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Rapports annuels
Rapport annuel - 2002
Table des matières
Message
du président du Comité consultatif canadien de la
biotechnologie
Membres du Comité
consultatif canadien de la biotechnologie
Résumé
-
Introduction
-
-
-
Secteur
canadien de la biotechnologie
-
-
La biotechnologie et
l'innovation au Canada — Déclaration lors du
Sommet national sur l'innovation et
l'apprentissage
-
Rapports parus et
évolution des politiques des gouvernements
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Message du président du Comité
consultatif canadien de la biotechnologie
Il me fait plaisir, au nom du Comité
consultatif canadien de la biotechnologie (CCCB), de présenter
le troisième rapport annuel du CCCB couvrant l'année
civile 2002.
L'année s'est révélée tout
spécialement débordante d'activités. Le CCCB
a achevé deux de ses grands projets, l'un sur la
réglementation des aliments génétiquement
modifiés et l'autre, sur la brevetabilité des formes
de vie supérieures, et il a poursuivi l'exécution
d'autres projets. Nous avons aussi étendu
considérablement nos activités de sensibilisation du
public et établi d'autres liens productifs avec des organes
voués à l'examen de la politique gouvernementale en
matière de biotechnologie.
Plusieurs nouveaux membres ont joint les rangs du CCCB en 2002. Je
remercie tous les membres du Comité de leur contribution
constante et généreuse à la réalisation de
notre mandat, malgré les délais très
serrés et les lourdes charges de travail. Je tiens à
remercier aussi tous les employés du Secrétariat
canadien de la biotechnologie, qui ont su appuyer les travaux du
Comité avec une compétence remarquable. Je suis tout
spécialement reconnaissant envers Roy Atkinson, qui a
dirigé le Secrétariat depuis la fondation du CCCB en
1999, pour son apport exceptionnel. Kim Elmslie occupe maintenant le
poste de directrice exécutive du Secrétariat. M.
Atkinson gardera des liens avec le CCCB pendant quelques mois encore
puisqu'il servira comme conseiller spécial afin
d'assurer la continuité dans certaines initiatives
très importantes.
Au moment où le CCCB entame sa quatrième année
d'existence, il se prépare à tirer parti de ses
réalisations et à continuer d'étudier le
rôle de la biotechnologie au sein de la société
canadienne dans le cadre de la Stratégie d'innovation
lancée par le gouvernement du Canada.
Je vous prie d'agréer mes salutations distinguées.
Le président du CCCB,
Dr Arnold Naimark
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Membres du Comité consultatif canadien
de la biotechnologie
Président
Arnold Naimark
Director, Centre for the Advancement of
Medicine
Université du Manitoba
Winnipeg (Manitoba)
Membres
Mary Alton Mackey (PH.D)
Présidente, Alton Mackey and Associates
Toronto (Ontario)
Lorne Babiuk (PH.D)
Directeur, Veterinary Infectious Disease Organization
Saskatoon (Saskatchewan)
Gloria Bishop
Conseillère en communication
Toronto (Ontario)
Conrad Brunk (PH.D)
Directeur, Centre for Studies in Religion and Society
Université de Victoria
Victoria (Colombie-Britannique)
Prof. Timothy Caulfield
Professeur associé et directeur de recherches, Health Law
Institute
Université de l'Alberta
Edmonton (Alberta)
Pierre Coulombe (PH.D)
Président et chef de la direction
Infectio Diagnostic Inc.
Ste-Foy (Québec)
Pete Desai (PH.D.)
Président
Desai and Desai Inc.
Calgary (Alberta)
Barry Glickman (Ph.D.)
Professeur et directeur, Centre for Biomedical Research
Université de Victoria
Victoria (Colombie-Britannique)
Arthur Hanson (PH.D)
Membre émérite et scientifique principal
Institut international du développement durable
Winnipeg (Manitoba)
Suzanne Hendricks
Nutritionniste
Ottawa (Ontario)
Douglas Kilburn (PH.D.)
Directeur, Laboratoire de biotechnologie
Université de la Colombie-Britannique
Vancouver (Colombie-Britannique)
Bartha Maria Knoppers (PH.D)
Professeure de droit et chercheuse principale
Centre de recherche en droit public
Université de Montréal Montréal
(Québec)
Lynn Letourneau (PH.D)
Professeure sous octroi
Département des sciences animales
Université Laval
Québec (Québec)
Murray McLaughlin (PH.D)
Président et chef de la direction
Foragen Technology Ventures Inc.
Guelph (Ontario)
Anne Mitchell
Directrice exécutive
Institut canadien du droit et de la politique de
l'environement
Toronto (Ontario)
Peter W.B. Phillips (PH.D)
Professeur d'économie agricole, Collège
d'agriculture
Université du Saskatchewan
Saskatoon (Saskatchewan)
Douglas Powell (PH.D)
Professeur adjoint en agriculture végétale
Université de Guelph
Guelph (Ontario)
Laura Shanner (PH.D)
Professeure agrégée
Département des sciences de la santé publique
John Dessetor Public Health Ethics
Centre
Université de l'Alberta
Edmonton (Alberta)
René Simard (PH.D)
Ancien recteur de l'Université de Montréal
Montréal (Québec)
Mrs. Denny Warner
Ancienne directrice, Chambre de commerce de Vanderhoof
Cranbrook (Colombie-Britannique)
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Résumé
Activités générales
Le Comité consultatif canadien de la biotechnologie (CCCB) a
accru considérablement ses activités de communication et
de sensibilisation, surtout en ce qui touche la diffusion de ses
rapports sur la réglementation des aliments
génétiquement modifiés (GM) et la
brevetabilité des formes de vie supérieures. Partant de
son plan de participation des citoyens, le Comité a
élargi son réseau de partenariats, étendu son
programme d'expositions, pris part à des débats dans
des forums spéciaux, tel le Comité permanent de la
Chambre des communes sur la santé, et présenté
des exposés oraux et écrits lors de conférences
importantes, notamment le Sommet national sur l'innovation et
l'apprentissage.
Le CCCB recommande de ne pas permettre le brevetage du corps
humain à quelque stade que ce soit de son développement
et d'admettre le brevetage, dans certaines limites, des formes de
vie supérieures qui répondent aux critères
prescrits dans la Loi sur les brevets.
Le CCCB a continué de surveiller l'évolution des
travaux dans les domaines de la génomique, de la
protéomique, des cellules souches et du clonage ainsi qu'en
tout ce qui concerne la biotechnologie agricole, le brevetage, la vie
privée et les renseignements génétiques, la
transgénétique et la xénotransplantation.
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Projets spéciaux
Après deux années de recherches et de consultations
intensives, le CCCB a rendu publics ses rapports finals sur la
brevetabilité des formes de vie supérieures et la
réglementation des aliments GM. Les membres du CCCB attendent
avec impatience la réponse du gouvernement à ces deux
rapports.
Dans son rapport intitulé Brevetabilité des formes
de vie supérieures, diffusé le 6 juin 2002, le CCCB
recommande de ne pas permettre le brevetage du corps humain à
quelque stade que ce soit de son développement et
d'admettre le brevetage, dans certaines limites, des formes de vie
supérieures qui répondent aux critères prescrits
dans la Loi sur les brevets. Le rapport aborde aussi des questions
pertinentes de nature sociale et éthique, et formule des
recommandations sur les moyens à prendre pour améliorer
le régime de brevets. Il traite également des questions
relatives au partage équitable des avantages découlant
des inventions de la biotechnologie et à la reconnaissance des
savoirs traditionnels. Le rapport du CCCB a tenu une place de premier
plan dans les délibérations de la Cour suprême au
moment de la cause de l'oncosouris de Harvard, et il s'est
dégagé une correspondance intéressante entre les
constatations de la Cour suprême et le rapport du CCCB.
Même si la Cour a finalement conclu que l'oncosouris de
Harvard ne répondait pas à la définition
d'une invention selon la Loi sur les brevets, et
qu'elle n'était donc pas brevetable, les juges ne se
sont pas prononcés quant à la brevetabilité des
formes de vie supérieures, une question que la Cour
suprême croit relever du Parlement.
L'autre rapport du CCCB, Améliorer la
réglementation des aliments génétiquement
modifiés, a été rendu public le 26
août 2002. Le CCCB y conclut que les aliments GM
approuvés en vertu du cadre de réglementation actuel ne
créent pas plus de dangers pour la santé ni pour
l'environnement que leurs homologues conventionnels. Le rapport
cerne des possibilités d'améliorer la gestion et la
coordination du système de réglementation, ainsi que les
communications avec la population, de promouvoir un régime
d'étiquetage volontaire, de renforcer la capacité du
système à régler les problèmes liés
à des aliments GM plus complexes, et d'intégrer les
progrès scientifiques et technologiques au fur et à
mesure de leur avènement. Le rapport du CCCB a aussi
traité de la bonne intendance environnementale, de la
coopération internationale et de la tenue d'un dialogue
éclairé. Dans le cadre d'activités connexes,
le CCCB a entamé des travaux sur le « cadre
d'acceptabilité », un outil conçu pour
faciliter le débat sur l'acceptabilité des aliments
GM et des autres produits issus de la biotechnologie.
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Réalisations
En février, le gouvernement fédéral
lançait la Stratégie d'innovation du Canada, dont
plusieurs volets sont liés directement ou indirectement aux
innovations en biotechnologie. La Stratégie comportait des
consultations régionales et sectorielles et elle a
culminé lors d'un sommet national auquel le
président du CCCB a participé.
Les progrès réalisés dans l'acquisition et la
mise en application des connaissances au sujet de la structure et de
la fonction des génomes et des protéomes humains,
animaux et végétaux ont continué toute
l'année à un rythme accéléré.
Ces progrès élargissent la gamme des avantages
éventuels pour la santé humaine et animale,
l'environnement et l'économie, en vue de combler
l'écart entre les pays riches et les pays pauvres en
matière de santé. Par ailleurs, ces progrès
accroissent aussi la crainte d'effets néfastes possibles,
par exemple l'utilisation de données
génétiques à mauvais escient pour refuser
notamment d'embaucher certaines personnes, de leur accorder un
prêt, de les assurer ou de leur reconnaître le droit
à une pension de retraite. À titre d'exemple, au
Canada, on a récemment découvert que des
échantillons d'ADN donnés il y a une vingtaine
d'années par une Première Nation de la
Colombie-Britannique, dans le cadre d'une étude sur la
polyarthrite rhumatoïde, avaient servi aussi à
d'autres types de recherches, sans le consentement des donneurs.
Des voix se sont fait entendre aux États-Unis et au Royaume-Uni
pour demander des lois plus rigoureuses concernant le caractère
confidentiel des renseignements génétiques. Au Canada,
le Commissaire en chef aux droits de la personne en Ontario, Keith
Norton, a affirmé que les données
génétiques ne devraient pas être utilisées
pour refuser une police d'assurance ou y inclure des clauses
limitatives à cause d'un soi-disant « état de
santé antérieur ».
La recherche s'est poursuivie relativement aux divers usages
possibles des cellules souches tirées d'embryons ou
d'adultes, ainsi que des cellules souches provenant de
parthénotes de primates1,
pour le traitement de maladies et la culture de tissus de
remplacement. Malgré la cadence rapide des recherches sur les
cellules souches non embryonnaires, un certain nombre
d'études semblent réfuter les conclusions de travaux
antérieurs selon lesquelles les cellules souches adultes
seraient dotées de pouvoirs multiples et pourraient être
amenées à former des cellules de types variés. Il
est évident qu'il faut pousser la recherche plus loin pour
régler cette question.
L'annonce du clonage d'un bébé humain a fait la
une des médias du monde entier pendant quelques jours. Bien que
le clonage humain de reproduction soit généralement
jugé inacceptable, le consensus est beaucoup moins clair quant
au clonage visant l'obtention de cellules souches à des
fins thérapeutiques. Le Canada, à l'instar de
l'Australie et de la France, semble enclin à adopter une
position intermédiaire et à interdire le clonage tout en
permettant certaines formes de recherche sur les cellules souches
embryonnaires. Les projets canadiens de législation visant les
techniques génésiques, de même que les directives
émises à ce sujet par les Instituts de recherche en
santé du Canada (IRSC) recommandent d'adopter cette
position. Les travaux d'élaboration d'un traité
international sur le clonage humain ont été
retardés à cause de divergences d'opinion quant
à savoir si le traité devait interdire
immédiatement le clonage humain à quelque fin que ce
soit ou plutôt interdire seulement le clonage humain de
reproduction et aborder plus tard la question du clonage en vue de la
recherche sur les cellules souches.
Au Royaume-Uni, le tribunal de grande instance a statué que la
Human Fertilisation and Embryology Authority, l'autorité en
matière de fécondation humaine et d'embryologie,
n'avait pas le droit d'autoriser, par la délivrance
d'un permis, le typage tissulaire et la sélection d'un
embryon éprouvette pour sauver la vie d'un membre de la
famille. Toujours au Royaume-Uni, où le clonage visant
l'obtention de cellules souches est autorisé sous
réserve de conditions rigoureuses, des scientifiques ont
manifesté l'intention de demander un permis en vue
d'effectuer des expériences sur des embryons humains
à des fins médicales et un autre permis en vue de mener
des expériences sur la parthénogenèse humaine.
Le Canada, à l'instar de l'Australie et de la
France, semble enclin à adopter une position
intermédiaire et à interdire le clonage tout en
permettant certaines formes de recherche sur les cellules souches
embryonnaires.
Des progrès importants se sont faits en 2002 dans le domaine de
l'étiquetage des aliments. Les États-Unis ont fait
paraître des lignes directrices sur l'affichage volontaire
de renseignements concernant le pays d'origine des produits. Les
directives, émises en octobre, doivent entrer en vigueur en
septembre 2004. Au Canada, le ministère de l'Agriculture et
de l'Agroalimentaire étudiera ces directives et consultera
les intéressés afin d'élaborer un plan
d'action. Le Parlement européen a soutenu une proposition
visant à accroître les exigences en matière
d'étiquetage des produits alimentaires et à imposer
des règles plus strictes en ce qui a trait à
l'analyse des aliments pour les humains et les animaux, ainsi
qu'à la détermination de la teneur exacte
d'éléments indicateurs de modification
génétique. Ici, dans son rapport intitulé
Améliorer la réglementation des aliments
génétiquement modifiés, le CCCB demande
l'adoption d'un régime d'étiquetage
volontaire une fois que l'on aura établi une norme
effective. Le Conseil canadien de la distribution alimentaire et
l'Office des normes générales du Canada ont
poursuivi leurs travaux d'élaboration d'une norme
canadienne d'étiquetage volontaire, et deux comités
permanents du Parlement se sont penchés sur la question.
La plupart des nouvelles qui ont fait la manchette en 2002 au sujet de
la biotechnologie agricole et de l'environnement provenaient des
États-Unis et se rapportaient aux cultures GM. On a
découvert des traces de maïs GM StarLink dans un envoi de
produits alimentaires destiné à Tokyo, et la Zambie a
refusé de l'aide alimentaire offerte sous la forme de
maïs GM en provenance des États-Unis. Le National Research
Council des États-Unis a demandé à son
gouvernement d'examiner plus rigoureusement les effets
environnementaux possibles des nouveaux végétaux
transgéniques avant d'en approuver la commercialisation, et
de surveiller les végétaux transgéniques
après leur mise en marché. Un sondage mené aux
États-Unis a révélé que les personnes
interrogées, une fois en possession de renseignements de base
sur les risques et les avantages propres aux aliments GM et aux autres
produits issus de la biotechnologie agricole, étaient
divisées à parts égales quant à la
question de savoir si ces produits sont néfastes ou
bénéfiques pour l'environnement.
Les incidences des brevets du domaine génétique sur
l'accès aux tests diagnostiques génétiques
ont pris énormément d'importance au Canada et au
Royaume-Uni. Au Canada, une société américaine a
exigé que tous les tests de dépistage du cancer du sein
basés sur deux gènes (BRCA 1 et 2) sur lesquels cette
société détient un brevet soient
réalisés dans ses propres laboratoires, menaçant
de poursuivre en justice tout organisme provincial qui rembourserait
le coût de ces tests s'ils étaient effectués
dans d'autres laboratoires. Au Royaume-Uni, des laboratoires ont
affirmé que la capacité de diagnostiquer et
d'étudier l'hémochromatose était
entravée par des restrictions découlant du brevetage
d'un gène clé, ayant pour effet de réduire de
30 p. 100 le nombre de laboratoires qui exécutent ce test.
L'Ontario a rendu public un rapport dans lequel la province
réclame un examen exhaustif de la Loi sur les brevets
du Canada, en vue d'en arriver à la formulation de
propositions concrètes visant des moyens qui permettraient de
régler les problèmes causés par le brevetage des
gènes. Le Nuffield Council on Bioethics du Royaume-Uni a
proposé un cadre d'éthique au sein duquel inscrire
le brevetage des gènes et il a recommandé que le
brevetage de séquences génétiques soit
l'exception plutôt que la règle et que les
critères d'originalité et d'utilité
soient appliqués plus rigoureusement lors de
l'évaluation des brevets d'invention en matière
génétique.
Parmi les progrès réalisés en
transgénétique et en xénotransplantation, il
convient de mentionner l'élevage de porcs modifiés
génétiquement de façon à éviter le
rejet d'un organe porcin par le système immunitaire humain
à la suite d'une greffe. Ce pas en avant pourrait
accroître le nombre de cas réussis de greffe porcine sur
des humains.
Haut de la page
-
Introduction
Le présent rapport annuel est le troisième qui
soit produit par le Comité consultatif canadien de la
biotechnologie (CCCB). Il se compose de deux parties
principales. La première décrit les
activités du Comité pendant l'année
écoulée et la deuxième donne un
aperçu des réalisations de la biotechnologie qui
touchent le mandat du CCCB.
En 2002, le CCCB a atteint un point charnière de son
existence en achevant deux grands projets et en remettant ses
rapports finals sur la réglementation des aliments GM et
la brevetabilité des formes de vie supérieures. Le
Comité s'est ensuite tourné vers
l'élaboration de son programme de travail des trois
prochaines années. Le thème principal de son
programme de travail est « La biotechnologie dans la
société canadienne ». Le CCCB a
commencé à explorer des possibilités de
projets concernant des innovations en biotechnologie et leurs
incidences. Il se prépare maintenant à lancer de
nouveaux projets spéciaux, portant ses efforts sur la
biotechnologie et l'innovation. Le premier de ces projets
consistera à examiner les institutions canadiennes afin
de voir jusqu'à quel point celles-ci pourraient
être transformées et rendues plus aptes à
profiter des avantages de la biotechnologie tout en en
gérant les risques et en relevant les défis
sociaux et éthiques connexes. Ce projet rejoint et appuie
la Stratégie d'innovation du Canada annoncée
par le gouvernement en février 2002.
L'élan vers de nouvelles découvertes
scientifiques et innovations technologiques s'est poursuivi
avec la même intensité pendant toute
l'année 2002. Même si c'est le clonage
prétendu d'un bébé humain qui a le plus
défrayé les manchettes dans le domaine, il ne
s'en est pas moins produit une foule de progrès
remarquables en génomique, en protéomique et en
technologie des cellules, notamment dans le domaine des cellules
souches et celui du clonage non humain.
Le Canada, à l'instar de bien d'autres pays, a
continué de chercher à s'adapter aux horizons
de plus en plus larges ouverts par les progrès de la
biotechnologie et de composer avec les enjeux sociaux et
éthiques inhérents à ces progrès. De
gros investissements supplémentaires sont allés
à la biologie et au développement de la
biotechnologie, et une attention accrue s'est portée
sur la formulation de politiques qui conviennent à des
domaines comme les brevets, les soins de santé, les
renseignements génétiques et leur caractère
confidentiel, l'étiquetage des aliments GM, ainsi que
les applications transgéniques telles que la
xénotransplantation et l'agriculture
moléculaire.
Le CCCB, fondé en 1999, est un organisme composé
de spécialistes de l'extérieur de la fonction
publique et chargé de conseiller le gouvernement du
Canada au sujet de toutes les dimensions éthiques,
sociales, réglementaires, économiques,
scientifiques, environnementales et de santé de la
biotechnologie. En outre, le CCCB met à la disposition
des Canadiens une foule de renseignements faciles à
comprendre au sujet des enjeux de la biotechnologie, et il offre
aux citoyens la possibilité d'exprimer leur point de
vue au sujet des questions sur lesquelles le Comité
conseille le gouvernement. Le CCCB rend compte au gouvernement
par l'intermédiaire du Comité de coordination
ministériel de la biotechnologie (CCMB). Les lecteurs
sont invités à consulter le site Web du CCCB,
à (Comité
consultatif canadien de la biotechnologie).
Haut de la page
-
Activités du CCCB
En 2002, le CCCB a réalisé des progrès
marquants tant dans ses activités générales
que dans ses projets spéciaux. Le Comité a
continué de remplir ses fonctions de suivi et de rapport
et a rédigé un mémoire consultatif à
l'intention du CCMB au sujet de la Loi sur les brevets et de
la brevetabilité des formes de vie supérieures. Il
a également renforcé ses initiatives de
communication et de sensibilisation, notamment avec la diffusion
de deux grands rapports. Il a appuyé des travaux sur le
« cadre d'acceptabilité », un outil
conçu pour faciliter le débat sur
l'acceptabilité des aliments GM et des autres
produits issus de la biotechnologie. Enfin, le CCCB s'est
doté d'un nouveau plan de travail pour les trois
à cinq prochaines années.
-
2A) Membres du CCCB
Six nouveaux membres ont été nommés
pour un mandat de trois ans et quatorze membres ont
été nommés de nouveau, dont sept pour
un an et sept pour deux ans. La liste des membres du CCCB
figure au début du présent rapport, et le
site Web du Comité contient des notes
bibliographiques au sujet de chacun d'eux.
Haut de la page
-
2B) Activités
générales
-
Suivi et rapport des
progrès de la biotechnologie
Aux termes de l'un des volets principaux de son
mandat, le CCCB doit veiller au suivi et au rapport
des progrès réalisés en
biotechnologie et conseiller les ministres au sujet
des enjeux naissants qui, selon le Comité,
méritent l'attention immédiate de
l'État. La Cour suprême du Canada a
cité de longs passages du rapport du CCCB sur
la brevetabilité des formes de vie
supérieures lorsqu'elle a rendu sa
décision dans l'affaire de
l'oncosouris de Harvard, le 5 décembre
2002. La Cour a finalement conclu que
l'oncosouris de Harvard ne répondait pas
à la définition d'une invention
selon la Loi sur les brevets, et qu'elle
n'était donc pas brevetable. Dans la
foulée de cette décision, les membres
du Comité ont commencé à
rédiger un mémoire consultatif
à l'intention des ministres dans lequel
ils donneront des recommandations quant à la
façon dont le gouvernement du Canada devrait
répondre.
Haut de la page
-
Communication et
sensibilisation
En 2002, le CCCB a accru considérablement les
activités de communication et de
sensibilisation inscrites à son mandat,
lequel prévoit que le CCCB et ses travaux
doivent être plus visibles en lançant
un débat et stimulant un dialogue parmi les
Canadiens. Dans ce but, le CCCB a émis des
communiqués, affiché des articles dans
son site Web, pris part à des forums de
discussion et des conférences importantes
à l'échelle régionale,
nationale et internationale, et donné plus
d'ampleur à son programme
d'expositions. En outre, les membres du
Comité ont redoublé
d'activité en commentant en leur propre
nom les grands enjeux d'intérêt
public en biotechnologie.
Communication :
Une bonne part des fonctions de communication du
CCCB au cours de l'année
écoulée ont consisté à
demander les réactions des
intéressés à ses deux rapports
provisoires parus en 2001 et à publiciser la
diffusion de la version finale de ces rapports en
juin et en août 2002. Les rapports en question
concernent deux projets spéciaux sur lesquels
le CCCB s'est concentré depuis sa
création, à savoir la
réglementation des aliments GM et la
brevetabilité des formes de vie
supérieures.
Haut de la page
Commentaires sur les rapports provisoires
:
Désireux d'atteindre le plus grand nombre
de gens possible, le CCCB a affiché les
rapports provisoires dans son site Web, les a
annoncés dans des journaux et
périodiques spécialisés et a
fait paraître des communiqués à
leur sujet dans les médias, afin de mettre
les Canadiens au courant et de leur expliquer
comment exprimer leur opinion. Les rapports ont
également été diffusés
par l'entremise du réseau de partenariats
du CCCB2. Tous
les intéressés, particuliers comme
organismes, étaient invités à
acheminer leurs commentaires et opinions en passant
par la ligne téléphonique sans frais
ou le site Web du CCCB, ou au moyen d'un
télécopieur ou de la poste. Au total,
le Comité a reçu 196 mémoires
provenant de divers organismes, associations et
particuliers et en a tenu compte au moment de
formuler les recommandations contenues dans ses
rapports finals.
Haut de la page
Diffusion générale des
rapports finals :
Le rapport Brevetabilité des formes de
vie supérieures a paru en juin et celui
intitulé Améliorer la
réglementation des aliments
génétiquement modifiés a
suivi en août. Le CCCB les a affichés
dans son site Web et les a distribués, par
l'entremise de son réseau de
partenariats, à environ 800 personnes et
organismes, y compris tous les députés
et les sénateurs. Les rapports ont
également fait l'objet d'expositions
partout au pays, d'annonces dans des journaux et
magazines spécialisés et de
communiqués expliquant comment se les
procurer. Dans l'ensemble, le Comité a
distribué 1 400 exemplaires du rapport sur
les aliments GM et 1 200 exemplaires de celui sur la
brevetabilité, et plusieurs milliers de
personnes ont consulté les rapports sur le
site Web du Comité. Le CCCB a répondu
à des centaines de demandes de renseignements
provenant du grand public et des médias au
sujet des deux rapports et d'autres
réalisations ayant trait à la
biotechnologie. Selon les résultats d'une
analyse des médias, c'est la diffusion du
rapport sur les aliments GM qui a donné lieu
à la couverture médiatique la plus
importante et la plus vaste3.
Aux termes de l'un des son mandat, le
CCCB doit veiller au suivi et au rapport des
progrès réalisés en à la
décision de la Cour suprême.
biotechnologie et conseiller les ministres au sujet
des enjeux naissants qui, selon le Comité,
méritent l'attention immédiate de
l'État.
Haut de la page
Activités courantes de communication
:
Le CCCB a poursuivi ses activités normales de
communication et tenu les intéressés
au courant de ses travaux en émettant des
communiqués et en affichant des documents
dans son site Web. Le site fait l'objet d'un
remaniement important afin d'en améliorer
la fonctionnalité générale et
d'y ajouter des caractéristiques propres
à encourager les Canadiens à utiliser
plus souvent la fonction « Forum public
». Le site remanié sera lancé au
premier semestre de 2003.
Haut de la page
Sensibilisation :
Le CCCB est parti de son plan de participation des
citoyens, mis en œuvre l'an dernier, pour
faire mieux connaître le Comité, ses
travaux et la biotechnologie en
général, encourager la participation
des Canadiens à ses activités et
étendre son réseau de partenariats. Le
Comité a également donné plus
d'ampleur à ses expositions, dans divers
endroits choisis au pays, comme moyen de favoriser
le débat et le dialogue.
Haut de la page
Forums et conférences :
Le 12 mars, Arnold Naimark, président du
CCCB, ainsi que Peter Phillips et Suzanne Hendricks,
codirecteurs du projet sur les aliments GM, se sont
présentés devant le Comité
permanent de la santé, qui se penchait sur
les enjeux relatifs à l'étiquetage
des aliments GM. Un résumé de leurs
propos et le texte de la déclaration
écrite du CCCB au Comité permanent
sont affichés dans le site Web du CCCB.
Le CCCB a participé à BIO 2002, la
conférence annuelle de la Biotechnology
Industry Organization, à Toronto, du 9 au 12
juin. Bartha Maria Knoppers, présidente du
comité directeur du projet du CCCB sur la
propriété intellectuelle, était
parmi les conférenciers invités. Ce
congrès, le plus important au monde dans le
domaine de la biotechnologie, a réuni plus de
15 000 participants venus de 52 pays.
Deux années de recherches et de
vastes consultations ont porté leurs fruits
en 2002, lors de la diffusion des rapports finals du
CCCB sur l'amélioration de la
réglementation des aliments GM et sur la
brevetabilité des formes de vie
supérieures.
Peter Philips a aussi participé, à
titre de conférencier invité, à
l'Agricultural Biotechnology International
Conference de 2002, tenue à Saskatoon du 16
au 18 septembre et réunissant plus de 900
délégués venus de 22 pays. Le
thème de la rencontre était la
convergence de la biotechnologie agricole et des
sciences de la vie, de la bio-informatique, des
soins de santé et de la nutrition.
Mary Alton Mackey a pris part, à titre de
panéliste, à un forum public
parrainé conjointement par Greenpeace et le
Conseil des Canadiens et tenu en octobre au St.
Lawrence Centre de Toronto. Le forum avait pour but
de discuter du rapport du CCCB sur les aliments GM
et le débat a porté principalement sur
l'étiquetage.
Arnold Naimark, président du CCCB, a
présenté une déclaration
écrite lors du Sommet national sur
l'innovation et l'apprentissage, du
gouvernement du Canada, qui a eu lieu à
Toronto les 18 et 19 novembre. Plus de 450
décideurs des secteurs privé et public
et du milieu des bénévoles
s'étaient réunis afin de discuter
de la Stratégie d'innovation du Canada,
un plan à long terme visant à
rehausser la compétitivité du pays
dans une économie fondée sur le
savoir. Cette déclaration figure dans le
présent rapport à l'annexe A.
Le CCCB a également tenu des stands
d'exposition lors des manifestations suivantes :
BioNorth 2002, une conférence sur la
biotechnologie et les sciences de la vie, tenue
à Ottawa les 4, 5 et 6 novembre; la
Conférence internationale de Santé
Canada sur la surveillance après-vente des
aliments GM, les 18 et 19 octobre à Ottawa;
la Conférence nationale sur la recherche sur
les politiques, les 23, 24 et 25 octobre à
Ottawa; la Conférence annuelle de
l'Association pour la santé publique de
l'Ontario, les 18, 19 et 20 novembre à
Richmond Hill (Ontario); et BioFuture 2002, les 21
et 22 novembre à Vancouver.
Le CCCB a interagi avec l'Institut sur la
gouvernance pendant la mise en œuvre du
programme de ce dernier au sujet des questions de
régie liées à la
biotechnologie. Le Dr Naimark et d'autres
membres du Comité ont pris part au forum
organisé par l'Institut, en
décembre, sur la brevetabilité des
formes de vie supérieures.
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-
2C) Projets spéciaux
Deux années de recherches et de vastes
consultations ont porté leurs fruits en 2002, lors
de la diffusion des rapports finals du CCCB sur
l'amélioration de la réglementation des
aliments GM et sur la brevetabilité des formes de
vie supérieures. Le Comité espère
recevoir les réactions du gouvernement à ces
rapports dans les premiers mois de 2003. Bien que la
parution des rapports marque effectivement la conclusion
de ces deux projets spéciaux, le CCCB n'en
continue pas moins de suivre les progrès dans ces
domaines et il pourra formuler des conseils en la
matière si le besoin s'en fait sentir. Une fois
ces deux projets terminés, le CCCB a dressé
son nouveau plan de travail qui est décrit
ci-après à la section « Projets en
cours ».
-
Améliorer la réglementation
des aliments GM — Le CCCB a conclu
que les aliments GM approuvés dans le cadre
du système actuel de réglementation ne
causent pas plus de risques pour la santé ni
pour l'environnement que leurs homologues
conventionnels en vente sur le marché. Par
ailleurs, le Comité a cerné
d'importantes possibilités
d'améliorer la gestion et la coordination
du système de réglementation, ainsi
que la communication avec les citoyens, et de
renforcer la capacité du système
à traiter les produits alimentaires GM plus
complexes qui font leur apparition et à
intégrer les progrès scientifiques et
techniques au fur et à mesure de leur
avènement. Dans le rapport de projet, le CCCB
recommande des moyens à prendre pour
améliorer la gestion et la coordination du
système canadien de réglementation des
produits alimentaires; il propose l'instauration
d'un régime d'étiquetage
volontaire dès qu'une norme aura
été élaborée; et il
suggère la création d'un service
central d'information sur les aliments GM et
autres aliments non conventionnels. Le rapport,
affiché dans le site Web du CCCB, aborde
aussi des questions relatives à la bonne
intendance de l'environnement, à la
coopération internationale et à la
tenue d'un dialogue éclairé
Brevetabilité des formes de vie
supérieures — Le CCCB
recommande de ne pas accorder de brevet relativement
au corps humain, à quelque stade que ce soit
de son développement, et de permettre, avec
certaines restrictions, le brevetage de formes de
vie supérieures non humaines (graines,
végétaux et animaux) qui
répondent aux critères prescrits par
la Loi sur les brevets. Dans son rapport,
le CCCB analyse les grands enjeux sociaux et
éthiques qui interviennent au moment de
décider si les formes de vie
supérieures doivent être brevetables au
Canada et se penche sur le système de brevets
en formulant des recommandations visant
l'amélioration du système, le
partage équitable des avantages
découlant des inventions issues de la
biotechnologie, et le respect des connaissances
traditionnelles dans le contexte de la
propriété intellectuelle. Les
recommandations sont le reflet des
préoccupations sociales et éthiques
soulevées par la biotechnologie, ainsi que de
l'équilibre à maintenir entre les
droits des titulaires de brevet et ceux des
personnes désireuses d'accéder aux
bienfaits des inventions issues de la
biotechnologie. Maintenant que la Cour suprême
s'est prononcée contre la
brevetabilité de l'oncosouris de Harvard,
le gouvernement du Canada étudie les
incidences de cette décision. Le rapport du
CCCB offre des conseils au sujet des enjeux
stratégiques à régler par
l'État.
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-
Projet pilote sur « le cadre
d'acceptabilité » —
En 2002, le CCCB a entamé un projet pilote en
trois étapes en vue d'étudier
à fond un « cadre
d'acceptabilité » des aliments GM
et d'en évaluer la viabilité et
l'utilité. Le cadre est un outil
conçu dans le but de faciliter le
débat entre les intervenants aux opinions
divergentes relativement à
l'acceptabilité des aliments GM pour les
humains et les animaux4. La première
étape du projet a consisté à
créer un comité exploratoire
composé de personnes ne provenant pas de la
fonction publique et représentant une vaste
gamme d'intérêts, et à le
charger d'élaborer le cadre et d'en
assurer la coordination par l'entremise de
consultations exhaustives. La deuxième
étape a comporté six séances de
discussions avec des intéressés, qui
se sont tenues en mars et en avril à
Montréal, Ottawa, Hamilton, Toronto et
Vancouver, afin d'examiner et
d'améliorer le cadre
d'acceptabilité. Les résultats de
ces séances sont maintenant rassemblés
en un rapport sommaire affiché dans le site
Web du CCCB. Plusieurs ministères
fédéraux ont versé des fonds
d'appoint pour aider à
l'achèvement de cette étape du
projet.
La vie privée et les renseignements
génétiques — Ce projet
a pour but d'examiner les mécanismes qui
sont en place actuellement au Canada pour
protéger la vie privée et les
renseignements génétiques.
L'accès à ce type de
données est un problème qui prend de
plus en plus d'importance pour les populations
et les gouvernements du monde entier, et le CCCB
suit attentivement ce qui se produit dans ce
domaine. Parmi les initiatives pertinentes
lancées en 2002, il faut mentionner la
préparation d'une séance
d'exposés et de discussions sur les
banques de matières et de données
biologiques, qui sera présentée lors
d'un symposium de Génome Canada en
février 2003. En vue de cette séance,
le Comité a commandé quatre
exposés dont chacun décrira les
pratiques en usage dans un volet particulier du
domaine et cernera les lacunes à combler et
les problèmes à régler. Ces
exposés ont pour objectif de dégager
et de décrire les lois, politiques et
données pertinentes en vue de l'analyse
future de la politique canadienne à cet
égard et de l'élaboration de
stratégies nationales concernant la collecte
à grande échelle de renseignements
génétiques.
Intégration des considérations
d'ordre social et éthique à la
biotechnologie — Le plan de travail
initial du CCCB incluait un projet spécial
sur l'intégration des
considérations d'ordre social et
éthique aux processus décisionnels en
matière de biotechnologie. En guise de
première étape, le Comité a
élaboré une déclaration de
principes et de valeurs, lesquels ont fait
l'objet de débats lors des consultations
liées aux projets sur les aliments GM et la
brevetabilité des formes de vie
supérieures et ont ensuite été
rendus publics afin d'obtenir les commentaires
de la population. Les leçons tirées de
cette première étape doivent
être évaluées au début de
2003 et une décision sera ensuite prise quant
au point de concentration des travaux futurs du CCCB
dans ce domaine.
Après avoir achevé deux de ses
projets spéciaux en 2002, le CCCB a
donné une perspective nouvelle à ses
travaux sous le grand thème de « La
biotechnologie dans la société
canadienne ».
Transformation des institutions
— Le CCCB étudiera la façon dont
les institutions, gouvernementales et autres,
pourraient être transformées en vue de
leur permettre de tirer le meilleur parti des
avantages de la biotechnologie tout en en
gérant les risques et en relevant les
défis sociaux et éthiques connexes.
Ces transformations pourront prendre plusieurs
formes : changements à apporter à la
structure et au mode de fonctionnement des
institutions, création d'organismes
nouveaux et/ou formation de partenariats,
d'alliances et de réseaux nouveaux. Les
transformations de ce genre sont de deux
catégories, c'est-à-dire celles
qui visent le développement social et
économique (éducation, recherche,
transfert de connaissances, capital-risque, etc.) et
celles qui visent la réglementation
(évaluation, gestion et communication des
risques; santé; environnement; respect des
valeurs sociales profondes, etc.).
L'étude de la transformation des
institutions nécessitera : des recherches
afin d'en déterminer les
paramètres; l'examen des enjeux à
court terme et des débouchés
liés aux innovations en biotechnologie; et
l'évaluation de cheminements possibles
pour une transformation à long terme.
Nouveau plan de travail du CCCB
— Après avoir achevé deux de ses
projets spéciaux en 2002, le CCCB a
donné une perspective nouvelle à ses
travaux sous le grand thème de « La
biotechnologie dans la société
canadienne ». Tel que mentionné
précédemment, le Comité a
présenté une déclaration
pertinente à cet effet lors du Sommet
national du gouvernement du Canada sur
l'innovation et l'apprentissage, qui
s'est tenu les 18 et 19 novembre à
Toronto (voir l'annexe A).
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-
Réalisations récentes en
biotechnologie
La présente section du rapport donne un court
résumé de certains progrès importants qui
se sont produits en biotechnologie en 2002 et qui ont une
pertinence particulière pour le CCCB et ses travaux ou
qui pourraient influer sur les activités futures du
Comité.
-
3A) Stratégie d'innovation
du Canada
En février, le gouvernement fédéral
lançait la Stratégie d'innovation du
Canada, laquelle décrit un plan d'action
à long terme visant à rendre le Canada plus
compétitif dans la nouvelle économie
fondée sur le savoir. L'un des
éléments clés de la Stratégie
consiste à appuyer le développement du
secteur canadien de la biotechnologie tout en
protégeant l'intérêt public. La
biotechnologie offre la possibilité de transformer
de fond en comble les économies axées sur
l'innovation. Dans le cadre de la Stratégie, le
gouvernement a réaffirmé son engagement
à profiter de tous les avantages éventuels
de la biotechnologie et à cerner les points
où des problèmes se posent et où des
améliorations s'imposent.
Parmi les domaines-cibles de « mesures rapides
» qui influent sur la biotechnologie, on retrouve :
ramener de 2010 à 2005 le moment prévu des
examens réglementaires clés;
accélérer le processus d'approbation des
médicaments nouveaux; conclure un accord avec les
universités et collèges en vue de doubler la
recherche et de tripler la commercialisation; et continuer
de financer la recherche-développement (R-D) et ses
coûts indirects.
(La section 2.C. ii ci-avant
présente le projet spécial du CCCB sur la
« transformation des institutions », et
l'annexe A contient la déclaration émise
par le CCCB lors du Sommet national sur l'innovation
et l'apprentissage.)
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-
3B) Progrès en
génomique, protéomique et domaines connexes
Les progrès réalisés en
génomique et en protéomique sont
omniprésents dans les recherches en sciences de la
vie. Ils nous offrent l'occasion non seulement
d'élargir notre compréhension des
phénomènes biologiques fondamentaux, mais
aussi de réaliser des innovations technologiques
aux incidences économiques considérables.
Le Canada s'est engagé à prendre la
tête du mouvement dans ce domaine capital.
Génome Canada a déjà reçu 300
millions de dollars du gouvernement fédéral
pour élaborer et mettre en œuvre une
stratégie de recherche en génomique.
L'organisme a investi plus de 293 millions de dollars
dans 56 projets de grande envergure partout au Canada. En
ajoutant les fonds apportés par les autres
partenaires, on obtient une somme totale de 586 millions
de dollars investis dans l'innovation en recherche sur
la génomique et la protéomique. Le Conseil
national de recherches du Canada (CNRC) et les IRSC ont
également fait de gros investissements en recherche
sur la génomique.
Une conférence canadienne sur la
protéomique, la Pan Canadian Proteomics Meeting,
tenue à Toronto les 26 et 27 novembre, a
réuni plus d'une centaine de
délégués des milieux scientifiques,
industriels, gouvernementaux et subventionnaires5. Les participants ont
décidé de créer un réseau
canadien de la protéomique qui regroupera tous les
scientifiques canadiens travaillant dans ce domaine et
sera financé dans le cadre d'un partenariat
entre Génome Canada, les IRSC et l'industrie.
En décembre, Génome Canada et le
ministère des sciences, de la technologie et de
l'innovation du Danemark ont signé un protocole
d'entente sur une coopération mutuelle en
génomique afin de soutenir des initiatives propres
à accroître les échanges scientifiques
et industriels, et de cerner des domaines possibles de
recherche en collaboration, par exemple la
génomique des populations, celle de
l'agriculture et des produits alimentaires, et la
découverte de médicaments nouveaux. Il
s'agissait du quatrième accord de ce genre
conclu par Génome Canada avec un pays
étranger au cours des 18 derniers mois6.
Le Musée canadien de la nature, Génome
Canada et les IRSC ont annoncé en janvier que la
première exposition itinérante nationale sur
la génomique partirait en tournée de trois
ans dans le pays entier au printemps de 2003.
Appelée « Le Génie! Du génome
», cette manifestation célébrera les
découvertes canadiennes en génomique et
favorisera le débat public sur la génomique
et ses répercussions.
Génome humain — Une carte
génomique toute nouvelle, appelée carte
haplotype, a vu le jour77. Certains chercheurs croient
que la carte haplotype peut offrir un moyen plus efficient
de trouver les gènes qui interviennent dans des
maladies complexes, et qu'elle permettra de mieux
comprendre l'évolution et la migration des
humains. L'initiative internationale de la carte
haplotype, le Hap Map Project, fait fond sur les travaux
du Projet sur le génome humain. Ailleurs, les
généticiens du programme deCODE Genetics, en
Islande, on dressé une autre carte génomique
en se servant de leur base de données
génétiques provenant de familles
islandaises, ainsi que de la séquence
définie par le Projet sur le génome humain.
Ils ont ainsi permis de quintupler l'exactitude de la
carte génétique initiale et de corriger 104
erreurs dans la version provisoire de la séquence
du génome humain.
Craig Venter, pionnier de la cartographie du génome
humain, a annoncé qu'il prévoyait offrir
un service consistant à cartographier le code
génétique complet de toute personne contre
la somme d'environ 621 500 dollars américains.
D'autres chercheurs affirment que ce service serait de
peu d'utilité puisque les scientifiques ne
peuvent aujourd'hui exécuter l'analyse de
dépistage que de quelques dizaines de maladies; par
conséquent, le service envisagé par Craig
Venter apporterait peu d'information au client. Le Dr
Neil Risch, grand généticien des
populations, a déclaré dans un article que
la notion de race pouvait être utile à la
compréhension des maladies et des réactions
aux médicaments dans les différents groupes
ethniques. Cette affirmation contredit le point de vue de
plus en plus répandu selon lequel le concept de
race n'a aucune signification sur le plan biologique,
d'autant plus que, selon le Projet sur le
génome humain, la constitution
génétique de tous les êtres humains
est identique à plus de 98 p. 100.
Incidences sur la santé humaine
— Tout indique que les progrès en
génomique et en protéomique auront des
incidences majeures sur la santé humaine.
L'encadré ci-contre montre certains des
progrès réalisés dans les domaines du
dépistage génétique et de la
production de médicaments supérieurs. La
thérapie génique s'est
révélée plus difficile que
prévu. Elle a donné des résultats
limités dans quelques cas, mais il reste
énormément à faire. Les essais
cliniques sur les humains continuent d'être
surveillés de près et, dans certains cas,
ont été annulés8.
Une part de la recherche en thérapie génique
s'attache à trouver des moyens de transmettre
des gènes autrement qu'à l'aide
d'un vecteur viral. L'une des méthodes
mises à l'essai sur des patients atteints de
fibrose kystique consiste à condenser la
molécule d'ADN en une toute petite boulette qui
peut traverser la membrane nucléaire. Dans une
autre méthode, utilisée par une
thérapie génique destinée à
amenuiser les tumeurs chez les souris, il s'agit
d'injecter un gène contenu dans une
nanoparticule visant uniquement les vaisseaux sanguins
nouveaux qui se sont formés pour nourrir la tumeur
en croissance, et d'amener ainsi la tumeur à
mourir littéralement de faim. Un autre type nouveau
de thérapie génique, appelé
transépissage de l'ARN, a servi à
traiter une forme d'hémophilie chez les souris.
L'Organisation mondiale de la santé a
déclaré, dans un de ses principaux rapports,
que les progrès en génétique
pourraient combler l'écart de santé
entre les pays riches et les pays pauvres, et elle
recommandait la création d'un fonds de 1,5
milliard de dollars américains au profit de la
recherche génétique visant à
régler les problèmes de santé des
pays pauvres. En réaction à ce rapport, les
chercheurs du Joint Centre for Bioethics de
l'Université de Toronto ont effectué une
étude en vue de dégager les 10 principales
applications de la biotechnologie qui seraient aptes
à améliorer la santé mondiale au
cours des prochaines années. Dans la liste, on
retrouvait des vaccins bon marché, des moyens de
mettre de l'eau potable propre à la
portée de tout le monde et des méthodes pour
modifier génétiquement les aliments afin
d'en rehausser la valeur nutritive9.
Progrès en génomique non
humaine — Les génomes du parasite
responsable du paludisme et ceux du moustique qui le
transmet ont été mis en séquence, ce
qui veut dire que les chercheurs peuvent maintenant
élaborer des méthodes efficaces de
prévention et de traitement. Le chien et la vache
figurent à présent sur la liste de haute
priorité pour le séquençage du
génome, en raison de leur importance respective sur
les plans médical et agricole. Un organisme
unicellulaire appelé Oxytricha trifallax
figure aussi sur la liste à cause de son
génome compact qui pourrait contribuer à
accélérer la recherche de gènes chez
les humains. La liste comprend déjà le
poulet, le chimpanzé, l'abeille
mellifère, l'oursin, Tetrahymena et 15
espèces fongiques. Craig Venter travaille à
la mise au point d'un chromosome synthétique
capable de remplacer le matériel
génétique d'une bactérie, dans le
but ultime de créer des bactéries pouvant
enlever l'excès de dioxyde de carbone dans
l'air ou de produire un carburant bon marché
à base d'hydrogène.
En avril, deux groupes de chercheurs ont publié des
ébauches de la séquence du génome de
deux variétés de riz, ce qui
représente une réalisation plus
qu'intéressante puisque le riz est la
première culture vivrière dont la
séquence génomique est établie et que
cette séquence pourrait aider à
cartographier celle d'autres céréales.
Étant donné que le riz est la denrée
de base des deux tiers des habitants de la planète,
cette information pourrait éventuellement servir
à accroître la production alimentaire et
à rehausser la nutrition.
Quelques découvertes génétiques de
2002
-
Le réseau-santé de Toronto discerne deux
gènes qui jouent un rôle dans les maladies
du cœur. L'un des deux protège contre
ces maladies et l'autre y contribue.
-
Divers projets ont donné lieu à la
découverte de plusieurs gènes pouvant
améliorer le dépistage et le traitement
de certains types de cancer dont ceux du foie, du sein
et de l'intestin.
-
Le VIH a tendance à se développer plus
lentement chez les personnes ayant une configuration
génétique particulière.
-
On a découvert que six gènes liés
à l'anémie de Fanconi, un syndrome
cancéreux infantile rare, sont aussi liés
aux gènes BRCA 1 et 2.
-
Les personnes atteintes de myopathie
facio-scapulohumérale ont moins de copies de la
séquence d'ADN D4Z4.
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3C) Cellules souches et clonage
Recherche sur les cellules souches
— Des chercheurs s'attachent à
découvrir des moyens d'utiliser les cellules
souches pour créer de nouveaux traitements de
maladies communes telles le diabète et la maladie
de Parkinson, et pour cultiver divers types de tissus de
remplacement à partir des propres cellules du
patient. La controverse qui sévit dans ce domaine a
trait principalement au fait que les cellules souches les
plus utiles sont tirées d'embryons humains. La
recherche fait des progrès intéressants
depuis deux ans à l'aide de cellules souches
tirées d'humains adultes ainsi que du cordon
ombilical et du placenta de nouveau-nés vivants,
mais un certain nombre d'études semblent
réfuter des expériences antérieures
ayant démontré que les cellules souches
adultes ont des pouvoirs multiples et peuvent servir
à réparer d'autres tissus corporels10. En 2002, les
recherches se sont poursuivies sur les diverses
utilisations possibles des cellules souches embryonnaires
et adultes ainsi que sur les cellules souches
tirées de parthénotes de primate.
Recherche sur le clonage —
Même si, en matière de clonage, la couverture
faite par les médias portait surtout sur le clonage
possible d'être humains et sur ceux qui
prétendent l'avoir réussi11, la recherche sur le clonage
animal a continué entre temps, dans le but de
trouver un jour des moyens de traiter les troubles et
maladies des humains et même de protéger les
humains contre les effets de la guerre biologique12. Parmi les progrès
réalisés en clonage animal, on compte
l'ajout d'espèces à la liste des
animaux clonables13, la
culture d'organes et de tissus à partir de
cellules clonées et une meilleure
compréhension de l'état de santé
des animaux clonés.
Politiques régissant le clonage à des fins
de reproduction humaine et de thérapie — Le
clonage visant la reproduction humaine est
généralement jugé inacceptable, mais
le consensus est beaucoup moins complet quant au clonage
à des fins thérapeutiques. Peu
d'États se sont dotés de lois sur le
clonage, mais ceux qui l'ont fait choisissent
d'interdire le clonage de reproduction, même si
leurs mesures législatives concernant le clonage
à des fins thérapeutiques sont beaucoup
moins uniformes. À titre d'exemple, la
Californie14, la
Grande-Bretagne, la Chine et le Japon permettent le
clonage visant l'obtention de cellules souches. Le
Canada, à l'instar de l'Australie, de la
France et de quelques États américains,
semble plutôt pencher pour une position
intermédiaire permettant certaines formes de
recherche sur les cellules souches embryonnaires, mais
interdisant le clonage à des fins
thérapeutiques. Au Canada, aussi bien
l'avant-projet de loi sur les technologies de
reproduction que les directives émises par les IRSC
en mars recommandent de permettre certaines formes de
recherche sur les cellules souches embryonnaires mais
d'interdire le clonage à des fins
thérapeutiques15. L'Allemagne a
adopté des règles strictes défendant
aux scientifiques de prélever des lignées de
cellules souches embryonnaires humaines et interdisant
l'importation de telles cellules à moins
qu'on ne puisse démontrer qu'il
n'existe aucun autre moyen pratique d'effectuer la
recherche. Avant l'approbation d'importations de
ce genre, l'Allemagne se dotera d'une commission
nationale chargée d'étudier toutes les
propositions d'importation.
Les travaux de préparation d'un traité
international interdisant le clonage humain ont pris un
retard d'au moins un an en raison des divergences
d'opinion entre les pays au sujet de la portée
du traité. Les États-Unis et le Vatican
veulent que le traité proscrive toute forme de
clonage humain. La France et l'Allemagne veulent un
traité interdisant immédiatement le clonage
à des fins de reproduction. En raison des
différences de position quant au clonage à
des fins thérapeutiques, la France et
l'Allemagne voudraient que l'on interdise
dès maintenant le clonage aux seules fins de
reproduction, sans attendre que le consensus se fasse au
sujet du clonage à des fins thérapeutiques.
Le clonage visant la reproduction humaine est
généralement jugé inacceptable, mais
le consensus est beaucoup moins complet quant au clonage
à des fins thérapeutiques.
Aux États-Unis, le sénateur Sam Brownback a
annoncé en juin qu'il abandonnait la partie
pour ce qui est de convaincre le Sénat
d'adopter un projet de loi interdisant tout clonage
humain, y compris à des fins thérapeutiques,
et qu'il s'efforcerait plutôt de faire
approuver un moratoire de deux ans sur le clonage. Les
États-Unis ont actuellement un ensemble disparate
de lois d'État en la matière, et
nombreux sont ceux qui croient que cette diversité
sera source de confusion quant à la façon de
réglementer le clonage, alors que d'autres sont
convaincus qu'elle poussera à une action
à l'échelle nationale.
L'Université Stanford, en déclarant son
intention de mener des expériences en technologie
du clonage, a alimenté encore plus le débat
sur le recours aux cellules souches. Les chercheurs de
Stanford proposent de procéder par clonage pour
créer des lignées de cellules souches
destinées à la recherche sur le cancer et
d'autres maladies, et de partager le fruit de leur
travail avec des scientifiques de l'extérieur.
Cette entreprise pourrait être porteuse
d'avantages pour la recherche sur les cellules souches
en général puisque de nombreux scientifiques
américains se plaignent de difficultés
d'accès aux lignées de cellules souches
approuvées.
La Massachusetts Medical Society, qui détient et
publie The New England Journal of Medicine, a
approuvé une résolution à l'appui
de la recherche sur les cellules souches. La
société préconise le financement
fédéral de la recherche
exécutée dans le respect des règles
de l'éthique et faisant intervenir des cellules
souches embryonnaires obtenues par clonage. Elle
encouragera également les
délégués du Massachusetts au
Congrès américain à appuyer le
financement fédéral de ce genre de
recherche.
Le Pew Initiative on Food and Biotechnology, une
initiative visant les produits alimentaires et la
biotechnologie, a diffusé en décembre les
résultats d'un sondage mené
auprès de la population des États-Unis. Il
s'avère que les personnes interrogées
sont remplies à la fois de crainte et d'espoir
relativement aux progrès de la technologie
génétique. Celles-ci sont enclines à
faire une distinction entre les applications de cette
technologie qui visent la santé et celles qui
visent d'autres domaines. À titre
d'exemple, les deux tiers des personnes
interrogées approuvent le recours aux tests de
dépistage génétique pour aider les
parents à ne pas mettre au monde d'enfants
porteurs de maladies génétiques, mais plus
de 70 p. 100 s'opposent à l'utilisation de
la technologie pour s'assurer une progéniture
dotée de caractéristiques telles qu'une
intelligence supérieure, 76 p. 100 condamnent le
clonage humain et 22 p. 100 sont convaincus que le clonage
d'êtres humains est déjà un fait
accompli16. Les
personnes interrogées croient que leur gouvernement
doit réglementer la technologie
génétique, surtout le clonage humain aux
fins de reproduction.
Au Royaume-Uni, où le clonage à des fins
thérapeutiques est permis à certaines
conditions rigoureuses, les scientifiques du Roslin
Institute, lieu de naissance de la brebis clonée
Dolly, ont annoncé qu'ils projetaient de
demander un permis en vue d'expériences sur des
embryons humains à des fins médicales. Le
professeur Ian Wilmut, de cet institut, a également
demandé un permis en vue de recherches sur la
parthénogenèse17 des embryons humains.
Parallèlement, le Medical Research Council du
Royaume-Uni annonçait, en septembre, que le
National Institute for Biological Standards and Control
serait chargé de la mise sur pied de la banque
nationale de cellules souches du Royaume-Uni,
déjà promise.
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-
3D) Biotechnologie agricole
Étiquetage des aliments GM —
De nombreux pays imposent déjà, ou sont en
voie d'imposer, des exigences d'étiquetage
des aliments GM. Certains pays, dont le Canada,
travaillent de concert avec la Commission du Codex
Alimentarius à la définition d'une norme
internationale d'étiquetage volontaire de ces
produits. Des progrès ont marqué
l'année 2002 dans ce domaine, notamment au
Canada, aux États-Unis et en Europe.
Le rapport du CCCB intitulé Améliorer la
réglementation des aliments
génétiquement modifiés, rendu
public en août, recommande l'instauration
d'un régime d'étiquetage volontaire,
mais seulement après la définition d'une
norme efficace recevant une approbation
généralisée. Le rapport recommande
aussi que le Canada accroisse ses efforts, conjointement
avec d'autres pays, en vue d'en arriver à
une démarche harmonisée en matière
d'étiquetage, en mettant l'accent avant
tout sur la définition d'une norme
internationalement acceptée.
Diagnostic pré-implantatoire (DPI)
-
Au Royaume-Uni, la Human
Fertilisation and Embryology Authority
(HFEA), l'autorité en matière de
fécondation humaine et d'embryologie, a
décidé en février
d'autoriser un couple britannique à
recourir à une technique de sélection
embryonnaire (le DPI) pour trouver un embryon
compatible avec leur fils de deux ans, Zain.
Celui-ci est atteint de thalassémie, une
hémopathie héréditaire rare, et
a il absolument besoin, pour survivre, d'une
greffe de moelle épinière. Les parents
prévoyaient utiliser à cette fin des
cellules du cordon ombilical du nouveau
bébé. En décembre, toutefois,
le tribunal de grande instance du Royaume-Uni
statuait que la HFEA n'avait pas le droit de
permettre le typage tissulaire et la
sélection d'un embryon éprouvette
pour sauver la vie d'un membre de la famille. La
HFEA peut en appeler de l'arrêt du
tribunal. L'affaire avait été
déclenchée par un activiste pro-vie au
nom d'un groupe appelé « Comment on
Reproductive Ethics ».
Le Conseil canadien de la distribution alimentaire et
l'Office des normes générales du Canada
ont continué leurs travaux d'élaboration
d'une norme d'étiquetage volontaire des
aliments GM. L'ébauche la plus récente
de cette norme remonte à décembre 2001 et,
pendant toute l'année 2002, les deux organismes
l'ont révisée avant de la soumettre
à un vote final. Deux comités parlementaires
se sont aussi penchés sur la question. Le
Comité permanent de la santé, dont le mandat
englobe la recherche des meilleurs moyens de
répondre aux besoins des consommateurs en
matière d'information sur les produits
alimentaires, a suspendu ses débats en avril 2002
et les reprendra possiblement dans la première
moitié de 2003. Le Comité permanent de
l'agriculture a étudié les incidences
d'un régime volontaire ou obligatoire
d'étiquetage sur les producteurs agricoles et
l'industrie agroalimentaire, et a remis son rapport en
juin 2002. Il recommande notamment que le gouvernement
continue son travail de définition d'une norme
d'étiquetage volontaire des aliments, que
ceux-ci soient issus ou non de la biotechnologie, et que
la norme s'applique seulement aux organismes GM, tel
que proposé dans la norme ébauchée
par l'Office des normes générales du
Canada18.
Initiatives d'information des consommateurs par des
ONG
-
En mars 2002, l'Institut canadien du droit et de la
politique de l'environnement a émis un
rapport intitulé A Citizens' Guide to
Biotechnology: Helping Citizens Have a Real Say in the
Development of Biotechnology in Canada.
-
En octobre, Greenpeace publiait son Guide des produits
GM, lequel indique, parmi un millier de produits vendus
couramment dans les supermarchés du Canada, ceux
qui contiennent des éléments GM et ceux
qui n'en contiennent pas.
En octobre, les États-Unis ont émis des
directives de nature volontaire, mais qui deviendront
obligatoires en septembre 2004, exigeant que les
détaillants du pays inscrivent sur des
étiquettes, au point de vente final, le pays
d'origine des produits frais, nationaux ou
importés, de viande de bœuf, de porc et
d'agneau, de poisson et de fruits de mer et de fruits
et de légumes. Des exemptions sont accordées
si l'article est un des ingrédients d'un
produit alimentaire transformé ou qu'il est
vendu dans un établissement de restauration. Les
entreprises canadiennes et américaines de
fabrication, de conditionnement et de transformation de
produits alimentaires ont protesté contre ces
directives, les disant coûteuses et inutiles. Le
ministre canadien de l'Agriculture et de
l'Agroalimentaire, Lyle Vanclief, a qualifié
les directives américaines de déficientes et
peu pratiques, et il a affirmé qu'elles
allaient à l'encontre des intérêts
à long terme du Canada et des États-Unis. Il
a déclaré que son ministère allait
examiner les directives et consulter les
intéressés afin d'élaborer un
plan d'action judicieux.
En novembre, les électeurs de l'Oregon ont
rejeté carrément une initiative de
l'État qui aurait imposé
l'étiquetage de tous les produits alimentaires
contenant des matières GM. Lors d'un
plébiscite d'État, la mesure a
été défaite par 73 p. 100.
Le Parlement européen a appuyé une
proposition visant à renforcer les exigences en
matière d'étiquetage des aliments et
à en arriver à des règles très
rigoureuses concernant l'analyse des produits
alimentaires pour humains et pour animaux, afin d'y
vérifier la présence possible de
matières GM. La proposition abaisserait le
niveau-seuil de 1 à 0,5 p. 100 et forcerait les
fabricants à retracer les aliments
jusqu'à leur origine première.
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Biotechnologie agricole et environnement
— La plupart des événements de 2002
concernant la biotechnologie agricole et
l'environnement se sont produits aux États-Unis
et une bonne part d'entre eux ont trait au
mélange non approuvé de cultures GM avec des
cultures non GM. On a découvert des traces de
maïs GM StarLink dans une expédition de
produits alimentaires américains à
destination de Tokyo, et la Zambie a refusé une
aide alimentaire américaine prenant la forme de
maïs GM.
Deux équipes de chercheurs gouvernementaux ont
confirmé les constatations du biologiste Ignacio
Chapela, de l'Université de la Californie
à Berkeley, selon laquelle du maïs GM serait
cultivé au Mexique. La présence
alléguée de maïs transgénique
dans des souches traditionnelles de maïs a
soulevé une controverse violente. Certains
scientifiques prétendent que la méthode
utilisée par M. Chapela est déficiente et
que les résultats de ses études sont donc
non concluants. Il reste toujours à prouver que du
maïs transgénique a, ou non, envahi le
Mexique. En juin, le Secrétariat de la Commission
de coopération environnementale, un
élément de l'ALENA, a annoncé
qu'il préparerait un rapport spécial
concernant les incidences éventuelles du maïs
transgénique sur les variétés
traditionnelles de maïs au Mexique. Un groupe
consultatif international a été formé
en octobre et comprend deux membres du CCCB, Conrad Brunk
et Peter Phillips. Ce rapport doit paraître au
début de 2004.
Le rapport du CCCB intitulé
Améliorer la réglementation des aliments
génétiquement modifiés, rendu
public en août, recommande l'instauration
d'un régime d'étiquetage volontaire,
mais seulement après la définition d'une
norme efficace recevant une approbation
généralisée.
Trois entreprises ont été mises à
l'amende pour avoir dérogé aux
procédures en vigueur. Deux d'entre elles
n'avaient pas proprement isolé leurs cultures
expérimentales. L'autre, sanctionnée aux
termes de la Plant Protection
Act, une loi sur la protection des
végétaux adoptée en 2000, a dû
payer environ 2,8 millions de dollars pour acheter et
détruire du soja cultivé sur des terres
ayant servi antérieurement à la culture de
maïs GM.
Le National Research Council des États-Unis a
demandé au gouvernement d'examiner de beaucoup
plus près les effets environnementaux possibles de
nouveaux végétaux transgéniques avant
d'en autoriser l'utilisation commerciale, et de
surveiller les plantes GM une fois qu'elles sont sur
le marché, afin de confirmer les résultats
de leur évaluation précommercialisation. Un
sondage mené aux États-Unis a
révélé que les personnes
interrogées, une fois en possession de
renseignements de base sur les risques et les avantages
propres aux aliments GM et aux autres produits issus de la
biotechnologie agricole, étaient divisées
à parts égales quant à la question de
savoir si ces produits sont néfastes ou
bénéfiques pour l'environnement.
Ailleurs, en Australie cette fois, des chercheurs ont
découvert que le pollen de colza canola non GM
pouvait se propager sur de longues distances, mais
seulement en petites quantités. Il devrait donc en
être de même pour le pollen de colza canola
GM, ce qui rendra difficile l'isolement complet des
cultures GM et non GM de végétaux de ce
type.
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Réalisations scientifiques —
Parmi les réalisations scientifiques de 2002,
plusieurs ont trait au riz, la denrée de base des
deux tiers de l'humanité. En avril, deux
groupes de chercheurs ont publié
l'ébauche de la séquence
génomique de deux variétés
différentes de riz. En outre, des scientifiques ont
créé des plants de riz qui ont besoin de
moins d'eau, et d'autres qui portent un
gène lié à une protéine du
lait maternel. Au Japon, des scientifiques ont
élaboré une technique qui facilite
l'inactivation de gènes particuliers dans le
riz. Cette découverte pourrait aider les
scientifiques à trouver la fonction des
gènes des végétaux et à rendre
plus précises les modifications
génétiques19. Ces progrès et bien
d'autres aident à accroître la production
alimentaire mondiale et à améliorer la
nutrition.
L'Organisation des Nations Unies pour
l'alimentation et l'agriculture et le Groupe
consultatif pour la recherche agricole internationale ont
demandé aux gouvernements nationaux, aux fondations
et au secteur privé de bien vouloir donner des
fonds afin d'aider à la collecte et à la
conservation des données génétiques
contenues dans les principales cultures agricoles de la
planète.
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-
3E) Brevetage et accès aux
soins de santé
La question des brevets relatifs aux gènes a pris
le devant de la scène au Canada en 2001 et en 2002
lorsqu'une entreprise américaine a
invoqué une demande de brevet pour empêcher
les laboratoires canadiens d'utiliser un test de
dépistage génétique de la
prédisposition à certains formes
héréditaires de cancer du sein.
L'entreprise en cause, Myriad Genetics Laboratories,
exigeait que tous les tests de dépistage
basés sur deux gènes sur lesquels elle
détient un brevet (BRCA 1 et 2) soient
effectués dans ses propres laboratoires20. Elle menaçait de
poursuivre en justice tout organisme provincial qui
permettrait l'exécution des tests dans
d'autres laboratoires. La Colombie-Britannique a alors
cessé de financer le test en question, mais
l'Ontario a refusé de plier. Le gouvernement
ontarien a fait paraître un rapport intitulé
Génétique, dépistage et brevetage
: Nouvelles frontières dans le domaine de la
santé, dans lequel il demandait un examen
exhaustif de la Loi sur les brevets et la
formulation de propositions concrètes quant
à la façon de régler les
problèmes soulevés par le brevetage des
gènes. Le rapport a fait l'objet de discussions
lors de la réunion de janvier des premiers
ministres des provinces et des territoires.
Au Royaume-Uni, la capacité de diagnostiquer et
d'étudier l'hémochromatose, une
maladie débilitante causée par une surcharge
de fer dans l'organisme, est entravée par le
fait qu'un gène clé est
protégé par brevet. Le brevet donne à
son titulaire le monopole des tests visant à
détecter les mutations qui causent
l'hémochromatose. Selon un article paru dans le
numéro de février 2002 du périodique
Nature, ce monopole a fait baisser de 30 p. 100
le nombre de laboratoires offrant le test en question.
Le 23 juillet, le Nuffield Council on Bioethics a
publié un document intitulé The Ethics of Patenting DNA, dans lequel
il propose de définir un cadre d'éthique
pour le brevetage des gènes et recommande que la
délivrance de brevets sur des séquences
d'ADN soit l'exception plutôt que la
règle. Les auteurs sont d'avis que les
critères d'originalité et
d'utilité devraient être appliqués
plus rigoureusement dans le cas des demandes de brevet
concernant des gènes, et qu'il ne faudrait
pratiquement jamais accorder de brevet visant une
séquence d'ADN servant à un test
génétique ou à une thérapie
génique.
Le gouvernement des États-Unis tente actuellement
d'édifier un cadre juridique pour la
réglementation des médicaments issus de la
biotechnologie et produits par les fabricants de
médicaments génériques. Un bon nombre
de ces médicaments ne sont plus
protégés par brevet et on ne sait pas
très bien quelles procédures la Food and
Drug Administration devrait imposer à leurs
versions génériques avant de les approuver.
Ces produits, habituellement composés de
protéines, d'enzymes ou d'anticorps, sont
beaucoup plus difficiles à reproduire que les
simples composés chimiques, et nul ne sait vraiment
si leur innocuité peut être garantie en
fonction des mêmes normes. Selon la Biotechnology
Industry Organization, ces produits sont tellement
complexes que, pour en prouver l'innocuité et
l'efficacité, la version
générique devrait être soumise au
même processus d'approbation que celui
imposé au médicament original.
Les animaux GM et l'environnement
-
À l'université de Guelph, les
carcasses de 11 « enviroporcs » GM ont
été, par erreur, remises à une
usine d'équarrissage et transformées
en aliments pour animaux. Des groupes
d'écologistes ont demandé le rappel
de ces aliments, mais les fonctionnaires de
l'État ont jugé que le risque
était minime.
-
Au Royaume-Uni, l'Agriculture and Environment Biotechnology Commission a
publié un rapport dans lequel elle
déclare que les poissons GM ne devraient pas
être cultivés dans des parcs en filet au
large des côtes, en raison du danger que certains
ne s'échappent. La Commission propose de
créer un organe consultatif sur les animaux GM
et clonés, lequel serait chargé de suivre
l'évolution de la question et de conseiller
le gouvernement en la matière.
L' Office européen des brevets a
décidé en juillet de maintenir le brevet
« Edinburgh »21, mais sous une forme
modifiée de façon à en exclure les
cellules souches embryonnaires humaines et animales. La
Division de l'opposition, à l'Office,
à conclu que le brevet délivré
antérieurement n'était pas conforme aux
exigences de la Convention sur le brevet européen.
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-
3F) La vie privée et les
renseignements génétiques
Deux questions particulièrement épineuses se
posent concernant l'utilisation ou la divulgation
à mauvais escient des renseignements
génétiques. Tout d'abord, les
échantillons stockés de matières
biologiques appartiennent-ils à
l'établissement de recherche, au chercheur ou
à la personne dont ils ont été
prélevés? Ensuite, il y a la question de
l'utilisation possible de données
génétiques comme moyen de discrimination
contre des personnes en quête d'emploi, de
crédit, d'assurance ou
d'admissibilité à un régime de
pension. Ces deux questions ont été
soulevées en 2002, la première au Canada et
la seconde, surtout aux États-Unis et au
Royaume-Uni. Peu de pays sont munis de lois visant
expressément l'information et la discrimination
génétiques, mais la situation change peu
à peu.
Des membres de la Première Nation Nuu-chah-nulth
(Nootka), sur l'île de Vancouver, ont appris que
des échantillons d'ADN qu'ils avaient
donnés à des scientifiques, il y a
près de 20 ans, afin d'aider à la
recherche sur la polyarthrite rhumatoïde, avaient
été utilisés dans d'autres
recherches, sans le consentement des donneurs. Le
généticien ayant fait les
prélèvements originaux était
passé de l'Université de la
Colombie-Britannique à l'Université de
l'Utah et ensuite à l'Université
d'Oxford, emportant avec lui les échantillons
et s'en servant dans ses travaux de recherche. Le
généticien reconnaît qu'il n'a
pas obtenu de consentement renouvelé des Nootka, et
les autorités de l'Université de la
Colombie- Britannique admettent officiellement que les
Nootka ont consenti uniquement à ce que leur ADN
serve à des recherches sur la polyarthrite
rhumatoïde. Ce cas d'abus a mené à
l'instauration de règlements, à
l'Université de la Colombie-Britannique et
à celle de l'Utah, obligeant
expressément les chercheurs à obtenir le
consentement des intéressés à chaque
nouvelle utilisation d'échantillons
stockés pour la recherche. L'Université
de l'Utah a également adopté une
politique selon laquelle les échantillons
prélevés sont la propriété de
l'université où le scientifique est
employé.
Financement fédéral de la recherche
phytotechnique
En octobre, le gouvernement du Canada annonçait
l'affectation de fonds totaux de 10 millions de
dollars sur cinq ans à l'Institut de
biotechnologie des plantes du Conseil national de
recherches du Canada, à Saskatoon, en vue de la
mise sur pied d'un programme de création de
cultures propres à améliorer la santé
humaine. Le but visé est de créer et
d'améliorer des plantes qui fabriquent des
produits naturels de santé ainsi que
d'élaborer des produits pharmaceutiques dans
des végétaux grâce aux techniques de
l'agriculture.
En ce qui concerne la possibilité d'une
discrimination fondée sur des tests
génétiques, la Commission ontarienne des
droits de la personne a diffusé, en février
2002, un rapport sur les consultations qu'elle a
tenues au sujet des droits de la personne dans le secteur
de l'assurance. En annonçant le rapport, le
Commissaire en chef, Keith Norton, a déclaré
que les tests génétiques et les
données qui en découlent ne devraient pas
être utilisées pour refuser une police
d'assurance ou y inclure des clauses limitatives
à cause d'un soi-disant « état de
santé antérieur ».
Aux États-Unis, des hauts fonctionnaires de
l'administration Bush ont demandé au
Congrès de faire adopter des mesures
législatives interdisant la discrimination
basée sur les renseignements
génétiques, dans les domaines de
l'emploi et de l'assurance, puisque les lois
actuelles n'offrent apparemment pas de protection
suffisante à cet égard.
Parallèlement, une société de chemins
de fer des États-Unis, la Burlington Northern Santa
Fe Corp., pour régler une affaire judiciaire dans
laquelle elle était accusée d'avoir
illégalement imposé certains tests de
dépistage génétique à ses
employés, a convenu de verser 2,2 millions de
dollars à ces personnes. La société
ne s'est pas servie des renseignements tirés de
ces tests à des fins concrètes de
sélection de la main-d'œuvre, mais les
tribunaux ont jugé que la simple collecte de ce
genre de données constituait un acte de
discrimination. En fin de compte, on a constaté que
cette analyse d'ADN, effectuée dans le but de
déterminer une prédisposition
génétique au syndrome du canal carpien, ne
permettait de trouver aucun renseignement utile sur les
employés.
Au Royaume-Uni, la Human Genetics Commission a émis
deux documents concernant la vie privée et les
renseignements génétiques. Le premier, paru
en mai, recommande un contrôle plus strict de
l'utilisation des données d'ADN et la
création d'organes indépendants qui
seraient chargés de coordonner la gestion des
prélèvements d'ADN. La Commission a
aussi fait paraître un document de consultation au
sujet de la vente directe de tests d'ADN au public.
Étant donné que les tests de
dépistage génétique ne donnent pas de
réponse simple, de type « oui ou non »,
certains chercheurs croient que les résultats de
ces tests doivent être analysés et
interprétés par des spécialistes.
D'autres prétendent que les tests
réalisés à domicile devraient
être offerts en vente publique afin que puissent
être soumises à des tests les personnes qui
ne consultent pas volontiers un médecin. Toujours
au Royaume-Uni, GeneWatch a prévenu les
médecins qu'ils devaient s'assurer que
toutes les mesures nécessaires de sauvegarde sont
en place avant de permettre à leurs patients de
soumettre des échantillons personnels au nouvel
organisme national de collecte de données
génétiques, appelé Biobank UK.
En août, après 18 mois d'enquêtes
et de vastes consultations publiques, l'Australian Law
Reform Commission et l'Australian Health Ethics
Committee ont diffusé toute une gamme de
recommandations visant à permettre aux employeurs
de remplir leurs obligations légales tout en
protégeant leurs employés contre les mauvais
usages des tests génétiques et des
données qui en découlent. Le rapport du
Nuffield Council on Bioethics, mentionné
précédemment, aborde aussi ces questions.
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-
3G) Transgénétique et
xénotransplantation
Des scientifiques ont mis au point une méthode
permettant de renforcer l'efficacité en
matière de création d'animaux
transgéniques. La société de
biotechnologie Tosk, de San Francisco, s'est dite
capable d'ajouter des gènes aux cellules de
mammifère avec une efficience jamais vue,
grâce aux « transposons »22. Cette découverte
pourrait aussi avoir des répercussions sur
l'application de la thérapie génique aux
humains.
Des chercheurs ont l'intention de modifier
génétiquement une espèce
européenne envahissante de carpe afin de la faire
disparaître de plusieurs rivières et
ruisseaux australiens où elle pullule. Des copies
multiples d'un gène dit « sans fille
» seront insérées dans ces carpes, qui
seront ensuite lâchées dans les cours
d'eau. La modification génétique
empêchera ce poisson de produire des rejetons de
sexe féminin. Le processus envisagé n'a
pas encore été approuvé.
Des scientifiques ajoutent un gène à des
moustiques en espérant freiner la transmission du
paludisme. Le gène ajouté empêche le
parasite du paludisme de s'introduire dans la glande
salivaire du moustique, et donc de pénétrer
dans les humains que ce moustique pique. Si tout se passe
tel qu'escompté, les moustiques GM remplaceront
graduellement les moustiques sauvages et il y aura
réduction des cas de paludisme dans les pays en
développement.
La société Nexia Biotechnologies Inc. et le
Soldier Biological Chemical Command
de l'armée des États-Unis ont
annoncé avoir produit des protéines de soie
d'araignée à l'aide des techniques
de culture cellulaire. Cette soie recombinante pourrait
trouver des applications médicales, militaires et
industrielles puisque la soie d'araignée
possède un ensemble exceptionnel de
propriétés pratiques : elle est à la
fois résistante, forte, légère et
biodégradable.
La société écossaise PPL
Therapeutics, propriétaire du Roslin Institute
où s'est réalisé le clonage de la
brebis Dolly, a annoncé le clonage de porcs ayant
subi des modifications génétiques
empêchant le rejet des organes de ces porcs par le
système immunitaire humain à la suite
d'une greffe. Certains chercheurs laissent entendre
que les greffes d'organes de porc à des humains
pourraient être réalisables d'ici quatre
ans.
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-
Secteur canadien de la biotechnologie23
Le secteur canadien de la biotechnologie compte plus de 400
entreprises où travaillent environ 62 000
employés. Le Canada se classe au deuxième rang
mondial après les États-Unis, pour le nombre
d'entreprises et au troisième rang mondial,
après les États-Unis et le Royaume-Uni, en ce qui
concerne la production de recettes.
Les entreprises canadiennes de biotechnologie travaillent
surtout dans les domaines suivants : thérapeutique (57 p.
100), agriculture (15 p. 100), diagnostic (10 p. 100),
génomique (9 p. 100), environnement (8 p. 100) et
appareils médicaux (1 p. 100).
Il y a des entreprises de biotechnologie partout au Canada,
quoiqu'elles se retrouvent surtout au Québec (133
entreprises, ou 32 p. 100 du nombre total); en Ontario (119
entreprises, ou 29 p. 100); et en Colombie-Britannique (81
entreprises, ou 20 p. 100). Le Québec, l'Ontario,
l'Alberta et la Colombie-Britannique sont
particulièrement fortes dans le domaine des soins de
santé; la Saskatchewan est un chef de file mondial en
biotechnologie agricole; les provinces de l'Atlantique
excellent en aquaculture, en foresterie et en
biodiversité.
En 2001, les sociétés de biotechnologie
canadiennes cotées en bourse ont déclaré
des recettes dépassant 1,5 milliard de dollars, ce qui
représente une augmentation de 300 p. 100 par rapport
à 1997. De la recherche est actuellement effectuée
sur plus de 400 produits issus de la biotechnologie.
L'expansion actuelle des capacités du Canada en R-D
dans les produits biopharmaceutiques constitue une
évolution naturelle à partir d'un bassin de
chercheurs qui jouissent aujourd'hui d'une
renommée internationale dans des champs comme la
génomique, la protéomique, la bio-informatique,
l'immunothérapie, le génie protéique et
les techniques les plus modernes d'administration des
médicaments. Parmi tous les pays du G7, c'est au
Canada qu'augmentent le plus rapidement le nombre de
travailleurs en R-D, les demandes de brevet soumises de
l'extérieur et les dépenses de R-D des
entreprises.
Certains facteurs sont estimés essentiels au
développement soutenu du secteur canadien de la
biotechnologie, notamment renforcer la base déjà
remarquable de compétences scientifiques, continuer
d'investir dans la R-D et faciliter l'accès au
financement aux premiers stades de développement. Le
gouvernement se doit aussi de créer un climat fiscal
favorable et faire preuve de leadership dans ses politiques
économiques et ses stratégies d'innovation.
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-
Annexes
-
La biotechnologie et l'innovation
au Canada — Déclaration lors du Sommet
national sur l'innovation et l'apprentissage
Déclaration lors du Sommet national sur
l'innovation et l'apprentissage les 18 et 19
novembre 2002
November 18–19, 2002
Transformation nécessaire des institutions
Les technologies transformatrices telles que la
biotechnologie apportent des changements fondamentaux dans
les sociétés et, par conséquent,
elles ont des répercussions importantes sur toutes
les régions, toutes les collectivités et
tous les secteurs du Canada. La biotechnologie, en raison
de sa capacité d'apporter des bienfaits pour la
santé, l'environnement et la qualité de
la vie, est porteuse de changements ainsi que de
bouleversements qui remettent en question les institutions
et les convictions actuelles. Et ses effets futurs seront
encore plus profonds. La création et
l'application positive des innovations issues de la
biotechnologie doivent donc devenir un
élément central de l'élaboration
et de la mise en œuvre de la Stratégie
d'innovation du Canada.
Les technologies transformatrices complexes comme la
biotechnologie sont également porteuses de risques;
elles exercent des pressions sur les institutions
chargées de la réglementation et des
décisions, créent des tensions et forcent
à des compromis qui portent atteinte aux valeurs
personnelles et sociales. Au fur et à mesure que le
Canada pose les gestes nécessaires pour tirer
avantage des réalisations de la biotechnologie, il
faut veiller à ce que ces risques et ces tensions
soient abordés et gérés au moyen de
modifications apportées aux institutions
canadiennes, à l'intérieur et à
l'extérieur de l'appareil de
l'État et dans tous les ordres de gouvernement.
Les travaux réalisés jusqu'à
maintenant par le Comité consultatif canadien de la
biotechnologie (CCCB) montrent clairement que les
politiques et programmes cherchant à promouvoir des
innovations fructueuses et durables, dans le sens le plus
large, doivent viser non seulement les aspects techniques
de l'innovation, mais aussi les transformations
sociales et institutionnelles nécessaires à
la concrétisation pleine et entière de tous
les bienfaits sociaux et économiques des
progrès technologiques, ainsi qu'à la
gestion efficace des défis, des pressions et des
incertitudes.
Le CCCB entame actuellement une analyse approfondie de
cette transformation obligatoire des institutions. Il
prévoit, d'ici l'automne prochain, formuler
des conseils stratégiques à l'intention
des ministres du gouvernement fédéral au
sujet des enjeux et des possibilités les plus
immédiats. Il informera également les
ministres relativement aux grands débats, aux
analyses de fond, aux processus de consultation et aux
partenariats que le Comité se propose de
réaliser afin d'élaborer ses avis sur
les transformations qui s'imposeront à long
terme pour que le Canada puisse atteindre les objectifs
suivants :
-
faire en sorte que les Canadiennes et les Canadiens
tirent parti des avantages de la biotechnologie en
matière d'économie, de
société, de soins de santé,
d'environnement et de qualité de la vie;
-
traiter et gérer les défis, risques,
dangers, tensions et compromis éventuels qui
sont liés à cette technologie
transformatrice.
L'innovation est l'affaire de tous
Le CCCB aborde cette tâche immense en se rendant
très bien compte qu'il faut en arriver à
une compréhension beaucoup plus vaste et profonde
des facteurs personnels et collectifs qui facilitent, et
aussi qui empêchent, la création et
l'assimilation judicieuses et efficaces des
progrès de la biotechnologie. Il faudra donc
trouver des moyens permettant :
-
de traiter l'expansion de la biotechnologie
d'une manière qui concorde avec les valeurs
des Canadiens tout en protégeant
l'environnement, en assurant la
pérennité et en affermissant la
cohésion sociale et le consensus;
-
de garantir une répartition équitable des
avantages à tirer de la biotechnologie en
veillant à ce que tous les Canadiens et les
citoyens des pays en développement aient un
accès égal à ses produits et
services bénéfiques, et à ce que
l'exposition aux risques soit aussi répartie
équitablement;
-
d'enrichir nos ressources intellectuelles et notre
esprit d'entreprise et, par là, de renforcer
notre indépendance économique et notre
souveraineté, de donner un essor à
l'emploi, de favoriser un regain de
productivité et de rehausser notre niveau de
vie.
Pour repérer les innovations prometteuses et les
adopter avec succès, il faut que tous les segments
de la société canadienne s'engagent dans
la transformation des institutions. Le processus de
transformation pourra nous amener à modifier les
modes d'organisation et de fonctionnement des
institutions actuelles, au sein du gouvernement comme
à l'extérieur de celui-ci, et à
mettre sur pied de nouveaux organismes et des
partenariats, des alliances et des réseaux parmi
les institutions et les organismes. La transformation des
institutions nécessite des changements qui peuvent
se classer en deux catégories. D'abord, il y a
les changements axés sur le développement
social et économique : éducation, formation
professionnelle, recherche, transfert des connaissances,
recherche de pratiques optimales, offre de capital-risque,
concordance avec le rythme des progrès
scientifiques et technologiques, et mise en œuvre de
démarches nouvelles pour faciliter
l'accès aux avantages de la biotechnologie. En
second lieu, il y a les changements axés sur la
réglementation : évaluation, gestion et
communication des risques, protection de la santé
des humains et des animaux, protection de
l'environnement et respect des valeurs sociales
fondamentales. Tous ces changements devront
s'opérer dans un contexte
d'équilibre durable entre des objectifs et des
valeurs sociales qui se font mutuellement concurrence.
Le Canada veut se comporter avec sagesse dans son
rôle de chef de file mondial en tout ce qui a trait
au développement, à l'application,
à l'intendance et à la régie de
la biotechnologie et, pour ce faire, il peut s'appuyer
sur des bases solides. Avec l'élan donné
par la Stratégie d'innovation du Canada, et en
nous engageant fermement et pour de bon, tout permet
d'espérer que nous pourrons tirer parti de ces
points forts, à l'avantage de tous les
Canadiens, en alliant l'ingéniosité
scientifique et technologique au génie
créateur canadien en matière sociale.
Le CCCB favorise une stratégie d'innovation qui
dépasse la simple invention de produits et
procédés nouveaux et leur mise à la
disposition des Canadiens. L'innovation que nous
préconisons doit être vue comme une
activité créatrice, qui se déroule
dans un contexte plus vaste et englobe une transformation
nécessaire de nos institutions. Les membres du
Comité sont impatients de contribuer à une
telle stratégie et de mieux faire comprendre les
avantages de l'innovation biotechnologique, et aussi
les répercussions fortuites susceptibles d'en
découler.
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-
Rapports parus et évolution des
politiques des gouvernements
Janvier
National Academy on Sciences, National
Academy of Engineering, Institute of Medicine, National
Research Council, Scientific and Medical Aspects of
Human Reproductive Cloning,
Washington, DC, janvier 18, 2002, (En anglais
seulement)
( http://www.nap.edu/books/0309076374/html/
)
Gouvernement de l'Ontario.
Génétique, dépistage et brevetage
: Nouvelles frontières dans le domaine de la
santé,
Toronto, janvier 2002,
(
http://www.gov.on.ca,
format pdf )
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Février
Commission ontarienne des droits de la personne. Les
Assurances et les droits de la personne : Rapport de
consultation,
février 2002,
(
http://www.ohrc.on.ca
)
Royaume-Uni, Chambre des lords. Select
Committee on Stem Cell Research Report,
Londres, 13 février 2002, (En anglais
seulement)
(
http://www.parliament.the-stationery-office.co.uk
)
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1 Les parthénotes sont des embryons
cultivés à partir d'œufs non
fécondés qui, chez les mammifères, ne sont
pas capables de se développer et de devenir des
fœtus viables.
2 Le réseau de partenariats du CCCB se compose
d'un éventail de groupes et de particuliers qui ont
manifesté de l'intérêt à
l'égard des activités du CCCB et qui aident
à diffuser les documents du Comité parmi leurs
membres et leurs associés.
3 L'analyse montre que les aliments GM ont
prédominé dans les médias pendant la
deuxième moitié d'août 2002, en grande
partie à cause de la parution du rapport du CCCB à
ce sujet. Le rapport s'est mérité une
couverture intense dans les 24 heures ayant suivi sa parution,
mais le débat sur les recommandations s'est vite
calmé. Les réactions aux recommandations, surtout
de la part des éditorialistes, étaient
partagées assez également entre les partisans de
l'étiquetage obligatoire et ceux de
l'étiquetage volontaire. L'attention
portée aux aliments GM à cette époque a
aussi été renforcée par la réticence
de la Zambie à accepter de l'aide alimentaire
américaine sous la forme de produits susceptibles de
contenir des matières GM.
4 Le cadre d'acceptabilité est basé
sur la prémisse selon laquelle les divers types
d'aliments GM destinés aux humains et aux animaux
peuvent être classés sur une courbe à quatre
niveaux : acceptables; acceptables avec certaines conditions;
inacceptables pour le moment et jusqu'à ce qu'ils
soient mieux connus ou qu'ils respectent une norme
définie; ou inacceptables dans tous les cas.
5 La conférence était parrainée
conjointement par les IRSC, le Fonds de la Stratégie
canadienne en matière de biotechnologie et Génome
Canada ainsi que ses centres de recherche.
6 Les autres pays concernés sont la
Suède, l'Espagne et les Pays-Bas.
7 Le génome humain contient quelque 3
milliards de paires d'ADN qui sont organisées en
variations de séquence ou « blocs haplotypes
» composés d'environ 10 000 paires de bases ou
plus. En segmentant le génome humain en blocs dont les
variations génétiques sont connues, les chercheurs
peuvent aller directement à ces blocs pour y
détecter des maladies, plutôt que d'avoir
à chercher dans la totalité des 3 milliards de
paires de bases.
8 En 2002, deux jeunes enfants atteints de
déficit immunitaire combiné sévère
(DICS) qui recevaient un traitement à base
génétique ont éventuellement subi des
effets secondaires désastreux sous la forme d'une
maladie ressemblant à la leucémie. Lorsque le
premier des deux est tombé malade, en octobre, les
scientifiques américains et français ont mis fin
à leurs expériences sur le traitement
génique du DICS. Lorsque le deuxième enfant est
tombé malade, 27 expériences de traitement
génétique d'autres maladies ont
été suspendues temporairement. Les scientifiques
ont indiqué depuis longtemps que la thérapie
génique s'accompagne d'un risque possible de
cancer.
9 L'étude est partie d'un sondage
auprès de 28 scientifiques du monde entier, qui
était centré sur les besoins des pays en
développement et la façon dont les pays les plus
pauvres pourraient tirer parti des progrès de la
génomique et de la biotechnologie. Dans l'ensemble,
les spécialistes interrogés ont accordé des
cotes plus élevées aux technologies simples
qu'aux traitements d'avant-garde, qui resteraient
probablement l'apanage des pays riches du monde occidental.
10 Une part du débat porte sur la question de
savoir si les pouvoirs multiples des cellules souches sont
naturels ou s'ils leur sont ajoutés par les
techniques de culture. Même s'il est possible que
certaines cellules souches adultes possèdent
effectivement des pouvoirs multiples, il faut absolument pousser
plus loin la recherche. De nombreux scientifiques demandent que
des normes plus rigoureuses soient imposées à la
recherche sur les cellules souches.
11 Les Raëliens, un culte dont la base est au
Québec, ont annoncé en décembre qu'un
clone humain était né le 26 de ce mois-là,
mais n'ont présenté aucune preuve de cette
naissance. Sur le plan médiatique, la nouvelle a
reçu la couverture la plus vaste jamais vue en
biotechnologie depuis que le Comité des sous-ministres
adjoints pour la coordination de la biotechnologie a
commencé à suivre les réactions des
médias, en septembre 2000. Le déluge de reportages
a fait craindre que de telles annonces ne sapent la recherche
légitime visant à recourir au clonage pour obtenir
des cellules souches pouvant servir à des fins
thérapeutiques. Le Dr Severino Antinori, un
médecin italien, a aussi annoncé qu'une de ses
clientes attendait un bébé cloné de sexe
masculin en janvier 2003.
12 Dans un projet, par exemple, des scientifiques ont
cloné des vaches porteuses de gènes fonctionnels
d'anticorps humains, en utilisant des chromosomes
artificiels pour insérer ces anticorps dans les vaches.
La capacité d'isoler les anticorps humains contenus
dans le lait de ces vaches pourrait éventuellement
faciliter le traitement des immunodéficiences
héréditaires et les infections virales, et
peut-être à protéger les êtres vivants
contre les effets de la guerre biologique.
13 À titre d'exemple, des chercheurs ont
cloné un chaton dans le cadre d'un projet plus
complexe visant le clonage d'un chien et, en Australie, on
se prépare à cloner une espèce disparue,
appelée loup de Tasmanie, à partir de
spécimens mâles et femelles
préservés.
14 Une nouvelle loi adoptée en Californie en
septembre 2002 et permettant la recherche sur les cellules
souches embryonnaires va à l'encontre des
restrictions imposées au niveau fédéral aux
subventions à ce genre de recherche. La nouvelle loi
permet le don et la destruction d'embryons dans le cadre de
la recherche sur les cellules souches, mais elle interdit la
vente d'embryons.
15 Les mesures législatives canadiennes
proposées en matière de technologies de
reproduction sont passées en seconde lecture à la
Chambre des communes le 28 mai 2002 et sont maintenant
étudiées par un comité. Selon les
prévisions, la loi devrait être promulguée
pendant le premier semestre de 2003.
16 Ce sondage a eu lieu avant l'annonce d'un
clonage humain par les Raëliens.
17 La parthénogenèse est un mode de
reproduction sexuelle dans lequel un œuf se
développe et passe au stade de l'embryon sans
l'intervention d'un sperme.
18 Cette définition « étroite
» n'engloberait que les organismes produits à
l'aide de la technologie de l'ADN recombinant, et non
pas les produits issus de la mutagenèse par des agents
chimiques ou par irradiation.
19 En ce qui touche l'inactivation de certains
gènes, des chercheurs des États-Unis ont
réussi à rendre inactif dans le soja le
gène qui provoque un bon nombre de réactions
allergiques provoquées par cette denrée.
20 En août, on annonçait les
résultats de recherches nouvelles montrant que le risque
de contracter un cancer du sein à cause de la
présence des gènes BRCA 1 et 2 est beaucoup plus
faible qu'on ne le croyait jusqu'ici. Les estimations
antérieures étaient de 70 à 85 p. 100 de
risque avant l'âge de 70 ans pour les personnes
porteuses de cette mutation. L'estimation actuelle est de 26
p. 100.
21 Le brevet « Edinburgh » a trait
à une méthode qui consiste à recourir au
génie génétique pour isoler les cellule
souches, y compris les cellules souches embryonnaires, de
cellules plus différenciées, en vue d'obtenir
des cultures pures de cellules souches. La délivrance du
brevet a provoqué des protestations et
déclenché un vigoureux débat public sur le
brevetage en technologie des cellules souches. Le débat
portait fondamentalement sur la question de savoir si la
portée du brevet s'étendait aux êtres
humains. L'Office européen des brevets a conclu que
le brevet existant contrevenait à l'article 83,
lequel stipule que l'invention doit être
exposée d'une manière permettant l'examen
par un spécialiste, et à la règle 23d(c),
qui exclut l'exploitation d'embryons humains à
des fins industrielles ou commerciales.
22 Les transposons (ou gènes sauteurs) sont
des unités d'ADN pouvant passer d'une position
à une autre dans un même génome ou dans des
génomes différents. Ils déclenchent des
modifications de l'expression génique en
désactivant des gènes ou en causant des mutations
par insertion.
23 Les données présentées ici
sont tirées d'un rapport de Ernst & Young sur la
biotechnologie, intitulé « Beyond Borders: The
Canadian Biotechnology Report 2002 ». Young.
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