s'agissait d'une entreprise complexe, coûteuse et professionnellement gérée, qui avait été engagée au profit d'un hôpital bien connu et très respecté, et qui avait connu un immense succès. Il pourrait arriver que les organismes communautaires ne connaissent pas une réussite aussi éclatante.

Le pour et le contre des jeux de hasard et d'argent

Bien que les lois soient différentes selon les régions, les éléments clés demeurent les mêmes.

POUR : Possibilité de solliciter de nouvelles personnes

Les personnes qui achètent des billets de loterie ne le font pas en tant que donateurs, leur principale motivation étant, souvent, la possibilité de gagner quelque chose. De 5 à 20 p. 100 appuient véritablement le groupe en cause.

Cela veut dire que vous pouvez aller chercher de l'argent chez les personnes qui autrement n'appuieraient pas votre travail.

Cela signifie aussi que vous pourriez peut-être obtenir qu'un nombre limité de ces personnes deviennent des donateurs, mais seulement si vous obtenez leur nom et leur adresse. Cela est difficile avec les billets Nevada ou les bingos. C'est beaucoup plus facile avec les tirages.

POUR : Profits énormes (mais pas tout le temps)

Les bingos organisés par le Variety Club of Ontario, qui a son siège à Toronto, pour aider les enfants handicapés, rapportent plus de 2 millions de dollars par an, ce qui représente 50 p. 100 de ses recettes totales, selon M. Michael McLaughlin, qui en est le directeur.

Les billets en pochette sont de plus en plus populaires. Pourquoi? «Les profits sont de sept fois l'investissement», déclare le président de Mister Nevada Ltd.

CONTRE : Possibilité de pertes

Il y a à présent trois salles de bingo dans la ville de Chatham, en Ontario, pour une population de 42 000 habitants. Un organisme de bienfaisance tenant des bingos dans la ville a déclaré avoir perdu 7 $ un soir, une fois les prix et la salle payés.

CONTRE : Le coût des prix

Les lois provinciales peuvent exiger que vous ayez tous les prix à l'avance. Si vous offrez un prix en argent, la somme doit être déposée à la banque avant de commencer et y demeurer tout au long de la vente des billets. Ainsi, il n'est pas possible d'utiliser la recette de la vente des premiers billets pour acheter les prix.

CONTRE : Difficulté ou impossibilité de changer la date ou le prix

Une fois que vous avez commencé un tirage, vous ne pouvez en retarder la date sous prétexte que peu de billets ont été vendus. Selon les lois de certaines provinces, même si vous perdez de l'argent, vous devez respecter la date fixée. Vous ne pouvez pas non plus changer le prix après avoir obtenu votre permis.

CONTRE : Risques sur le plan judiciaire

En 1990, les responsables de la section de la région de York en Ontario de la Société Alzheimer et de quatre sections de B'nai Brith ont plaidé coupables en Cour provinciale, où ils étaient accusés d'avoir modifié des calendriers de bingos et d'avoir dépassé les limites de prix autorisées. Des dizaines d'autres accusations ont été portées contre des organismes de bienfaisance et des exploitants de salles.

Selon les chiffres fournis par les autorités municipales de la ville de Hamilton en Ontario en 1988, les propriétaires des trois salles de bingo de la ville (il y en a aujourd'hui cinq) ont prélevé sur les recettes une moyenne de 23 p. 100 au titre de dépenses, au lieu de 15 p. 100, pour éponger leur déficit. Ces huit points de pourcentage de plus représentaient une somme de près de 900 000 $.

Les propriétaires de salles, qui sont de moins en moins nombreux, ont un pouvoir tel que pratiquement aucun organisme de bienfaisance accepte de se plaindre d'eux publiquement.

«Par la crainte et l'intimidation, les propriétaires de salles peuvent faire ce qu'ils veulent des organismes de bienfaisance», déclare un représentant du gouvernement provincial.

Le sergent d'état major Peter Benge de l'escouade de la moralité du Grand Toronto estime qu'au moins 5 p. 100 des sommes dues aux organismes de bienfaisance ne leur sont jamais versées.

«Plus de 30 millions de dollars sont prélevés annuellement sur les recettes des organismes de bienfaisance par des organisateurs sans scrupules», de dire Mme Marilyn Churley, ministre de la Consommation et du Commerce de l'Ontario.

Un peu d'histoire : les loteries

Les loteries existaient au Moyen-Orient bien avant que l'histoire n'en parle. Elles constituaient aussi un des amusements préférés des patriciens de la Rome antique. Au Moyen Âge, les marchands italiens utilisaient les loteries pour se débarrasser de leur marchandise.

Selon les historiens, la première loterie publique a été organisée à Bruges dans les Flandres en 1466. En 1520, François Ier établit des bureaux de loterie à Paris et dans quatre autres villes de France. Les souverains européens étant conscients de leur potentiel financier, les loteries se sont rapidement répandues dans toute l'Europe au cours du XVIe siècle et dans les colonies européennes, aux XVIIe et au XVIIIe siècles.

Avec l'autorisation du Parlement, le British Museum mit sur pied sa première loterie en 1753 dans le but de financer ses premières collections. Cette loterie avait rapporté 300 000 £.

Au milieu du XIXe siècle, les loteries commençèrent à tomber en disgrâce. Une mauvaise administration, les abus, des méthodes illégales et des scandales les firent percevoir comme des sources de revenus peu recommandables. Au Royaume-Uni, les loteries d'État existèrent de 1569 à 1826, année où elles furent déclarées inconstitutionnelles.

En 1846, le Parlement britannique, par la Arts Union Act, soustrayait les associations bénévoles à l'interdiction générale, et leur permettait de tenir des loteries où les prix seraient des oeuvres d'art.

Dans le territoire qui allait devenir les États-Unis, la première loterie fut autorisée par le roi Jacques Ier en 1612. À la fin du XVIIIe siècle, il était fréquent de recourir aux loteries pour financer l'éducation, notamment des institutions prestigieuses comme l'Université Harvard et l'Université Colombia. On y recourait aussi pour financer des travaux publics, par exemple le tracé de rues, la construction d'édifices, le matériel d'approvisionnement en eau et de lutte contre les incendies.

Les Américains interdirent les loteries de 1830 à 1964.

À Montréal, en 1783-1784, les autorités britanniques tinrent une loterie pour construire une nouvelle prison dans la ville.

Dans les années subséquentes, on vit apparaître dans le Bas-Canada, «une foule de nouvelles loteries de toutes sortes se targuant d'appuyer une noble cause quelconque comme la dissémination des arts et des lettres, le sirop d'érable, la paternité».

Il semble qu'au cours des XVIIIe et XIXe siècles aucune loterie n'ait été tenue dans le Haut-Canada, sauf pour essayer de financier la Simcoe and Huron Union Railway de l'Ontario en 1849, tentative qui s'est soldée par un échec.

Aujourd'hui, c'est en Espagne que l'on trouve la plus grosse loterie du monde. Il y a aussi des loteries au Mexique, aux Pays-Bas, en Autriche, en Australie, en Allemagne de l'Ouest, au Brésil, au Japon, dans l'ex-Union Soviétique et dans la plupart des pays de l'Europe de l'Est.

- Source : LOTTERIES AND THE ARTS



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Date modified: 2004-06-08
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