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Points saillants des prévisions du revenu agricole

Agriculture et Agroalimentaire Canada, de concert avec les gouvernements provinciaux et Statistique Canada, a établi ses prévisions du revenu agricole pour 2006 et 2007.

Les prévisions du revenu agricole résultent d'un consensus fédéral-provincial sur les perspectives pour 2006 et 2007. Les résultats réels du revenu agricole peuvent différer des prévisions pour un certain nombre de raisons. Par exemple, la valeur du dollar canadien et le prix du carburant ont été marqués par une grande volatilité au cours des dernières années. Comme ces facteurs influent directement sur le revenu agricole, les résultats réels du revenu agricole peuvent différer de nos prévisions en raison des changements imprévus dans l'un ou l'autre de ces facteurs.

Les prévisions du revenu agricole sont calculées selon l'information disponible à la fin du mois de décembre 2006. Elles reposent sur un certain nombre d'hypothèses dont les plus importantes sont :

Les prévisions du revenu agricole sont le résultat de nombreux postes de recettes et de dépenses des produits agricoles et, de ce fait, ont tendance à masquer les prévisions pour un poste en particulier. Par exemple, en 2006, on s'attend à ce que les recettes totales tirées de la vente de bétail demeurent pratiquement inchangées en raison d'une forte performance du secteur bovin, ce qui masque la baisse marquée prévue des recettes tirées du secteur porcin. De même, le revenu des exploitations agricoles peut varier énormément selon les produits, les conditions climatiques dans chaque région, le mode de gestion et de nombreux autres facteurs.

Prévisions du revenu agricole pour 2006

Revenu agricole

On prévoit que le revenu net comptant (RNC) au Canada diminuera de 4 % en 2006 et cette diminution est principalement attribuable à une augmentation des dépenses d'exploitation qui devraient augmenter de 4 %. L'augmentation prévue de 10 % des recettes des cultures et un revenu stable dans le secteur du bétail ne contrebalanceront pas l'effet combiné de l'augmentation du coût des intrants et de la diminution des paiements au titre des programmes.

Au niveau provincial, la Saskatchewan et l'Alberta devraient connaître une augmentation du revenu agricole en raison de l'augmentation des recettes des cultures, attribuables à l'augmentation prévue des prix des cultures céréalières combinée à l'augmentation des mises en marché. Le revenu agricole en Ontario, au Québec et au Manitoba devrait diminuer en raison de la diminution importante des recettes dans le secteur porcin. L'augmentation des prix des aliments pour animaux et du carburant pour la machinerie continuera d'avoir des répercussions négatives sur le revenu agricole à l'échelle nationale.

Il est prévu que le revenu net réalisé (RNR) qui tient compte de la dépréciation, diminue de 13 % à l'échelle du Canada en 2006.

On s'attend à ce que le revenu net total (RNT), qui prend en compte les fluctuations des stocks de produits agricoles, diminue de 61 % en 2006 étant donné que les mises en marché importantes des cultures et du bétail font diminuer considérablement les stocks.

La devise canadienne a poursuivi son raffermissement en 2006 et on prévoit un taux de change annuel moyen de 0,881 $US comparativement à un taux de 0,825 $US en 2005. Puisque les prix d'un grand nombre de produits agricoles sont déterminés sur les marchés américains et exprimés en dollars US, la force du dollar canadien a continué d'exercer une importante pression à la baisse sur les prix des produits de base exprimés en dollars canadiens.

Recettes provenant des cultures

Il est prévu que les recettes tirées des cultures augmenteront de 10 %, atteignant ainsi un nouveau sommet. On prévoit des recettes de 14,8 milliards de dollars en 2006 et celles-ci sont attribuables à une hausse marquée des recettes tirées des principales productions céréalières et oléagineuses ainsi qu'à la vigueur de la croissance dans d'autres grandes productions végétales.

Les recettes tirées des céréales et des oléagineux devraient augmenter de façon marquée en 2006 en raison principalement de l'augmentation considérable des mises en marché et des prix du canola et du blé non dur. La plupart des principales céréalières et graines oléagineuses devraient connaître une hausse des prix en 2006 après des prix extrêmement bas en 2005. La forte demande de céréales fourragères dans le secteur du bétail et le secteur des biocarburants jumelée à une diminution de l'offre parmi les principaux pays exportateurs explique l'augmentation des prix en 2006.

Après une diminution en 2005, les recettes dans les secteurs de la floriculture et des pépinières devraient augmenter de 3 % en 2006. Les recettes totales des fruits devraient subir une hausse de 16 % et les recettes totales des légumes devraient progresser de 2 %. Les recettes tirées des pommes de terre devraient augmenter de 20 % par suite de la hausse des prix et d'importantes mises en marché au cours du deuxième semestre de 2006 suite à un rendement record.

Recettes provenant du bétail

Les recettes tirées du bétail devraient demeurer pratiquement les mêmes en 2006 puisque la forte hausse dans les secteurs des bovins et des veaux devrait compenser amplement la diminution importante dans l'industrie porcine.

L'année 2006 correspond à la première année complète de la ré-ouverture de la frontière pour les animaux vivants de moins de 30 mois. Par conséquent, les recettes des bovins devraient augmenter de 8,5 % en 2006 puisqu'il y a eu un réalignement partiel des prix canadiens du bétail avec les prix en vigueur aux États-Unis. L'augmentation des mises en marchés des bovins en 2006 est entièrement attribuable aux exportations internationales de bovins de moins de 30 mois tandis que le volume des animaux abattus au Canada devrait diminuer considérablement.

Les recettes tirées du secteur du veau devraient progresser de 9,5 % en 2006, la hausse des prix compensant amplement la légère baisse des mises en marché. Le prix plus élevé du veau reflète l'amélioration des perspectives du marché canadien des bovins gras.

Les recettes du secteur porcin devraient diminuer de près de 14 % en 2006 en raison d'une baisse prévue de 12 % des prix tandis que les mises en marché devraient demeurer stables et que l'augmentation des exportations internationales compensera la légère diminution du volume d'animaux abattus. Les producteurs de porcs ont déployé des efforts considérables pour demeurer rentables en raison des bas prix reçus alors que le prix des céréales fourragères a augmenté pendant le deuxième semestre de 2006.

Paiements au titre des programmes

On prévoit que les paiements au titre des programmes s'élèveront à 4,5 milliards de dollars en 2006 comparativement au sommet historique de 4,9 milliards de dollars atteint en 2005. Le total des paiements au titre des programmes en 2006 atteindra le quatrième niveau de paiement le plus élevé jamais versé aux agriculteurs canadiens. À l'exclusion des dernières années anormales où des paiements élevés ont été versés pour atténuer les effets de l'ESB (2003 à 2005), les paiements au titre des programmes versés en 2006 n'auront jamais été aussi élevés.

Ces paiements devraient diminuer de 10 % en 2006 comparativement à l'exercice précédent en raison principalement de l'achèvement du Programme de paiements relatifs au revenu agricole et des programmes liés à l'ESB comme les programmes de retrait des bovins et veaux d'engraissement. Par ailleurs, on prévoit une diminution des paiements de l'assurance-production en 2006.

Contrebalançant en partie la diminution de ces paiements, l'aide importante offerte par l'entremise du Programme de paiements pour les producteurs de céréales et d'oléagineux (PPPCO), de l'Initiative de transition du PCSRA pour l'évaluation des stocks (ITES) et des améliorations apportées au PCSRA en Alberta devrait contribuer à maintenir les paiements au titre des programmes au Canada à un niveau élevé en 2006.

Les paiements en vertu du Programme canadien d'options pour les familles agricoles - un programme-pilote mis en place pour deux ans, avec un budget total de 550 million de dollars - ne sont pas inclus dans les prévisions de paiements de programme. En effet, les paiements en vertu de ce programme ne sont pas comptabilisés, pour des fins statistiques, dans les revenus d'entreprises.

Dépenses

Les dépenses d'exploitation devraient augmenter de 4 % en 2006 en raison principalement de la hausse des prix des intrants, plus particulièrement au niveau du carburant pour la machinerie, des fertilisants, des aliments pour animaux et des frais d'intérêt. Les prix des carburants au Canada ont atteint des sommets inégalés en raison de l'incertitude politique internationale et de la faible croissance des réserves de pétrole brut en regard de la forte hausse de la demande de carburant. Le prix des fertilisants a aussi connu une forte progression en 2006 en raison de l'équilibre serré entre l'offre et la demande et de la hausse des prix de l'énergie. On prévoit également que les taux d'intérêt augmenteront en raison de la vigueur soutenue globale de l'économie canadienne. On prévoit donc une augmentation de 13,8 % des frais d'intérêt en 2006. Par ailleurs, les prix des aliments commerciaux devraient subir une hausse en raison du resserrement important des approvisionnements d'aliments pour animaux par suite de la croissance de l'industrie des biocarburants.

Prévisions du revenu agricole de 2007

Revenu agricole

En 2007, on s'attend à ce que le revenu net comptant diminue de 2 % à l'échelle du Canada, la croissance soutenue des dépenses d'exploitation combinée à la diminution des paiements au titre des programmes devant annuler encore une fois l'augmentation des recettes dans le secteur des cultures.

En tenant compte de la dépréciation, le revenu net réalisé devrait diminuer de 13 % au Canada et augmenter dans la plupart des provinces, à l'exception du Québec, de l'Ontario, du Nouveau- Brunswick et de la Colombie-Britannique.

Recettes provenant des cultures

Les recettes tirées des cultures devraient connaître une hausse de 14 % en 2007, atteignant aussi un nouveau sommet, en raison de l'augmentation soutenue des prix des principales cultures au Canada. La demande soutenue de céréales fourragères dans les secteurs du bétail et des biocarburants devrait renforcer les prix des céréales et des oléagineux en 2007.

Les recettes tirées des pommes de terre devraient augmenter de 10 % par suite d'une bonne récolte en 2006 et de l'augmentation des prix alors que les principales zones de production en Amérique du Nord continuent de travailler de concert pour mieux jumeler l'offre à la demande. Les recettes tirées de la floriculture et des pépinières devraient augmenter de 2 % en 2007. Malgré une forte demande des produits de floriculture et des pépinières découlant de l'augmentation soutenue du revenu personnel disponible, la diminution prévue des mises en chantier et la concurrence accrue des sociétés étrangères devraient exercer des pressions sur ce secteur en 2007. On prévoit que les recettes totales tirées des légumes en 2007 demeureront stables alors que les recettes tirées des fruits devraient diminuer de 6 %.

Recettes provenant du bétail

Il est prévu que les recettes du bétail diminueront légèrement en 2007, en raison de la diminution des recettes dans l'industrie des bovins, des veaux et du porc. Les recettes tirées du secteur des bovins devraient diminuer de 4,5 %, alors que les prix des bovins devraient diminuer et que les mises en marché devraient être stables.

Les recettes agricoles du secteur porcin devraient connaître une autre diminution de 3 % en 2007 alors que les prix devraient diminuer encore d'environ 3 %. Suite à cette diminution prévue des prix et à une augmentation prévue des prix des céréales fourragères, l'industrie du porc au Canada pourrait être non rentable en 2007.

Paiements au titre des programmes

On prévoit que les paiements au titre des programmes se chiffreront à 3,7 milliards de dollars en 2007, soit une diminution de 17 % par rapport à 2006 et de 15 % par rapport à la moyenne de 2001 à 2005. Cette diminution des paiements au titre des programmes est attribuable principalement au fait que le Programme de paiements pour les producteurs de céréales et d'oléagineux (PPPCO) a pris fin et que les paiements au titre du CSRN sont réduits progressivement.

Les paiements en vertu du Programme canadien d'options pour les familles agricoles - un programme-pilote mis en place pour deux ans, avec un budget total de 550 million de dollars - ne sont pas inclus dans les prévisions de paiements de programme. En effet, les paiements en vertu de ce programme ne sont pas comptabilisés, pour des fins statistiques, dans les revenus d'entreprises.

Dépenses

On s'attend à ce que les dépenses d'exploitation augmentent de 4% en 2007 en raison principalement de l'augmentation du prix des fertilisants, des taux d'intérêt et du prix des aliments pour animaux ainsi que du coût de la main-d'oeuvre agricole. L'augmentation du prix des fertilisants reflète des prix relativement élevés du gaz naturel et une demande soutenue de fertilisants, appuyés par des augmentations générales des marchés mondiaux et la demande croissante de biocarburants. Les frais d'intérêt devraient augmenter alors que le taux préférentiel devrait connaître une hausse de 2 % en 2007. Les prix des aliments commerciaux devraient continuer d'augmenter en 2007 étant donné la croissance de l'industrie des biocarburants. Les frais de main-d'oeuvre agricole devraient également subir une hausse en raison du prix plus élevé de la main-d'oeuvre.

Recettes monétaires agricoles, Dépenses et revenus, 2006 et 2007

NOTES :

  1. Les prévisions sur le revenu agricole ont été établies par le Ministère de concert avec les gouvernements provinciaux. Elles reflètent les informations disponibles et les politiques en place à la fin du mois de décembre 2006. Agriculture et Agroalimentaire Canada est chargé de préparer des prévisions préliminaires en se fondant sur une série d'hypothèses sur les quantités et les prix et en consultant les provinces afin de parvenir à un consensus sur les prévisions, et les diffuser au grand public.
  2. Le REVENU NET COMPTANT mesure les liquidités des exploitations agricoles (recettes brutes moins les dépenses d'exploitation) qui proviennent de la production de produits agricoles. Il représente l'argent dont disposent les producteurs pour rembourser leurs dettes, engager des investissements ou effectuer des retraits. Le REVENU NET RÉALISÉ mesure les flux financiers, à la fois monétaires (revenu monétaire) et non monétaires (dépréciation et revenu en nature) des exploitations agricoles. Il représente le revenu agricole net d'une année donnée, peu importe l'année où les produits agricoles ont été produits. Le REVENU NET TOTAL mesure les flux financiers et les changements d'inventaire des exploitations agricoles. Il mesure la valeur de la production économique agricole durant l'année où les produits agricoles ont été produits. Il représente le rendement des capitaux propres, la main- d'oeuvre non rémunérée, la gestion et les risques.
  3. Même si les prévisions sont présentées sous forme d'un seul chiffre, chaque chiffre représente en fait le point médian d'une fourchette prévisionnelle et la valeur réelle pourrait différer considérablement. Un changement mineur aux recettes ou aux dépenses peut avoir des conséquences majeures sur les niveaux de revenu net. Par exemple, une augmentation de 1 % des recettes agricoles de 30 milliards de dollars pourrait entraîner une hausse de 11 % du revenu net réalisé se chiffrant à 2,8 milliards de dollars.
  4. L'année de référence (2005) représente les estimations publiées par Statistique Canada le 24 novembre 2006.

Prévisions par province :

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